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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Première rencontre avec José Saramago, que je voulais découvrir depuis déjà longtemps. Je ne remercierai jamais assez l'amie de bibliothèque qui m'a permis de franchir le pas. Je suis littéralement séduite par ce roman qui retrace la construction du couvent de Mafra, sous le règne du roi Jean V du Portugal. Ce texte conduit le lecteur au début du 18 ème siècle, avant le tremblement de terre qui ravagea Lisbonne. José Saramago nous fait surtout partager la vie des gens du peuple qui travaillent sur le chantier dans des conditions inhumaines au point d'y perdre parfois la vie. Ce livre évoque aussi les bûchers de l'Inquisition et les fêtes organisées dans la ville de Lisbonne, capitale où règnent la religion et la sensualité. Ce récit épique est aussi assez irrévérencieux et blasphématoire car l'auteur y fait une critique acerbe des hommes de pouvoir et des religieux dont les moeurs sont très dissolues. Cela offre d'ailleurs des pages très drôles remplies de malice et de situations osées. Mais José Saramago nous fait aussi rencontrer des personnages sympathiques : Blathazar et Blimunda bien sûr, mais aussi le moine Bartolomeu de Gusmao, inventeur génial d'une machine volante et le musicien italien Scarlatti. Ce livre est aussi une magnifique histoire d'amour et de passion. le style peut un peu désorienter le lecteur, car la ponctuation est rare. le texte comporte aussi des dialogues qui ne sont pas matérialisés par des tirets et retour à la ligne. Mais, l'histoire est tellement captivante et bien menée que cette écriture particulière de José Saramago n'est absolument pas un obstacle. Un grand coup de coeur!
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Après quelques difficultés à entrer dans le style (phrases très longues, ponctuation particulière avec un usage un peu exceptionnel de la virgule en remplacement du point, ponctuation du dialogue elle aussi particulière), je m'y suis mise entièrement et ai adoré cette lecture.
La mise en contexte dans le Portugal de l'Inquisition était passionnante, d'autant que cette lecture se situe suite à un voyage au Portugal et que je m'interrogeais beaucoup autour de cette période.
Blimunda et Balthazar 'Sept-Soleils' sont à contre-courant: outre que penser que Dieu est manchot (mais n'est-il pas tout puissant) ils fabriquent cette "machine volante", idée géniale qu'est la passarole.
Ce roman est aussi très beau par l'écriture: bien que peu accessible, on rencontre toutes les deux pages, voire toutes les pages, des phrases si belles et si porteuse d'idée que l'on a envie de les garder en mémoire, et de les noter sur un calepin.
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Le bonheur tient parfois à peu de choses. Il a pris pour moi l'apparence d'une check-list :
1/ Préparer un week-end au Portugal
2/ Trouver un livre d'un auteur portugais...
Et découvrir, ébahie, José Saramago, d'après les conseils des lecteurs de Babelio.
Je ne reviens toujours pas de ma chance ! Dire que j'aurais pu passer à côté de cette poésie, de cet élan, de cet humour et de cet irrespect intelligent !
Saramago nous conte la rencontre et l'épopée d'une Sainte Trinité : le père Bartolomeu, un visionnaire à la conquête des airs ; Balthazar Sept-Soleils, le bras armé manchot et Blimunda, celle qui voit tout, qui les cimente.
Le trio va cheminer dans le Portugal du XVIIIe siècle, pétri de religion, de superstition et de rêve de grandeur, à la conquête du ciel, pourtant interdit au mortels.
La fresque est grandiose et les multiples clins d'oeil de l'auteur, anachroniques, drôles et irrévérencieux, donnent au récit un ton particulier et inoubliable.
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N°519 – Mai 2011.
LE DIEU MANCHOTJosé Saramago – Albin Michel.
Traduit du portugais par Geneviève Leibrich.

Nous sommes au XVIII° siècle au Portugal sous le règne de Jean V dit « le Magnanime » (1706-1750). Ce roi fait le serment à Dieu de lui élever un couvent dans la ville de Mafrat contre la promesse d'un héritier légitime. L'infante Maria Barbara naîtra peu après. Ce projet vaniteux et quelque peu pharaonien devra rivaliser avec St Pierre de Rome devient possible grâce à l'or du Brésil.

Ce texte met en scène Balthazar Mateus, dit Sept Soleils, un soldat portugais que la guerre a rendu manchot de la main gauche, mendiant et vagabond et Blimunda, une sorte de sorcière qui a le pouvoir de lire dans les âmes de ses contemporains. Ensemble, ils forment un couple symbolique mais surtout illégitime, condamné par l'Église mais pas par le Père jésuite Bartolomeu de Gusmão (1685-1724), un génial et authentique inventeur qui a conçu la « Passarole », une machine au mécanisme compliqué à base de boules d'ambre, d'aimants, de chaleur du soleil, de voiles, de sphères contenant des volontés humaines et... de grâce de Dieu ! En principe, elle doit s'élever « en vertu d'attraction contraire à la chute des corps graves ». C'est lui d'ailleurs qui révèle à Balthazar que Dieu est, comme lui, manchot de la main gauche [« Je suis le seul à le dire mais Dieu n'a pas de main gauche puisque c'est à sa droite que s'asseyent les élus... Personne de s'assied à la gauche de Dieu, c'est le vide, le néant, l'absence d'où il résulte que Dieu est manchot. »] et qui baptise sa compagne du nom de « Sept-Lunes ».
Cette femme révèle à son compagnon des vérités religieuses qui vont à l'encontre de l'enseignement catholique [ « Les saints n'ont pas été sauvés...personne n'est sauvé et personne n'est damné... le péché n'existe pas, seuls existent la vie et la mort »]. Ensemble, ils secondent le jésuite dans la construction de cette machine qui volera effectivement devant le roi en 1710 (et donc bien avant la montgolfière) mais dont le projet, quelque peu dangereux sera abandonné. (La relation romancée du premier vol de cette machine tel que l'imagine Saramago est particulièrement savoureuse).

