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4,34

sur 660 notes
Brandon Sanderson est mon auteur préféré en littérature Fantasy, ses scénarios sont toujours très travaillés et d'une belle complexité, ses personnages sont bien dessinés et le plus souvent charismatiques, il a de plus un style excellent, bref, c'est toujours un plaisir de le lire.
il y a deux choses qui m'ont longtemps fait différer cette lecture, la première est que "Les archives de Roshar" allaient m'embarquer dans une série de huit volumes très copieux, environ 5000 pages, et il se trouve que depuis deux ans je me suis pas mal éparpillé en faisant de belles découvertes.
Ensuite et c'est plus fort que moi, je gardais ce moment en réserve avec jubilation en attendant le moment propice, et là j'en avais vraiment envie.
Sanderson est connu pour son souci du détail, il le dit à la fin de ce volume, la "voie des rois" n'est que la mise en place du contexte, c'est donc à la fin du prochain volume que les choses sérieuses vont commencer, sachez que l'auteur a mûri son projet près de vingt ans avant de le publier, avant même la sortie de son premier titre, je suis impressionné.
Donc que vous dire de ce premier opus ? Nous allons faire connaissance intimement avec trois personnages principaux aux destinées différentes, Dalinar est un seigneur et un pâle iris, Shallan une apprentie érudite, pâle iris également, et Kaladin un guerrier devenu esclave qui, lui, est un sombre iris.
Nous allons être initiés au contexte de Roshar, ses coutumes, sa religion et sa géographie, mais aussi avec sa politique. Roshar est un monde de pierres et de tempêtes peuplé de nombreuses factions et de nombreuses races aux caractéristiques diverses et notamment physiques, et la faune et la flore ne sont pas en reste.
Il sera bien sûr question de magie et là encore l'auteur se renouvelle avec brio en utilisant des gemmes aux propriétés étonnantes pour qui sait les utiliser, elles sont convoitées par tous les protagonistes du récit car elles apportent puissance et pouvoir à qui les détient.
On pourrait penser que le récit va être long et lent mais ce n'est pas le cas, il se passe beaucoup de choses et c'est là tout le talent de Sanderson, poser un contexte en étant précis et passionnant, je n'ai pas vu ma lecture défiler malgré la somme de détails à assimiler, le nec plus ultra !
Je vais de ce pas ouvrir le deuxième volume et prendre des nouvelles de Kaladin, le personnage qui me fascine le plus.
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Premier tome.
Attention, malgré son épaisseur, ce n'est que la première partie de l'histoire et non un « épisode ». Vous vous embarquez dans du roman fleuve.

Parmi les quatre lignes narratives développées dans ce premier livre, seule une m'a véritablement intéressée (Celle de Kaladin, d'abord soldat, puis esclave puis sous-soldat sacrifiable). En même temps, tant mieux, c'est la plus étoffée.
C'est mon premier Sanderson. C'est fluide, vivant. Mais parfois, dieu que c'est long. Et il semble que ce soit une spécialité chez cet auteur.
L'univers proposé est fascinant et j'ai adoré les Sphrènes qui m'ont parues être (mais non bien évidemment) une réminiscence des Chrones de Damasio. C'est exotique, tout en restant terre à terre (esclavage, mesquinerie, pègre et surtout, par les temps qui courent cet apartheid Clair-Iris, sombre-Iris. L'histoire de l'Homme, quoi).

J'ai hâte de découvrir le destin des personnages, y compris ceux de Shallan, Dalinar et Szeth (les trois autres lignes), mais sincèrement, moitié moins long n'aurait pas nui.
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Ce que j'ai ressenti:…Une voie vers le Coup de Coeur…

« Ne te contente pas des rêves mesquins des autres hommes. »

20 ans d'écriture pour cette histoire et près de 2000 pages, ça force le respect. Surtout que Brandon Sanderson réinvente tout, dans Roshar, même la couleur du vin…Dans ce tome 1, nous voilà avec un petit pavé de 1000 pages, et un grand roman épique…

Chaque personnage est intéressant à suivre: ils ont tous comme une urgence à vivre, une désespérance dans leurs actions, un magnétisme intense qui nous donne mille émotions diverses. Les suivre, c'est se confronter à tout une expérience de vie, et différentes façons de penser…On suit autant les Princes, que les plus insignifiants hommes, les érudites autant que les plus vils assassins. Tout tourne autour d'un Roi assassiné, sa politique et son royaume laissé en plein chaos… Finalement, on pressent la richesse d'un ancien monde mais aussi, celui en devenir dans les regards de ces personnages: on en ressent chaque inspiration, chaque souffrance, autant que leurs espérances…Flashs-backs et Présent actif, rendent ce récit captivant!

