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3,68

sur 523 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Une très belle écriture, mais cependant une histoire (très largement autobiographique) qui ne m'a pas émue.

1965. Anne décide de s'échapper de la prison-école (elle est mineure) où elle purge une peine de 7 ans. Elle réussit à sauter le mur, mais la réception est douloureuse, elle se fracture l'astragale (petit os du pied qui sert de pivot pour fléchir ou étendre la cheville. Merci Wikipédia). Tant bien que mal, elle réussit à s'éloigner de la prison pour arriver au bord de la route. Là, elle croise le chemin de Julien en qui elle reconnaît immédiatement un ex-taulard. Celui-ci va la mettre à l'abri chez des amis, la faire soigner, l'aimer, lui procurer la sécurité dont elle a besoin. Mais il faut souvent changer d'hôtes qui se montrent avides de reconnaissances financières. Et Julien s'absente souvent. Il fait des affaires. Anne ne veut plus dépendre ni de Julien, ni des personnes qui l'hébergent. Elle prend sa liberté, s'installe à l'hôtel et se prostitue pour gagner sa vie. L'argent, elle le met de côté pour Julien, pour eux, parce qu'un jour ils partiront ensemble. Mais la cavale a ses limites...
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Albertine Sarrazin saute d'une hauteur de dix mètres pour s'évader de prison et se fracture l'astragale, un os du pied. Elle est secourue par un malfrat, Julien, qui la cache chez des proches et l'aide à se soigner. Cet homme va devenir l'amour d'Albertine jusqu'à ses vingt-neuf ans, où elle meurt dans une salle d'opération négligente. le couple réuni pensait trouver la sérénité dans leur maison de l'Hérault. La jeune femme était, dit-on, affaiblie par le tabac et l'alcool.

Le récit autobiographique (1965), rédigé en prison par Albertine – car elle sera reprise, tout comme Julien commettra d'autres délits qui lui vaudront l'enfermement – est considéré comme un petit roman d'amour pour «son homme».

Une écriture avec de belles trouvailles, pas trop d'argot, rien à voir avec le témoignage hardi de Jeanne Cordelier ("La dérobade"), bien qu'Albertine se prostitue, sans revenus durant sa cavale. Envers et contre tout, malgré Rolande, liaison de prison, malgré Jean, client épris, cette fille résolue de dix-neuf ans garde Julien rivé solidement au coeur : "Merci, Julien, d'avoir su me faire si mal. Tu mets un terme aux chimères, après un corps tu me fais un coeur de femme, ces femmes dont je méprisais le pouvoir mendiant, les attachements et les servilités forcenées. Maintenant, c'est moi qui renifle tes liquettes...".

Je n'ai pas l'impression que l'histoire, presque bienséante, est édulcorée : cette "âme sans détours" est émouvante de sincérité.

Préface de Patti Smith : "Sans Albertine pour me guider, aurais-je fanfaronné de la même façon, fait face à l'adversité avec la même ténacité ? Sans l'Astragale comme livre de chevet, mes poèmes de jeunesse auraient-ils eu le même mordant ?"

L'adaptation au cinéma (2015) de Brigitte Sy (malgré une Leïla Bekhti convaincante) ne m'a pas accroché du tout. Les extraits de celle de Guy Casaril (1968) ne m'inspirent guère mieux. Il y a dans une telle lecture une proximité avec l'écrivaine que je ne peux retrouver à l'écran.


Extrait à suivre.
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Dans ce roman aux accents de défouloir, c'est dans l'intimité de notre jeune auteure que l'on entame ce récit. Albertine Sarrazin a eu une vie mouvementée, en prison elle décide de se confier et nous livre ce texte d'une rare intensité. A travers cette douce rengaine c'est son passé, son présent et un potentiel avenir qui nous est présenté.

Dès le démarrage on rentre dans une lecture égoïste. Ce genre de roman qui nous livre un message personnel de l'auteure. Ici elle nous fait rentrer directement dans son intimité et c'est à travers cette proximité que l'auteure nous présente son récit, son parcours. La rencontre avec Julien, celui qui fera tout changer, celui qu'elle attendait depuis si longtemps.

En rentrant dans cette intimité avec l'auteure, on va prendre ce qu'elle accepte de nous donner. Dans cette relation, on se sent parfois de trop, on n'ose pas trop nous approcher. Un peu effrayer par trop de proximité. Voici mon ressenti dans ce texte, très court, très vif. Ici rien ne se passe et pourtant la vie nous offre une course folle. On est submergé par la lassitude et a contrario par la vitesse de chaque situation. Albertine Sarrazin, nous livre son parcours à chaud, son ressenti, un état d'être.

