Devant un pareil tableau de décomposition du vieux monde, la fausse conscience qui règne encore, mais qui ne gouverne plus, accuse sans vergogne [celui qui se révolte], qui a relancé l'offensive contre la société du spectacle, de ne pas être en mesure de résoudre les questions qui sont à l'origine de sa révolte et à la racine de la crise dans laquelle se débattent les pouvoirs constitués. C'est le contraire qui est vrai : parceque ce dont on l'accuse en réalité, c'est de poser des questions que le pouvoir ne peut résoudre, à partir du moment où c'est le pouvoir lui-même qui est mis en question.
Je sais bien que l'intelligentsia italienne a une quantité de raisons d'être peureuse et malhonnête, je connais même par cœur ses arguments pour se justifier, et jamais je ne songerais à lui refuser la liberté d'être méprisable.
Eh bien, oui : ce livre contient des secrets d’État. Le fait que ce soient ses propres services secrets qui organisent et tirent les ficelles du terrorisme n'est-il donc pas le principal secret de l’État italien ? Et justement, c'est cela même qui est largement démontré dans Du Terrorisme et de l’État.