AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,63

sur 174 notes
5
9 avis
4
19 avis
3
13 avis
2
1 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Avant de mourir, la mère du narrateur Yazid Kadri a prononcé ces paroles: « Va, retourne à la rue Darwin. » Cette directive, ou plutôt ce souhait, il y obéira. Il laissera Paris et la France pour revenir sur les lieux de son enfance. Alger. Rue Darwin. Eh oui, cette artère qui a donné son titre au roman ! Cette prémisse, c'est un prétexte pour Boualem Sansal pour inventer une famille originale et aborder (de façon superficielle) l'histoire de l'Algérie. Et peut-être, par la bande, évoquer avec nostalgie quelques uns de ses propres souvenirs…

Je m'attendais à l'évocation d'un récit d'enfance, dont le point central aurait été cette rue Darwin, là où tous les enfants circulaient, dérobaient des fruits au marchants, jouaient à des jeux, braillaient, regarder les petites filles par des fentes secrètes, etc. Mais non. C'est-à-dire, il y a un peu de cela mais très peu. Cette rue Darwin, il ne s'y passe passe grand chose, c'est essentiellement là où se trouvait la maison de Lalla Sadia, la ‘'grand-mère'' du narrateur. Les souvenirs du narrateur se rapportent donc surtout à cette maison et à sa famille. L'aïeule, c'est une matriarche toute puissante, riche comme Crésus, qui tient d'une main de fer sa famille. Elle aura su naviguer habilement à travers les bouleversement du XXe siècle : colonisation, décolonisation, guerre d'Algérie, république, etc. Parfois, ces événements toucheront de façon plus personnelle la tribu de Yazid, dans tous les cas, ils marqueront le garçon qui essaiera de chercher l'amour maternel et de démêler sa généalogie compliquée, jusqu'au secret entourant sa naissance.

Ainsi, Rue Darwin est un roman ambitieux et c'est tout à l'honneur de Boualem Sansal. Malheureusement, j'arrivais difficilement à concilier les bouleversements de la société algérienne avec les aléas de Yazid, qui menait une existence somme toute plutôt extraordinaire. Je n'arrivais pas à m'identifier à lui. Pareillement pour les autres membres de son clan (même s'ils étaient colorés et intéressants). Leurs aventures étaient assez différentes de celles de la majorité d'Algériens, telle que je me l'imagine. Les Kadri me faisaient penser davantage à un clan à la Don Corléone ou quelconque famille de mafieux italiens…

Je l'admets, c'est un peu réducteur mais je n'y peux rien, cette idée a teinté toute ma lecture du roman. Ceci dit, d'autres éléments m'ont plu. J'ai trouvé assez réaliste et moderne l'idée de cette fratrie (Yazid a deux frères et deux soeurs, si je ne me trompe pas) disséminée à travers le monde mais qui n'hésite pas à tout laisser de côté pour se réunir à Paris au chevet de la mère mourante. Aussi, le retour du protagoniste au pays natal est une occasion pour l'auteur de parler d'identité ou la quête des origines. C'est un thème universel auquel il est difficile de ne pas sentir interpelé. Pareillement pour ce qui est de ressasser de vieux souvenirs. Ça marche à presque tous les coups. Donc, je n'ai pas détesté Rue Darwin. Disons que je m'attendais à autre chose, surtout après avoir et adoré plusieurs autres romans de Boualem Sansal.
Commenter  J’apprécie          350
Touffu et rocambolesque Rue Darwin est le récit des origines de Yazid, petit algérien élevé dans un monde de femmes mystérieux, violent et fantasmagorique ; une vue au grand-angle de l'Algérie post-coloniale que Boualem Sansal décrit sans complaisance, maudissant en vrac l'islamisme montant, la corruption du régime, la misère générale, l'absence de buts et de repères…
Yazid, élevé au bordel le plus célèbre d'Algérie, né de père et de mère incertains, frère incertain d'une nombreuse marmaille, enterre sa mère à Paris : c'est l'occasion de dévider le fil des ses souvenirs et se poser cette question lancinante, d'où vient-il ? Dans un aller et retour incessant entre le passé et le présent, entre le monde mystérieux de la toute-puissante Djeda, sa grand-mère, le quartier de Belcourt et la rue Darwin où il a plus ou moins élevé la fratrie, Yazid élucide le secret de ses origines et Boualem Sansal dresse un constat désolé sur l'état désastreux de l'Algérie contemporaine.
J'ai beaucoup aimé l'écriture de Boualem Sansal qui appelle un chat un chat, ce qui n'est pas évident dans sa situation d'opposant au régime alors qu'il vit toujours dans son pays. Cependant je n'ai pas été autant emballée que par « le village de l'allemand » que j'avais trouvé très fort.
Commenter  J’apprécie          160
La rue Darwin, le quartier Belcourt, la ville d'Alger…
Suite à la mort de sa mère, Yazid retourne sur les traces de son enfance, dans le quartier où il a grandi. Il raconte son Algérie, celle des années 50, quand il vivait dans une rue cosmopolite auprès de sa grand-mère Djéda, et en face du bordel qu'elle détenait. Sansal dépeint avec maestria cette véritable matriarche au caractère bien trempée qui faisait régner une certaine terreur sur sa maisonnée. Les années ont passé, la guerre et l'islamisme ont tout bouleversé et les frères et soeurs de Yazid sont tous partis aux quatre coin du monde (Canada, U.S.A, France, Italie) se faire une nouvelle vie, tandis que lui est resté en Algérie.
Un livre intéressant pour ce qu'il dit de l'histoire de l'Algérie (même s'il est parfois à deux doigts de verser dans le didactisme), pour ses beaux personnages et son écriture sensible.

