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EAN : 9782226321879
336 pages
Albin Michel (17/02/2016)
3.81/5   16 notes
Résumé :
Savez-vous quelle pression écologique un âne exerce sur son pâturage ? Votre carrelage est-il réglementaire ? Connaissez-vous le supplice de la pédichiffonnette ? La hauteur de votre " végétation concurrentielle " - l'herbe ! - est-elle conforme ? Vous êtes perdu ? Eux aussi ! Ils s'appellent Gérard, Nelly, Jean-Baptiste, Anaëlle... Isabelle Saporta, journaliste et auteur notamment du Livre noir de l'agriculture et de VinoBusiness, les a rencontrés.
De Tracy... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Après lecture du prologue et des trois premiers chapitres, j'ai vite conclu que l'éditeur avait proposé à la journaliste Isabelle Saporta de capitaliser l'ensemble de ses enquêtes menées sur la filière agricole de qualité. Un éditeur de poids

Dans la filière « De la fourche à l'assiette », un véritable chapelet de situations aussi absurdes qu'oppressives (des écolos se comportant comme des fachos dans la Manche !)

Quasiment en bout de ligne avant l'assiette, nous trouvons les grands chefs étoilés qui assurent l'écoulement, la publicité et défendent les produits dits du terroir.
Cependant, la plupart des grandes tables sont réservées à une élite en capacité financière de s'assurer le bien manger. Cela ne m'a pas l'air franchement démocratique.

Les agriculteurs, maillon essentiel situé à la fourche, ont trouvé une niche économique rentable en se démarquant de l'économie agricole productiviste.
J'ai connu dans l'Hérault des viticulteurs, plus soucieux de leur porte-monnaie que de l'avenir de la planète, qui ont choisi l'option de passer en bio, attitude foncièrement libérale.

Zou, le bouquin est retourné sous ma PAL !

Mais j'y suis retourné, car Mme Saporta dans ses enquêtes met en cause l'administration agricole française

Je connais. J'y ai été confronté dans mon métier. Jusqu'en 2013, chaque agriculteur était conseillé, surveillé, contrôlé, éduqué, etc. par au moins trente personnes salariées !

Ce n'est plus un secret pour personne, l'administration agricole de la France, c'est la FNSEA (Fédération Nationale des Syndicats d'Exploitants Agricoles) qui pilote la politique agricole productiviste des gouvernements quelles qu'aient été leurs couleurs politiques !
D'une poigne de fer, cette fédération gère l'agrobusiness avec l'aval du Crédit à bricoles et des assurances qui ne cessent de manger la laine sur le dos des moutons que nous sommes.
Au passage vous noterez que la profession d'agriculteur (1.5% de la population active en 2019) a sa banque, ses assurances, sa sécurité sociale (Mutualité Sociale Agricole), ses lycées (au moins un par département), etc.
Un état dans l'État ?

Tout cela est le résultat de choix politiques.
En effet, face à la production agricole de masse, la peur d'être « empoisonné » a engendré, via le ministère de la santé et les associations de consommateurs, la création de toutes ces barrières de défense.
Et aujourd'hui, on a beau prôner le bien manger et le locavorisme, ces cinquante années de politiques productivistes nous reviennent dans la face, comme un boomerang.

Faut-il dissoudre la FNSEA ?
Assurément oui

pour faire enfin le choix de la raison : une agriculture écologique et paysanne

Ancelle, le 6 novembre 2023
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Parfois un peu répétitif à force d'égrainer les cas d'espèce, Isabelle Saporta dresse avec un engagement féroce, l'inventaire des situations kafkaïennes auxquelles sont confrontés nos exploitants agricoles, en raison du trop plein de normes et de réglementations venu s'inviter dans leur quotidien.
On pourrait en rire – tant certaines situations dépassent le stade de la cocasserie pour virer au grand-gignol voire à l'absurde – si derrière chaque cas n'étaient ces femmes et ces hommes confrontés à un système qui d'un côté sournoisement et presque en catimini les accable, tout en n'hésitant pas, de l'autre et le plus hypocritement du monde, à les porter aux nues pour l'image et la gloriole.
Une fois n'est pas coutume, l'industrie agroalimentaire en prend pour son grade et les politiques, plus ou moins soupçonnés de n'être que d'impuissantes marionnettes à sa solde, ne sont guère épargnés. L'Europe, bouc émissaire si rapidement convoqué, s'en sortirait presque avec les honneurs, tant il apparaît que bien souvent, nos décideurs s'abritent derrière l'abscons fouillis des traités pour masquer le fait que les pires ennuis de nos producteurs et de nos éleveurs ont bien été imaginés et mis en oeuvre chez nous, au pays des terroirs et du lait cru ! Pires sont encore les cas où le matraquage en règle est parfois dû à l'excès de zèle d'un fonctionnaire plus tatillon, chatouilleux ou revanchard que la moyenne, abandonnant le sort de nos paysans au hasard ou à la chance.
« C'est l'un des paradoxe les plus exaspérants de la France : elle loue sa production de qualité, fait classer sa gastronomie au patrimoine mondial de l'Unesco, prend acte que pour résoudre la crise de l'agriculture productiviste, la meilleure voie à emprunter est celle du retour au local. Et dans le même temps, elle fait tout pour flinguer ceux qui, dans l'ensemble, font bien leur métier ». Ainsi claironne l'auteur en porte-voix de ces sans voix dont le cri pourrait pourtant se résumer en quelques mots laconiques et explicites : « Foutez-nous la paix ! »
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Sur les routes de France, des histoires rapportées des difficultés procédurières. de l'angoisse de la pédichiffonnette pour les élevages avicoles, des absurdités des AOC, encadrées par l'INAO plus soucieux d'uniformisation que de préservation de singularités (convaincus que la hauteur d'herbe à respecter entre les rangs de vigne est éminemment plus importante qu'une éventuelle limitation d'usages de pesticides), des luttes qu'il faut poursuivre pour préserver le lait cru des accusations, de la logique productiviste acceptée par la FNSEA dont le représentant (feu) Xavier Beulin est à la tête d'Avril qui vend engrais, pesticides, nutrition animale....


