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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Enquête de deux ans sur l'agriculture intensive en France, ce brûlot m'est à de nombreuses fois tombé des mains. Comment a-t-on pu laisser faire ça?

Le travail de la journaliste Isabelle Saporta est conséquent , détaillé et laisse parler les chiffres quand à l'utilisation d'antibiotiques dans les élevages intensifs par exemple. Mais elle décrypte aussi fort bien les stratégies des entreprises des tenants de l'agriculture intensive.

Le livre dénonce, parfois avec un certain humour noir, le cynisme de ces groupes. le lecteur ne sera pas surpris d'apprendre que la santé du paysan et du consommateur ainsi que le respect de l'environnement ne sont pas leurs priorités.
Que font l'état et Bruxelles? Est-ce mieux ailleurs?

Actuellement, la crise liée à la viande de cheval paraît, à la lecture de cet essai , une infime partie des problèmes que l'on cache aux consommateurs.

Mais l'auteure n'oublie pas de rappeler des solutions de l'Inra , frappées du bon sens, pour sortir de tout ça.
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Isabelle Saporta fait le bilan de toutes ces choses qui ne vont plus dans l'organisation de l'agriculture française (voire européenne, soyons honnête) et il faut bien avouer que c'est assez aberrant ! Entre les porcs qu'on enferme dans des box trop petits pour eux et qu'on gave d'antibiotiques car ils sont malades à force de se marcher dessus et de ne plus voir la lumière du jour ; le bétail qu'on nourrit à coup de soja importé de l'autre bout du monde où on abat la forêt et l'on délocalise les habitants pour en faire pousser toujours plus ou encore les cultures bourrées de pesticides qui remplissent les terres de nitrates et polluent toujours davantage les sols… on ne sait plus vraiment où donner de la tête !

Cela témoigne d'une volonté productiviste où les agriculteurs sont forcés d'investir dans du matériel toujours plus sophistiqué afin de répondre aux exigences des industriels et des distributeurs. Les fruits et légumes doivent remplir certaines conditions esthétiques au lieu de quoi ils finiront automatiquement à la poubelle. Les quantités gaspillées chaque année parce que les aliments risquent de ne pas « plaire » aux consommateurs font froid dans le dos !

Evidemment, les conséquences sur notre santé ne se font pas attendre et l'auteure note que l'augmentation de l'utilisation des pesticides et autres hormones de croissance pour nos légumes va de pair avec l'augmentation du nombre de cancers [du sein, de la prostate, etc.].

Bien sûr, vous allez dire que l'Etat et les institutions européennes [pitié, arrêtez de toujours dire Bruxelles quand vous parlez de la Commission européenne, notre capitale ne se limite pas au quartier Schuman !] sont là pour réguler tout ça mais la plupart du temps, leurs aides sont habilement détournées par les industriels et les agriculteurs pour en profiter tout en augmentant leur productivité. Les sanctions se font rares tellement les contrôleurs sont peu nombreux sur le terrain. Autant dire qu'il y a encore beaucoup de travail pour réguler tout ça [et la nouvelle loi sur les OGM ainsi que la volonté de certains élus européens de signer le Traité Transatlantique ne sont pas là pour nous rassurer].

On pourrait reprocher à l'auteure d'apporter assez peu de solutions dans cet ouvrage mais son discours est simple : tout cela pourrait largement être endigué si les producteurs revenaient aux méthodes d'antan [laisser le temps à la nature, multiplier les espèces sur une même parcelle afin de limiter les maladies, rendre leur liberté aux animaux pour qu'ils puissent paître à leur aise, etc.]. Les agriculteurs bio, qui sont revenus à ce mode de production sont formels : cela leur coûte beaucoup moins cher que de se conformer aux exigences des industriels ! Cependant, les quantités de production sont beaucoup moindres. Ce qui attire forcément moins ceux qui veulent vendre BEAUCOUP. Et puis, une tomate moins rouge ou une patate avec de la terre, c'est moins glamour, c'est bien connu !

