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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Lire José Saramago c'est entrer dans un univers particulier, de par le style du prix Nobel, ses longues et très belles phrases, mais aussi son humour pince sans rire qui surprend le lecteur au coin d une page.
Son écriture humaniste et sa recherche de l identité, que l on retrouvent dans son oeuvre, nous emmènent à suivre un petit fonctionnaire de l état civil qui, pour une fiche mal rangée, va se mettre à enquêter sur la femme inscrite sur la dite fiche.
On a fait référence à kakfa pour cet ouvrage et il est vrai que l ambiance et la personnalité de l anti héros s y prêtent très bien.
L histoire commence un peu tard à mon avis, même si le début du livre permet de s imprégner des lieux et du comportement de monsieur José, célibataire collectionneur, comme de son caractère.
Toujours intelligent, réaliste, pas forcément optimiste, ce livre, comme " l aveuglément" est un magnifique plaidoyer de la vie.
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Ce roman au style "saramagien" relate la quête métaphysique d'un petit employé à l'Etat Civil sur les liens qui unissent le monde des vivants à celui des morts.
En suivant un fragile et dangereux fil d'Ariane, monsieur José, par des chemins labyrinthiques et éprouvants, rencontrera plusieurs personnages à l'aspect banal, énigmatique ou intimidant qui lui indiqueront la voie, à travers une administration sans états d'âme, une ville austère et un cimetière tentaculaire.
Les éditions du Seuil présentent cette oeuvre de l'écrivain portugais comme une "enquête policière", un "conte philosophique", une "réflexion sur la vie et la mort, la lumière et l'obscurité".
Saramago, après avoir exercé plusieurs métiers, dont ceux de serrurier, d'employé de bureau et d'assureur, commença à écrire à l'âge de 58 ans. Il en avait 75 lorsqu'il composa "Tous les noms", en 1997. Il obtint le prix Nobel de littérature en 1998.
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Autant commencer par un aveu....je crois que j'ai des sentiments pour Monsieur José !
Monsieur José Saramago,
......qui a un prénom en commun avec son héros, et je le soupçonne fort, pas que...

C'est un roman exceptionnel, au même titre que l'aveuglement, vraiment exceptionnel !

Un seul personnage qui fait tout le job, les autres ne sont là que comme des satellites, ils tournent autour du petit employé de l'état civil, lui donnent sa texture et sa raison d'être.
L'intrigue est étrange, elle est dûe au hasard , elle n'a même pas de réalité, comme le montrera bien le dénouement.
Tout semble vain dans cette histoire , et tout demande tellement d'énergie !
À l'image de la vie, peut être , Monsieur José n'est il pas après tout, chargé de répertorier la vie et la mort?