La suite sur mon blog :
http://lepandemoniumlitteraire.blogspot.com/2011/09/rue-darwin-de-boualem-sansal-gallimard.html
Lien : http://lepandemoniumlitterai..
Commenter  J’apprécie          80
C'est par le biais de l'émission Métropolis que j'ai pu découvrir Boualem Sansal. L'interview me laissait présager des choses intéressantes. Mais à la lecture de ce roman, j'ai un peu été déçu.
On se retrouve aux côtés d'un narrateur un peu terne, qui recherche la vérité sur ses origines. le narrateur pousse de temps en temps des coups de gueule contre les imams ou autres tenants d'une vérité religieuse.
Cette recherche de la vérité se fait au travers de l'histoire algérienne, histoire qui est riche en tragédies : colonisation par la France ; décolonisation douloureuse ; transition difficile voire impossible vers la démocratie ; le développement des islamistes qui entendent régir la société.
Bien que pouvant être un thème cher à l'auteur, et si Yazid n'était que l'auteur qui par cette recherche réétudie l'histoire de son pays, je n'ai pas été touché par celui-ci.
Bien sûr je ne m'arrêterai pas à cette demie-déception. Ma Cachou avait lu un autre roman de Sansal qu'elle avait bien aimé, je crois que je me dirigerais vers lui.
Commenter  J’apprécie          60
Boualem Sansal nous parle de sa vie: enfant dans l'Algérie Française des années 50, adulte dans l'Algérie d'après l'indépendance. Sur ce fond (et notamment sur celui du chaos que connait ce pays depuis cinquante ans, notamment du fait du fanatisme islamiste - que l'auteur dénonce courageusement -), c'est l'histoire de sa famille qui nous est livrée. Histoire d'un enfant à qui l'on a menti, élevé par une grand-tante tenancière d'une maison close, et victime de mensonges portant sur les identités de son grand-père (et donc de son père) et de sa mère. Celle-ci était tout simplement une des prostituées du bordel de la tyrannique grand-tante, et le bébé avait changé de mains à l'initiative de celle-ci le jour-même de sa naissance. On imagine le traumatisme de l'enfant face à ses questions laissée ensuite sans réponses, ou assorties de réponses évidemment dilatoires. le traumatisme, la souffrance dureront toute la vie; ce qui n'empêchera pas l'auteur d'avoir de l'affection, et de l'indulgence, vraiment, pour tout ce monde: sa vraie mère, sa mère adoptive, ses nombreux frères et soeurs (vrais ou faux eux aussi). Se livrer à ce point sur ces sujets douloureux a probablement libéré l'auteur d'un lourd poids. Soit. Oublions la vision trop personnelle et la tristesse de ces choses intimes, et retenons ces deux choses de ce livre: d'abord une très belle écriture, avec quelques passages vraiment brillants, vifs, et d'un grand réalisme. Et ensuite le malheur de ce pays, mal traité par des hommes politiques sans vision et corrompus, ce qui conduit ses fils (les pauvres bougres, mais hélas aussi les plus brillants d'entre eux) à rechercher à l'étranger un espoir, ce qui ne fait que compliquer le problème local et y prolonger, et en accentuer, le chaos.
Commenter  J’apprécie          50
Boualem Sanasal n'est pas encore assez connu, malgré ses nombreux prix littéraires. Cet auteur nous éblouit par son style alerte et imagé, sans fioritures, percutant et attendrissant à la fois. Pourquoi n'avoue-t-il pas que son roman est autobiographique ? Cet ecrivain algérien se penche sur le passé de sa famille, de sa mère en particulier à travers plusieurs générations.très beau style, livre sincère, émouvant et intéressant . de beaux personnages et une belle écriture. Juste un passage avec quelques longueurs, mais une page intéressante d'histoire dans cette Algérie des années 50. A lire.
Lien : https://www.babelio.com/livr..
Commenter  J’apprécie          40
Autant "le village de l'Allemand" m'a emballée,autant "Rue Darwin" ne m'a pas fortement emballée.Je l'ai lu avec beaucoup de pauses et quand je l'ai refermé,j'ai eu l'impression d'être sortie d'un long,très long embouteillage.Tout ce que j'en ai retenu c'est que la djéda (madame Claude) était immensément riche et que Yaz aurait pu le devenir,mais ???sans doute par trop de pudeur,le narrateur se met en scène mais il ne se raconte pas ,il se situe sur le même plan que les autres personnages.Il laisse le lecteur insensible,on s'ennuie.Ça commence comme un "Agatha Christie"et puis c'est le grand cafouillage.Le sujet est intéressant mais le coeur n'y est pas.Enfin, heureusement que ce n'est pas ma première lecture de Sansal,car elle aurait été rédhibitoire.
Commenter  J’apprécie          40
Sansal Boualem, - "Rue Darwin" – Gallimard, 2011 (ISBN 978-207013460) – Prix du roman arabe 2012

