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3,22

sur 135 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Compliqué ...
Voilà bien longtemps que je ne me suis trouvé démuni au moment d'écrire quelques modestes lignes sur un livre ...

"Le train d'Erlingen ou la métamorphose de Dieu" ... un titre énigmatique en soi. Et une quatrième de couverture qui éclaire au final assez peu !

Première remarque : la qualité de l'écriture de Boualem Sansal. La langue est belle, travaillée, exigeante. La dernière fois que j'ai eu ce sentiment, c'est en lisant des pages de Marie N'Diaye. Cela rend parfois la lecture ardue.

C'est d'autant plus vrai que, et c'est ma seconde remarque, que le propos de Boualem Sansal est complexe. A la fois par les thématiques abordées, autour de la déliquescence de notre monde, de la montée des extrémismes et notamment religieux. le propos est parfois dur, toujours sans concession, et l'auteur ne craint pas d'appuyer là où ça fait mal.

Mais aussi, et cela pourrait être ma troisième remarque, par la structure même de l'ouvrage. Des bribes de textes, de roman, de notes de lectures. Un basculement, d'une narratrice à une autre, au milieu de l'ouvrage. On ne comprend - le "on" me désignant juste moi, d'autres lecteurs auront sans doute été plus perspicaces ! - que tardivement comment tout cela fonctionne, et les pièces du puzzle ne s'emboîtent finalement qu'en fin de lecture.

Au final, ma "note" peut paraître sévère. Elle n'est pas le reflet d'une déception, mais plutôt une façon de dire combien l'ouvrage m'a décontenancé et interpellé. Même si, alors que je viens de le finir, il est plus que probable que son propos continue de tourner quelques temps dans mon esprit.
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« le train d'Erligen » nous conte l'histoire d'envahisseurs qu'on n'entend ni ne voit pas, aux portes d'Erligen ,petite ville paisible, bourgeoise, jolie et imaginaire située en Allemagne.
Sa narratrice principale en est Ute von Ebert, une vieille dame, héritière d'un empire financier fort important, et qui écrit à sa fille Hannah partie vivre à Londres.
Les politiques d'Erligen vont sous ses yeux faire preuve de peur, de lâcheté et ell,e de courage et de lucidité. Mais à un moment on bascule dans le récit vers d'autres personnages plus ou moins reliés à cette femme. Une jeune femme et sa mère. La mère aurait inventé cette Ute von ebert et sa fille tenterait d'écrire un roman à partir des notes qu'elle a laissées….

J'ai débuté cette lecture avec circonspection. Sans aucune raison. C'est comme cela. Mais j'ai été pour une partie emballée : le personnage de Ute m'a plu, l'écriture très érudite et au style super littéraire, et cette histoire à la fois tout à fait imaginaire et avec des réflexions poussées , tout cela m'a vraiment intéressée.
J'ai aimé Ute et son esprit incisif, pertinent et sa lucidité franche, elle m'a fait rire par moments, avec son côté vieille dame indigne, la vieille dame bourgeoise qui a son caractère comme on le dit trop souvent,comme si les femmes n'en avaient pas le plus souvent….Une vive intelligence avec une pointe de malice chez Ute, et voilà, ça c'était parfait pour moi.
L'écriture de Boualemn Sansal que je ne connais pas, m'a impressionnée : J'aime les romans épistolaires, et même si Ute ne reçoit pas de réponses, elle écrit des lettres, c'est agréable.On sent beaucoup de maitrise, de recherche dans le choix du vocabulaire, du phrasé, de la langue et ça donnait un style qui ma foi était assez plaisant, collant bien au personnage principal.
Et puis j'aime bien l'imaginaire et là la fiction est totale.
La ville n'existe pas, les personnages sont de vrais personnages, et on part dans un vrai récit romanesque.

J'ai donc bien apprécié la première partie de ce roman.
Et puis ensuite, petit à petit, là , le livre m'a perdue et j'ai eu du mal à le terminer.
Or, j'ai horreur de ça, me forcer à finir un roman, soit je suis prise dans le récit, (et c'est le cas le plus souvent) soit je m'autorise à arrêter.
Honnêtement là j'ai continué par contrat en quelque sorte avec lecteurs.com pour ces 4 lectures de la rentrée littéraire.

Pourquoi le livre m'a lâché ? Parce que trop c'est trop. Je n'aime pas les excès et là c'est ce qui pêche : Trop de volonté de vouloir faire dans l'original, trop de coupure avec le récit de Ute von Ebert , le récit est carrément abandonné, l'auteur prend le risque de frustrer le lecteur ou la lectrice , trop de meta reflexions sur le premier récit et surtout trop de pages pseudo philosophiques que j'ai trouvées très très professorales, moi qui déteste ça le côté donneur de leçons, là , j'en avais la nausée.