Il n'y a aucune joie dans ce roman, cependant j'y ai trouvé une sorte de jubilation, l'écriture de Saramago emporte et donne une respiration ample et majestueuse à tout le récit.
En plus de la vacuité de la vie, on se prend à réfléchir à la solitude, à la soumission, à la transgression, à l'émancipation , à l'amour, ou plutôt à son manque....
Comment aurait vécu José s'il n'avait pas été seul, dans son antre, prisonnier de cette institution on ne peut plus inhumaine ?.....
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Une fable philosophique qui nous bouscule. D'abord par la forme, le texte se déroule sans paragraphes ni alinéas mais si lisible qu'on ne peut qu'admirer le talent de l'auteur. le fond est encore plus perturbant avec cette voix intérieure qui dialogue avec elle-même. Et là encore talent puisqu'on suit l'auteur et avec plaisir. Une belle réflexion sur la sacralité de la vie et sur la possibilité d'interférer sur la dynamique mortifère d'un système.
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La plupart des individus naissent, vivent, meurent et sont invisibles aux yeux de l'humanité, ce sont les anonymes, les inconnus. C'est cette invisibilité là, que José Saramago, prix Nobel de littérature 1998, sort de l'ombre dans ce roman, publié en 1997.
Il imagine le Conservatoire général de l'état civil, immense bâtiment contenant une invraisemblable quantité de fiches sur lesquelles est inscrit l'était civil des personnes vivantes, mais également dans une proportion encore plus énorme celui des morts. Les rayonnages sur lesquels sont déposés les fiches ont une telle hauteur que les employés qui doivent atteindre les étages supérieurs sont pris de vertige. le dédale des allées nécessite l'utilisation d'un fil d'Ariane pour ne pas s'égarer. Un employé qui s'y est perdu, a été retrouvé mort. le mouvement des fiches des vivants vers les rayonnages des morts est permanent. Il règne dans cet endroit kafkaïen une entêtante odeur de papier et une poussière qui obscurcie la vue. le travail est très hiérarchisé, et inversement proportionnel au niveau hiérarchique, au bas de l'échelle les préposés aux écritures sont surchargés de tâches, ils sont encadrés, surveillés, commandés, voire espionnés par des sous-chefs, puis des chefs et au-dessus de tous règne le conservateur.
Parmi les préposés aux écritures, Monsieur José (qui n'a pas de nom) est encore plus invisible que les autres, par contre il bénéficie d'un privilège, il loge dans une maison attenante au Conservatoire et peut accéder aux fiches d'état civil en dehors des heures d'ouverture. Cet homme transparent a une passion, il collectionne tout ce qui concernent les gens célèbres, et s'introduit la nuit pour copier leurs fiches, jusqu'au jour ou le hasard lui met entre les mains la fiche d'une inconnue. Il décide alors de mener une véritable enquête pour tout connaître de sa vie. Il se lance dans une rocambolesque aventure. Il se munie de fausses autorisations pour interroger les voisins de cette personne. Il effectue une expédition nocturne dans le collège, où elle a fait ses études et est devenue enseignante, pour subtiliser les documents qui la concernent. Il devient cambrioleur pour tout connaître de la personnalité de l'inconnue, mais ce faisant il la sort de l'anonymat. Il est tellement obsédé par son sujet qu'il en tombe malade. Puis, il découvre que pendant ses recherches et sa maladie , la fiche de l'inconnue est passé du rayonnage des vivants à celui des morts, car elle s'est suicidée. C'est dans un cimetière tentaculaire qu'il poursuit ses investigations. Il se résigne à interroger les parents de l'inconnue pour savoir pourquoi elle s'est donné la mort.
L'humour n'est pas absent de ce conte philosophique, notamment avec la peinture d'une administration qui tient à la fois des " ronds de cuir " de Courteline et de Kafka. Mais ce sont surtout les thèmes qu'il aborde qui sont passionnants. Pourquoi le hasard lui a mis cette fiche entre les mains? Qu'est-ce qui fait qu'un anonyme devient célèbre? Peut-on se suicider sans raison? le temps s'écoule-t-il pour tous à la même vitesse? Existe-t-il un grand ordonnateur qui gère nos destinés? Puis encore, la curiosité, les rapports humains, la vie et la mort, le souvenir que l'on laisse dans la mémoire de ceux qui nous ont connus et plus encore aimés.
Bien qu'il n'amène pas de réponses, ce formidable livre oblige à se poser des questions, oblige à la réflexion et c'est la vertu des chefs-d'oeuvre.
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Un ouvrage qui fait penser au film Brazil, une plongée dans l'absurde ou l'individu cherche sa sortie
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Un personnage d'archiviste au Conservatoire de l'Etat Civil (inscription sur les fiches adéquates des évènements humains = naissance, mariage, divorce, mort) est présenté comme similaire à une souris grise - sa vie est terne, sans passion ni couleur. Il se révèle néanmoins curieux de détails concernant la vie de quelques individus célèbres, dont il détourne certaines fiches pour collecter les informations inscrites. Juste pour le plaisir de la collection ... jusqu'au jour où ... grain de sa ble dans l'engrenage de sa vie bien réglée, la fiche d'une femme inconnue lui tombe entre les mains, et cette inconnue devient une obsession pour lui. Qui est-elle, où vit-elle, l'archiviste transgresse règle sur règle pour répondre à cette question, nous le suivons pas à pas, dans ses pensées comme dans ses gestes, dans ses conversations avec son plafond comme avec les personnes qu'il rencontre et même - émotion - le Chef du Conservatoire.
Ce roman est écrit avec le style reconnaissable de José Saramago - phrases peu ponctuées et situations pleines d'humour absurde poussé à son paroxysme. C'est un régal, à lire lentement pour ne pas perdre la moindre miette du récit, incursion (pour les cinéphiles) des Monty Pythons dans l'univers de Brazil (sans le totalitarisme).
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Monsieur José, seul personnage de ce livre qui porte un nom, est un obscur employé de l'État civil. Il travaille dans l'immense bâtiment où sont conservées et mises à jour les archives des vivants et celles des morts.
Il vit seul, dans un modeste logement contigu à la grande salle où les employés sont soumis à une stricte hiérarchie bureaucratique.
Dans cet univers concentrationnaire, son seul passe-temps consiste à collectionner des renseignements sur les cent personnes les plus célèbres du pays.
Un jour, par hasard, il prend la fiche d'une jeune femme. Et sa vie, tout à coup, bascule. Délaissant ses célébrités, il décide de rechercher l'inconnue et se lance, au rythme des longs phrasés de Saramago, dans de rocambolesques aventures. Il fouille la nuit dans les archives de l'État civil, falsifie des autorisations, entre par effraction dans une école, se blesse en escaladant un mur, attrape la grippe, et se met à rédiger un journal.
Mais au terme de ses recherches, cet Orphée des temps modernes ne rencontrera la jeune femme ni dans l'Enfer des archives ni au cimetière, « cette grande bibliothèque des morts », où un berger s'amuse à changer les plaques funéraires sur les tombes.
Sa quête de l'inconnue, l'espoir d'un amour qu'il ne vivra jamais l'auront mené, en le conduisant vers l'autre, au dépassement de soi, à lui-même.
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Aussi incroyable que cela puisse paraitre, il n'y a aucun nom dans tout le récit, à part "Monsieur José". Il faut dire que Monsieur José est LE héros de l'histoire, un héros pas comme les autres, sans peur et sans reproche, puisque d'employé irréprochable au Conservatoire de l'État Civil, il va se transformer en dangereux hors-la-loi... à bas la hiérarchie! Monsieur José copie des renseignements confidentiels de l'État Civil, fait des incursions nocturnes dans les archives, et finit même par arriver mal rasé au travail, et en retard!

