Deuxième tome lu un peu en avance par rapport à la majorité... car lu en anglais.
Donc ce petit fait mérite mon premier point: je ne recommande pas ce livre à des personnes dont l'anglais balbutie. Il faut un niveau solide, du moins si on veut pouvoir apprécier à sa juste valeur. Mais bon le bilinguisme parfait n'est pas non plus requis pour autant.
Ensuite... et bien en un mot comme en mille, je veux dévorer la suite.
D'abord parce que la fin du roman nous laisse... non pas au bord du précipice mais au milieu de la chute libre, sans savoir ce qu'il va y avoir en dessous.
Ensuite parce que de la fantasy de cette qualité forcément ça attise et l'appétit et la gourmandise. (ou devrais-je dire la gourmetise? )
Donc niveau ... personnage.
Si le premier tome suivait Kalodin, et nous plongeait dans les profondeurs de son passé pour comprendre l'Homme qu'il est devenu (avec un majuscule car on peut voir la complexité et l'humanité du personnage) ce second tome se penche sur Shallan. Shallan qui nous avait laissé sur cette stupéfiante déclaration à la fin du deuxième tome. "J'ai tué mon père" On explore donc le pourquoi de cet acte, ainsi que son comment.. et on sera surpris bien au-delà de que l'on aurait pu imaginer.
Ce tome m'a grandement séduite aussi pour la place accordée à ce personnage. Dont l'histoire est remarquablement cruelle. Surtout la vérité au sujet de la mort de sa mère, que non seulement elle ai tué son père - qui certes était en train de détruire sa famille- mais que de plus ce soit lui qui l'ai protégée de la vérité pendant toutes ces années et prit le blâme à son compte. Pour Shallant la culpabilité de son acte est d'autant pus lourde à porter...
Et puis j'ai beaucoup apprécié aussi l'introduction de Pattern. Avec ses "delicious lies" et ses tentatives d'interpréter les formes d'humour et les "façons de parler".
Shallan est non seulement importante de part le retour dans son passé mais aussi par la "maturité" qu'elle gagne.
Kalodin va également évoluer au cours de ce tome, en terme d'acceptation de ce qu'il est réellement, mais c'est à mon sens Shallan qui va vraiment "changer", et se livrer à des jeux dangereux ou dans un futur proche elle pourrait bien se bruler les ailes. le résumé parle de "trouver le mensonge qu'elle doit devenir". C'est en partie vrai... et en partie opposer de ce qui se passe réellement. Car elle est une "tisseuse de lumière " (Lightweaver) et les tisseurs de lumières ne prononcent pas d'idéal contrairement à d'autre ordre, mais affirme leur allégeance par l'acceptation de vérité à leur sujet. La première on s'en souviendra était assez énorme, la seconde... est dévastatrice. Pas étonnant qu'elle soit une âme brisée.
Car c'est un autre fait que l'on apprend, ou plutôt un des autres faits, au sujet des chevaliers, qui son tous des "âme brisées". du moins c'est ce que laisse entendre et le résumé anglais, et Syl dans un de ses dialogues obscurs avec Kalodin. Pour Kalodin et Shallan, il n'y a plus de mystère... mais reste à découvrir pourquoi Dalinar est une âme brisée. (ce qui est si j'ai bien compris, prévu pour le tome 3)
On découvre aussi la vérité au sujet de la nature des "lames d'éclats?" (shards) vérité qui nous est d'abord suggérée à demi mot avant d'être véritablement établie. Et du rôle des sprens dans l'histoire. Là encore plusieurs vérités fracassantes... et inquiétantes.
Et toujours à ce niveau... et bien après deux éventuelles résurgences des anciens ordres (Kalodin comme Windrunner (chevaucheur de vent? ), Shallan comme Lightweaver) assez explicites dans le tome précédent, d'autres vont également faire leur apparition donc alerte... Dalinar... ça m'a surpris sans me surprendre. Disons que cela semblait logique... a postériori. Jasnah... et bien disons que là c'était clairement établi, mais son petit plongeon dans l'eau me l'avait fait considérée comme sortie de l'échiquier. Renarin par contre était une sacrée surprise, de même Szeth qui me semblait plutôt un antagoniste. Pour Lift évidement vu que le personnage sort de dessous les pierres nul n'aurait pu le prévoir :)
Bref tout les ordres n'ont pas encore pointé leur nez... donc peut-être quelques surprises supplémentaires son à prévoir à ce niveau.
A noter que le résumé (en anglais) est tout de même un peu un spoiler sur certains points.