Bon, j'avais bien compris : Il y a un prologue : On est prévenus, les deux parties sont explicitées dès le départ.
Ce n'est pas que ce soit difficile à lire, je n'ai pas trouvé, non, mais j'ai ressenti de l'ennui, de l'agacement et une absence totale d'émotion dès la seconde partie – page 143- où à partir de là je me suis demandée pourquoi ? Pourquoi tout ces ajouts, ces débuts de récits, de cours de philo, de réflexion socilogique et littéraire et puis bon… Je viens de lire deux romans américains (excellents par ailleurs) alors les références à Thoreau pour eux encore, je comprends, mais là, c'est plaqué, et puis un peu de références littéraires je n'ai rien contre, mais de façon systématique et répétitive, et bien, c'est simple : cela m'ennuie.

Je peux donc dire que si l'auteur avait suivi son premier récit , (les lettres de Ute von Ebert à sa file Hannah) j'aurais vraiment continué avec plaisir cette lecture .
Hélas….Mon plaisir de lectrice n'aura duré que 133 pages...(Sur 247 )
Je ne suis donc pas mitigée sur cette lecture, mais d'autant plus déçue que le départ m'avait conquise.

C'est comme en Amour, c'est pire que lorsque on n'a pas du tout été séduite.
Une belle déception donc.
Lien : http://lautremagda.hoibian.com
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Ce livre est parfois difficile à lire et c'est dommage. L'auteur, algérien vivant en Algérie ne manque pas de courage et risque le même sort que Salman Rushdie en dénonçant la montée insidieuse de l'intolérance islamiste dans ce village allemand fictif. Dans ce roman épistolaire, les habitants de cette petite ville paisible se sentent oppressés par cette montée d'intolérance, au point de vouloir être évacués par un train.
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Première fois que je lis Boualem Sansal et son passage à La Grande Librairie n'y est pas étranger. La faute à François Busnel qui sait à tout coup trouver l'accroche nécessaire pour me convaincre. Une femme entreprend, à travers ses lettres à sa fille Hannah vivant à Londres, de décrire le climat de suspicion et de terreur sévissant dans sa petite ville, Erlingen, aux prises avec un envahisseur invisible mais puissant. La suite se transpose en banlieue de Paris chez une enseignante à la retraite, confrontée à la montée de l'islamisme dans son quartier. Sa fille Léa, londonienne d'adoption, relate les derniers moments de sa mère après les attentats terroristes du Bataclan. Boualem Sansal entremêle habilement réalité et fiction dans cette histoire de soumission et d'esclavage moderne. Un roman sociologique dans lequel s'invitent également les propos de Henry David Thoreau et l'univers fantasmagorique de Franz Kafka. Pourquoi pas quatre étoiles, alors? Parce que j'ai mis du temps à entrer dans le récit que j'ai trouvé parfois décousu.
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Roman ambitieux, critique de notre monde en crise selon tout ces aspects économiques, spirituels, philosophique.

Dédié  sur la page de garde :

"...à Henry David Thoreau, Charles Baudelaire, Franz Kafka, Constantin Virgil Gheorghiu, Dino Buzzati ..."

Ambitions littéraires sous ces patronages célèbres!

Pourtant, le résultat est confus et parfois ennuyeux à lire. J'ai dû m'accrocher pour le poursuivre. Ce n'est pas avec de bonnes intentions qu'on écrit la meilleure littérature.

Le livre commence comme une dystopie, dans une ville allemande imaginaire assiégée par un envahisseur indéfini, à une période indéterminée...j'ai horreur des dystopies, très à la mode en ce moment. la ville doit être évacuée par un train qui n'arrive pas. Train bondé dans la campagne allemande, cela évoque de cruelles images - et cela ne doit pas être un hasard.

Curieusement l'histoire remonte le temps et nous suivons les pas d'immigrants allemands qui font fortune en Amérique. Fortune immense mais par des moyens inavouables, relents d'esclavage et de colonisation. Regard décalé sur les migrations. Autrefois c'est l'Europe qu'on quittait pour chercher une vie meilleure! Cet aspect m'a beaucoup intéressée. Saga de la famille Ebert multimillionnaires mondialisés.

Le récit fait des embardées, revient à Erlingen au conseil municipal où la démission des dirigeants se prépare... une certaine résistance s'organise....

Le livre est construit en miroir : la première partie LA RÉALITÉ DE LA MÉTAMORPHOSE  est composé de lettres d'Ute, à Erlingen adressée à sa fille Hannah à Londres. La seconde, symétrique est intitulée LA MÉTAMORPHOSE DE LA RÉALITÉ est également un roman épistolaire, mais les lettres écrites par Lea ne parviendront jamais à sa mère Elisabeth Potier puisque cette dernière est décédée.



Cette réalité est celle de Paris ou de sa banlieue à l'heure des attentats et du Bataclan. La mère de Léa,  enseignait dans un établissement difficile d'une cité du 9.3. A sa retraite, elle part en Allemagne comme préceptrice de la fille de richissimes industriels et visite un Musée de l'émigration. Nous revenons sur cette thématique de l'émigration.

