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EAN : 9782259202886
443 pages
Plon (13/02/2006)
3.8/5   5 notes
Résumé :
"Dans mon jeune âge, écrit l'astronome américaine Maria Mitchell, je me disais que les femmes ont besoin des sciences exactes... Puis je me suis dit que c'était la science qui avait besoin des femmes." Voici donc l'histoire désolante et absurde de la longue exclusion des femmes de l'aventure scientifique et technique de l'Occident. C'est une histoire parfois tragique - l'assassinat de la physicienne grecque Hypatie, qui nous a transmis la dernière version des Elémen... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
J'ai juste envie de dire « whaou »… et je ne sais pas par où commencer tellement il y a à dire sur ce livre ! Tout d'abord, merci à Éric Sartori d'avoir écrit ce livre ! Vraiment je pense que grâce à cet ouvrage, l'Histoire et la Science en sortiront grandies ! Cet ouvrage est vraiment à placer entre toutes les mains : femmes, hommes, amoureux des sciences, de l'histoire, etc.… , et peut être tout particulièrement entre les mains des jeunes filles qui voudraient s'engager dans les sciences et qui manquent de modèle !

Car oui, des femmes dans la science, il y en a eu ! et un bon paquet et de tout temps ! Alors qu'on entend partout que les femmes sont peu présentes dans les sciences, je pense que ce livre devrait être une référence ! Oui il y a eu beaucoup moins de « grandes femmes » scientifiques que de grands hommes. Elles ont été oubliées, volontairement souvent, parce qu'elle faisait de la concurrence à leurs collègues masculins. Et de la misogynie, il y en a eu beaucoup, énormément et souvent accompagné de très mauvaise foi ! Même certains de nos grands philosophes qu'on nous glorifie en cours ne sont pas gênés pour placer l'intellect de la femme en dessous de tout. Mais c'est aussi « normal » qu'elles fussent moins nombreuses : lorsqu'on ne donne pas d'éducation aux jeunes filles, il ne faut pas s'étonner qu'elles soient peu présentes dans les domaines scientifiques. Et celles qui se sont distinguées sont celles qui ont été éduquées ou qui se sont « auto-éduquée ». Et souvent, c'est aussi ça qu'on voudrait faire taire, c'est le lien entre féminisme et femme de sciences. Oui souvent, les femmes scientifiques ont été des précurseures pour la place des femmes dans la société et notamment pour leur éducation. Mais science et « politique » n'ont jamais vraiment fait bon ménage, et certains se plairait bien à ce que chacune de ses disciplines reste bien séparé (mais historique ce n'est pas vrai).

Alors OUI, il y a existé des femmes dans l'histoire de la science, et pas des moindres et dans toute les matières. Y compris celle qu'on qualifie aujourd'hui de peu attractive ou ne convenant pas aux femmes comme la physique ou les mathématiques !
Ce livre est composé de 11 grandes parties. Les 5 premières parties décrient pêle-mêle des femmes dans toutes les matières selon différentes périodes de l'Histoire. Et on en découvre des grandes femmes ! et les luttes qu'elles ont menées contre cette horrible misogynie ! Même pendant le fameux Siècle des Lumières on s'est arrangé pour que les femmes n'y participent pas. Les 6 autres parties décrivent De La Renaissance à l'époque contemporaine une matière en particulier : astronomie, mathématique et physique, chimie, naturaliste (zoologie, botanique…) médecine et sage-femme. Et là encore, on en apprend beaucoup ! Les parties décrivent toujours un peu l'époque et les courants de pensée du moment, histoire de bien se situer. Et ensuite, ce sont des biographies, plus ou moins longues des femmes qui ont marqué la période et la matière en question ! Et parfois ces femmes ont été reconnues à leur époque, et oubliées ensuite… alors que leurs collègues masculins sont restés eux… pourquoi… misogynie ou erreur de l'histoire ?
Il serait trop long de décrire chaque partie ! Mais je crois que la plus marquante est celle sur la médecine… car c'est quand même, la seule discipline, qui a persécuté les femmes pour les en bannir. Car oui, on a brûlé des femmes médecins, ces fameuses sorcières ! Dont souvent le seul crime était de guérir les gens, loin des universités et de leurs enseignements (où les femmes étaient interdites, cela va « de soi »). On notera aussi la place particulière qu'a eue l'Italie, qui a été le seul pays à accueillir favorablement les femmes dans les universités. Assez étonnant quand on connaît le stéréotype machiste de l'Italie.

Ce livre c'est l'histoire des sciences, de la société et des femmes, surtout la lutte des femmes (ce n'est pas le thème qu'aborde l'auteur, mais c'est un simple fait). Alors non ce livre n'est pas féministe, il est juste culturel. À lire juste par simple culture générale !

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Un livre vraiment remarquable, d'autant plus qu'il a été écrit par un homme et que ce dernier n'est pas avare de reproches aux hommes qui tout au long de l'histoire ont fait preuve d'une misogynie malsaine.

On découvre tout au long de ce livre des hommes qui ont été des clés dans l'histoire des sciences. Mais avant tout, l'auteur nous propose une longue introduction qui nous fait découvrir la misogynie qui à fait, qu'aujourd'hui encore, on pense que les femmes seraient moins compétentes en science ou qu'elles ne s'y intéressent pas. Pour cela, il suffit de voir le clip puant de misogynie qu'avait présenté l'Europe : rose, sexy, cosmétique et perturbant leurs collègues qui, eux, bossent.

