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Citations sur Tous les noms (46)

… la mémoire, qui est chatouilleuse et n’aime pas être prise en défaut, tend à combler les oublis avec des versions fallacieuses de la réalité, lesquelles ressemblent plus ou moins aux faits dont elle a gardé un souvenir aussi flou que la trace du passage d’une comète.

(Points, p. 195-6)
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… on ne peut jamais avoir de garanties fermes sur ce que l’on voit, les apparences sont fort trompeuses, c’est d’ailleurs pour cette raison qu’on les appelle les apparences…

(Points, p.261)
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Contrairement à ce que l'on croit généralement, sens et signification n'ont jamais été la même chose, la signification saute immédiatement aux yeux, elle est directe, littérale, explicite, fermée sur elle-même, pour ainsi dire univoque, tandis que le sens est incapable de rester tranquille, il fourmille de sens seconds, tiers et quarts, aux directions irradiantes qui se divisent et se subdivisent à perte de vue en rameaux et ramilles, le sens de chaque mot ressemble à une étoile qui projette des marées vives dans tout l'espace, des vents cosmiques, des perturbations magnétiques, des malheurs.
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.d'aucuns affirment même que ce genre de cimetière est une sorte de bibliothèque où les personnes ensevelies tiennent lieu de livres, et d'ailleurs peu importe car on peut aussi bien apprendre avec elles qu'avec eux.
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Tu voulais la voir, tu voulais faire sa connaissance, et cela, que tu le veuilles ou non, c'est déjà aimer.
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Comme pour le Conservatoire de l'Etat civil....la devise non écrite de ce Cimetière général est Tous les Noms. Nous devons cependant reconnaître qu'en réalité c'est au Conservatoire que ces trois mots vont comme un gant puisque c'est là que se trouvent effectivement tous les noms, ceux des morts comme ceux des vivants, tandis que le Cimetière, à cause de sa nature même d'ultime destination et de dernier entrepôt, devra toujours se contenter des seuls noms des défunts.
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Monsieur José avait les piqûres en horreur, surtout dans la veine du bras, il devait toujours détourner le regard, et fut donc fort content quand l'infirmier lui dit qu'il ferait l'injection dans le muscle fessier. Cet infirmier est un homme bien élevé, d'une autre époque, il a pris l'habitude d'utiliser le terme de muscle fessier au lieu de fesse pour ne pas choquer la délicatesse des dames et il en a presque oublié la désignation ordinaire, il disait muscle fessier même quand il avait à faire à des malades pour qui le mot fesse n'était qu'une affectation langagière ridicule et qui préféraient la variante grossière de joufflu.
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José glissa peu à peu vers une immense paix intérieure, troublée seulement parfois par des petites incursions irresponsables de feux follets, capables de mettre n'importe qui au bord d'une crise de nerfs, quelle que soit sa force d'âme ou sa connaissance des rudiments de la chimie organique. Finalement, notre timoré monsieur José fait preuve ici d'un courage que les nombreuses vicissitudes et angoisses par lesquelles nous l'avons vu passer avant ne permettaient pas d'attendre de sa part, ce qui prouve une fois de plus que c'est dans les situations les plus difficiles que l'esprit donne la mesure authentique de sa grandeur. Vers l'aube, engourdi par les frayeurs, réconforté par la douce chaleur de l'arbre qui l'enveloppait, monsieur José s'endormit tranquillement tandis qu'autour de lui le monde resurgissait lentement des ombres hostiles de la nuit et de la clarté ambiguë d'un clair de lune qui prenait congé. Quand monsieur José ouvrit les yeux, il faisait déjà grand jour. Il était gelé, l’amicale étreinte végétale ne devait être qu'un autre rêve trompeur, sauf si l'arbre, jugeant accompli le devoir d'hospitalité auquel tous les oliviers sont obligés de par leur nature même, l'avait relâché avant l'heure et abandonné sans recours à la froidure de la fine brume qui flottait très bas au-dessus du cimetière.
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Les grandes tristesses, les grandes tentations et les grandes erreurs proviennent presque toujours de ce qu'on est seul dans la vie, sans un ami prudent à qui demander conseil quand on est anormalement troublé par quelque chose.
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Vous allez retourner à vos collections de personnages célèbres... Non je ne crois pas... Quand on réfléchit bien, leur vie est toujours pareille, elle ne change pas, ces gens apparaissent, parlent, se montrent, sourient aux photographes, sont constamment en train d'arriver ou de partir..... Par moi. Vous, moi et tous, nous nous montrons aussi, nous parlons aussi, nous sortons aussi de chez nous et nous y rentrons, parfois même nous sourions, la seule différence c'est que personne ne fait attention à nous...
peu importe au Conservatoire si pendant tout ce temps là nous avons été heureux ou malheureux. Le bonheur et le malheur sont comme les gens célèbres, ils vont, ils viennent, l'ennui avec le Conservatoire général c'est qu'il ne veut pas savoir qui nous sommes, pour lui nous ne sommes qu'un papier
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