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EAN : 9782708242296
188 pages
ATELIER (12/09/2013)
3.8/5   33 notes
Résumé :
Plus la crise économique et sociale s'accentue, plus les idées reçues sur les pauvres se répandent. Plus cette crise est présentée comme une catastrophe naturelle, plus ils sont convoqués au tribunal de l'opinion publique : s'ils sont pauvres, ce serait "de leur faute". "S'ils sont à la rue, c'est qu'ils l'ont choisi." "S'ils font des enfants, c'est pour les allocations familiales." "Ce sont des assistés qui coûtent cher à la société." "D'ailleurs, s'ils voulaient v... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
La devise de la France, au fronton de l'arc de Triomphe : Liberté, Égalité, Fraternité !...


Nous devrions, peut être nous préoccuper des enfants et de leurs parents touchés par la précarité, au nom de cette devise?
Car, cela concerne notre avenir :("Mais on dépense un pognon de dingue, avec quel résultat ? " , déclarait un président des ultra riches, afin de permettre au MEDEF de baisser les indemnisations chômage...)


La théorie du ruissellement, chère à Macron, ne sert qu'à enrichir les plus riches et à appauvrir les plus pauvres...
Si on ne fait rien, on risque un retour de bâton, avec le mouvement des Gilets Jaunes et autres mouvements sociaux de cette France de l'invisible, qui n'a pas assez d'argent( rien que pour... survivre!)


-"La Honte", disait une femme avec 5 enfants, au Secours Populaire, en se cachant presque...

- La Honte, dit une femme SDF, qui refuse un centre d'accueil de nuit, car elle s'y est fait voler et... violer.

-" La Honte", dit un homme qui ne savait quoi dire à un entretien d'embauche, car il avait peur d'être rejeté...


- Mais mon pauvre, ça coûterait trop cher à la société ! Dit une dame riche...
Faux: le rapport d'Openheim et McGregor , " The Economics of Poverty, How Investments to Eliminate Poverty Benefit All Américains." dit le contraire...
Selon cette étude, si on aidait les pauvres, cela permettrait d'accroître les revenus des autres citoyens...


- Ah? Mais, on sait que les pauvres sont des fraudeurs et des profiteurs:
Faux: 50% de personnes éligibles ne demandent pas le RSA ( Honte ou Incapacité de faire les démarches ?) , 29% pour le CMU, 68% pour le tarif première nécessité d'EDF, 70% pour les tarifs sociaux des transports...


Je ne vais pas entamer une guerre des chiffres, mais comparez cette somme prétendument extorquée par les pauvres, à l'argent volé-envolé dans les Paradis fiscaux et aux autres "peccadilles" de nos élites:
4,6 milliards d'euros( vous avez bien lu) d'impôts perdus par la France, à cause de l'optimisation fiscale... Et une augmentation de 20 milliards d'euros de fraude fiscale, en France... Ou, lisez ce livre!
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Mes frères et soeurs nantis,

Le livre dont il est question, aurait pu participer au concours du bouquin le plus snob de l'année 2013 puisqu'il ne s'adresse bien évidemment qu'à nous. Mais, je doute qu'il aurait pu gagner. Ne serait-ce que parce que son prix n'est pas au niveau ! Cinq malheureux euros !

Donc s'il n'est pas le plus snob, on aurait pu se dire qu'il aurait pu être le plus incongru, puisque parler de nos idées fausses sur les pauvres et la pauvreté pourrait presque nous surprendre quand ils et elle existent depuis toujours, qu'on en parle de manière croissante, que nous les côtoyons de plus en plus dans nos villes, qu'on nous sollicite abondamment à leur sujet. Bien sûr, nous ne sommes pas inconscients, nous nous doutons que nous ne savons pas tout, que ce n'est pas parce que l'argent ne fait pas le bonheur, que tant de gens sont pauvres. Mais enfin…

Eh bien si ! « Comme les personnes qui ont des niveaux de revenus différents vivent de plus en plus dans des mondes séparés, elles se connaissent et se comprennent de moins en moins. » Et donc merci à ATD Quart Monde de nous mettre les points sur les i, tels des poings sur les yeux. Et même si ces point(g)s sont présentés avec la froideur de l'approche rationnelle et globalisante, avec celle de la statistique et des chiffres, avec des réponses objectives à des questions précises et quasi techniques, ils arrivent à rendre ce livre malgré tout bouleversant par ce qu'il laisse comprendre des situations décrites, parce qu'il permet un certain niveau de projection dans ce (quart) monde.

