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EAN : 9782343059006
324 pages
Editions L'Harmattan (24/03/2015)
4.42/5   13 notes
Résumé :
Cet ouvrage est l'histoire d'une jeune fille, Jeanne d Arc, qui se présenta au Dauphin Charles, en 1429, en se disant investie d'un rôle sans précédent, celui de rendre la pleine souveraineté à ce prince sur des territoires que le Valois avait à défendre ou à reconquérir face à l'envahisseur anglais.
Cet ouvrage retrace la vie de cette figure héroïque, qui sut entrainer les soldats à des résultats inespérés sur le plan militaire. Elle aurait pu trouver un se... >Voir plus
Que lire après Jeanne d'Arc : Une mission inachevéeVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Voilà une vraie biographie détaillée de Jeanne d'Arc qui porte en son titre l'inachèvement de sa mission puisqu'elle n'est pas parvenue elle-même à bouter les anglais hors de France, tout en ayant accompli l'essentiel avec la libération d'Orléans et le sacre de Charles VII.

Pour chaque étape de la vie de la Pucelle, François Sarindar s'attache à la vérité historique, évitant donc le piège où sont allés d'autres en dénaturant la vie d'une héroïne nationale, aussi bien à propos de sa naissance que de sa mission.

Ainsi, il analyse les différentes théories, au début du livre celle des "Bâtardisants" qui la voyaient comme une enfant naturelle de Louis d'Orléans et d'Isabeau de Bavière et, plus loin dans son ouvrage, celle des "Survivistes" alléguant qu'elle aurait échappé au bûcher.

Il présente de manière argumentée des détails pouvant paraître anodins pour le lecteur, mais importants pour l'historien, comme le moment de son départ de Domrémy et celui où elle a rencontré le dauphin à Chinon.

De même, l'action militaire de la Pucelle est étayée pour chaque opération de faits non contestables mettant une nouvelle fois à mal les narrations enjolivées ou les supputations devenues réalités dans l'esprit d'autres.

Cette approche de la réalité historique nécessite donc d'aller dans le détail, mais, ce qui pourrait paraître lassant pour ceux qui se contentent d'à peu près, devient richesse pour ceux qui veulent ancrer dans leur mémoire des faits pouvant être tenus pour certains.

François Sarindar décortique également la relation de Jeanne avec Charles VII tout en reconnaissant à ce dernier les qualités politiques acquises au fil du temps qui lui ont permis, par la voie politique, de parvenir peu à peu à achever la mission de la Pucelle en obtenant le départ définitif des anglais du royaume de France.

Le livre comporte de nombreuses citations des paroles de la Pucelle, que ce soit au cours de sa mission ou bien durant son procès. Il démontre hélas comment elle a pu être trompée par ses juges, sans doute du fait de son inexpérience en rhétorique, ne pouvant malheureusement pas persuader des gens qui avaient déjà décidé de la condamner.

