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Critique de mumuboc


C'est dans un dernier tango que Micaela Thorné se lance au soir de sa vie, un tango des souvenirs, de sa jeunesse comme jeune élève infirmière qui rêve de devenir médecin, ayant tant appris de sa grand-mère qui connaît le secret des plantes et remèdes qu'elle accompagne régulièrement dans ses consultations mais aussi de sa rencontre avec celui dont la voix faisait chavirer les coeurs : Carlos Gardel, l'homme aux multiples surnoms : El Zorzal, El Bardo ou El Morocho....

Je ne connaissais pratiquement que de nom Carlos Gardel car j'ai, je dois l'avouer une petite aversion pour le tango et donc ma culture dans ce domaine est assez limitée. Mais ayant reçu ce roman suite à un concours, je trouvais l'occasion belle de m'y plonger et peut-être d'avoir un autre regard sur cette musique.

C'est une lecture agréable mais je suis restée malgré tout assez à distance des personnages peut-être toujours un peu réticente quand il s'agit d'un roman qui mêle une histoire d'amour pour évoquer un sujet ou un personnage. La première partie est surtout axée sur les médecines, le savoir de Mano Santa, la grand-mère de Micaela, et en particulier l'aide et les guérisons qu'elle apporte grâce aux plantes . On ressent tout l'attachement à cette mère de substitution qui deviendra son modèle. Ensuite c'est surtout sa relation à Carlos Gardel qui a duré le temps de la tournée qu'il effectue sur l'île de Porto Rico en 1935 soit vingt sept jours d'amour rythmés par les représentations et les voyages de ville en ville

Le récit "danse" sur plusieurs thèmes, plusieurs tempos, avec un démarrage assez lent, une évocation de la condition féminine de l'époque, des pratiques médicales, de l'admiration et l'observation que porte Micaela sur sa grand-mère, sur ses gestes et ses pratiques, sachant déjà que son but serait un jour de devenir celle qui aiderait les femmes. le tempo s'accélère et devient plus fiévreux dans la deuxième partie, mais je n'ai pas pour ma part, été transporté par leur relation. J'ai trouvé le personnage de Carlos Gardel  peu sympathique. J'ai été troublé par son comportement assez "macho", sans élégance et j'ai trouvé que Micaela était bien soumise voir naïve.

Il n'en reste pas moins que j'ai découvert les origines de Carlos Gardel, son parcours et ses relations avec musiciens et compositeurs, sa proximité avec les "petites gens", n'hésitant pas apparemment à chanter pour eux mais aussi (mais est-ce vrai ou imaginé pour le roman) la maladie qu'il contracta à la fréquentation de prostituées. 

C'est une lecture agréable mais pour moi finalement assez neutre, sans réelle émotion, peut-être parce que c'est une musique, le tango, dont je n'ai jamais ressenti ni compris la sensualité. J'ai à plusieurs reprises trouvé que l'auteure hésitait sur l'orientation de son récit : romance ou pratiques médicales par les plantes, avec un style très différent quand il s'agit de parler de la partie médecine ou de la partie romance. Ce fut pour moi, malgré tout et c'est déjà beaucoup, la découverte d'un univers, d'un personnage dont je connaissais peu de chose, d'une ambiance et cela reste malgré tout positif.

Je ne suis pas sûre d'être réconciliée avec le tango mais par contre la détermination dont fait preuve Micaela à franchir toutes les étapes pour devenir médecin, son regard sur les femmes, leur entraide, leurs maternités et sur son île m'ont beaucoup plus intéressée.

"La tristesse est cette note qui s'étire comme un bandonéon. Elle fait grandir l'appel quand la distance se relâche, grandir la voix quand l'objet du désir est loin. C'est de là que viennent ce soupir et cette cassure dans la voix. C'est vers ce lieu-là qu'il faut tendre, faire battre le coeur, pour que la nostalgie atteigne ce qu'on a perdu et le fasse revive dans la poitrine. (p168)"
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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