En cinq nouvelles,
Anna de Sandre nous emmène à la rencontre de l'humanité blessée à travers des portraits de femmes (surtout) mais aussi d'hommes (il est vrai souvent morts ou en passe de l'être) qui tentent de se débattre dans les marges de la société en préservant leur identité.
La famille, le couple, la maternité, le deuil mais aussi le monde du travail sont au coeur de ces nouvelles merveilleusement ciselées jusque dans les moindres détails.
Le lecteur entre dans l'intimité des personnages et dans les dédales de leurs relations complexes à leur entourage : Clara Guillaume et sa soeur Esther, Rachel et une femme rencontrée sur un parking et disant s'appeler Amira, Madame Amaury et "l'homme de l'ascenseur", la femme obsédé par un certain parapluie rouge et qui se perd dans le regard mauve d'une vieille dame prénommée Odette.
La nouvelle que j'ai le plus aimé est la première, intitulée "Un festin en hiver", peut-être parce que j'ai eu la chance d'en entendre un extrait lu par
Anna de Sandre il y a quelques mois. Ces deux soeurs, dont l'une est ce qu'on pourrait appeler une S.D.F. tandis que l'autre semble avoir tout réussi, qui se retrouvent (ou plutôt essaient de se retrouver) autour d'un plat de kefta m'a bouleversée.
Les personnages d'Anna de Sandre sont intrigants et mystérieux et la beauté du style ainsi que la justesse du propos ne peuvent qu'emporter l'adhésion du lecteur.
Par ailleurs, ce livre m'a donné envie de lire Marie Chartres, auteur lu par un des personnages ...