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Critique de andman


L'Aveuglement” est le roman le plus captivant qu'il m'ait été donné de lire depuis longtemps mais aussi celui que j'ai refermé avec le plus grand soulagement. Son atmosphère oppressante et nauséabonde, rien que d'y penser j'en ai la chair de poule !

Imaginez une pandémie qui, en quelques semaines, frappe de cécité la population dans son ensemble ! La dimension extraordinaire et brutale du cataclysme empêche la mise en place de la moindre organisation salvatrice et engendre un chaos absolu.
Sans eau, sans électricité, les aveugles errent en groupes disparates à la recherche de nourriture qui jour après jour se raréfie dans les magasins saccagés. Les personnes les plus vulnérables expirent dans la rue au milieu des voitures abandonnées et des déjections de toutes sortes. Les cadavres encore chauds sont la proie de chiens faméliques, de rats énormes, d'oiseaux nécrophages...
Le lecteur accompagne un groupe d'une dizaine de personnes, les toutes premières victimes du fléau mises en quarantaine, qui dans son malheur a la chance inespérée de compter en son sein une femme qui voit encore. Cette dernière par prudence feint la cécité et seul son mari, médecin ophtalmologue, est au courant de cette heureuse anomalie du destin.

Avec “L'Aveuglement”, paru en 1995, le futur Nobel José Saramago signe une fiction incroyablement réaliste dans laquelle la bestialité prend rapidement le pas sur toute humanité. Heureusement le comportement altruiste et l'intelligence de la femme du médecin atténuent quelque peu la noirceur ambiante !
L'étrangeté de cette fiction est encore accentuée par la syntaxe singulière de l'écrivain portugais chez qui la virgule est reine.

Constamment collé aux basques des protagonistes dans leurs déplacements à tâtons, le lecteur sidéré par le degré apocalyptique de l'intrigue fera jusqu'au dénouement... les yeux ronds.
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