Jeanne d'Arc est certainement la plus grande héroïne dramatique française et le livre de François Sarindar reconnaît parfaitement son rôle avec ses talents, ses convictions, ses erreurs, sa grandeur.
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En finir avec plusieurs légendes en s'appuyant sur les textes et les faits, tel était l'objet de ce livre. Des dizaines de biographies de Jeanne présentaient Charles VII comme un roi sans personnalité, influençable, entouré de favoris, qui abusaient de son manque de caractère pour influer sur le cours des événements dans le sens qu'ils voulaient lui donner. Charles VII, d'après les biographes de la Pucelle, ne serait devenu ce qu'il devait être et n'aurait exercé son "métier" de roi qu'après avoir fait sa mue en prenant maîtresse en la personne d'Agnès Sorel. Jeanne, capturée par les Bourguignons en 1430, livrée aux Anglais puis suppliciée sur un bûcher à Rouen en mai 1431, aurait donc été la victime d'un souverain médiocre, qui aurait manqué de reconnaissance envers cette jeune femme qui avait pourtant stoppé l'avance anglaise en rendant impossible la prise d'Orléans en mai 1429 et à qui Charles devait la couronne, déposée sur sa tête le 17 juillet 1429.
Tout ceci est le résultat d'une courte vision de l'Histoire.
Rétablissons les faits simplement :
- en 1420, Charles VI et Isabeau de Bavière écartent de la succession dynastique française leur fils, le futur Charles VII, et lui préfèrent le vainqueur de la bataille D Azincourt (livrée le 25 octobre 1415), le roi d'Angleterre, Henry V de Lancastre, qu'ils marient à leur fille, Catherine de France ;
- le futur Charles VII en conçoit des doutes sur sa naissance légitime, car le bruit courait qu'Isabeau avait des amants, notamment Louis d'Orléans assassiné en 1407, le pauvre mari de la reine, Charles VI, étant devenu fou et ayant été écarté de sa couche ; la duchesse d'Anjou, Yolande d'Aragon, avait pris le jeune Dauphin, futur Charles VII, sous sa protection et avait fait de lui son gendre en lui donnant comme épouse Marie d'Anjou ; en octobre 1428, les doutes taraudèrent encore un peu plus l'esprit du jeune Charles car les Anglais vinrent mettre le siège devant Orléans ; si la ville tombait, le verrou de la Loire sautait et c'en aurait été fini de l'existence du royaume de Bourges, car les villes et forteresses de Loches et de Chinon, où Charles résidait très souvent auraient été directement menacées ; désespéré, Charles entra en prière dans son oratoire et demanda un signe au ciel pour écarter de lui cette menace ; il confia sans doute ses craintes à son confesseur, Gérard Machet ; comme on ne savait plus quoi faire, on accepta de faire venir à Chinon une jeune habitante du Barrois mouvant, Jeanne la Pucelle, qui affirmait pouvoir aider le roi si on la plaçait à côté des troupes de ce dernier ; je suis pour ma part persuadé que c'est Gérard Machet qui a mis la jeune fille dans la confidence de l'oraison faite par Charles VII à la Toussaint 1428, et ceci expliquerait le rayonnement du roi à l'issue de son entretien avec la Pucelle ;
- dans ce livre, que j'ai écrit de 2010 à 2014, j'ai voulu mettre en évidence un point qui explique le différend entre le roi et Jeanne : celle-ci avait vu son village natal, Domremy, saccagé et incendié par les troupes bourguignonnes d'Antoine de Vergy, capitaine de Philippe le Bon, duc de Bourgogne, et elle n'avait donc que griefs à l'égard des Bourguignons ; Charles VII, au contraire, voulait faire oublier l'épisode dramatique de l'assassinat du père de Philippe le Bon, Jean Sans Peur, duc Bourgogne, sur le pont de Montereau, en 1419, meurtre que l'on pouvait lui imputer ; il n'avait donc en tête que de faire la paix avec le fils de Jean Sans Peur, Philippe le Bon, de détacher celui-ci de son alliance avec les Anglais, de mettre fin à la désastreuse querelle des Armagnacs et des Bourguignons qui permettait aux Anglais de "diviser pour régner" en France ; Charles VII avait raison : couronné et oint en juillet 1429 dans la cathédrale de Reims grâce à Jeanne, il perdit tous ses doutes, et mit en route son projet de réconciliation avec Philippe le Bon ; Jeanne ne comprit rien à ces affaires et continua sa lutte contre les Bourguignons devant Paris en septembre 1429, et ce fut l'échec, puis devant Compiègne en 1430, et ce fut la capture ; mais Charles VII ne perdit pas de vue son objectif, et, quatre ans après la mort de Jeanne, il obtint de Philippe le Bon la signature d'un vrai traité de paix connu sous le nom de traité d'Arras (1435) ; cela permit aux partisans du roi et aux Bourguignons de réunir leurs forces et de chasser les Anglais de Paris en 1436 ; la politique de retour aux bonnes relations franco-bourguignonnes était donc bien la bonne méthode pour chasser les Anglais du sol de France, et ce fut la condition de la reconquête ; Charles VII était donc un grand roi, et, à l'époque, il n'avait pas encore fait d'Agnès Sorel sa conseillère sur l'oreiller.
Voilà qui remet les pendules à l'heure et qui montre que Jeanne, emportée dans son élan, a surtout été victime de la fougue de sa jeunesse, et que c'est ainsi que s'explique sa capture et son martyre, et non à la suite d'une trahison.
Les faits parlent, cela n'enlève rien à la valeur de Jeanne mais cela valide aussi ce que je regarde comme l'intelligence politique de Charles VII.

François Sarindar (François Sarindar-Fontaine), auteur de : Jeanne d'Arc, une mission inachevée (2015), et de : Lawrence d'Arabie. Thomas Edward, cet inconnu (2010)
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J'avais découvert la plume de François Sarindar avec son premier opus, Lawrence d'Arabie. Thomas Edward, cet inconnu. N'étant pas du tout calée sur le sujet, j'étais ressortie de ma lecture satisfaite, en ayant le sentiment d'avoir appris quelque chose. Car l'auteur ne s'était pas intéressé qu'au militaire. Il avait également pris en compte l'homme.