Je ne peux vous dire que ce roman est génial, mais il fait partie de ces moments de lecture qui semblent se fixer dans le temps. Un texte d'amour, un bel hommage à son homme. Celui qui la sauve, celui qui l'attend, celui qu'elle attendait. Un amour naissant, un amour éphémère mais qui semble si sincère. Tout dans ce livre nous est donné, à porté de main. On attrape des effluves de Paris, des billets volés, des bandits du dimanche. Ce texte ne se veut que ce qu'il est : un bout de vie qu'une jeune femme offre à l'homme qu'elle aime.

Un roman qui ne peut nous laisser indifférent. On ressent ici, toute la force de cette relation amoureuse. Une force latente, une force brutale, une force déchirante. Avec ce roman on passe par de nombreuses émotions comme nos personnages. On les suit dans leurs tourmentes, et même si on sait le mal qu'ils font, on ne peut que les aimer et subir leurs peines. On est certes écoeuré par tous ces malheurs mais à la fin c'est tout l'espoir qu'on nous laisse entrevoir qui résonne en nous.
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Le récit autobiographique d'Albertine Sarrazin qui raconte sa fuite de prison, sa cavale et son histoire d'amour avec Julien Sarrazin.
Une belle histoire d'amour et une écriture un peu fantasque mais je n'ai pas réellement été touchée par ce roman.
Il est peut être un peu daté et trop ancré dans son époque pour être apprécié maintenant.
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J'ai découvert Albertine Sarrazin dans l'excellent documentaire « Elles ont réalisé leur rêve : 50 portraits de femmes célèbres » de Philippe Godard et Jo Witek. Celui d'Albertine m'a tellement intrigué qu'il m'a donné envie de lire son autobiographie. Cependant, j'ai au départ été déstabilisée par le style, à la fois abrupt et poétique, mélange de sensations et de descriptions, de récit présent et passé. On sent à travers sa façon d'écrire qu'Albertine (rebaptisée Anne) est une jeune femme sauvage, entière, spontanée, et toute en contradiction aussi.

Son texte démarre par son impressionnant saut de dix mètres et la cavale qui s'ensuit. A partir de là s'enchevêtrent ses sentiments naissants pour Julien son sauveur, la douleur liée à sa fracture, les planques et les souvenirs de prison. En prison, Anne a l'impression de toujours y être, immobilisée à cause de son pied, dépendante de ceux qui la cachent : « Ma liberté neuve m'emprisonne », « Depuis mon évasion, je n'ai été que « le colis ». Car la blessure, bien plus grave que ce qu'elle imaginait, nécessitera des soins à l'hôpital, des opérations même, et la fera souffrir toute sa vie : « Ma jambe n'est plus la demi-base sûre de mon équilibre, chaque pas est un simulacre, une chute rectifiée ; que je cesse de penser à ma démarche, et aussitôt je me surprends à clopiner et à poser le pied de travers. »

Heureusement il y a Julien, qui « meuble ma douleur et ma désoeuvre ». Il a fait de la prison lui aussi, alors il la comprend, peut tout entendre. On comprend à demi-mots – car il faut souvent deviner, lire entre les lignes, décoder l'argot - qu'Anne y a eu des aventures homosexuelles (« Je goûte encore les femmes »), avec Rolande, avec Cine ? Mais Julien est le grand amour de sa vie, « nous allons l'un vers l'autre, par des voies étranges... », « le fil tissé de lui à moi dès la nuit des arbres noirs irait se consolidant et se lovant, lui, moi, lui, moi... Eh non ! La vie saurait bien le cisailler, ce fil, comme les autres ». En effet rien n'est simple, Julien doit gagner sa vie, la plupart du temps en volant, il s'absente souvent, la laissant en tête avec tête avec ceux qui la cachent (« Annie et moi : deux femmes privées d'amour et de splendeur »). Anne tire le temps, le temps de revoir Julien, consciente d'être un poids pour lui (« Je vais boiter et toi tu vas être la béquille d'une fille estropiée »). Mais c'est plus fort qu'elle, « j'ai mis un pied – bloqué- dans la vie d'un voyou, et tout m'y surprend, tout m'y intrigue... ».

