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EAN : 9782868080615
191 pages
Christian Pirot (19/05/1998)
3.79/5   7 notes
Résumé :
George Sand convie le lecteur à une promenade en Berry, à Gargilesse où elle a acquis une maison. Elle parle des habitants, des paysages, de la faune et de la flore mais aussi des traditions rurales.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
L'ouverture d'esprit et la culture de George Sand sont impressionnantes. Ce récit autobiographique qui parle du Berry et de son village Gargilesse, débute sous la forme d'un journal et se poursuit par l'étude de différents aspects et en particulier des moeurs et coutumes de la région.

Après avoir décrit la géographie des lieux avec l'incomparable talent qu'on lui connaît en ce domaine, George Sand aborde avec la même aisance, les aspects aussi divers que la faune, la flore, la géologie, les constructions, le langage, les us et coutumes de la population locale, les paysans, etc.

Elle nous parle dans le même chapitre de "la zygène du trèfle aux taches réunies", des gallinacés, avec force détails, de la langue d'oil, des gneiss brillants et des micaschistes, en passant par les quartz et les "sables de mica pulvérisé qui font briller les sentiers comme des ruisseaux au soleil".

Un vrai plaisir de lecture qui nous apprend beaucoup sur cette région de France.
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texte plus enrichissant par sa forme que par son contenu

Critique :

De passage à Gargilesse, petite cité, habitée par l'âme de George Sand, j'ai acquis cet ouvrage par hasard, comme une sorte de souvenir

La langue est belle, pas ou peu vieillie et agréable de lecture. le style de George Sand est simple comme tout ce qui est beau, il est rural mais pas rustique et sied à merveille a cette description d'un monde paysan du XIX° siècle et cette si belle nature de la vallée de la Creuse.

L'ouvrage est riche de splendides descriptions du village de Gargilesse dont on se rend compte qu'il a peu changé en un siècle; véritable guide touristique qui me fait regretter de ne pas être descendu dans le ravin du torrent Gargilesse qui se jette un peu plus loin dans la Creuse qui semble former des gorges.
On sent l'amour profond que l'auteur nourrissait pour cette belle rivière et la région en général.
George Sand nous fait pénétrer l'intimité quiète des habitants de ce petit paradis, comme un joyau dans son écrin de paysages doux et brutaux.
Les descriptions qu'elle nous fait, particulièrement du méandre de la boucle du pin sont si véritables que l'on reconnait le site sans aucun doute dans sa douceur rude.
En sa compagnie nous voyageons dans les collines et les gorges de façon si enthousiaste que l'on comprend bien comment il fut évident qu'elle entraina derrière elle de nombreux peintres qui formèrent, à cette même période et dans ces mêmes lieux le mouvement de l'école de Crozant , mouvement de peinture sur le motif ou de plein-air dit mouvement pleinairisme.
Le récit s'écarte du thème initial en tergiversations, assez curieuses mais sans doutes conventionnelles à l'époque, sur la psychologie paysanne. On y voit une George Sand défendre le paysan qui lui semble être un homme « normal » alors que le sens commun le considère comme un être fruste et violent. C'est vrai que reviennent à l'esprit des personnages de Zola dont la violence paraît assez exagérée aujourd'hui mais qui devait être l'idée conventionnelle que se faisait du rural cette civilisation industrielle qui commençait à se formater.
Ce petit texte qui fut commandé à l'auteur comme un guide géographique s'est transformé et amplifié avec le temps en un guide sociologique et historique très intéressant.

A noter que l'édition Christian Pirot est enrichie d'illustrations de Jules Véron, Eugène Grandsire, Maurice Sand et même de George Sand.
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Promenade autour d'un village, livre autobiographique où George Sand décrit son village Nohant, situé dans le Berry et aussi un autre village (son autre coup de coeur) Gargilesse.
Bon livre à lire surtout la première partie du livre où elle décrit son village, par contre, j'ai commencé à décrocher à la lecture des moeurs et légendes paysannes.