J'ai retrouvé ici ce même plaisir et cette fluidité dans l'écriture. On sent bien que cet historien a non seulement dû compiler des tonnes et des tonnes de documents, de sources etc. pour mener à bien son livre mais qu'il est, comme Jeanne, investi d'une mission. Il ne va pas bouter les anglais hors de France mais il va mettre à la porte tous les poncifs que l'on a pu lire jusqu'à présent. Et c'est justement ce que j'apprécie chez lui. Il n'apporte pas sur le marché un énième bouquin résumant tous les autres. Il va au-delà de cela et offre sa vision, son étude de ce personnage. Il replace cette grande figure dans son contexte, l'enlève de son piédestal, véritable carcan historique, pour que le lecteur puisse découvrir son humanité. Exit la petite bergère, exit les images d'Épinal. Place à L Histoire, au rôle qu'a voulu jouer la jeune fille et à celui qu'on a voulu lui donner. Car là est tout le problème : on a toujours une fâcheuse tendance à embellir le passé. Je prends au hasard quelques questions que se posent les Historiens : Jeanne était-elle réellement à la tête de troupes ? Je vous laisse le découvrir. En tous les cas, l'auteur réhabilite également ceux qui l'accompagnaient ou avec qui elle devait composer. Qui pourrait donner, à l'heure actuelle, des noms de capitaines ou d'hommes d'armes ? La focalisation sur la fameuse Pucelle a pu faire du tort à la mémoire de ces hommes dont le rôle fut tout aussi important. Jeanne a-t-elle été trahie par Charles VII ? Vous saurez tout ceci en lisant cet excellent ouvrage.

Je ne sais plus que dire... ce qui m'arrive souvent lorsque je suis enthousiasmée par un livre. Achetez-le, vous verrez à quel point il se lit bien, qu'on soit profane ou érudit. J'ai appris énormément de choses. Un dernier mot : un grand, très grand merci à François Sarindar-Fontaine pour nous faire partager ses recherches, ses analyses et, surtout, sa passion.
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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Nous sommes en 1429 et la guerre de Cent ans oppose le futur Charles VII installé à Bourges et l'Angleterre. Une guerre civile fait rage en France opposant quant à elle les Bourguignons pro-anglais et les Armagnacs fidèles au roi Charles.

C'est dans ce contexte que Fançois Sarindar, avec le talent que l'on connait, nous permet de savoir qui était vraiment Jeanne d'arc complètement dévouée à "son gentil dauphin" « en la débarrassant de tous les mythes et de toutes les fabrications idéologiques qui ont trop souvent accompagné les nombreux récits qui ont été faits de sa vie. »

« Que de choses on a fait dire à Jeanne, que de causes on a voulu lui faire épouser et que de fois on l'a embrigadée abusivement dans des camps où elle ne se serait peut-être pas compromise si elle avait été là pour faire connaître son opinion."
. (A ce propos il est amusant de constater qu'elle (Jeanne d'Arc) a été instrumentalisée par l'extrême gauche en 1830, En 1880 elle trônait chez les républicains modérés, en 1940 son image était reprise par le gouvernement de Pétain, ensuite elle a rejoint De Gaulle puis l'extrême droite depuis 1980 mais ceci est une autre histoire sortie du contexte de l'ouvrage en question !)

L'auteur nous offre un récit limpide et très instructif, fruit d'un travail intense sans aucun doute, de recherches nombreuses et inédites, de réflexions fournies tout cela couronné par une mise en forme des plus agréables. Quand il n'est pas sûr il écrit « probablement » et quand il est convaincu il tord le cou à nombre d'idées reçues et d'erreurs historiques en démontrant ses conclusions. Une enquête précise, une épopée chevaleresque c'est le moins que l'on puisse dire ! Une aventure incroyable c'est certain. Et si nos manuels scolaires avaient été parsemés de poudre de perlin-pinpin, trouvant ses sources tantôt dans la légende, tantôt dans les passages d'Histoire un peu édulcorés qu'il était de bon ton d'écrire, une sérieuse mise au point a été faite par l'auteur.

