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3,68

sur 179 notes
Pauline est l'un des rares livres de George Sand où la psychologie prend une place aussi envoutante que le côté naturaliste. Elle dresse le portrait de deux femmes différentes dans leur façon d'appréhender la vie, l'une évolue à la campagne et l'autre à la ville. Si Laurence est une battante dans la vie, une mondaine qui s'est démenée pour se trouver une place de choix, Pauline, par contre est une paysanne attachée à sa solitude, à sa bonne image. Quand un homme riche, beau, et altier vient se mettre entre ces deux femmes, leur amitié va connaitre de grandes secousses. Se servant de ce conflit à caractère féminin, George Sand, essaie de sortir la femme de sa coquille, de celle qui se laisse guider plutôt que de pendre les choses les mains. Pauline, c'est un petit moment de plaisir qui nous rend sensible aux conditions des femmes de l'époque. Le seul bémol que j'ai déploré, c'est l'arrogance des personnages qui les rend artificiels, et influence même l'issue de l'intrigue au point que tout parait comme un véritable mensonge!
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Publié en 1839, Pauline est aux dires de l'auteur "un plat roman". Quel serait mon bonheur de lire encore et encore des plats romans de cette qualité.
Par le plus grand des hasards, grâce à la surdité du cocher , Laurence, comédienne renommée, se retrouve à Saint-Front, petite bourgade du centre de la France en lieu et place d'être sur la route de Lyon où elle doit donner plusieurs représentations. Or Saint-Front est la ville où Laurence a passé plusieurs années avant de partir à Paris. Elle y avait une excellente amie Pauline. Mais sa carrière de comédienne réprouvée par la bonne société provinciale les a éloignées l'une de l'autre. N'écoutant que son affection Laurence se hasarde chez Pauline...
Quelques mois plus tard, au décès de sa mère, Pauline trouve refuge chez Laurence....
Je me garderai de vous en dire d'avantage. Sachez que lorsque Montgenais entre en scène , la vie de Pauline va basculer pour le meilleur et/ ou le pire .
George Sand nous offre le portrait de deux mondes que tout semble opposer. la société provinciale, catholique, bourgeoise, prête à jeter la pierre à ceux et celles qui vivent différemment d'elle , une société "aux vertus austères de la médiocrité" et la société parisienne accusée de tous les maux mais où l'on peut vivre calmement sans excès au milieu des arts, de la culture et de l'amour de l'autre. Les portraits psychologiques des différents protagonistes sont criants de réalisme, la plume est alerte, fluide , sarcastique voir caustique. Quelle modernité !
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Un Classique
Comme la plupart des classiques une histoire ennuyeuse ou il ne se passe absolument rien. Heureusement que l'histoire se lie vite
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C'est une histoire d'amitié entre deux femmes que nous propose George Sand dans ce court roman. L'écrivaine commence la rédaction de Pauline en 1832, mais elle égare son manuscrit. Elle ne le retrouve et ne l'achève que quelques années plus tard. Pauline paraît d'abord dans une revue littéraire avant d'être publiée sous forme de roman en 1841.

Nous sommes au XIXème siècle. Laurence, voyageant en chaise de poste, fait halte dans une auberge. La jeune femme pensait se rendre à Lyon mais une erreur de trajet l'amène à Saint-Front où elle a vécu quelques années. Laurence décide alors d'en profiter pour rendre visite à son amie Pauline qu'elle a perdu de vue.

Les deux amies avaient quinze ans lorsqu'elles se sont rencontrées. Laurence était alors sous-maîtresse dans le pensionnat de jeune filles où etudiait Pauline. Après plusieurs années de séparation, Laurence et Pauline sont heureuses de se retrouver. Une amitié sincère et une admiration réciproque les habitent. Pourtant les trajectoires de vie des deux femmes sont bien éloignées. Après quelques vicissitudes, Laurence est devenue une actrice de renom tandis que Pauline, restée en province, s'occupe de sa mère aveugle. "Tandis qu'au milieu de sa vie active et agitée, Laurence aimait à songer à Pauline, à pénétrer en esprit dans sa paisible et sombre demeure, à s'y reposer du bruit de la foule auprès du fauteuil de l'aveugle et des géraniums de la fenêtre, Pauline, effrayée de la monotonie de ses habitudes, éprouvait l'invincible besoin de secouer cette mort lente qui s'étendait sur elle, et de s'élancer en rêve dans le tourbillon qui emportait Laurence."