Même si par moment, je me dis qu'Isabelle Saporta a une légère tendance à peindre un tableau vraiment noir de la situation [et qu'est-ce qu'elle est énervante avec sa métaphore des Shadoks, c'est bon on a compris !], je pense que c'est vraiment un livre intéressant à lire, ne serait-ce pour se rendre compte à quel point l'agriculture a beaucoup changé de l'image qu'on en a encore aujourd'hui. Mais je vous préviens tout de suite, une fois que vous l'aurez refermé, vous ne regarderez plus votre courgette ou votre côte de porc de la même façon ! Depuis lors, je scrute les étiquettes et cherche l'équivalent bio des aliments que j'achète [puis, il paraît que le bio devient doucement une industrie comme une autre... mais c'est un autre débat]. Je ne suis pas encore super contente du choix qu'il y a dans mon supermarché et me suis mise à la recherche d'autres alternatives. Une chose est sûre, mon mode de consommation va changer ! Ma famille me voit de plus en plus comme une bobo à tocs mais je pense qu'il est important de prendre conscience de ce que l'on met dans notre assiette avant que la Terre ne soit complètement malade.
Lien : http://www.maghily.be/2014/0..
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Ce livre constitue une mise en lumière nécessaire sur les dérives de l'agriculture moderne. Oui, il est fait pour accuser les gros industriels, ce n'est pas une surprise avec chiffres et sources.

Le ton que je trouve un peu agressif m'a un peu dérangé, il y a de quoi me direz-vous, en général je préfère une écriture plus posée.
Les trois quarts du livre se concentre sur ce qui ne fonctionne pas actuellement, et pour le petit quart restant quelques solutions et alternatives. Je m'attendais à lire un résumé des dysfonctionnements, et que le livre tourne plutôt autour des possibilités pour une agriculture plus saine, pour les animaux, les cultures, les humains et la Terre.
L'auteure se concentre sur l'Europe et quasiment pas sur les pays émergents qui devront faire face aux mêmes problèmes s'ils suivent la même route que nous. En bref, j'aurais aimé en apprendre plus. C'est un très bon livre si vous n'y connaissez rien dans ce domaine et ses dérives, sinon au pire c'est une piqûre de rappel sur ce que vous savez probablement déjà.
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"Le livre noir de l'agriculture" d'Isabelle Saporta constitue une excellente enquête sur les défauts et les irrégularités de notre système agricole productiviste actuel.

Il remplit parfaitement son rôle d'exposer ses principaux méfaits et aborde de nombreux thèmes, qui corroborent tous le bilan désastreux de nos pratiques intensives. En effet, chaque chapitre s'attaque à une composante de la machinerie "shadokienne", métaphore reprise tout au long de l'oeuvre pour désigner notre agriculture. On passe ainsi des élevages porcins, très largement développés par l'auteur qui les considère comme symptomatiques du système actuel, aux champs de maïs, de blé, aux vergers,etc. Ces thèmes sont eux-mêmes détaillés sur des problématiques diverses et incontournables dans l'univers agricole : bien-être animal, gestion des effluents d'élevage (lisier...), pollution, irrigation, alimentation des animaux, rôles de l'industrialisation et de la grande distribution, OGM, pesticides et autres produits phytos...

Cet ouvrage ne s'arrête pas au simple constat alarmiste puisque l'auteur y développe de nombreuses pistes alternatives. Par exemple, on nous apprend que chaque année la grande distribution jette 420 000 tonnes de nourriture pour des raisons souvent dérisoires (erreur d'étiquetage, pot éclaté qui en éclabousse d'autres, problème de marque, etc.). Autant de produits qui pourraient servir à l'alimentation d'élevage plutôt que de finir à la poubelle. Elle propose également d'encourager la production de lin pour l'incorporer à l'alimentation des bêtes, et ainsi, rééquilibrer le ratio oméga3/oméga6 des viandes, ou encore de réfrigérer les silos de blé (à - de 10°C) pour éviter d'utiliser des pesticides de stockage. de nombreuses autres solutions sont proposées, elles prônent généralement un retour à une agriculture plus raisonnable et raisonnée tout en évitant de tomber dans du romantisme facile et irréaliste.