Baltahazar et Blimunda vivent sans doute dans le péché, mais le moine en fait encore un bien plus grand qui est de vouloir voler, c'est à dire de vouloir aller contre les choses établies par Dieu et ainsi vouloir l'offenser. Ainsi le prêtre est inquiet parce que l'inquisition veille et craint autant pour sa vie que pour son invention. D'ailleurs la mère de Blimunda est morte sur le bûcher du Saint Office pour sorcellerie.

C'est aussi l'occasion pour l'auteur de nous conter, à travers les yeux de Balthazar, l'histoire de ces opprimés qui construisent le monastère de Mafrat. Ce chantier sera une hécatombe pour les ouvriers chargés de sa construction, recrutés et traités comme de véritables esclaves. A dix sept ans, Maria Barbara part du Portugal pour devenir, par son mariage, reine d'Espagne mais le monastère qu'on va consacrer n'est même pas encore terminé.

Publié en 1982, ce roman épique promène le lecteur dans une Lisbonne baroque faite de richesses, de découvertes, de dévotions religieuses, d'autodafés, de fornications adultères, de luttes d'influence, de sorcières, d'alchimie, d'inquisiteurs, de nobles, de toute une population interlope, d'un petit peuple qu'on sacrifie pour l'édification de ce monastère, de mortifications religieuses inutiles, avec, en toile de fond, le clavecin de Domenico Scarlati... C'est une histoire d'amour, une fable blasphématoire autant qu'un roman historique qui replonge le lecteur dans cette société lusitanienne du XVIII d'avant le tremblement de terre de 1755.

En dépit de phrases longues et difficiles à suivre parfois, à cause de la ponctuation et des dialogues disposés bizarrement, l'auteur, dans un style luxuriant, poétique, jubilatoire et complice, transporte littéralement son lecteur dans une ambiance dépaysante et particulière qui le fascine.








©Hervé GAUTIER – Mai 2011. http://hervegautier.e-monsite.com












































































































Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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Point n'est Jules VERNE, ici José SARAMAGO s'identifie au messager de Marathon dans un plébiscite sanctuarisant l'icône Gulliverrienne du devenir absolu de la découverte mêlée de la passion amoureuse et des inhibitions illimitées ou le destin, présent à venir, s'entrecroise, s'entremêlant de familles élégiaques sans parcimonie, ni retenue désinvolte à l'exception de quelques manières-accoutumances ?- mignardes de l'auteur. Pourtant et malgré les vérités séculaires panégyriques en description permanente, une certaine arachnéenne cruauté dantesque et infinitésimale se dessine et transperce à l'inconscience du lecteur, un ressenti défiant et brutal pour ses propres émotions incontinentes développant un malaise mantelé sous-jascent le faisant passer sous ses propres fourches caudines acérées par un estoc d'une guillotine de saudade bienheureuse et d'une joviale tristesse inconsolable.
Les illustrations caulescentes distillent un fil rouge siluresque jamais iconoclaste, qui plutôt tendent à démontrer que les hommes- et les femmes car génitrices- font le monde sans lequel ils et donc elles ne pourraient exister durablement dans les aspects laconiques d'une civilisation bitue nécessairement civilisée sans mercantilisme exacerbé sous l'égide d'une raison qui nous confesse.
A parcours éprouvant, un final apologique et quelque peu apocalyptique se dresse en forme de logorrhées et assumé dans un dédale d'énumérations littérales vertigineux sans litanie dithyrambique et falopée, mais au prix d'un savoureux labyrinthe d'une élégance triste de fibule portée telle une simarre de velours cardinal.

Le don Quichotte féodal SARAMAGO, mitron de la vie, s'attaque sans cesse ni relâche à prouver la valeur des hommes et des femmes, pour peu qu'ils soient animés par l'amour et la passion, seuls paramètres à ses yeux ne pouvant être vaincus et dont jamais personne ne peut en jouir totalement, définition de l'amour jamais tari.
(à lire "le rhinocéros du pape" L NORFOLK )
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J'ai beaucoup aimé ce roman plein d'humour qui raconte l''histoire de Balthazar et Blimunda, le couple formé par un soldat manchot et une voyante à l'époque de la splendeur du Royaume du Portugal, des premières tentatives pour créer une machine volante, des procès en sorcellerie et de la musique de Domenico Scarlatti.
Lien : http://www.lecturesdevoyage...
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