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Critique de Annette55


" La lucarne "est le premier roman de José Saramago, qui reçut le prix Nobel en 1998......ouvrage écrit en 1953, refusé par les éditeurs ,perdu prés de quarante ans et enfin publié à titre posthume.
L'auteur y raconte la vie de nombreux personnages au sein d'un immeuble dans une petite ville portugaise, dans les années 50, ou les apparences et le paraître ont plus d'importance que la réalité: des couples qui se haïssent , des jeunes filles en fleur, des soeurs aigries, un cordonnier philosophe et son jeune locataire Abel, une femme entretenue par un directeur d'entreprise à qui elle donne des leçons de dignité, des couturières amoureuses de la musique surtout celle de Beethoven, et de Diderot.....tout ce petit monde est passé au crible avec bonheur et un talent de conteur indéniable...ce roman traitant de situations apparemment anodines est un véritable révélateur de la situation au Portugal, sous la dictature de Salasar au milieu du vingtième siécle, chacun garde ses secrets....derrière les non- dits, les faux semblants, c'est toute la société de l'époque qui est pointée du doigt .....en filigrane: méfiance, amours cachées ou incestueuses, haines inexpugnables, indifférence, mépris, misères physiques et morales, espoir ... Petitesses , bassesses , chacun s'observe et se mesure.....seul, Abel, jeune homme sans attaches, ( serait ce l'auteur lui même?) reste extérieur à ces vie ordinaires, banales, il philosophe avec Sylvestre le cordonnier, homme réfléchi et interessant, bon et amoureux de son épouse, la bonne Mariana...Abel se pose des questions, s'interroge sur la vie de ces petites gens ... Quels sont les secrets de Lydia qui vit de ses charmes dans l'appartement voisin de celui où habite Abel?quelles sont les motivations secrètes des couturières amoureuses de la musique classique et de Diderot?
L'auteur nous révèle un coin du voile mais sans jamais tomber dans la caricature.....pour dessiner le profil de tous ces personnages attachants. Il observe comme un entomologiste les femmes, nombreuses qui peuplent ce bel ouvrage.
Des vieilles, des jeunes fraîches et avenantes, des maigres décharnées, la grosse Mariana si belle dans sa jeunesse, des insolentes, des malheureuses, des travailleuses, résignées ou effacées ,trompées, provocatrices aussi, torturées mentalement, ou profondément en souffrance.....
Un trés beau livre au final, fin et révélateur, brillant à certains égards dans les portraits et les observations minutieuses Vives et profondes à la fois de la société de ces petites gens ou c'est l'anodin qui, parfois est le plus révélateur!

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