En plus du parcours de Shallan, on suit tout de même encore les autres personnages des tomes précédents.
Kalodin n'a pas non plus la belle vie. Et c'est assez intéressant de suivre ses hésitations entre honneur et vengeance... même si la majeure partie du temps j'avais envie de lui taper la tête contre un mur... il me faisait terriblement penser à ce passage ou Shallan essaye de convaincre un morceau de bois de prendre un feu et celui ci répète en boucle "i am a stick". Donc Kalodin est aussi têtu que ce fichu morceau de bois dans ses mauvaises décisions qu'il sait mauvaises... ce qui n'est pas à son avantage.
Et bien sûr Dalinar est bien présent, même si moins que dans le tome précédent, toujours à la poursuite de cet idéal qu'il n'est pas sûr de saisir.
Passons à un autre point interessant... la fin du tome précédent nous laissait sur le fait que les Parsh seraient les Voidbringer. Que le lecteur se rassure, cela n'est pas oublié dans ce tome. Et de manière toute auss interessante, un des "points de vue" importants du roman est celui d'Eshonai qui est un parsh. Ce qui nous permet de comprendre la positions des parshendi, ainsi que... la manipulation beaucoup plus complexe des événements par d'autres entités que l'on perçoit aussi du points de vue des Shallan etc. Bref quelqu'un manipule les pions et ses buts ne sont pas clairs.
En plus de la position on en apprend aussi beaucoup sur leur "mode de fonctionnement" et sur leurs origines.
Et leur point de vue sur les Alethis.
Car oui, tout nos personnages ne sont pas dans la tête des uns des autres... et donc les quiproquos sont de mises, les incompréhensions et les tensions en découlant.
Enfin un point qui me plait et la présence de Wit (Malicieux? ) dont j'avais crains la disparition. certes il demeure insaisissable et en bordure des événements... mais on sent son importance et on peut espérer qu'il aura son rôle à jouer aussi.
Donc pour synthétiser tout ça... un tome très très dense et riche, avec une qualité toujours au rendez-vous.
le seul reproche est le nombre de question que ledit tome soulèvent alors même qu'il en répond à d'autres.
Et la fringale terrible pour le tome suivant.
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Dans Les archives de Roshar, dont "Word of Radiance" est le deuxième tome, nous suivons à la trace Kaladin, un soldat déchu, Shallan, une jeune fille qui cherche pour de multiples raisons la protection d'une érudite, Jasnah, et Dalinar, un chevalier vieillissant qui reçoit des visions.
La série est loin d'être finie puisque l'auteur nous promet au moins 5 tomes. Les deux premiers (celui-ci et "Way of Kings" sont vraiment prenants, avec un monde cohérent, des personnages tout sauf unidimensionnels. Je ne peux pas vous résumer l'intrigue, beaucoup trop riche ; il ne faudrait pas en conclure qu'on s'y perd, je trouve au contraire que Brandon Sanderson déploie son talent habituel pour nous expliquer un univers et son système de magie sans se perdre en exposition barbante, et ne nous égare pas d'un personnage à l'autre. Les femmes de l'histoire sont aussi intéressantes et différentes les unes des autres que les hommes. Il faut aimer les romans longs pour lire cette série (plus de 1000 pages par tome en anglais, tout de même) ; si c'est votre cas, vous pouvez vous jeter sur La voie des rois les yeux ouverts ! L'éditeur de la version anglaise est Tor, la version française est parue au Livre de Poche.
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Le choix est simple, vous aimez l’originalité, vous aimez la (très bonne) fantasy épique ? Si vous avez répondu « oui » à au moins une de ces deux questions, lisez cette série sans attendre.
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
What is a woman's name in this modern world? Jasnah Kholin's words read. I rebel against this question, though so many of my peers ask it. The inherent bias in the inquiry seem invisible to so many of them. They consider themselves progressives because they are willing to challenge many of the assumptions of the past.
They ignore the greater assumption - that a "place" for women must be defined and set forth to begin with. Half of the population must somehow be reduced to the role arrived at by a single conversation. No matter how broad that role is, it will be - by nature - a reduction from the infinite variety that is womanhood.
I say there is no role for women - there is, instead, a role for each woman, and she must make it for herself. For some, it will be the role of the scholar; for others, it will be the role of wife. For others, it will be both. For yet others, it will be neither.
Do not mistake me in assuming I value one woman's role above another. My point is not to stratify our society - we have done that far too well already - my point is to diversify our discourse.
« Manuel de survie du sorcier frugal dans l'Angleterre médiévale » de Sanderson lu par D. Witecka