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Critique de kathel


S'il est bien un cas où le livre apporte une expérience qu'on n'aura pas dans la « vraie vie », qu'on ne souhaite pas le moins du monde avoir (quoique cela puisse arriver à tout un chacun) c'est bien le cas d'un récit d'incarcération… Après le bruit des trousseaux de Philippe Claudel, voici cette fois un témoignage de première main, et féminin qui plus est, sur la plus grande prison romaine pour femmes… lu justement au retour de Rome !
Dans ce témoignage intéressant à plus d'un titre, Goliarda analyse ses propres réactions à l'arrivée dans l'univers carcéral, et scrute aussi ses différentes compagnes d'incarcération. Les remarques qu'elle fait sur cet univers, venant d'une femme qui a dépassé la cinquantaine, qui de surcroît est arrêtée pour raisons pénales, et non politiques, donnent à voir des aspects qu'on n'imagine pas de la prison. Cet épisode se situe en 1980, peu de temps après que l'Italie ait procédé à une réforme des prisons, les droits des détenues sont alors mieux pris en considération, mais l'aspect peu ragoûtant des lieux, la promiscuité, le poids des barrières sociales, l'agressivité des codétenues, restent réels. Arriver en prison, c'est surtout apprendre le plus vite possible un grand nombre de codes, et ne pas tomber dans le piège de certaines erreurs fatales. Goliarda Sapienza remarque vite que son sens de l'humour doit absolument rester invisible dans ces murs, qu'il existe une façon incongrue et une autre convenable de marcher à la promenade, qu'il ne faut jamais penser à l'avenir. Son regard de féministe remarque des choses qu'une autre ne verrait pas, son intelligence lui fait échafauder des théories sur les relations humaines entre prisonnières.
Le style, qui doit d'ailleurs aussi beaucoup à une très bonne traduction, rend cette expérience riche et passionnante, évoquant avec autant de réussite les compagnes de cellules, que les attitudes des gardiennes, rendant aussi bien les dialogues où l'incompréhension domine, que les privations sensorielles de la prisonnière. J'avais déjà beaucoup apprécié Moi, Jean Gabin, les souvenirs de l'enfance sicilienne de Goliarda Sapienza, je suis maintenant totalement conquise et avide de poursuivre ma découverte !
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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