J'avais entendu parler du
Sorceleur surtout grâce aux différents jeux vidéos. Et puis, Netflix a eu la bonne idée de vouloir adapter les romans en série, choisissant Henry Cavill au passage... La bande annonce envoyait du lourd, c'est tout à fait le genre d'univers dont je suis fan, j'ai adoré la série... Donc forcément... j'ai sauté sur l'oeuvre d'
Andrzej Sapkowski. Surtout que la saison deux étant pour 2021, il fallait bien trouver quelque chose à se mettre sous la dent pour patienter !
J'ai décidé de commencer par la série de base, et non pas par les recueils de nouvelles qui sont maintenant devenus avec les rééditions les tomes un et deux. Si comme moi, vous avez vu The Witcher, cela est d'autant plus une bonne idée, car la série reprend justement une partie des dites nouvelles, et le sang des Elfes en est la suite. Bien entendu, je n'ai pas tous les détails que seuls les livres peuvent fournir, mais franchement, je ne me suis pas du tout senti perdue. Peut-être les lirais-je plus tard, qui sait.
En commençant le sang des Elfes, je vous avoue que j'ai failli abandonner. le premier chapitre est en effet concentré sur un dialogue qui s'éternise et qui n'a concrètement aucune intérêt. Les uns et les autres se chamaillent et veulent tous avoir raison. Bien qu'un des personnages principaux que j'avais beaucoup aimé dans The Witcher était présent physiquement, il restait muet. J'ai fait ce que je fais habituellement dans ces cas-là : lecture en diagonale. Je ne voulais pas abandonner surtout seulement après quelques pages. Bien m'en a pris car les choses se sont ensuite beaucoup mieux passées pour moi. J'ai retrouvé ces mêmes dialogues à quelques reprises, coupant court à ces tergiversions inutiles. A quoi bon faire dire à ses personnages "oui", puis "non", puis encore "oui" pendant des pages et des pages... ? Épuisant à souhait et coupure de rythme garanti ! Mais c'est bien la seule chose qui ne m'a pas plus dans ce roman, avec le comportement de Tris... Pour le reste, j'ai été emportée du début à la fin. Et j'ai hâte de poursuivre.
Avec le
Sorceleur nous sommes dans un univers de dark fantaisie plutôt classique. On y reprend les mêmes codes avec des personnages emblématiques, une quête plus que dangereuse, et des manigances politiciennes. Complexe et riche, ce premier tome met assez bien en place son univers. Je pense que si vous n'avez pas vu la série ou lu les nouvelles, vous serez cependant un peu perdu avec tous ces personnages et ces intrigues. Mais pour moi, les bases du périple de Ciri, car en fin de compte, c'est elle notre héroïne, sont bien posées. Comme beaucoup de premiers tomes, surtout en fantaisie, il faut prendre le temps d'analyser la géographie et la politique, mais le surnaturel prend rapidement le dessus. Ce ne sont, après tout, que des détails qui alimentent la raison des événements. La grande majorité du tome réside surtout dans l'apprentissage de Ciri. D'abord auprès de Geralt puis de Yennefer. On y voit la jeune fille obtenir le meilleur des deux mondes par des êtres qui deviennent des parents de substitution. Les deux "passages" sont touchants à bien des égards et donnent aux adultes une aura encore plus sympathique et bienveillante. Quitte à éclipser notre héroïne. L'entre-deux se concentrant sur les dangers qui pèsent sur le lionceau de Cintra et la nouvelle guerre qui pointe le bout de son nez.
Là encore, bien que je pense que comme beaucoup, j'aurais souhaité que le trio principal soit plus présent, j'ai trouvé le découpage du Sang des Elfes plutôt pertinent. En alternant avec les apprentissages, les combats, les intrigues et le passé,
Andrzej Sapkowski parvient à couvrir une large partie de son univers sans nous ennuyer. le fait aussi que l'on suive différents personnages est plutôt sympathique. Cela donne vraiment une vue d'ensemble plus globale que j'apprécié toujours, surtout quand cela concerne autant les gentils que les méchants.
Un premier tome qui a donc ses défauts mais qui donne aussi envie de poursuivre. le style de l'auteur n'est pas du tout pompeux d'ailleurs, ce qui est toujours une crainte pour moi dans ce genre littéraire. Ciri a le caractère d'une enfant qui peut parfois un peu rebuter, mais dans l'ensemble, elle reste une héroïne avec un fort potentiel. Yennefer a tout de même ma préférence, mais la magicienne ayant dans mes âges, cela est plus que compréhensible. J'espère que la suite continuera à me charmer en tout cas.