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EAN : 9782864350019
191 pages
Solin (31/12/1981)
4.45/5   11 notes
Résumé :
Lucrezia Floriani, une mondaine de 30 ans l'actrice et mère de 4 enfants avec 3 pères différents, rencontre et tombe amoureuse du prince Karol, un déprimé, aristocrate introspective.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
J'ai commencé Lucrezia Floriani et j'ai bien failli l'abandonner, tant chaque sentiment, chaque pensée, chaque ressenti est analysé, décomposé et disséqué.
C'est sans compter sur ce je ne sais quoi qu'a George Sand, beaucoup de talent sans doute, pour capturer le lecteur dès les premières pages.
J'ai tellement apprécié cette façon qu'a George Sand de s'adresser directement au lecteur que je me suis laissée embarquer.
Il y a une histoire, certes, qui semble avoir des liens avec la propre histoire de George Sand.
Mais il y a surtout beaucoup d'analyse des sentiments, des relations amoureuses, George Sand s'essaye même à la philosophie et le "Je pense, donc je suis » de Descartes devient avec George Sand : Je souffre, donc j'aime et j'existe.
Une belle découverte au final !
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"Dans la jeunesse, on cherche à s'aimer, dans l'âge fait, on s'aime en se torturant, dans l'âge mûr, on s'aime, mais l'amour est parti !"

La belle Lucrezia, actrice fêtée dans toute l'Italie, s'est retirée du monde aux bords du lac d'Iseo avec ses 4 enfants, fruits de trois amours tumultueuses. La trentaine potelée, la diva des théâtres, se refait une virginité dans sa thébaïde dorée.

"J'avais déjà fait ma route
Je marchais vers le silence
Avec une belle insolence (...)"

Fille d'un simple pêcheur, cette pécheresse est le prototype de la femme libre, qui assume coups de tête et coups de coeur : elle abandonne sa vie "au jugement du monde", ne se reconnaissant ni courtisane (elle ne fut jamais vénale), ni femme galante (pour elle la passion l'emporte sur le sexe), ni de moeurs relâchées (elle n'a jamais cherché à scandaliser). Loin de toute tentation, Lucrezia se consacre désormais à ses enfants.
"Je ne voulais plus personne
J'avançais dans un automne
Mon dernier automne, peut-être (...)"

Mais l'amour bisse notre cabotine en la personne du jeune Prince Karol de Roswald, avorton fébrile et puceau asthénique (24 ans au compteur). Un dernier rappel avant le baisser du rideau ? La prima donna cède et s'absorbe dans ces amours (inces)tueuses...

"Je ne désirais plus rien
Mais, comme un miracle
Tu surgis dans la lumière (...)"

La romancière nous mène par le bout du nez dans ce roman psychologique, à rebours des feuilletons à la mode, et s'insinue dans le récit par un métadiscours malicieux. Jurant ses grands dieux qu'elle colle à la réalité des sentiments, elle n'hésite cependant pas à outrer les tumultes de la passion qui se jouent entre ses protagonistes. Karol se révèle un bourreau de jalousie et se crispe dans des convulsions quelque peu ridicules tandis que la superbe Lucrezia, au final bien fragile, se mortifie en des sacrifices difficilement crédibles pour une telle nature.

"Mais, à peine sont-elles nées
Qu'elles sont déjà condamnées
Les amours de la désespérance (...)"

Malgré les conseils avisés du charmant Salvator Albani -ami du couple- les deux tourtereaux boiront le calice de cette liaison mortifère jusqu'à la lie.

"Il faut, quand on s'aime
Partir au plus beau, je crois
Et cacher sa peine (...)"

On a pu voir dans les relations de la Lucrezia avec sa mauviette une resucée à la sauce "autofiction" des amours de Sand avec Chopin (sa "Chopette"). Nonobstant ce procès d'intention (?), cette étude en rouge de la jalousie destructrice est une nouvelle pierre à l'édifice sandien de la femme libre. Ce très émouvant portrait tendrait à prouver que, même planant au-dessus de toutes les conventions, le vrai talon d'Achille d'une muse de la féminité c'est son coeur.
"Ceci est ma vérité
Du coeur de moi-même" pourrait entonner la romancière avec Barbara.
Lien : http://lavieerrante.over-blo..
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Une histoire d'amour et de passion entre un jeune Prince éploré et une vieille actrice à la retraite (30 ans…). c'est une longue réflexion sur l'amour et finalement sur ses désenchantements, sans autres rebondissements, ce qui est dès la préface annoncé par l'auteure. Une particularité de ce roman est le nombre important de passages où l'auteure s'adresse directement au lecteur pour lui livrer sa vision du roman et ses critiques du roman feuilleton.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Le jeune prince Karol de Roswald venait de perdre sa mère lorsqu’il fit connaissance avec la Floriani.