Et qu'y voit-on ? Des gens dont le nombre augmente, qui sont de plus en plus éloignés de la société, qui s'enfoncent de plus en plus dans la misère, alors que le comble est que, même le plus égoïstement possible et sans aucun altruisme, nous aurions économiquement tout intérêt à régler au plus vite la question de la pauvreté (en l'éradiquant bien sûr (la pauvreté pas les pauvres of course, même si Baudelaire voulait les assommer (pour leur bien évidemment))). Mais visiblement, même quand nous décidons de nous y mettre, nous avons une très forte propension à nous planter de méthodes, allégrement et systématiquement, avec un quasi contrepied aux pratiques qui seraient les plus efficaces. La faute à qui ? à quoi ? Il semblerait que ce soient des problèmes de schémas mentaux, de représentation de cette France du bord. Il nous faudrait en fait une capacité à se projeter dans une logique qui nous est apparemment difficilement accessible parce que totalement étrangère (évidemment puisqu'on est dans un autre Monde). Or, au lieu d'associer et de faire coopérer les principaux intéressés à ces réflexions, la posture la plus courante face à l'incompréhension est d'exclure. Et là carrément ! Physiquement of course, mais aussi affectivement, intellectuellement, culturellement, mentalement... au point que cette France d'en dehors ne compte plus pour beaucoup (ce qui est justement la définition de la misère selon Joseph Wresinski, le fondateur d'ATD Quart Monde).

Finalement, ce livre n'est ni snob ni incongru et est au contraire tout simplement bougrement réaliste. A mon avis, il est même carrément d'utilité publique dans sa volonté d'essayer de changer nos regards et nos approches sur cette France d'en dessous, puisque « la misère n'est pas la seule affaire des plus démunis, ni de leur seule responsabilité. Elle est un dysfonctionnement entre nous, citoyens. » Alors, allons-y : aidons-nous les uns les autres !
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17/08/2017
Petit fascicule indispensable pour tordre le cou aux préjugés, à priori et autres idées qu'on nous ressasse à longueur d'articles ou de discours d'hommes politiques qui ont une vision de notre société déformée par le prisme d'un néo-libéralisme forcené ayant force de religion. « Ni droite, ni gauche », « gouverner autrement », culte de la réussite économique, le « chacun a sa chance », toutes choses, toutes idées totalement ineptes mais qui, martelées du matin au soir, finissent pas être, pour ceux qui les entendent (comme pour ceux qui les disent !), des vérités indiscutables.

Ces idées ont tant contaminé les esprits que l'idée même de révolte a disparu (ou presque), nous en sommes à la croyance que le « consensus » serait la panacée ! Et dans leur bouche, qui dit consensus dit « TINA » ou « TINOW » (les fameux « There is no alternative » ou « There is no other way » chers à Margaret Thatcher et repris à l'envi par tout ce que le monde politique et économique compte d'ânes et d'imbéciles, qui semblent y découvrir une évidence première);

Extraits de « En finir avec les idées fausses sur les pauvres et la pauvreté » :

« Les pauvres ne veulent/peuvent pas s'intégrer à la société. »

Faux : S'exclure de la société est rarement un choix délibéré.

S'il n'existe pas de « culture de la pauvreté » qui empêcherait les personnes en précarité de s'intégrer à la société.

En effet cette culture de la pauvreté n'existe pas. Les personnes en situation de pauvreté partagent-elles des croyances, des valeurs et des comportements essentiellement négatifs (la résignation, la vie au jour le jour, une répugnance pour le travail et pour l'école, une « culture de l'assistance », une culture des droits et des devoirs, un abus de drogues et d'alcool etc.) qui les empêcheraient de s'intégrer dans la société et seraient en grande partie à l'origine de leur pauvreté ? L'anthropologue Oscar Lewis a popularisé en 1961 la notion d'une telle « culture de la pauvreté », dans son livre « Les enfants de Sanchez ».

Cette thèse a desservi les pauvres du monde entier pendant des décennies. Elle a été contredite par des études qui montrent que ce sont les facteurs structurels (économiques, sociaux, politiques, etc.) qui sont avant tout à l'origine de la pauvreté.