Pour ce qui concerne la présentation de l'intrigue, rien à ajouter à la quatrième de couverture.
Pour la qualité de l'écriture et de la langue, pour la valeur de témoignage, pour le plaisir de la narration, c'est là un livre à lire, une réussite égale au "Village de l'allemand".
Quel écrivain !
Commenter  J’apprécie          30
Ce roman m'avait été présenté comme le récit d'enfance d'un petit gars, entre la protection d'une richissime matrone, tenancière de bordel,et les quartiers populaires d'Alger... Je m'attendais à quelque chose de plus "truculent", genre "la vie devant soi"... Finalement c'est un texte intéressant, j'ai beaucoup appris sur l'Algérie de la seconde moitié du 20ème siècle et le thème de l'émigration et des racines est bien traité, mais qui manque d'énergie, de passion. Avec tout ce qu'il a vécu, le narrateur pourrait nous entraîner dans une véritable tornade émotionnelle, mais non... Il pose un regard presque froid sur cette histoire assez démentielle. Alors on poursuit sa lecture parce que l'histoire est intéressante et le style pas désagréable (malgré l'emploi assez régulier de termes un peu "capillotractés") mais on n'est pas transporté, dommage.
Commenter  J’apprécie          30
Une belle découverte de cet auteur
Commenter  J’apprécie          20




Lecteurs (388) Voir plus



Quiz Voir plus

Famille je vous [h]aime

Complétez le titre du roman de Roy Lewis : Pourquoi j'ai mangé mon _ _ _

chien
père
papy
bébé

10 questions
1429 lecteurs ont répondu
Thèmes : enfants , familles , familleCréer un quiz sur ce livre

{* *}