Jeanne d'arc ne manquait pas de tempérament. Volontaire, intuitive, courageuse et même téméraire, tenace, audacieuse ce n'était pas les joutes oratoires qui la rendait influente mais sa capacité presque virile à passer à l'action et à invectiver l'ennemi avec des mots brefs qui claquent : des ordres, de véritables mises en demeure. Et en matière d'action elle n'y allait pas de main morte cette très jeune femme . « Il n'était pas du goût de la pucelle de renâcler devant l'obstacle ».

« Roi d'Angleterre….je suis chef de guerre, et en quelque lieu que j'atteindrai vos gens en France, je les ferai aller, qu'ils le veuillent ou non et s'ils ne veulent obéir, je les ferai tous occire. Je suis envoyée par Dieu, corps pour corps, pour vous bouter hors de toute France. Et s'ils veulent obéir, je les prendrais à merci. ».


Nous sommes bien loin de l'image que Voltaire avait d'elle : « Non une inspirée, mais une idiote hardie qui se croyait une inspirée. » Un destin fourni pour une idiote!

Alors ce livre ? Quel intérêt en particulier ? Et bien celui de suivre Jeanne, sa véritable origine familiale, ses desseins, ses ambitions, ses projets, sa motivation exactement comme j'ai suivi il y a quelques semaines Lawrence d'Arabie. Voyager au plus près du corps et de l'esprit. S'approcher courageusement de ce volcan en éruption. Faire plus ample connaissance avec Charles VII décrit maintes fois comme « le petit roi de Bourges » qui lui aussi est loin d'être l'homme lâche présenté dans mes leçons de classe primaire mais « prudent et rusé », "diplomate". de constater qu'il n'a pas été toujours d'accord avec Jeanne loin s'en faut ! Qu'il « n'a pas manqué de courage et d'audace mais qu'il ne veut plus se laisser dicter sa conduite…… », cet ouvrage m'a permis aussi de mieux comprendre les manigances de l'évêque de Beauvais, Pierre Cauchon, qui, en mauvaise posture vis-à-vis de son diocèse, n'hésite pas à "tricoter" un plan assez diabolique.

Jeanne, son procès, sa mort tragique, sa canonisation, François Sarindar nous invite au premier rang, non pour savourer l'horreur, non pour se vautrer dans des bains de sang, mais pour constater combien L Histoire est riche de ses actes, de ses symboles, de ses victoires, de ses défaites, de ses contradictions.

Jeanne d'Arc, une héroïne populaire, qui « n'avait peur de rien, sauf des trahisons. ». Cet ouvrage nous rassure pleinement. Elle n'a pas été trahie.



