Journal d'un amateur de fantômes

Lorsque j'ai vu le titre de ce journal lors de la dernière session de Masse Critique, je n'ai pas pu résister à en faire la demande. J'aime beaucoup les histoires de fantômes aussi bien au cinéma que dans la littérature et même en dehors des arts. Les histoires de maisons hantées et de Dames Blanches me plaisent et m'amusent.

Aussi, pouvoir lire le journal d'un universitaire dont les fantômes est la marotte me ravissait. J'ai rapidement déchanté car je m'attendais à tout autre chose.

Des fantômes, il y en a : les librairies qui disparaissent, les livres qui deviennent numériques, les bons livres, la grande musique, le bon goût...
Eh oui ! Ce n'est pas le tout que le digital prend le pas sur le réel, il faut qu'en plus la production littéraire soit consternante. Daniel Sangsue n'aime pas la culture populaire, on le sent à chaque page (Philippe Delerm, pour ne citer que lui, s'en prend plein la tronche). Il se montre extrêmement snobe et sa pédanterie m'a vite fatiguée.

En outre, quand il se décide enfin à parler de films ou de livres où il est question de revenants, l'auteur nous fait le plaisir de tout raconter, même la fin. Cela m'a déçue car j'espérais trouver de nouvelles pistes de lectures, je ne pensais pas être spoilée.

Cette lecture ne m'a pas emballée pour un sous et je me suis forcée à aller jusqu'au bout, Masse Critique oblige.
Je remercie cependant l'équipe de Babelio ainsi que les éditions La Baconnière pour l'envoi du livre. J'aurais bien aimé être plus positive mais je me dois d'être honnête.

CHALLENGE MULTI-DÉFIS 2018
CHALLENGE LE TOUR DU SCRABBLE EN 80 JOURS

Je ne connaissais pas Daniel Sangsue, mais je suis tombé par hasard au rayon « nouveautés » de ma librairie préférée sur son dernier ouvrage au titre accrocheur, Journal d'un amateur de fantômes (La Baconnière, 2017). Un véritable régal, à mi-chemin entre le journal littéraire et « le livre de raison », qui retrace les déambulations d'un universitaire de colloques en conférences, de librairies en bibliothèques, de « salons au coin du feu » en promenades solitaires, à la recherche littéraire de sa créature vaporeuse préférée. Il a déjà beaucoup commis sur le sujet , mais il nous livre ici un journal personnel savoureux, couvrant les années 2011-2017, truffé de lectures foisonnantes et de rencontres inattendues. On croisera au détour d'une ligne, Bertrand Méheust, Patrizia d'Andréa, François Bon, Renaud Evrard, José Corti. On ira chez Mauvais Genres. Et on s'interrogera sur ce phénomène extraordinaire qu'est la « sérendipité », l'art de trouver par hasard quelque chose dont on a besoin alors qu'on cherchait autre chose. le tout sur fond de nostalgie, la crainte de la disparition du livre papier et de son engloutissement dans les univers virtuels.
A lire et à méditer.

Heureux bénéficiaire d'une opération Masse Critique, me voilà à commenter un livre qui m'a laissé perplexe.
Journal ? Journal en fragments ? Journal thématique ? Plaisir de parler de soi-même et des filtres avec lesquels l'auteur observe le quotidien sous l'angle de ses obsessions ?
L'obsession étant le point le plus intéressant de cet ouvrage ou comment un chercheur ne voit plus que des liens avec le sujet qui le captive (les fantômes) et tout ce qui s'y relie de près ou de loin, dans toute l'étendue du champ lexical.
Un charme certain se dégage de l'ensemble, même, si, comme un négatif, l'essai parle surtout du vivant au travers de ce qui n'est plus.
Néanmoins, l'auteur est très sur de lui, de son bon goût, de ses points de vue qu'il ne remet pas beaucoup en question. Cette façon qu'il a de juger les lectures ou les autres chercheurs en les considérant, en majorité, comme inférieur dans leur production, m'a profondément rebuté et gâché le plaisir de la chasse aux anecdotes fantomatiques.
Dommage car si ce livre ne présente pas une importance cruciale pour moi ni par le fond, ni par la forme, il pourrait être divertissant s'il n'était pas si hautain...

Les fantômes, c'est l'une des marottes de Daniel Sangsue dont le journal, influencé dans la manière de faire par le génial Journal Volubile de Enrique Vila-Matas, est un vrai régal pour qui aime l'anecdote qui se mêle (de ce qui ne la regarde pas) de littérature, d'actualité journalistique, de cinéma aussi. Bourré de citations qu'on se dépêche de recopier dans son petit carnet (Michon, François Bon, Gide, etc.), il y a aussi des sujets qui reviennent souvent dans les réflexions de ce journal généreux : l'avenir du livre, des bibliothèques, du savoir, de l'écriture, des études, etc. Il y a aussi de belles histoires de fantômes, de revenants, de spectres, comme cette citation que Daniel Sangsue a trouvé dans le livre de Anne Serre "Voyage avec Vila-Matas" (un livre qui ne m'avait guère passionné à sa sortie je dois avouer) : "Vila-Matas (…) se tenait sur la première marche de l'escalier, imposant, pareil à un fantôme, pareil à quelqu'un qui serait devenu saint à force d'aimer la littérature, de n'aimer que ça, toujours, à chaque instant." - le journal est une forme littéraire sous-estimée, c'est bien dommage, car celui-ci est formidable.

En parallèle de la préparation d'ouvrages et de conférences que Daniel Sangsue a donné sur le thème des fantômes dans la littérature, l'auteur a tenu une sorte de journal dans lequel il a noté, au fil des années (de 2011 à 2017) des anecdotes, découvertes littéraires, rencontres en rapport avec ce thème.

Cela donne un ensemble très hétéroclite qui va de l'analyse de séries diffusées sur Arte, à des expositions de peinture ou des visites de monastères. L'auteur est très érudit et il a une culture littéraire très pointue donc on se perd parfois (en tout cas moi je me suis parfois perdue dans les références et les allusions littéraires).
Le récit est un peu trop long et parfois déroutant, certaines digressions ne présentent pas réellement d'intérêt.. En réalité, cet ouvrage est plus intéressant par sa forme et ce qu'il représente (les notes d'un auteur) que par son contenu qui reste très personnel.