Le soleil voudrait saigner sans arrêt
Il coupe mon corps de longues aiguilles
Mais l'aube naîtra d'ici partirai
Un jour n'est pas loin nous reconnaîtrons
Ta voix franchit en liberté mes grilles
Tes cheveux encor dansent tes chansons
Je voudrais tant dire et ne parle pas
Car la nuit est froide où sans fin tu brilles
Chut j'écoute en moi l'écho de tes pas
(Poèmes publiés par J.J. Pauvert en 1969)
Dormir en ces prairies
Où les cerises sont
Comme de ronds glaçons
A manger non cueillies
Dormir comme angéliques
En un amoureux lit
Le ventre tout rempli
De sèves magnifiques
Dormir au monde indigne
Le laissant au sommeil
Quand vers notre réveil
Les soirs nous feront signes
Dormir avec toi j'erre
Puisqu'ainsi tu m'aimas
De perdre en cinémas
La moitié de ma terre
1960
Nous avons sommeillé en la même maison
Mordu à la même heure au pain de la prison
Sans nous toucher jamais qu'à travers les murailles
Et nous voir un instant
...
Pour toi la dette est prête et l'épreuve commence
Tu t'en vas tout à fait
Je reste sans beauté
Sans secret
Sans clé
Aussi nue que la nuit
Où tu me connus
(poème d'Albertine à son ami qui faisait aussi de la prison.)
Paris aux yeux tristes
Ciel inimité
En vain tourmenté
Des méchants artistes
Comme alors la reine
Je cours sans souliers
Aux blancs escaliers
Qu'a noyés la Seine
Richesse complète
Avoir mon tombeau
Au fin fond de l'eau
Où Paris reflète
Publié en 1969
Je suis pour la complète liberté sexuelle. Remarque disait : « De toute façon cet acte est celui qui au monde a le moins d'importance aussi longtemps qu'on ne l'accomplit pas dans l'amour. »
2556 – [Presse Pocket n° 2505, p. 149]
Le choix des libraires. Rencontre avec Mélanie Dumont, de la librairie « L'Astragale » située dans la Cité des Gaules. Découvrez avec elle sa sélection d'ouvrages dont évidemment « L'Astragale » le roman d'Albertine Sarrazin, en passant par « le ciel de Bay City » de Catherine Mavrikakis ou encore « Dysfonctionnelle » d'Axl Cendres.