La petite buveuse de couleurs

J’étais effondré. Jamais je n’avais imaginé que l’on pouvait tomber malade en buvant un livre. Je pensais que les p’tits bouquins ne faisaient que du bien. Je m’étais trompé. Il y avait aussi des livres effrayants...
À cause de Suceur de sang, Carmilla se laissait dépérir. Je devais lui redonner le goût des livres sans perdre une minute. Et, comme elle ne pouvait plus les boire, j’ai décidé de les lire pour elle à haute voix... Moi qui détestais lire !

. Et puis j’ai essayé de savoir comment elle avait perdu le goût des p’tits bouquins.
– Qu’est-ce qui t’a rendue malade ? Tu t’en souviens, maintenant ?
– Je crois que j’ai bu un livre qui n’était pas de mon âge.
– Nous aurions pu le boire ensemble. Avec moi, tu n’aurais pas eu peur...
– Je ne savais pas qu’il me resterait en travers de la gorge. Et même si je suis amoureuse de toi, j’ai besoin d’avoir mes petits secrets et, parfois, de déguster un livre toute seule.

Comment parler à ma fiancée ? Elle dormait tout le temps !
En lui caressant le front et les joues, je lui ai murmuré des mots légers et sucrés.
- Mon amour de Carmilla, écarte tes paupières, entrouvre tes oreilles, j'ai des choses très importantes à te dire. Premièrement : je t'aime. Deuxièmement : je t'aime. Et troisièmement : je t'aime.

Jamais je n'avais imaginé que l'on pouvait tomber malade en buvant un livre.

J'étais effondré. Jamais je n'avais imaginé que l'on pouvait tomber malade en buvant un livre. Je pensais que les p'tits bouquins ne faisaient que du bien. Je m'étais trompé. Il y avait aussi des livres effrayants...