Là-bas, à Brokilone, j’ai contracté une dette envers toi, et j’ai juré que je la rembourserais. Ce n’était pas raisonnable. J’ai été stupide. Tu m’as apporté ton aide au moment où j’en avais vraiment besoin. Une telle dette est impossible à rembourser. Il est impossible de rembourser une chose qui n’a pas de prix. Certains affirment que tout en ce monde a un prix. Ce n’est pas vrai. Il est des choses inestimables. Elles sont simples à reconnaitre : une fois perdues, elles le sont pour toujours. (P.315)
Quelle voix, dis donc ! On croirait entendre quelqu’un racler le fond d’une vieille casserole avec son couteau. Si l’empereur Emhyr t’entendait, il se lâcherait dans son froc tellement tu lui ferais peur : « À moi, gardes ! À moi, la cohorte impériale ! Malheur, malheur ! Un sorceleur arrive jusqu’à moi en canot, il sera là bientôt, il va m’ôter la vie et me priver de ma couronne ! Je suis perdu ! »
L’ignorance, observa Régis en souriant, ne saurait être une excuse pour les actes irréfléchis. Lorsqu’on ne sait pas, ou qu’on a des doutes, il est bon de prendre conseil… (p.224)
Les oiseaux piaillaient dans les buissons.
Les flancs du ravin étaient envahis de ronces et d'épines-vinettes qui formaient une masse épaisse et compacte, repaire idéal pour la nidification et la pâture. Rien d'étonnant à ce que l'endroit pullule de volatiles. Les verdiers d'Europe lançaient leurs trilles acharnés, las passereaux et les fauvettes gazouillaient, les pinsons faisaient retentir leur chant à tout instant. Les pinsons annoncent la pluie, se dit Milva en levant instinctivement les yeux vers le ciel. Je ne vois pas de nuages. Mais le chant des pinsons annonce toujours la pluie. Un peu de pluie, enfin, ça ne ferait pas de mal !