« Agissez avec honneur, et l'honneur vous aidera. »

Un roman de Capes et d'épées, où l'honneur est le mot d'ordre et où les personnages sont tous plus intéressants les uns que les autres, voilà tout un beau programme de lecture! Je ne vous dis pas comme il est bon de lire des scènes de combats où le sang ne coule pas, où les monstres s'invitent dans les lieux sombres, où les stratégies se jouent sur les champs de batailles immenses. La magie s'invite aussi dans ses pages ce qui rend d'autant plus fabuleux, le moment, et finalement on ressort de cette lecture, des étoiles pleins les yeux, le coeur palpitant, et déjà avide de lire le prochain tome, car malgré l'épaisseur du livre, on est finalement qu'au milieu de l'action…C'est un fort roman de Fantasy, où tous les bons ingrédients sont réunis, mais comme tout bonne chose se mérite, il faudra prendre le temps de découvrir tout le folklore et les coutumes, pour mieux en apprécier l'inestimable richesse et complexité de cette saga…

« Toutes les guerres sont des jeux. le meilleur jeu qui soit, où les pièces perdues sont des vies véritables, où les trophées valent une véritable fortune! C'est là l'existence à laquelle aspirent les hommes. Se battre, tuer, gagner. »

Je trouve que l'auteur a su rendre son histoire très attrayante de par la construction de son intrigue, mais aussi la force de ses petits détails. Par exemple, je suis totalement sous le charme des Sprènes. Je visualise parfaitement ses menues apparitions. Après la grandeur de ses guerres à l'arme blanche, sont époustouflantes. Les lieux battus par les vents et les tempêtes ravageuses, ajoutent encore à l'épaisseur de cette ambiance à couper à l'épée…Quand on rentre dans cet univers, il est incroyablement difficile d'en sortir! On est pris dans les actions, les tourments intérieurs des personnages, la beauté réinventée de ses terres hostiles. Minutieusement conté, l'auteur gère d'une main de maître, son milieu, en y mettant de très belles valeurs en avant!

« Il n'y a aucun profit à tirer de la paix. »

Je finis donc ce premier tome, en totale euphorie et très curieuse de découvrir les secrets qui se cache derrière :Porte-Eclat, Lames, Voie des rois, Coeur de-Gemme, Spiricante, Fulgiflamme…Encore donc de belles heures d'aventures que je vais m'empresser de découvrir! Vite le Tome 2!!!!!

Meilleurs moments du livre:
•La scène Dix battements de coeur. Cette bataille contre le démon des gouffres est sensationnelle, autant au niveau visuel que émotionnel. On est totalement hypnotisé par cet instant de fureur et, synchroniser cette lutte à coup de pulsions organiques, rend un effet encore plus viscéral!
•Les illustrations: J'ai adoré trouver au détour des pages, et même en début de chaque chapitre, ces dessins. Elles apportent encore du « plus », à la qualité de l'ouvrage.

Ma note Plaisir de Lecture 10/10

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Je l'ai fini voilà un petit moment, hélas pas eu le temps de faire ma chronique de suite.
J'ai bien aimé. Si l'histoire est lente et met du temps à se mettre en place, suivre chaque personnage m'a bien plu.
La magie est intéressante, le monde très bien construit, complexe et complet.

Je n'ai pas de soucis de "voir les ficelles" avec Sanderson car je ne les lis que très espacés dans le temps (et d'ailleurs je n'ai pas lu la saga fils des brumes donc je suis sans doute un peu protégée de ça, car tout ce que j'ai lu d'autre de lui est imaginatif et intéressant).