A la suite des attentats, mère et filles rentrent à Paris

"La journée fut longue et héroïque. L'appareil-photo et le portable de maman recelaient une centaine d'instantanés magnifique, des foules denses, graves, la vie qui marche, la vie qui proteste, mais aussi des foules hébétées qui rasent les murs, qui se fondent dans le paysage. Il y avait dans l'air parisien comme une réminiscence de l'envers...Paris outragé, Paris brisé, Paris martyrisé...et Paris occupé!"

J'ai préféré cette seconde partie qui traite plus du réel mais où des digressions sur l'esclavage et le colonialisme nous conduisent encore en Amérique.

La lectrice est accrochée. Ce livre très riche mais très confus me laisse une impression de ratage étrange et sympathique. Chaque chapitre est intéressant en soit. La construction est intelligente, le propos réfléchi. mais cela ne prend pas (comme on dit d'une mayonnaise). En revanche j'ai envie de relire La Métamorphose, le Désert des Tartare , Les Immortels d'Agapia et surtout Thoreau que je ne connais que de nom.

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« Le train d'Erlingen, ou La Métamorphose de Dieu » de Boualem Sansal.

Un roman déroutant tant dans la forme que dans le fond. Une lecture ardue qui propose de fortes réflexions sur notre rapport au monde, à la vérité et à l'Autre.

Nous sommes entourés de métamorphoses, tout se transforme. Autrefois, les fous furieux tuaient pour leur seul plaisir, par égoïsme ; à présent, ils tuent pour Dieu. Les peuples ne se battent plus, ne résistent plus, ne se révoltent plus ; à la place, ils se soumettent et adoptent la doctrine de l'ennemi.

Ayant tout juste refermé le livre, je suis incapable de dire si je l'ai aimé ou non. J'en ressors confus, avec l'impression d'être passé à côté de quelque chose. Quoi qu'il en soit, je reconnais la richesse du récit, qui brosse un portrait puissant – et obscur – de notre quotidien, notamment face à l'islamisme.

Et rien que pour cela, il vaut le détour.
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Un récit romanesque, voir allégorique, construit sur une rencontre annoncée entre deux descendantes d'émigrants allemands vers les USA aux XIX. le point de ralliement entre les deux histoires tardera à venir et la correspondance de la première protagoniste l'emporte inutilement sur la deuxième. La surprise pour moi futl a référence au musée de l'immigration de Bremerhaven, de très bonne facture comme l'indique Salam. L'auteur a une intuition à propos de la métamorphose de Dieu, pour survivre à la permanence de l'homme, idée un tant soit peu iconoclaste! Mais il n'ira pas plus loin et nous laisse avec nos interrogations au bord du chemin et l'islamisme radical à la porte de nos sociétés. Facile à lire, court mais frustrant.
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C'est un livre éclaté qui accumule comme les couches géologiques d'un passé lointain les histoires et les sujets. Or, ce qui ressort de ce livre ardu est que ces couches qui s'entassent ne concernent pas un passé lointain, ni même un futur éloigné, mais le présent, là, tout de suite, maintenant, dans une sorte d'urgence que l'on pressent comme une inquiétude qui monte au fil des pages. L'écriture est incroyable, variante, variable et sous l'enthousiasme forcené, la volonté de demeurer, il y a un rappel lancinant et comme désespéré, que rester ou fuir, c'est perdu, alors autant rester ! le propos se défend bien qu'on pourrait argumenter l'inverse. Pour qui fuir ou pourquoi rester, à moins que ce ne soit l'opposé, pourquoi fuir et pour qui rester ? le danger n'est jamais nommé mais la métaphore est évidente si ce n'est creuse. Ils, ce sont ceux qui veulent faire advenir le règne de la foi, contre toute autre démarche, car quand vous croyez absolument, en la vérité suprême, à quoi la recherche, la démarche expérimentale et scientifique, l'argumentation et la discussion. le livre de Boualem Sansal est un récit ou une fable, cela aurait pu être, dans un autre registre un livre de SF ou une dystopie. Il semble que ce livre n'ait ni arrière-plan, ni horizon, l'auteur parle d'urgence et d'actualité. C'est maintenant et chez nous que cela se passe, et ce qui se passe, c'est la métamorphose de Dieu. Un seul avis, lisez-le, ou essayez. C'est un si livre particulier qu'il mérite que chacun se fasse sa propre opinion à son sujet.
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Abord un peu difficile de ce livre ! J'ai du m'accrocher ! Une histoire racontée de manière littéraire, bienvenue, qui est un mélange de Rhinocéros d'Inesco et du Désert des Tartares de Buzzati . Intéressant et à méditer, l'Islam envahit les coeurs et les cerveaux avant de conquérir les terres...Un récit très bien structuré, éclaté entre plusieurs narrateurs, et une très belle écriture, j'ai bien aimé l'histoire, et son coté politique n'ai pas pour me déplaire.
A lire pour les amateurs de littérature;
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Autant j'avais beaucoup aimé 2084, autant le train d'Erlingen m'est tombé des mains. En fait, j'ai trouvé que c'était une très très longue intro !
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