Le rapport « Grande pauvreté et précarité économique et sociale » explique que (en milieu de pauvreté) on prend ses distances par rapport à la culture environnante, perçue comme une agression, parce qu'elle révèle sans ménagements vos ignorances et incapacités. On en vit cependant des valeurs de base. C'est le manque de moyens de les appliquer concrètement qui use l'adhésion et conduit à l'occasion à des comportements contraires. »

Ce sont plutôt les moyens qui leur manquent pour y prendre part comme elle le souhaiteraient. En effet, les personnes confrontées à la pauvreté rencontrent dans la vie plus d'obstacles que les autres.

Et dire que les personnes confrontées à la pauvreté rencontrent dans la vie plus d'obstacles que les autres, ce n'est pas les « victimiser », c'est décrire une réalité. Ces obstacles, véritables trappes à pauvreté, sont au moins de trois ordres : les conséquences du stress imposé par la précarité, les enjeux au niveau de l'école et les discriminations subies. Si nous ne luttons pas en même temps contre ces obstacles, tous les efforts que peuvent faire les personnes en précarité ne permettront pas seuls de changer leur situation.

Dans le domaine de l'éducation, on sait maintenant qu'aux Etats-Unis, au moins 60% de la variance des résultats scolaires sont liés à des facteurs extrascolaires. C'est bien le signe que les conditions de vie ont un poids déterminant sur la réussite scolaire. En France, entre 8% et 10% du retard scolaire seraient liés au mal-logement. Cela ne signifie pas, bien sûr, que l'on ne doive pas investir les meilleurs moyens éducatifs dans les quartiers défavorisés (alors que l'on constate le contraire, aux Etats-Unis comme ailleurs ; aux Etats-Unis, les subventions aux écoles sont fonction du niveau d'imposition dans le quartier – ce qui est un facteur aggravant d'inégalité – et le coût de l'université est très élevé), mais cela ne suffit pas. Pour faire reculer l'échec scolaire, il est plus efficace de lutter contre la pauvreté que de lutter seulement contre l'échec scolaire.

On le voit bien, le discours du mérite – « pour réussir, il faut faire des efforts », « tout le monde peut y arriver », etc. – est en bonne partie trompeur. Au lieu d'égalité des chances, on ferait mieux de parler d'inégalité des chances.

Et les inégalités ne sont pas un mal nécessaire au fonctionnement de l'économie, contrairement à ce que l'on a pensé entre les années 1970 et 2000 ! Ce qui était la thèse soutenue par Kuznets et en 1975 par Arthur Okun, pour qui ces inégalités étaient censées motiver les acteurs économiques et récompenser leurs talents. En effet, des années 1950 aux années 1970, les Etats-Unis ont connu une forte croissance tout en réduisant les écarts de revenus.

Suite aux travaux de Joseph Stiglitz, Robert Reich, James K. Galbraith, Anthony B. Atkinson et d'autres, on sait aujourd'hui que les inégalités – qui ont pris une toute autre ampleur dans les années 1970 – nuisent à l'économie. le FMI dans ses différents rapports le concède d'ailleurs lui aussi (sans pour autant que cela influe sur sa manière d'agir en Grèce ou ailleurs).

Mais lorsque ces obstacles sont levés, elles peuvent retrouver leur place au même titre que tout le monde.