C'est bien écrit, très bien traduit, chaque personnage est bien caractérisé et très cohérent, et je ne me suis pas du tout ennuyée (ce qui était le risque, d'après ma fille à qui sont ces livres). Pour moi, c'est de la fantasy d'un très bon niveau, et l'envie de connaître la suite est bien présente, ainsi que "l'image" de chaque personnage principal Shallan et Kaladin et leurs aventures, dont le souvenir me reste malgré tous les autres livres lus depuis...
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J'ai commencé ce pavé le jour de sa sortie française, puis ayant du mal à rentrer dans l'histoire (complexe au premier abord de suivre et de savoir de quoi et de qui on parle exactement), je l'ai mis en pause sur ma table de nuit.
Il y est resté jusqu'au moment il y a 6 jours où j'ai voulu remprendre la ou j'avais stopper c'est à dire aux environs de la page 80.
Impossible de me souvenir de la trame j'ai finalement tout repris et ai encore eu du mal avec le début.
Et qu'est-ce que je regrette de ne pas avoir poussé un peu plus loin dès le départ,car passé les 120 pages à peu près, tout devient clair, et ce livre de pure Fantasy est une merveille, je m'explique :
Une intrigue qui tiens en haleine par le biais de chapitres assez courts, passant de l'oncle du roi à l'ouvrier du pont 4 à la jeune apprentie érudit, le tout cycliquement et on se prend au jeu de vouloir toujours connaître ce qui va se passer car chaque personnage (principaux comme secondaires) sont tous intéressants.
Les sujets traités sont eux aussi bien menés dans un rythme ni trop speed ni trop lent (justement grâce à ce système de cycles dans les chapitres) on passe de la stratégie guerrière à la manipulation, à l'apprentissage érudit en passant par la survie des esclaves condamnés à se faire trouer la peau à la place des soldats. Entre autres bien-sûr.

Les contrées et paysages de Roshar sont aussi très détaillés et recherchés, on s'imagine très bien ce décors tantôt désertique et hostile, tantôt ces villes grouillantes de monde.
Le bestiaire est au dela de ce que j'espérais, du classique mais du convainquant, avec une chasse épique a un moment de l'histoire dont je me souviendrais longtemps.

L'écriture est maîtrisée malgré mon souci pour rentrer dans l'histoire, une fois habitué à la plume de l'auteur (très détaillée mais laissant aussi pas mal de place à l'imagination), tout à fonctionné.
De plus en fin de livre on a quelques aide de compréhension notamment sur les fonctions principales des gemmes de pouvoir, et le roman est rempli d'illustrations détaillées, de cartes, de citations explicatives, sans compter que c'est un très bel objet avec des intérieurs de couverture illustrées en couleur par des glyphes.

J'ai finalement adoré, comme quoi des fois on ne passe pas loin de l'occasion de raté une merveille, juste pour une intro un peu déroutante.

Je vais m'empresser d'acheter le volume 2 et je conseille ce gros pavé à tout amateur de Fantasy, n'aillez pas peur de l'épaisseur du livre, lancer vous et accrochez-vous, au final vous ne le regretterez pas !
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Une longue mise en bouche pour cette fantasy médiévale.

Kaladin est soldat dans l'armée dAmaram. Tombé en disgrâce, il est marqué du sceau de l'infamie et réduit en esclavage. Racheté par l'armée de Sadéas, il échoue dans la compagnie du Pont 4, un groupe d'hommes chargés de transporter à bout de bras des ponts pour permettre à l'armée de traverser les Plaines Brisées. Un rôle qui implique de régulières missions suicidaires.
Shallan Davar est une jeune noble dont le père vient de décéder. Pour sauver ses frères de la faillite, elle tente par tous les moyens de se faire accepter comme pupille auprès de Jasnah Kholin, une grande érudite et soeur du roi.
Dalinar est l'oncle du roi et commandant de l'armée. Autrefois admiré pour son courage et ses tactiques de combat, il devient l'objet de mépris et d'interrogations lorsqu'il commence à s'intéresser à un ancien livre mystérieux : La Voie des Rois.

Ce premier tome des Achives de Roshar est la longue introduction d'une série fleuve.
Le récit prend donc son temps pour démarrer. Pour autant, je n'ai jamais ressenti d'ennui.
L'auteur introduit avec minutie un univers riche et bien construit.
Les différents personnages principaux évoluent aux quatre coins de l'échiquier politique sans se croiser.