Quinze mois après la visite de Laurence, la mère de Pauline décède. Alors que Pauline se retrouve dans les difficultés financières, Laurence l'accueille chez elle à Paris. Mais un homme va venir mettre en danger cette amitié. Montgenays, qui souhaite en effet séduire Laurence en suscitant sa jalousie, feint de s'intéresser à Pauline. Mais la plus jalouse ne sera pas celle que l'on croit.

Dans ce roman, on retrouve la complexité des relations humaines (notamment par la jalousie de Pauline face à la vie tourbillonnante de Laurence). George Sand dépeint des sentiments destructeurs au sein d'une amitié apparaissant pourtant sincère au début du roman. Il est question davantage de rivalité féminine que d'une histoire d'amour. J'ai trouvé les premiers chapitres engageants, mais il m'a ensuite manqué quelque chose pour entrer véritablement dans l'intrigue et dans le personnage de Montgenays. Une lecture qui n'était pas désagréable, mais l'ensemble m'a paru peut-être un peu léger.
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Plus je lis des oeuvres de G. Sand, plus elle m'étonne voire m'émerveille. Si certains romans "champêtres" peuvent sembler un peu naïfs - voire fleur bleue - avec des personnages lumineux plein de bons sentiments, d'autres présentent des portraits de femmes fortes, revendiquant une vie indépendante, certaines vivant de leur art - actrice, poétesse, peintre... Et d'autres sont complétement sombres, noirs, sans fin heureuse.
Ici, ce qui m'a frappé, c'est la finesse et la précision de l'analyse psychologique - voire psychanalytique : si les pères sont à peine évoqués, les deux héroïnes ont chacune une relation complexe avec leur mère - qui annonce S. Zweig.
Ce roman baigne dans une atmosphère très sombre mais où perce un peu de lumière, comme une pièce plongée dans le noir de rideaux épais mais où filtrent des rayons de soleil. L'obscurité, c'est la tenue de deuil de Pauline, deuil de son père, de sa jeunesse, de ses espoirs et de ses désirs, elle qui vit une vie de recluse, dévouée à sa mère qu'elle haït. C'est la noirceur de son coeur qui se flétrit à attendre. Et lorsque Laurence arrive, c'est elle qui ouvre les rideaux, montrant qu'une autre vie est possible, une vie de rires, de joie et d'éblouissement. L'éblouissement de la gloire, elle qui est une grande actrice. Elle vit de son art présentée comme une ascèse, un travail tout entier. Et là, on sent que G. Sand cherche à rétablir la dignité d'une profession longtemps assimilée à la prostitution : Laurence n'est pas une petite actrice, c'est une tragédienne classique, qui répète ses rôles, vit dans une sagesse monacale entre sa mère et ses petites soeurs...
Mais Pauline était un papillon de nuit, trop s'approcher de la lumière va la brûler... le roman au rythme très lent s'accélère rapidement dans les dernières pages, on même assiste - presque - à un duel avec le personnage chevaleresque du vieil acteur. Et la tonalité s'obscurcit encore jusqu'à une fin très noire. Si les hommes sont cruels, les femmes peuvent l'être aussi entre elles, et le caractère exceptionnel de Laurence ressort d'autant plus.
Une très belle analyse des mouvements du coeur.
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J'ai lu deux biographies de George Sand et son roman : La petite fadette. Amateur de théâtre, pour Pauline j'étais attiré par l'étiquette théâtre qui était attribué au livre. Je pensais donc trouver les personnages qui interagiraient les uns, les autres mais en fait le livre est écrit à la troisième personne ce qui à mon sens pacifie l'action et reste descriptif. le style d'écriture est d'un autre siècle. Il est par moment difficile à comprendre. Bien des choses sont exprimées de façon détournée.