Alors même si la jeune femme a parfois « le regret d'avoir changé de prison », elle patiente avec ses « compagnons d'apéritif », noyant son ennui dans l'alcool et les cigarettes, ne craignant « vraiment que la poulaille, n'ayant pas le moindre papier à lui présenter en cas de rafle ». Consciente que « la route est pure et âpre comme un désert », elle garde « pour lui, intact, le peu d'amour dont je suis capable ». Et quand il revient, toujours à l'improviste, seulement pour « un îlot de temps », c'est frustrant, frustrant ! « Ce Julien maudit, cette vie de maudite, maudite vie que je bénis quand même »... Alors « j'apprends chaque détail, chaque grain rose ou brun, pour m'en souvenir et m'en faire forte jusqu'au prochain bonheur : une soirée, une nuit, voilà mes bonheurs, deux ou trois fois par mois. le reste du temps, c'est la tâche, la corvée, la peur diffuse. » Au fil des chapitres, elle nous devient attachante, avec ses doutes et ses coups de tête, entre espoir et découragement. On suit l'avancée de sa pénible guérison, ses bouffées d'échappées dans Paris, la prostitution pour gagner l'argent nécessaire à une vraie vie de couple : « Ah ! reprend Julien, je ne sais pas par où nous irons tous les deux, mais nous irons loin, longtemps... », « puisque demain, c'est nous ! ».

C'est beau à lire, et à imaginer. Même si l'on sait que la réalité ne sera pas si heureuse : « Julien (…) arrêté, une fois encore... », et ils le seront par la suite plusieurs fois l'un et l'autre, se croisant sans décroiser leurs sentiments, le long de sa courte vie à elle... Elle l'aura cependant vécue intensément, concentrée sur cet amour fou - « je réalise la douloureuse consistance d'aimer et je suis folle de peine... »
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Jean-Jacques Schuhl évoque dans son livre : "Entrée des fantômes", ce roman qui connu un grand succès en 1965. " Moi je me souvenais d'un roman, L'Astrage, l'auteur était une bien jolie fille de mauvaise vie avec deux accroche-coeurs qui s'appelait Albertine Sarrazin. Albertine s'était cassé l'astragale en sautant le mur d'un prison. Grand succès de l'Astragale puis plus rien ... disparue Albertine !"
Le 19 avril 1957, Anne décide de s'évader, elle saute et elle se casse l'astragale os à la cheville. Elle douleur est vive dans toute la jambe. Elle va faire la rencontre avec Julien du même bord qu'elle et il va l'aider, et il fera tout pour qu'elle puisse se soigner.
Elle se retrouvera chez Annie une ancienne prostitué dont le mari est en prison. Elle part à Paris où elle sera prostituée.
Mon ressenti concernant ce roman fiction, étrange, âpre et à la fois étonnant, bien ficelé. Un roman adapté en pièce de théâtre cela démontre bien la force du récit et de son écriture. Mais je n'ai pas été touché ni intéressé plus que cela par cette histoire. J'ai le sentiment que ce roman à un peu vieillit me semble t-il ?
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Beaucoup de belles formules, un français tordu comme ne le sont pas les barreaux de prison, une esthétique. C'est sûr. Toutefois je n'ai pas été emballé complètement par ce livre, tant j'en attendais... D'Albertine Sarrazin, ma claque et ma recommandation totale reste pour Journal de prison : 1959. Chef-d'oeuvre plus inventif, plus fou, plus drôle et plus émouvant.
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Un beau roman d'amour
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L'astragale , titre du roman est un petit os du pied et c'est en s'évadant de prison que Anne se le casse . Elle a 19 ans et purge une peine de 7 ans . Elle est recueillie par Julien , un ex taulard qui passait par hasard . A partir de ce moment-là, elle va vivre à droite , à gauche , hébergée et cachée par la famille et les amis de Julien dont elle tombe amoureuse . Mais la vie est dure , elle souffre énormément malgré une opération et restera à jamais légèrement boiteuse .Décidant de se prendre en mains , elle quitte sa planque et part à Paris où pour survivre et rembourser Julien , elle va connaître la prostitution.
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Je lis rarement des autobiographies, j'ai lu celle-ci car c'est un bouquin qui a un peu marqué "sa génération" à l'époque et j'étais donc curieuse.
Je ne peux pas dire que j'ai été absolument passionnée par le propos, cela dit c'est touchant de se dire qu'on a entre nos mains un passage du parcours de cette nana qui a brûlé sa vie par les deux bouts ( elle est morte avant 30 ans. )

De ce que j'ai pu lire ça et là pour en savoir plus : sa vie entière mériterait un roman complet ! ( edit : je viens de voir qu'il existe un bouquin de Jacques Layani qui retrace le parcours d'Albertine : "une vie" ) ...( la suite est à lire ici : http://blabliblo.canalblog.com/archives/2010/12/14/19872500.html )
Lien : http://blabliblo.canalblog.c..
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