L'histoire se suit sans peine au rythme des batailles et des chasses aux coeurs de gemmes, sorte de pierres de magie qui offrent le pouvoir aux dominants.
La société décrite par l'auteur est en effet fondée sur des puissants qui exercent un droit de vie et de mort sur les plus faibles, en fonction de leur caractéristiques physiques. Ici, l'auteur distinguera les Clair-Iris et les Sombre-Iris.

Le récit est addictif et bénéficie de personnages très contrastés. le système de magie est bien décrit et crédible. L'immersion est ainsi complète.

Un superbe prélude à une époustouflante aventure humaine.
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La Voie des rois est ma grande déception de ce début de l'année. Dans ce roman de fantasy médiévale, l'action – ou plutôt l'inaction – se situe dans un univers un peu différent du nôtre, un monde minéral, battu par d'énormes ouragans, où certaines énergies sont visibles à l'oeil nu. le récit, éclaté, sans grande cohérence, suit quatre personnages qui ne se rencontrent pas dans ce volume (mais deux se croiseront dans le suivant) : Kaladin, un très jeune guerrier devenu esclave ; Shallan, une adolescente missionnée pour sauver sa famille ; Dalinar, un général d'âge mûr en proie à des visions ; et Szeth, dont les pouvoirs magiques sont utilisés pour commettre des assassinats.

Dans sa version d'origine, le livre est long de plus de mille pages. Il a été découpé en deux parties (de 700 pages en livre de poche) à l'occasion de sa traduction en français. Ce choix est une aberration. Les péripéties se concentraient à la fin - qui devient chez nous le volume 2 - et en conséquent il ne se passe presque rien dans le premier.

J'avancerais l'idée que les sources d'inspiration de la Voie des rois sont plutôt à chercher dans la culture geek (jeu vidéo, manga) et cette modernité expliquerait en partie son succès. L'autre raison est assurément un marketing réussi, selon lequel - entre autres - le « worldbuilding » - la création de l'univers - de l'oeuvre aurait nécessité des années de travail. Je suppose que l'éditeur en rit encore. Et, pour moi, qu'on me permette d'en douter : l'impression qui ressort à la lecture est, bien au contraire, celle d'une pauvreté imaginative masquée par un peu de poudre aux yeux ; une dizaine de détails répétés de façon lassante : quelques points de toilette (manche gauche plus longue des vêtements féminins, chevelures immanquablement « tressées selon des motifs complexes », barbiches en pointe ou carrées) ; une faune et une flore à peu près limitées aux herbes rétractiles, aux « chulls », aux démons des gouffres et aux sempiternels « crémillons ».

Pour le contexte, la Voie des Rois semble se dérouler dans un jeu vidéo. Plusieurs chefs de guerre (dont un soutient d'ailleurs que la guerre est un jeu) tentent d'accéder les premiers à des plateaux où des monstres « spawnent » aléatoirement ; ces créatures, une fois tuées, contiennent des gemmes à « looter ». Des énergies visibles tourbillonnent autour des personnages. Les couleurs de peau de certains, orange, verte, semblent tirées aléatoirement comme des « skins ». Les sourcils d'autres, démesurément longs, rappellent les illustrations d'Arena Of Valor. Les pouvoirs des épées et des armures bleu fluo se déclenchent après un compte à rebours.

Les failles et les incohérences d'un tel univers, qui paraitraient inaperçues dans un jeu vidéo, ressortent dès qu'il est mis en écriture. On se demande comment, dans ces contrées très fréquemment balayées d'ouragans destructeurs, existent des ports et une marine marchande. de quoi se nourrissent les chevaux puisque le paysage est presque exclusivement minéral ? Grâce à quelle curieuse loi physique volent les « anguilles volantes » ? On reste stupéfait de l'invraisemblance du système de télécommunication, un improbable standard téléphonique médiéval où des gemmes magiques clignotent comme nos diodes, etc.