George Sand à voulu décrire le style de vie de deux amies, biens différentes, Pauline vivant recluse à la campagne de façon austère et non dépourvue d'un sens du devoir qui la conduit à prendre soin de sa maman aveugle. L'autre, Laurence, comédienne célèbre qui vit à Paris, possède de belles toilettes et rencontre du monde. Qu'est ce qui peut unir ces deux jeunes filles qui se sont connues autrefois et se retrouve par un hasard de la vie. La mère de Pauline vient à décéder. Aussitôt Laurence nourrit le projet de se charger de l'existence de Pauline en lui faisant partager la sienne. le projet est mis exécution. Laurence emmène Pauline à Paris. le coeur de Pauline ne trouvera-t-il pas un aliment dans l'affection que lui partage Laurence ou le mode de vie de Pauline restera-t-il triste, inchangé ? Si l'amitié ne suffit pas au bonheur de Pauline, ne croyez-vous pas qu'elle trouvera un homme digne de son amour ? Voilà ce qui peut être découvert dans cette lecture.
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Dans un langage un peu précieux du 19eme siècle mais fort appréciable George Sand nous raconte la vie de "Pauline". Ce livre devrait pourtant s'intituler Pauline et Laurence car c'est un peu l'histoire de la jeune fille des villes et de la jeune fille des champs.
Amies d'enfance, elles se retrouvent presque par hasard. Laurence est devenue une célèbre actrice parisienne alors que Pauline a été dans l'obligation de rester à la campagne pour soigner sa mère aveugle. Il y a entre elles une grande amitié et je dirais même un peu plus car, à certains moments, on a l'impression qu'il s'agit d'amour voilé. Mais à l'époque cela devait être tabou et uniquement suggéré.
Après la mort de la mère de Pauline, elles vont vivre ensemble à Paris dans le monde du théâtre.
Mais lorsqu'un homme orgueilleux cherche à séduire Pauline pour attirer Laurence, leur relation va changer. Laurence qui n'est pas dupe va chercher à protéger son amie. Mais Pauline est amoureuse et elle ne pardonnera pas à Laurence de vouloir l'éloigner de celui qu'elle aime même s'il ne l'aime pas. La jalousie va la ronger jusqu'à l'acceptation d'une vie miséreuse.
J'ai bien aimé cette histoire de femmes, leur place dans les milieux artistiques comme le théâtre. D'ailleurs, Laurence qui est actrice a pour référence Phèdre et Andromaque, ce qui n'est pas rien. On y voit aussi la critique du mariage et le poids de la religion dans l'éducation des filles, surtout à la campagne. Et George Sand connait bien son sujet.


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Vraiment ! j'ai apprécié ce roman, lisez le, c'est un conseil.
Deux amies qui se perdent de vu, se retrouve plusieurs années après et s'écartèlent pour un homme, rien de particulier, commun, réchauffé, mais non, car la morale de l'histoire est actuel : Parlons nous !
Vieux comme le monde le mariage est un sujet humain, oui, mais...
Pour véhiculer un message il n'est point besoin d'être académicien(ne), la preuve.
Excellent bouquin pour débuter dans la littérature, l'exemple qu'a choisit Sand est universel je pense qu'il touchera plus les filles qui se projettent dans cette situation, ou pour déciller les yeux des mecs...
En tout cas belle ode à sa maman qui est pour moi l'exemple idéal du parent, euh ! moi je veux bien une belle mère aussi chouette ! Pas vous ?



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Laurence, actrice adulée de la société parisienne, se retrouve par hasard dans la petite ville de province où elle a passé quelques années de sa jeunesse.
Elle retrouve avec émotion Pauline, son amie d'alors. Malgré les préventions sociales qui associent l'activité de comédienne à la dépravation, les deux jeunes femmes retrouvent très vite leur tendresse et l'intimité de leur relation au point que Pauline finira par suivre Laurence à Paris.
Court roman dans lequel le féminisme défendu par l'auteur est le sujet central.
Le poids des conventions sociales entravent la liberté des femmes qui ne peuvent que s'adonner aux tâches qui leur sont désignées et subir la manipulation masculine de leurs sentiments
« Elle faisait de très petits points réguliers avec une aiguille imperceptible sur un morceau de batiste dont elle comptait la trame fil par fil. La vie de la grande moitié des femmes se consume en France, à cette solennelle occupation. »
Néanmoins, s'il est ironique et parfois amer, le propos de l'auteur n'est pas sans espoir : « le véritable esprit des femmes pourra encore consister pendant longtemps à savoir interroger et écouter ; mais il leur est déjà permis de comprendre ce qu'elles écoutent et de vouloir une réponse sérieuse à ce qu'elles demandent ».
Le regard acéré de George Sand sur la place de la femme dans la société du 19ème siècle n'est pas dépourvu de doux sentiments.
Du féminisme qui n'exclut pas la féminité. Un agréable moment de lecture.
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"Pauline" est un roman - publié en 1839 - de l'écrivaine française George Sand, célèbre notamment pour ses romans "La mare au diable" et "La Petite Fadette" ou encore pour sa correspondance avec Alfred de Musset.