A l'inverse de ce qu'on entend souvent, Isabelle Saporta ne fustige pas uniquement le carcan des décisions européennes. Au contraire, à travers plusieurs exemples, c'est l'ignorance de certains contrôleurs français zélés qu'elle pointe du doigt, lorsqu'ils ne se réfèrent pas aux dérogations européennes qui donnent un peu de lest aux agriculteurs.

Dans cette tyrannie des normes, il y a parfois des exploitations modestes étranglées. Des textes qui contraignent un éleveur de moutons de prés salés de la Baie du Mont St Michel à se séparer des ânes qui protégeaient son troupeau pour respecter la densité maximale autorisée à l'hectare...

(..................)
Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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Cette enquête n'est peut-être pas tout à fait objective, mais elle a le mérite d'alerter sur les difficultés rencontrées par les petits producteurs qui souhaitent continuer à élaborer des produits de qualité. Tout est abordé dans ce livre militant, la toute puissante FNSEA, le rôle ambiguë des chambres d'agriculture et de la SAFER, les aberrations des Appellations d'Origine Protégée et des Appellations d'Origine Contrôlée, les absurdités des normes françaises.


Lien : http://notreavis.canalblog.c..
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
La seule chose que l’on sache, c’est que ces fameuses normes – qu’elles soient sanitaires, administratives ou environnementales – sont taillées sur mesure pour satisfaire aux exigences des grandes entreprises. 
Mais aujourd’hui, il y a urgence ! Car ces garants du bon goût sont en train de mourir à petit feu. Si on ne fait rien, on pourra pleurer devant nos écrans télévisés en ingurgitant une barquette de plat préparé à base de faux fromage et de minerai de viande venu de Roumanie ou d’ailleurs.
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« Dans la vie faut se battre tout le temps, et notamment contre les cons. Attention, ils sont nombreux », s’amuse cet homme qui pour vivre heureux cumule les casquettes. Tout à la fois maraîcher – il fait des légumes que les plus grands restaurants étoilés s’arrachent – et éleveur d’agneaux de pré-salé. Ce qui l’agace le plus ? Que nos décideurs manquent de BSP. « Tu connais pas l’expression ? BSP, Bon Sens Paysan quoi ! Il leur en faudrait en injection à tous ces rigolos ! »
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« On parle une langue que ces technocrates ne comprennent pas, qui ne leur parle pas. L’amour du travail, la joie de dénicher nos produits, la fierté surtout », tacle l’homme du Sud-Ouest qui ne comprend pas qu’à ses mots à lui, on n’oppose que des bannières de papier : « hygiéniste », « norme », ou encore « pénibilité ».
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La richesse de nos terroirs ? Parce que si l’on continue comme ça, les gros continueront à être de plus en plus gros, les petits de plus en plus maigres, et disparaîtront… » Car aussi célébré soit-il, ce chef auréolé d’une myriade d’étoiles n’oublie pas d’où il vient : « Fils de paysan je suis, et je resterai. » Et sait où il va : « Nulle part s’il n’y a plus de produits d’exception. Ce sont eux qui font la grande cuisine. »
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« Avant on se battait pour avoir un morceau de sable. Mes parents étaient éleveurs de moutons dans la commune. On vivait de rien mais on était heureux ».
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Videos de Isabelle Saporta (20) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Isabelle Saporta
Gaspard Gantzer et Isabelle Saporta - On n'est pas couché 7 septembre 2019 #ONPC
On n'est pas couché  7 septembre août 2019 Laurent Ruquier sur France 2 #ONPC
Toutes les informations sur les invités et leur actualité https://www.france.tv/france-2/on-n-est-pas-couche/
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