Et tout le fascicule est ainsi, de quoi nourrir la réflexion, 5€ directement chez ATD Quart Monde ou chez votre libraire préféré…
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Je suis tombé sur ce livre par hasard en me baladant dans les allées d'un grand réseau de librairies : ce qui m'a attiré a été le thème du livre, ne connaissant moi-même par grand-chose de la pauvreté, mais aussi le petit prix de 5 €.
Hé bien ce livre n'est qu'un livre de propagande : par un jeu de questions/réponses manquant cruellement d'objectivité (l'ouvrage a été écrit par ATD Quart Monde, association luttant aux côtés des pauvres), on arriverait presque à nous faire croire que les pauvres sont tous des gens merveilleux, écrasés par une société sans pitié et portant à eux seuls l'économie du pays par leurs sacrifices et leur dévouement.
Certes, il y a également des chiffres ; des chiffres bien sélectionnés, allant tous dans le sens que les pauvres sont une chance extraordinaire pour notre pays ("plus de 500 millions d'euros d'aide ne sont pas réclamés par les pauvres, quelle chance que notre pays possède des personnes aussi patriotes !).
J'exagère à peine. Je n'ai absolument rien contre les pauvres, bien évidemment, mais comme je l'ai dit ce livre n'est qu'un moyen de propagande pour ATD Quart Monde qui tente d'attiser notre pitié afin de récolter des fonds, qui finiront dans je ne sais quelle poche.
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Un petit livre pensé pour déconstruire de manière didactique tous nos préjugés sur les pauvres et la pauvreté. Essentiel en ces temps troublés où la tentation de trouver un bouc émissaire à nos angoisses resurgit comme un phénix dramatique.
Poser les choses simplement en évitant d'être simpliste dans la complexité de notre monde à tout son intérêt.
Je ressors atterrée de l'ampleur de ce qu'il nous reste à accomplir en tant que société pour que la devise de notre pays soi concordante. Liberté Egalité Fraternité, pour le moment on est plus proche de Libéralisme Economie Lobotomie...
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
On voit que l'augmentation importante de la part des dépenses contraintes - en particulier pour les familles les plus pauvres - est antérieure à la crise de 2008. On imagine bien qu'elle a continué de grandir depuis. Face à cette augmentation, écrit la MRIE dans son dossier 2012, "Trois paramètres permettent de survivre : le recours aux associations et à l'aide alimentaire qu'elles distribuent qui n'est en fait qu'un complément de ressources en nature, le renoncement aux soins, aux vacances, à une vie relationnelle et enfin le recours au crédit."
Dans son rapport 'Ressources, crise et pauvreté' de 2009, le Secours catholique analyse la situation budgétaire de 1163 personnes ou familles rencontrées, pour en déduire que le solde de chacune est négatif en fin de mois après déduction des dépenses indispensables et conclure que d'autres dépenses ne peuvent être financées que par un endettement : frais de santé non-remboursés, entretien du logement et d'un véhicule, loisirs, culture, vacances, les imprévus (pannes, déplacements en urgence, sorties scolaires...).
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Les besoins culturels sont aussi importants que les besoins qualifiés traditionnellement de primaires. [...] Lorsqu'on vit dans la pauvreté, l'accès à la beauté de la nature ou de l'art demeure un besoin profond. La culture est une nourriture essentielle pour l'être humain. Le matériel, au sens large, ne suffit pas pour redonner de l'élan dans une vie. Les gens ne se mettent pas en route pour cela. La difficulté, par exemple, que peuvent avoir des personnes en situation de précarité à prendre leur santé en main peut provenir d'une absence de but, d'un manque de finalité dans leur existence. Les besoins culturels des personnes défavorisées sont méconnus. [...] De fait, il existe un cloisonnement entre l'action sociale, qui prend en compte les besoins primaires vitaux, et l'action culturelle, qui paraît subsidiaire (à satisfaire lorsque les autres besoins seront satisfaits) ou relative, donc non primordiale quand il s'agit de personnes en situation de précarité. [...] Il existe à la fois des besoins primaires vitaux et des aspirations (reconnaissance, culture, beauté...) qui font que quelqu'un est un être humain à part entière. Pour passer de l'assistance à la participation, il faut que ces aspirations soient prises en compte.
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« La misère n’est pas une fatalité » et « La misère est l’œuvre des hommes, seuls les hommes peuvent la détruire », rappelait Joseph Wresinski, fondateur d’ATD Quart Monde. Ces deux affirmations ont un impact irréversible. En construisant une autre approche de l’exclusion sociale, il a montré que la misère n’était pas la seule affaire des plus démunis, ni de leur seule responsabilité. Elle est un dysfonctionnement entre nous, citoyens. Elle l’est aussi entre les institutions et appartenances que nous construisons et certaines personnes que nous considérons hors du monde. « La misère, c’est ne compter pour personne. »
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En France, on comptait en 2010 selon l'Insee :
- 8 617 000 personnes en situation de pauvreté ([...] 964 euros mensuels), soit 14,1 % de la population,
- 4 755 000 personnes en grande pauvreté ([...] 803 euros), soit 7,8 %,
- 2 128 000 personnes en très grande pauvreté ([...]642 euros), soit 3,8 %.
En comparaison, le montant - très bas - du revenu de solidarité active (RSA) socle pour une personne seule est de 475 euros mensuels.
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la part du PIB français affectée aux enseignements primaire et secondaire a diminué pendant la période récente, en passant de 4,5 % en 1995 à 4,3 % en 2000, puis à 3,9 % en 2006. En 2006, parmi les pays produisant des statistiques dans le cadre de l'OCDE, la France était, en cumulant les dépenses publiques et privées, au 11e rang pour le financement de l'ensemble de l'enseignement scolaire tant public que privé, alors qu'en 1995, elle occupait le 2e rang.
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