Pour la psychologie, c'est sans doute dans les mangas qu'il faut chercher l'inspiration du comportement des personnages, fondé sur une motivation prépondérante qui frise l'idée fixe. C'est en effet un cliché des shonen. Mais encore une fois, ce qui est adapté à une forme d'art ne l'est pas toujours à une autre. Formulées en mots dans la Voie des Rois, ces obsessions laissent l'impression malsaine d'un délire monomaniaque. Elles rendent les protagonistes plus ou moins antipathiques. Seul un personnage est réellement original et attachant, Syl, l'élémentaire qui suit Kaladin. Les autres, Shallan, Jasnah, Szeth, Dalinar ont l'air d'un défilé de cas psychiatriques. La mentalité de Kaladin évoque celle d'un adulte névrosé, pas celle d'un jeune homme de dix-neuf ans sain d'esprit. Les comportements étonnent, les décisions surprennent. Mais un exemple sera plus clair : un professeur tue froidement cinq personnes sous les yeux de sa jeune élève de dix-sept ans… afin de lui donner un cours de « philosophie pratique » ! Après réflexion, l'élève reproche à son maître cet acte immoral. On le félicite d'avoir compris la leçon. Cette scène est d'autant plus aberrante et stupide que le professeur n'est pas supposé être un dangereux psychopathe. On nous l'a présenté, au contraire, comme une personne remarquable, sage et cultivée !

Et pire, ce qui est encore plus consternant dans cette scène, c'est que son seul but était de sortir Sanderson d'une des nombreuses impasses narratives dans lesquelles il s'était enferré.
Car tout est si mal raconté dans la Voie des Rois… Les cent premières pages peuvent faire illusion. En effet les héros sont dès le début du roman confrontés à un dilemme ou placés dans une position intenable. Mais très vite cette tension s'étiole. Les mêmes situations se répètent d'une scène à l'autre, les protagonistes reproduisent les mêmes erreurs jusqu'à l'absurde, rien n'améliore leur situation. Shallan, elle, est carrément oubliée pendant 500 pages ! Rapidement, on perd foi dans la capacité de l'auteur à narrer une histoire intéressante.

Dire qu'il y a des longueurs est un aimable euphémisme. Sanderson « tire à la ligne » sans planifier ce qui ferait avancer son récit ; commence visiblement ses chapitres sans savoir ce qu'il y racontera ; gagne du temps, attend l'inspiration au long de digressions, de dialogues creux ; et le plus souvent n'ayant tout bonnement pas trouvé d'idée, les termine sans que rien n'ait progressé. Ou bien il résout son problème de narration par une ellipse ou encore un retournement dont l'absurdité égale celle de Rocambole.

Et c'est pourquoi plus de la moitié des chapitres sont tout à fait inutiles à l'histoire. On se souviendra, par exemple, des trois scènes identiques dans lesquelles Dalinar et son fils se fixent un rendez-vous pour délibérer d'un point absolument crucial pour tous deux. A l'effarement du lecteur, toutes les trois s'achèvent sans que le sujet capital ait été abordé, après l'échange de quelques platitudes, parce que l'un des protagonistes quitte soudain la pièce comme s'il avait une envie pressante ou un rôti sur le feu. Autres exemples, la plupart des « intermèdes », des historiettes sans intérêt où l'on présente dans le détail des personnages superflus, qu'on ne reverra d'ailleurs pas, ou encore ces interminables chapitres de flashback sans intérêt pour le récit.
En conséquence, à la fin du volume 1 aucune intrigue n'est encore lancée. Kaladin ne s'est toujours pas rendu compte d'un don pourtant évident aux yeux de tous ses camarades ; Shallan se résout à une action qui s'avèrera vaine ; et enfin, après plus de 300 pages de verbeuses délibérations intérieures, l'indécis Dalinar vient juste de prendre une résolution… sur laquelle il reviendra dans le second volume !

Une autre source d'ennui est que tout le récit repose sur des tensions factices. Sanderson introduit des préparations qui ne servent à rien. Notamment, durant ce volume et le suivant, Kaladin et ses hommes descendront à plusieurs reprises dans le Gouffre, un endroit décrit comme tout juste mortel. Heureusement pour eux – et malheureusement pour le lecteur -, rien ne perturbera ces promenades de santé. Dans le même but sont proposées de prétendues énigmes (qui a tranché la courroie de la selle du roi ? qui est le commanditaire de Szeth ?) dont les réponses, quand on les découvrira dans le second volume, se révèleront ridicules tant elles sont abracadabrantes. Assez vite, on comprend que tous ces ressorts sont à vide, pour la forme, que l'auteur ne prendra jamais la peine de chercher une solution intéressante aux complications rajoutées à son histoire.