Cependant, simplement vouloir le changement ne suffit pas et l'auteur est bien consciente des difficultés auxquelles peuvent se heurter ses propositions. En effet, les "grands bénéficiaires" du système actuel,dénoncés par le livre, que sont les coopératives et la grande distribution ont tout intérêt à le conserver et à exercer leur influence sur les agriculteurs notamment. Ainsi, changer de mode de production n'est pas chose aisée pour l'agriculteur et ce livre rapporte très bien les problèmes que rencontrent certains d'entre eux : problèmes de voisinage, manque d'aides et de connaissance dans les systèmes alternatifs...

Concernant le style de l'auteur maintenant, une sorte de mélange de ton journalistique et de familier (pour coller au milieu agricole et/ou pour faire "grande gueule" comme tout militant qui se respecte?), il est assez particulier. On peut ne pas aimer les commentaires personnels de l'auteur ("Shadok un jour, Shadok toujours !" ...) mais il faut bien reconnaître que son style et son humour noir ont l'avantage de dédramatiser le contenu parfois très dur de l'enquête, tout en renforçant le sentiment de révolte du lecteur, qui dès lors, rit jaune. A ce sujet, les différentes citations référencées sur Babelio en donnent déjà un bon aperçu.

Enfin, ce livre s'avère très facile d'accès et est donc parfaitement adapté au grand public, un minimum intéressé par le sujet. Pour plus d'informations concernant le livre mais aussi en complément de celui-ci, les vidéos disponibles sur Babelio sont très intéressantes.
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Nos paysans vont mal, la "malbouffe" règne en maître... Les médias nous abreuvent continuellement de cris d'alarme sur ces sujets. Redondant donc cet ouvrage? Et bien non.
L'auteur décrit, non sans humour, l'agriculture intensive française. Et ça fait peur! On se demande s'il est encore possible de manger correctement et si les paysans survivront à un système de production qui paraît complètement dénué de bon sens (voir notamment les pages sur l'élevage des cochons...). Mais la lecture de l'ouvrage ouvre quelques pistes de réflexions pour changer de mode de production et d'alimentation.
Un essai très documenté et clair, qui se lit avec avidité. En tout état de cause, un livre utile, aux propos difficilement contestables. Salvateur?!
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Ce livre est tellement édifiant. Ça informe le lecteur /consommateur de ce qui se trouve dans son assiette, en expliquant les étapes de la naissance de la viande à la pièce de charcuterie mis en vente entre autre.

C est un livre à mettre dans toutes les mains.

En refermant ce livre j'ai eu à la fois peur de toutes ces informations concernant la culture de la tomate, patate, l elevage des porcs. Mais j ai aussi été rassurée d une certaines façons des alternatives que j ai en ce qui concerne l industrialisation.
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Agriculture : un cercle infernal Isabelle Saporta nous explique comment a évolué notre agriculture. Un système qui part à la dérive car dirigé par des sociétés productiviste qui obligent nos agriculteurs à utiliser toutes sortes de pesticides et à s'endetter pour ne récolter au final qu'une nourriture pollué et des suicides chez les agriculteurs qui n'arrive pas à sortir du cercle infernal: produire plus pour rembourser ses dettes. Je trouve dommage que sur la partie élevage cochon, I. Saporta rajoute des raccourcis "gore" du style p67"...1.3million de truies françaises produisent tous les ans quelque 131200 tonnes de cadavres.""...cela s'apparente à de la gestion industrielle de la mort". Je pense que le sujet est assez grave sans avoir besoin d'avoir des tournures de phrases de ce style. Cela ne rend pas le propos objectif. Je pense que l'auteur a voulu en rajouter pour exprimer le dégout qu'elle en avait mais est-ce vraiment nécessaire ? Tout le reste du livre est vraiment instructif et fait le bilan de notre agriculture qui a un besoin urgent de restructuration.
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Franchement assassin, mais un peu vite asséné comme des vérités, il est difficile de se faire une véritable opinion ; il faut avoir lu d'autres articles ou livres pour apprécier la portée de ce livre.
Monsanto a bon dos, l'INRA et les industriels français (ou coopératives) savent faire aussi bien.
La partie historique et politique est tout à fait intéressante, et on comprend mieux pourquoi on n'arrive pas à se sortir de l'agrobusiness.
On a juste envie de se mettre à cultiver son jardin.
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excellent, très instructif
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