Tout connaître et tout recommencer. Tout détruire et tout illuminer. Tu avais passé le temps des déceptions et des passions toujours déçues. Tes larmes s’offraient aux plus offrants, au sacrifice d’un bonheur plus grand, plus insaisissable. Tu te mis à chanter à tue-tête. Rien ne pouvait plus t’arrêter. « Nadia, tu n’es qu’un cadavre, déjà les phrases se penchent vers toi. Tu auras vécu mais rien d’autre ne subsistera de tes attraits, ni de ta grâce. » Morgueil, ce cher homme, n’était-il pas rongé de l’intérieur lui aussi ? « Revenez me voir », t’avait-il dit… Et tu ne l’avais jamais revu… Ils t’avaient tous servi dans ta souffrance. Ils n’avaient tous été que des victimes. Tout était possible. Le bruit, les voyages, les amours te feraient oublier. L’odeur de fer t’indisposa. Les sifflets dans la brume se répondirent. Les quais nourris de solitude s’offraient à la nuit. Hurla la lugubre sirène d’une voiture de police.