Autre procédé vraiment désagréable : l'emploi d'un point de vue interne falsifié. le lecteur, qui a constamment accès aux réflexions des personnages, se rend compte à la longue qu'on le gruge : des faits capitaux de leur passé, que leurs pensées auraient dû lui révéler, ont été occultés de façon tout à fait artificielle. Comment Kaladin s'est-il retrouvé esclave ? Chaque fois que Kaladin y pense, Sanderson s'applique pesamment à éviter de nous le dire, à tourner autour du pot, et cela tout au long du volume 1. J'avais fini par croire que Sanderson lui-même ne le savait pas et tentait de nous le cacher ! Pour le personnage de Shallan, c'est encore pire : la description de son caractère à travers ses pensées est entièrement trompeuse.
Sur ce point, il est impossible de soutenir que cette pratique mensongère est une astuce de narration comme une autre : c'est seulement une grave erreur esthétique. Si l'auteur ne joue pas franc-jeu, le lecteur se met à douter de ce qu'on lui présente comme la vérité. le charme est rompu. L'histoire perd tout intérêt.

Voilà pour l'intrigue et la narration. L'écriture, elle, est très médiocre. Sanderson utilise peu de comparaisons et c'est une chance car elles sont déplorables : « Les attentes étaient comme de la poterie fine. Plus on s'y accrochait, plus elles risquaient de se fendiller ». Avec une étonnante constance, toutes les autres sont du même acabit…
Les scènes d'action sont pour la plupart mal racontées. Il y a quelques rares combats. Ceux impliquant Szeth sont surtout ennuyeux ; on comprend mal ce qui se passe. L'action est interrompue par des explications oiseuses ou des détails incongrus, la couleur de chemise ou la forme de la barbe d'un figurant sans importance car il mourra dix lignes plus loin.
Pour les descriptions, il suffit de relire les trois pages où Shallan débarque dans le port de Kharbranth pour se persuader de leur nullité : on s'attendrait naturellement à une vue générale du lieu ; à la place, voilà la description de la manche gauche de Shallan ; de sa robe et ses boutons ; des explications sur l'art de la lecture ; passe un groupe d'esclaves sur le quai, il sert à des considérations ethnographiques ; suit un gros plan sur des petits crabes, puis un dialogue à l'humour niais avec un pousse-pousse et un matelot. Après trois pages, on ne sait toujours pas à quoi ressemble cet endroit que Shallan découvre avec nous, encore moins comment elle le perçoit…

En conclusion, on aura compris que je n'ai pas du tout apprécié La Voie des Rois. Soyons clairs, je l'ai carrément trouvé puéril, attardé, abruti. Aussi, à ceux qui auraient acheté le premier volume, je ne conseille pas le second. Oui, il y aura plus d'action, oui il y aura des rebondissements. Mais tout cela est tellement inconsistant que c'en devient – comme disait l'autre - un conte plein de bruit et de fureur, raconté par un idiot.
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En Résumé : J'ai passé un excellent moment de lecture avec la seconde partie de ce roman qui se révèle vraiment passionnante et intéressante. L'intrigue continue à se densifier, à se complexifier et surtout après une première partie posant l'univers elle laisse la part belle aux luttes de pouvoirs et de survies. le rythme gagne légèrement en intensité ce qui fait qu'on est rapidement happé dans cette seconde partie. Par contre, l'auteur en fait peut être un peu trop concernant des flashbacks un peu redondant mais rien de vraiment dérangeant. L'univers mis en place par l'auteur est vraiment fascinant, dense, complexe et surtout parait immense, le tout sorti de son imagination ce qui donne vraiment envie de le découvrir. Les personnages sont toujours aussi complexes, soignés et surtout charismatiques et intéressants même si parfois l'auteur en fait un peu trop dans leurs descriptions, surtout sur Kaladin. le style de l'auteur est toujours aussi simple, soigné et entraînant et on tourne les pages avec grand plaisir. Un début de fantasy épique fascinant, je lirai donc la suite sans problème.

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Les critiques allaient toutes dans le même sens : ce roman de fantasy est génial. Moi, je tenais le tuyau de ma Fée préférée qui l'avait adoré.

990 pages, quand on rame au départ et qu'on patine à certains chapitres, ça fait long, je vous le dis.

Pourtant, il y a du bon dans ce roman car l'univers est riche et détaillé, parfois un peu trop détaillé dans les vêtements et pas assez pour d'autres choses importantes, comme les différents peuples de ces terres.