Il était plongé encore dans une tristesse profonde, et rien ne pouvait le distraire. La princesse de Roswald avait été pour lui une mère tendre et parfaite. Elle avait prodigué à son enfance débile et souffreteuse les soins les plus assidus et le dévouement le plus entier. Élevé sous les yeux de cette digne et noble femme, le jeune homme n’avait eu qu’une passion réelle dans toute sa vie : l’amour filial. Cet amour réciproque du fils et de la mère les avait rendus exclusifs, et peut-être un peu trop absolus dans leur manière de voir et de sentir. La princesse était d’un esprit supérieur et d’une grande instruction, il est vrai ; son entretien et ses enseignements semblaient pouvoir tenir lieu de tout au jeune Karol. La frêle santé de celui-ci s’était opposée à ces études classiques, pénibles, sèchement tenaces, qui ne valent pas toujours par elles-mêmes les leçons d’une mère éclairée, mais qui ont cet avantage indispensable de nous apprendre à travailler, parce qu’elles sont comme la clef de la science de la vie. La princesse de Roswald ayant écarté les pédagogues et les livres, par ordonnance des médecins, s’était attachée à former l’esprit et le cœur de son fils, par sa conversation, par ses récits, par une sorte d’insufflation de son être moral, que le jeune homme avait aspirée avec délices. Il était donc arrivé à savoir beaucoup sans avoir rien appris.
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Te voilà bien averti, cher lecteur, tu sais tout ce qui doit arriver désormais. (...) Le détail me regarde, et si tu ne t’en soucies point, laisse-moi l’écrire en paix. Crois-tu donc que l’on soit toujours forcé de penser à toi, et que l’on n’écrive jamais pour soi-même, en se donnant le plaisir de t’oublier ? Tu n’es guère embarrassé de le rendre, et alors nous sommes quittes.
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les amours réputés impossibles sont précisément ceux qui éclatent avec le plus de violence
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« Les amours réputés impossibles sont précisément ceux qui éclatent avec le plus de violence. »
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Vidéo de George Sand
Des lettres inédites de la célèbre écrivaine, révélant des échanges inconnus avec de grandes personnalités du XIXe siècle. Un livre exceptionnel ! Lettres réunies et présentées par Thierry Bodin.
Ces 406 nouvelles lettres retrouvées couvrent presque toute la vie de George Sand, depuis ses quinze ans jusqu'à ses derniers jours. La plupart, du court billet à la longue missive, sont entièrement inédites et viennent s'ajouter au corpus de sa volumineuse correspondance. D'autres, dont on ne connaissait que des extraits, sont ici publiées intégralement pour la première fois. Plus de 260 correspondants — dont une cinquantaine de nouveaux — sont représentés, des moins connus aux plus illustres, comme Barbey d'Aurevilly, Hector Berlioz, Henri Heine, Nadar, Armand Barbès, Eugène Sue, Victor Hugo, Louis Blanc, Eugène Fromentin, Jules Favre, Pauline Viardot, la Taglioni, ainsi que les plus divers : parents, familiers, éditeurs, journalistes et patrons de presse, acteurs et directeurs de théâtre, écrivains, artistes, hommes politiques, domestiques, fonctionnaires, commerçants, hommes d'affaires... On retrouve dans ces pages toute l'humanité et l'insatiable curiosité de l'écrivain, que l'on suit jusqu'à ses toutes dernières lettres, en mai 1876, quelques jours avant sa mort. Les auteurs : George Sand (1804-1876) est une romancière, dramaturge et critique littéraire française. Auteure de plus de 70 romans, on lui doit également quelque 25 000 lettres échangées avec toutes les célébrités artistiques de son temps. Thierry Bodin est libraire-expert en lettres et manuscrits autographes. Ses travaux sont consacrés au romantisme français, en particulier Honoré de Balzac, Alfred de Vigny et George Sand.
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