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Jeanne La Pucelle (elle tient à ce surnom ) fut plus vive et plus intelligente que Wonderwoman, car elle sauva la France en 1429. Sans elle, je pense que vu le manque de confiance en lui du "gentil dauphin" Charles, nous serions Anglais.
.
François Sarindar, tu es un e-ami, donc je ne vais pas "t'assassiner" dans cette critique, surtout que je suis incapable d'écrire comme toi. Cependant, au début, j'ai eu du mal à rentrer dans L Histoire à cause des assez nombreuses digressions / parenthèses sur les "bâtardisants", digressions qui coupent "l'élan historique" passionnant par ailleurs. Peut-être eût-il été judicieux de faire des reports en fin de livre à chaque théorie bâtardisante ?
.
Ceci-ci dit, François, tu as une très belle plume, très érudite, et tu nous tiens en haleine pendant tout le livre. Raconter la Grande Histoire de cette façon, chapeau !
On sent la difficulté qu'a Jeanne à monter son projet, alors que les Français sont en train de se faire bouffer par les Anglo-Bourguignons.
Le livre montre bien les rapports compliqués entre Jeanne et Charles, le caractère entier, bouillant de Jeanne, les jalousies des vassaux, l'utilisation de la Pucelle, le machiste de l'époque et la "méfiance de classe sociale", etc...
.
Vous vous doutez que la partie "voix" m'a particulièrement intéressé. A la lumière de ce livre, je pense effectivement que Saint-Michel a parlé à Jeanne, et l'a tannée jusqu'à ce qu'elle se bouge pour remplir cette mission compliquée. Une fois qu'elle a commencé à prendre les choses en mains, il lui a énoncé les quatre buts (prédictions ) à accomplir en mars 1429, il l'a aidé à accomplir les deux premières en lui envoyant plein de messages, et en parlant, je crois, par sa bouche lors des actions décisives. Mais Saint Michel savait qu'il fallait aller vite, et que Jeanne, comme Jésus, serait sacrifiée. Effectivement, quand elle est arrêtée à Compiègne, victime de sa bravoure, c'est "une mission inachevée". Cependant, je pense que son maître-esprit, Saint-Michel, considère qu'elle a achevé son travail : elle a boosté Charles, et lui a redonné confiance. Une fois sacré à Reims, d'après les esprits, au roi de mener sa politique comme il l'entend. Les voix ne parlent plus à Jeanne, l'abandonnent. D'ailleurs, avec de la diplomatie, plus de temps, mais moins de morts, le roi a réussi à achever les dernières prédictions. : )
.
Quant aux Bourguignons, en 1429 / 1430, ce n'était pas encore l'heure de les soumettre. Après les puissants Ducs Jean Sans Peur et Philippe le Bon, il y eût Charles le Téméraire qui se prit pour un roi, et voulu tellement raccorder les deux parties de son "royaume", Belgique-Hollande actuelles et Bourgogne, qu'il attaqua Beauvais, hardiment défendue par Jeanne Hachette en 1472, une autre héroïne, et qu'il mourut devant Nancy, en voulant conquérir la Lorraine pour raccorder la "haute Bourgogne" à la "basse Bourgogne", mais c'est une autre histoire : )
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Citations et extraits (44) Voir plus Ajouter une citation
Le 6 janvier 1412, jour de l' Épiphanie, serait la date de naissance de Jeanne, quatrième des cinq enfants de Jacques Darc ou d'Arc (dont les ancêtres viendraient d'Arc-en-Barrois, alors que lui-même aurait vu le jour a Ceffonds en Champagne) et de son épouse Isabelle Romée (qui aurait fait un pèlerinage à Rome, d'où ce nom, et dont la famille serait originaire de Vouthon), tous deux laboureurs sur le territoire du village de Domremy, dont la partie nord regardait vers la seigneurie de Vaucouleurs, tandis que la partie sud appartenait au Barrois mouvant. Le Barrois mouvant était un ensemble de terres entrées dans la mouvance française en 1301, le duc de Bar devant théoriquement rendre hommage au roi pour toutes ses terres situées à l'ouest de la Meuse, ce qui faisait que l'agglomération en son entier aurait dû constituer une enclave pro-française aux confins de la Lorraine et de la Champagne. Mais en réalité, la situation politique dans le secteur était plus complexe que cela. Sur la rive droite de la Meuse, Metz et Nancy regardaient du côté du Saint-Empire romain germanique, et le duc de Lorraine, par prudence, s'était allié au duc de Bourgogne, son puissant et redoutable voisin. Le plus gros du village de Domremy se trouvait sur la rive gauche, c'est-à-dire, normalement, côté français. Mais la paroisse, rattachée à celle de Greux, dépendait du diocèse de Toul, et Toul se trouvait en terre d'Empire. De plus, Domremy était coupé en deux par un petit cours d'eau, le ruisseau des Trois-Fontaines, et, selon le droit féodal, tout ce qui était au nord de cette ligne était placé sous la seigneurie de Vaucouleurs, alors que tout ce qui se trouvait au sud, autour de l'église, était du Barrois mouvant et sous la dépendance des seigneurs de Bourlémont , vassaux du duc de Bar et obligés du duc de Lorraine. Or, même si le Barrois mouvant entrait dans la mouvance du royaume de France, il était alors tenu par le cardinal Louis de Bar, qui n'était pas un fidèle des Valois et qui aurait eu tendance à se rattacher à l'alliance anglo-bourguignonne. Alors, comment s'y retrouver dans tout cela ? Il était bien difficile de le dire. D'autant que la plupart des habitants, loin de suivre les orientations politiques du duc de Bar, se sentaient plutôt des attaches avec la Champagne et avec la France. Ainsi, Jeanne a eu beau être née au sud du ruisseau, donc dans le Barrois mouvant [et non en Lorraine], sa famille faisait partie de ceux qui penchaient en faveur du roi et qui allaient par la suite se déclarer pour le Dauphin.