Vieille fille avant l'heure, Pauline vit à Saint-Front aux côtés de Madame D., sa mère aveugle dont elle assume la charge. Lorsqu'elle reçoit la visite de Laurence, son amie comédienne dont elle n'avait plus de nouvelles, elle réalise à quel point les récits de cette vie parisienne trépidante la renvoient à son existence solitaire et vide de sens.
Les deux amies entretiennent une correspondance régulière et la résignation douloureuse dans laquelle sombre Pauline ne manque pas de toucher le coeur de Laurence.
Ainsi, à la mort de Madame D., Laurence décide de prendre Pauline sous son aile et l'invite à quitter sa province pour venir emménager à Paris, dans la maison qu'elle partage avec ses deux soeurs et sa mère, Madame S.
Pauline semble trouver sa place dans la maisonnée mais les mois passant, elle commence à souffrir de ce que le cercle d'amis de Laurence ne soit composé que de gens plus âgés.
C'est alors qu'apparaît Montgenays, un jeune rentier vaniteux dont la fourberie ne manquera pas de semer la zizanie entre les deux amies...

Il y a quelques mois, je ne connaissais à peu près rien de l'univers de George Sand. Mais la lecture de la biographie rédigée par Evelyne Bloch-Dano, "Le dernier amour de George Sand", a réussi à piquer ma curiosité.
Lors d'un passage en librairie, je suis tombée sur "Pauline" dont le résumé et le format m'ont fait dire que ce récit serait la mise en bouche idéale pour découvrir la plume de George Sand.
A vrai dire, je suis plutôt satisfaite de ce choix !

"Pauline" met en présence deux femmes issues de milieux radicalement différents. Tandis que l'une subit sa vie, l'autre la mène tambour battant.
Mais en dépit de ce qui les distingue, ces deux femmes sont liées par une amitié sincère et respectueuse, générée par une admiration réciproque.
Pourtant, sans se l'avouer, Pauline nourrit une certaine jalousie à l'égard de son amie qui bénéficie de toutes les attentions, un sentiment insidieux qui se muera progressivement en une haine dont Montgenays sera le catalyseur.

La première partie du roman offre une peinture assez piquante de la vie provinciale, les villageois étant présentés comme des gens simples facilement impressionnables, mesquins et à l'affût du moindre événement qui réussirait à pimenter leur routine.
Tous s'extasient à l'arrivée de Laurence qui est au centre de leurs préoccupations. Pauline est laissée de côté mais occupe le devant de la scène dans la seconde partie consacrée à l'intrigue amoureuse qui l'opposera à Laurence.
Je me suis beaucoup attachée au personnage de Laurence, cette jeune femme libre, courageuse, ne devant rien à personne, et qui voit ses bonnes intentions sans cesse mal interprétées par Pauline qui la considère comme sa rivale.
Le dénouement de cette histoire m'a laissé un goût amer dans la bouche, tant j'étais triste de voir ces deux amies se déchirer à cause des manipulations d'un seul homme !

Beaucoup ont reproché à l'auteure son penchant pour les discours moralisateurs insérés dans ses oeuvres. Il est vrai que dans ce roman, George Sand se pose en "juge et partie".
En tant que narratrice, elle donne à ses personnages certaines directions pour les condamner l'instant d'après et faire passer ses idées sur certains sujets comme les religions.

Ce constat m'a plu dans la mesure où ces insertions m'ont permis de réfléchir tout du long à la portée de ce que j'étais en train de lire.
George Sand a parfaitement su rendre compte des pensées torturées de ses personnages et je dois bien avouer que sa grande maîtrise de la langue a forcé mon admiration ! J'ai hâte de découvrir ses autres oeuvres !
Lien : http://contesdefaits.blogspo..
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