Les animaux qui peuplent le monde dévasté qu'est Roshar sont multiples, même si je me demande toujours ce que leurs montures broutent, vu qu'il n'y a que peu de végétation.

Pour les êtres fantastiques, c'est bien imaginé aussi dans le concept des Sprènes. L'auteur a vraiment créé un autre monde qui ne ressemble en rien au nôtre, puisque habité de magie.

Le côté roman choral est intelligent, cela permet au lecteur de suivre plusieurs personnages, aux antipodes l'un de l'autre : Kaladin, le jeune guerrier devenu esclave ; Shallan, jeune fille qui est envoyée chez la clarissime Jasnah dans le but de sauver sa famille ; Dalinar, un général, frère du roi assassiné ; et Szeth, un ancien assassin bien énigmatique.

Si certains récits sont fluides et se dévorent (notamment ceux consacrés à Kaladin), d'autres sont très lourd, en particulier ceux consacrés à Shallan. Là, j'ai fait du sur-place tant je n'avançais pas.

Malgré tout, à un moment donné, ça s'est débloqué et j'ai senti que j'avançais dans le récit, trouvant même dans l'histoire des similitudes avec notre Histoire à nous.

Si j'ai eu du mal avec ce premier tome, si j'ai patiné dans cet univers à cause de l'écriture un peu trop descriptive de l'auteur et qui rendait le texte lourd car pas nécessaire, je compte tout de même me pencher sur le deuxième tome car l'auteur a su développer un univers riche et détaillé et que je voudrais bien savoir ce qu'il va arriver aux différents personnages.

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Un coup de coeur comme il est rare d'en avoir. En fait, c'est plus un coup de foudre pour le personnage de Kaladin que pour l'histoire en elle-même. D'ailleurs, j'ai tellement eu du mal à m'en remettre que je vous publie seulement maintenant mon avis alors que j'ai littéralement dévoré ces deux premiers tomes en une semaine à la mi-mars. Et pourtant ce sont des pavés qui font 1400 pages réunies. C'est dire que cette histoire restera gravée longtemps dans ma mémoire, au même titre que Fils-des-Brumes même si c'est pour une toute autre raison ^^.
C'est aussi la raison pour laquelle je vous livre un avis sur les 2 tomes en même temps. Non seulement, l'histoire est indivisible mais en plus, originellement, il s'agit d'un même et unique tome scindé en 2 en français pour un meilleur "confort" de lecture, et approuvé par l'auteur qui à lui-même exécuté cette séparation.

Il est des livres comme ça qui sont de véritables pépites sans que l'on sache vraiment pourquoi et Les Archives de Roshar en fait partie.

Je ne peux qu'approuver les recommandations pour cette saga de Brandon Sanderson ayant reçu le prix David Gemmel du meilleur livre fantasy en 2011 et 2015 pour les 2 tomes respectivement. Il est puissant, riche et extrêmement bien développé que ce soit dans la psychologie des personnages ou dans la construction de l'univers.

La voie des rois, ça raconte quoi?

Tellement de choses qu'il est impossible d'en décrire le contenu.
Grâce à l'alternance des points de vue, on y suit deux facettes aussi intéressante l'une que l'autre située dans le même royaume : Roshar. D'un côté - Shallan - apprentie escroc qui, pour le besoin de sa famille, est partie devenir la pupille de la plus puissante et érudite des femmes de Roshar maîtrisant la magie. Passant son temps entre les rayonnages de la bibliothèque centrale, en découle alors tout un apprentissage autant personnel que culturel qui conduit plus loin que je l'aurais imaginé dans la compréhension du passé et de l'utilisation de la magie.
Ensuite, vient l'énigmatique Kaladin. Homme de pont forcé, autant dire personne, il va devoir faire face à la réalité d'une guerre futile dans les Plaines Brisées, là où la durée de survie ne tient qu'à quelques jours. Porter un pont pour permettre aux armées de traverser des gouffres et se voir ensuite être la cible de flèches mortelles, tel est son fardeau quotidien.
Enfin, toujours dans les Plaines Brisées, la place est donnée à Dalinar. Guerrier possédant une armure millénaire lui conférant la force nécessaire pour combattre l'ennemi et obtenir la récompense qui lui ouvrira la porte à la fortune et plus encore, au pouvoir. Homme qui se révèle être le moins impitoyable de tous et qui va, par la force des choses, se rendre compte que le passé est aux portes du présent.