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Sans doute parlait-on des événements politiques et militaires, le soir à la veillée, près de la cheminée ; et c'était peut-être leur écho que percevait la petite Jeanne, au travers des voix qu'elle disait avoir entendues dès 1424-1425, d'abord dans le jardin de son père, puis en d'autres lieux. Ces voix se manifestèrent-elles à Jeanne dans la vallée, le long du cours paisible de la Meuse, ou plus loin, en direction du sud, sur les hauteurs, vers le Bois-Chenu, à l'orée duquel on trouvait l'Arbre des Fées ? Partout, sans doute, mais en tous cas pas dans un pré où Jeanne aurait filé la laine pendant la garde des brebis ou d'un troupeau de moutons. Car c'est une idée fausse et pourtant communément admise que la fillette puis la jeune fille aurait pu être commise à cette tâche. Il lui arriva sans aucun doute de conduire des bêtes au pré, sitôt finie la récolte des foins, quand les paysans rassemblaient dans les prairies tous leurs bœufs et chevaux en assurant les uns après les autres un tour de garde du cheptel, ce qu'elle devait reconnaître plus tard. Mais elle n'était pas une bergère et ne s'occupait probablement pas de la surveillance des moutons, car c'était alors un travail de professionnel. Et elle devait plutôt aider ses parents aux travaux des champs, particulièrement lors des moissons, ou à ceux de la maison, et surtout "coudre et filer" pour faire des draps de lin, comme elle le dira à Rouen, face à ses juges. Quoi qu'il en soit, la nature était bien, de toute façon, le témoin de ces phénomènes étranges. Mais n'y avait-il que des voix ? N'y avait-il pas également des apparitions ? Certainement, car Jeanne nous dit avoir vu Sainte Catherine d'Alexandrie, Sainte Marguerite d'Antioche et l'Archange Saint Michel, entourés d'une multitude d'anges, en précisant bien qu'elle les vit de ses yeux. (P 23)
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[Au sujet de la campagne de Loire et de la bataille de Patay, victoire remportée sur les Anglais le 18 juin 1429 par La Hire, Xaintrailles et le maréchal de Boussac, soutenus par le connétable Arthur de Richemont, sur une idée d'attaque surprise soufflée par Jeanne :]
Nous nous garderons bien de comparer cette victoire et les autres succès militaire du mois de juin 1429 à la première campagne d'Italie conduite des siècles plus tard par Bonaparte, comme le fit en son temps Marius Sepet, ou à la campagne de France de 1814, comme fut tenté de le faire en 1961 le lieutenant-colonel de Lancesseur. Il ne faut pas exagérer, car toutes choses ne se ressemblent pas, ni les enjeux, ni le contexte, ni le déroulement des faits, ni non plus ce qui les suit. Cependant, si l'on y tient vraiment, il y a bien une phrase de Napoléon qui peut s'appliquer d'une certaine manière à la bataille de Patay et au génie militaire de Jeanne, car elle vaut pour tous les faits de ce genre, et c'est la suivante : "La guerre est avant tout un art simple et tout d'exécution". Et je pense que par là, tout est dit. Et que cela est bien dit.
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C'est probablement le 14 mars 1429 que Jeanne fit devant la brillante assemblée quatre prédictions, dont deux allaient être accomplies en grande partie grâce à son action personnelle, et ce serait un peu plus tard en cette même année 1429 l'abandon par les Anglais du siège d'Orléans et le couronnement de Charles VII en la cathédrale de Reims, alors que les deux autres ne se réaliseraient que post-mortem, et ce serait la reprise de Paris par Arthur de Richemont en avril 1436 et la libération du duc Charles d'Orléans en novembre 1440.

NDL : comment peut-t-elle savoir ça d'elle-même ? Il n'y a plus de doute, c'est une "messagère", au même titre que les actuels Patricia Darré et Alain-Joseph Bellet, et d'autres. Mais l'archange Michel, qui a résisté (par les hommes interposés ) aux Anglais au Mont-saint-Michel, lui a confié une grosse mission, même s'il l'aide de temps en temps, j'en parlerai dans ma critique.
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Ne perdons jamais de vue que la Pucelle a toujours mis l'obéissance à ses voix en avant, et qu'elle a eu toutes les peines du monde à persuader certains décideurs politiques et responsables religieux qu'elle était effectivement animée par la foi et non par de sordides intérêts, et qu'elle n'avait par ailleurs rien d'une illuminée ou d'une personne déséquilibrée-- ou, pire encore, d'une sorcière voire d'une diablesse déguisée en ange.
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JEANNE D'ARC - François Sarindar
http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=46327 JEANNE D'ARC Une mission inachevée François Sarindar Chemins de la Mémoire Cet ouvrage est l'histoire...
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