Extrait :

Le Berry n'est pas doué d'une nature éclatante. Ni le paysage ni l'habitant ne sautent aux yeux par le côté pittoresque, par le caractère tranché. C'est la patrie du calme et du sang-froid. Hommes et plantes, tout y est tranquille, patient, lent à mûrir. N'y allez chercher ni grands effets ni grandes passions. Vous n'y trouverez de drames ni dans les choses ni dans les êtres. Il n'y a là ni grands rochers, ni bruyantes cascades, ni sombres forêts, ni cavernes mystérieuses ... des brigands encore moins ! Mais des travailleurs paisibles, des pastoures rêveuses, de grandes prairies désertes où rien n'interrompt, ni le jour ni la nuit, le chant monotone des insectes ; des villes dont les moeurs sont stationnaires, des routes où, après le coucher du soleil, vous ne rencontrez pas une âme, des pâturages où les animaux passent au grand air la moitié de l'année, une langue correcte qui n'a d'inusité que son ancienneté, enfin tout un ensemble sérieux, triste ou riant, selon la nature du terrain, mais jamais disposé pour les grandes émotions ou les vives impressions extérieures.
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Citations et extraits (39) Voir plus Ajouter une citation
Nous fûmes témoins d'un drame entre tous ces pillards.

Un pauvre scarabée, échappé, demi-mort, au large bec d'un martinet, fut happé au passage, sur le haut d'une tour, par une femelle de moineau. Survint l'époux à l'air mutin, à la moustache noire, hérissant ses plumes, faisant grand bruit et menace au martinet, qui voulait reprendre sa proie, quand survint à son tour le troisième larron, la crécerelle, attirée par la voix imprudente de ces petites gens. Elle sortit, muette et agile, du sommet d'une tour voisine, n'osa s'attaquer au martinet, qui ne paraissait pas la craindre, et se dirigea sur les moineaux d'une aile si rapide et si sûre, que tout semblait fini pour eux. Mais, s'ils ne l'avaient pas vue guetter, ils l'avaient sentie. Ils disparurent tout à coup. Le brigand tourna d'une manière sinistre autour de la crevasse où ils étaient réfugiés dans leur nid, mais l'entrée était trop petite pour qu'il y pût pénétrer. Il retourna à son guettoir. Les moineaux ressortirent aussitôt, et, plantés sur leur petit seuil, l'accablèrent d'injures et de railleries. Il revint plusieurs fois à la charge. Toujours après avoir lestement battu en retraite, ces audacieux oisillons reparurent pour le provoquer, l'insulter et le maudire.

Que lui fut-il reproché? De quelles représailles le menacèrent-ils?

Il faut bien croire que quelques chose de sanglant lui fut dit, car l'oiseau de proie se lassa de les tourmenter, et, quelques moments après, nous vîmes les moineaux, pleins de gaieté, sautiller sur la muraille et picorer dans les plantes pariétaires, sans aucun souci de l'ennemi terrible, et ne manquant jamais d'adresser quelque impertinence aux martinets qui les effleuraient de leur vol, et avec lesquels, du reste, ils ne paraissent avoir qu'une guerre de gros mots.…
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Oui, oui, encore une fois, l’aspiration à la vie pastorale, le besoin d’identifier notre être avec la nature et d’oublier tous les faux besoins et toutes les vaines fatigues de la civilisation, ce n’est pas là un vain rêve ; c’est un goût inné et positif chez la grande majorité de la race humaine, c’est une passion muette et obstinée qui suit partout, comme une nostalgie, ceux qui ont mené, dès l’enfance, la vie libre et rêveuse au grand air.
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Le mariage est la seule grande fête de la vie d’une paysanne. Il y a encore ce généreux amour-propre qui consiste à faire manger la subsistance d’une année dans les trois jours de la noce.
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Le travail de la terre absorbe partout le paysan. Il est soutenu, lent et pénible. Dans notre vallée Noire, on laboure encore à sillons étroits et profonds avec des boeufs superbes et une charrue sans roues, la même dont on se servait du temps des Romains. On moissonne encore le blé à la faucille, travail écrasant pour l'homme et dispendieux pour le fermier.
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Cette fois, Chrysalidor faillit sortir de son caractère, et ses lèvres frémissantes invoquèrent le nom de l’Eternel sous la forme d’un jugement énergique à demi articulé.
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« Histoire de ma vie » de George Sand, c'est à lire chez Quarto.
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