Il s'est mis dans un drôle d'état, Monsieur José... tout ça pour une femme dont il ne connait que le nom, l'âge, bref ce qu'il peut tirer de sa fiche personnelle et confidentielle. En partant à la recherche de cette femme dont il tombe immédiatement et éperdument amoureux, ce sont ses propres repères qu'il va perdre. Une vie réglée comme du papier à musique qui va perdre son sens en essayant d'en trouver. Par la force des choses (mais sans dévoiler une partie de l'intrigue), Monsieur José se rendra finalement compte que ce rêve qu'il poursuit, de retrouver enfin la femme inconnue, ne sera jamais atteint.

Ce roman est un conte, une fable, un récit qui touche à l'universel... pas de noms, pas de lieux, pas d'époque; Saramago dépeint un monde qui pourrait être le nôtre, s'il ne touchait pas autant à la caricature (dans le fonctionnement de l'administration, notamment). Caricatural, mais tout en finesse, et peut-être plus proche de la réalité qu'on veut bien se l'admettre au fond.

Les dialogues kilométriques et touffus ne font qu'ajouter au charme, et n'entravent en rien la lecture. S'il fallait dire une chose au moment de refermer ce livre, c'est "Sacré Monsieur José (Saramago), tu as encore réussi le pari de me faire passer un très bon moment de lecture, délassant et récréatif, tout en laissant la porte largement ouverte au rêve et à la réflexion. Un grand maître, ce Monsieur José-là..."
Lien : http://www.critiqueslibres.c..
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