Et au milieu de tout ça?

Un univers fantasy qui nous offre un panel de coutumes très différentes entre les royaumes. Une multiplicité culturelle étonnante car ce qui a de la valeur pour certains n'en a pas pour les autres. Comment créer autant de diversité au sein d'une même histoire, je me le demande encore car c'est très appréciable pour être surprise à chaque instant et toujours vouloir en apprendre plus sur ce qui nous est raconté. Et tellement bien raconté. Certes, je me doute que 99% du livre vo est dû à l'auteur mais il faut reconnaître un certain talent à Mélanie Fazi pour réussir aussi magnifiquement bien à retranscrire les pensées de l'auteur original. Il faudra un jour que je tente un roman de Brandon Sanderson en anglais pour voir ce que cela donne "en live".

Et puis, il y a ce côté addictif totalement incongru dans une histoire fantasy aussi dense que celle-ci. Cependant, c'est le tour de force que réussi à tous les coups cet auteur de grand talent. Les fragments d'histoire de chacun sont disséminés à travers le récit. Lentement. de telle sorte qu'il est impossible d'abandonner sa lecture. Chaque détail révélé nous en dit un peu plus sur la personnalité actuelle du personnage. Même de ceux qu'on ne voit pas beaucoup mais qui recèlent une importance capitale pour la suite.

Il y a très peu de personnages principaux mais ça ne rend le récit qu'encore plus fort avec une profondeur dans la personnalité de ces derniers qu'ils paraissent presque réels.
Se concentrer sur eux, si différents les uns des autres, permet à la fois d'englober plusieurs facettes de Roshar et de son système. Et en même temps, on se focalise sur l'important, sur ce qui est essentiel de comprendre à travers leurs yeux et leurs mésaventures.
Au final, malgré un nombre de protagonistes restreint, on en apprend peut-être plus que s'il y en avait 10.

Kaladin est sans conteste le summum des personnages masculins qu'il m'a été donné de rencontrer. Un peu au même titre que Vin dans Fils-des-Brumes. Il dégage une aura tellement puissante et intense que j'ai vraiment tissé un lien particulier avec lui.

Le paysage de Roshar, quant à lui, est très particulier je trouve. D'habitude, j'imagine toujours plein de verdure quand je lis de la fantasy ainsi que des rivières et des cités moyenâgeuses. Alors qu'ici, il ne me semble pas avoir lu aucune de ces choses. Kaladin se retrouve dans une plaine désertique et Shallan dans une cité construite à même la roche. C'est assez déprimant maintenant que j'y pense. Heureusement, les tenues pour le moins originales des gens donnent un peu de couleur dans tout ça. Je sais qu'il s'agit d'une pensée abstraite à évoquer mais finalement, Brandon Sanderson décrit tellement souvent ces détails que je me dis que cela ne peut être qu'important. Qu'il y a une raison à ce contraste.
En parlant de contraste, il y a aussi les animaux qui sont tout en carapaces alors que les hommes ont très peu de protection. L'être humain a toujours pris son inspiration de la nature pour évoluer mais dans ce récit, il n'en tire pas parti. Sauf Kaladin qui met a profit ses observations, comme s'il avait une évolution qui lui était propre, à l'opposé des autres. du coup, je me questionne sur le fait que l'auteur l'a peut-être fait exprès. Pour que Kaladin possède une certaine "supériorité innée et acquise" par rapport à ceux qui le croient faible et qui s'efforcent de le rabaisser à une condition de "sous-homme", en l'occurrence homme de pont. Après, c'est juste un ressenti personnel où je me fais des films toute seule et il n'y a aucune intention de la sorte de la part de Brandon Sanderson.

Et puis encore une fois on a droit a une magie aussi unique qu'elle est intrigante et élaborée. Et pourtant, c'est tellement subtil que c'est en crédible. C'est fascinant de voir évoluer ainsi un système magique tel que celui-là qui paraît ancré dans le monde qui l'entoure et où cependant beaucoup de mystères l'entoure encore.

En bref, un livre épique aux confins de l'inimaginable avec un Brandon Sanderson au sommet de son art dont la plume inégalable continue encore et toujours à me subjuguer.
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