Les marches étaient si usées qu'elles gémissaient comme un âne apeuré dès qu'on posait le pied dessus.
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- Si on fabriquait un canon ? lancai-je.
[...]
J'attendais tranquillement. Il fallait de la patience, parfois, avec Tom. Son cerveau travaillait quand bon lui semblait.
- Qui vous a permis de voler mes mouton, monsieur l'Ours ? s'écria-t-il. Je vous préviens, je ne ferai pas de quartier !
Mon ami s'interrompt et abaissa son rouleau de pâtisserie pour un peu j'aurais entendu grincer les rouages qui s'actionnaient sous son crâne.
- Attends, lâcha-t-il en se tournant face à moi, la mine perplexe. Tu veux bien répéter ?
ATTENTION !
Les potions, médications et autres préparations décrites dans ce livre sont d'authentiques recettes d'apothicaire. Si on ne les utilise plus de nos jours, c'est pour une bonne raison : certaines sont risquées, d'autres dangereuses, voire mortelles. Alors n'essaie pas de les tester chez toi. Ou tu le regretteras.
Conformément au contrat d'apprentissage, maître Benedict n'avait pas le droit de me faire travailler les jours fériés. Mais conformément au même contrat, je n'avais pas le droit de voler des ingrédients afin de fabriquer de la poudre à canon ou de tirer sur des ours empaillés. Ni sur aucun ours, d'ailleurs.
- Ces ingrédients sont des dons de Dieu, Christopher. Ce sont les outils de notre métier. Tu ne dois jamais oublier cela : ce sont des outils, rien de plus. Ils peuvent guérir ou tuer, mais ce ne sont pas eux qui décident. C'est la main - et le coeur - de celui qui les utilise. De toutes les choses que je t'enseignerai, c'est la plus importante. Est-ce bien compris ?
Un secret qui en cache un autre. Un code derrière un autre code.
- Christopher, viens voir.
Tom se tenait face à la troisième salle. Après l'avoir rejoint, je compris ce qui l'intriguait. Devant l'entrée, il y avait de longues traînées brunes sur le sol et, juste à côté, un seau plein de chiffons tachés de la même couleur.
Du sang. Du sang séché. En grande quantité.
-Et si Pembroke a parlé ?
-Je suis sûr que non.
-Sous la torture, n'importe qui parle, Benedict.
-Comment avez vous deviné que Lord Ashcombe vous attendait ici ? Lui demandais je d'une voix tremblante.
-Oh, rien de plus simple : un de ses gardes me fournit des renseignements depuis plusieurs mois. Ceux qui portent les couleurs du rois ne lui sont pas tous fidèles, tu sais. Certains individus défendent un idéal plus élevé. Et ne sont pas insensible au charme d'une bourse pleine d'or, je dois l'admettre.
Je ne comprends pas comment tu as pu le rater, il faut croire que notre Seigneur protège les imbéciles.