Chimie, physique, médecine, biologie, alchimie, traduction, éducation, les femmes se sont illustrées dans tous ces domaines bien qu'elles aient souvent été oubliées. L'exemple type sera Lavoisier, fondateur de la chimie moderne. Citer souvent seul, ses travaux n'auraient jamais pu être ce qu'ils ont été sans son épouse. Car oui, beaucoup de ses femmes sont des épouses, des soeurs, des amantes, de grands scientifiques. Comment ne pas penser à Marie Curie dont certains pensèrent que sa contribution à son premier Nobel, avec Pierre Curie et Becquerel, avait été minime ? Mais pas que ! et heureusement. Elles furent nombreuses à s'imposer, seules, dans leur domaine et certaines furent bien meilleures que leur homologue masculin !
Encore plus exceptionnelles, ces femmes se forment elles-mêmes, car beaucoup ne reçoivent pas d'éducation soignée. Il arriva même que les parents de certaines tentent de les empêcher d'étudier, car cela était peu « féminin »… Mais heureusement, certaines familles furent plus ouvertes… Il ne faut pas oublier que ces études furent malheureusement réservées à une élite qui avait les moyens d'engagé des précepteurs privés, de se rendre dans les salons pour discuter avec des personnages illustres, de suivre des cours publics…
Brillantes-en de très nombreux points, certains scientifiques reconnus n'auraient rien pu accomplir sans leur aide précieuse.

Ces femmes ont toutes buté sur une seule chose : la misogynie. L'auteur fait bien ressortir cela dans tout son ouvrage, prenant souvent la peine de citer des scientifiques ou des philosophes qui ont tout fait pour empêcher ces femmes de faire carrière. Tous les coups ont été permis ! L'Église a beaucoup aidé dans cette tâche…
Mais dans une Europe défavorable aux femmes, un pays s'illustre. Et je dois bien avouer en avoir été surprise vu la réputation qu'il se coltine à l'heure actuelle : l'Italie. Femmes admises dans les Universités (Bologne accueillit des femmes illustres), enseignantes dans ces mêmes universités, dont une sera même soutenue par un Pape ! Un rayon de soleil dans une Europe Médiévale et Renaissance profondément misogyne.
Cette misogynie entra par ailleurs des désastres sanitaires puisque des milliers de femmes ont dû subir la privation de soin faute de médecins femmes…

S'il y peut-être un défaut dans ce livre, c'est peut-être son caractère européano-centré. Mais bon, le travail accompli est déjà énorme, surtout que l'Antiquité évoque des Asiatiques.

Un livre fascinant qui réhabilite les femmes dans les sciences, quelles qu'elles soient. La détermination et la force de ces dernières ont permis, à leurs échelles, une émancipation de leurs consoeurs. Et surtout qui prouve que ces dernières ont été un pilier de l'évolution de certaines théories, ont inventé et découvert des choses que les hommes ne sont pas parvenus à faire.
Bref, « l'esprit n'a pas de sexe ».


Lien : http://0z.fr/oOpdb
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Une autre espagnole de la Renaissance a laissé son nom dans l'histoire de la médecine, la comtesse Chinchon, femme du vice-roi du Pérou. Atteinte en 1683 d'un accès de malaria, lasse d'être soignée par les médecins espagnols sans autre effet qu'un affaiblissement généralisé qui l'emmenait surement vers la mort, elle demanda à être traitée par un remède indigène, l'écorce de quinquina. De retour en Espagne, elle se fit une propagandiste déterminée et efficace de la poudre de quinquina, qu'on appela couramment chez les droguistes poudre de la Comtesse, et à laquelle on donna son nom (quinquina se dit cincona en espagnol, cinchona en anglais)
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Elle [Clara Immerwahr-Haber] constatait avec effarement, à l'approche de la guerre, la transformation de Fritz [son mari] en archétype d'officier prussien, presque en caricature, tant mentalement que physiquement, crâne chauve et monocle compris. Pacifiste, elle tenta de le dissuader de travailler sur les armes chimiques. Cette chimie dont elle rêvait pour le bonheur de l'humanité, qui devait assurer progrès, paix et prospérité, c'était son propre mari qui, le premier, la transformait en l'une des armes de guerre dont l'humanité aura le plus horreur.
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Sophie Germain était une physicienne compétente et une mathématicienne brillante, bien que peu entrainée. Mais ses contemporains la considérèrent comme un phénomène, et non comme un étudiant sérieux, qui avait besoin d'apprendre et d'être guidé. Ce fut le problème que rencontrèrent bien d'autres femmes mathématiciennes.
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Le Pr Bunsen, inventeur du célèbre bec à gaz qui porte son nom et découvreur du césium, misogyne invétéré, avait juré qu'aucune femme ne pénétrerait jamais dans son laboratoire. Sonia ne se laissa pas impressionner, alla le trouver et le convainquit d'accepter les deux jeunes Russes comme étudiantes. Bunsen prétendit plus tard que Sonia était une femme dangereuse qui l'avait ensorcelé !
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A ceux qui craignaient que les femmes abusent de leur instructions, elles répondaient " qu'elles ne se comporteraient pas autrement que les hommes et qu'il était simpliste de vouloir interdire une chose bonne et nécessaire en raison de l'abus que l'on en craint... A ce compte, aucun homme ne devait plus recevoir d'instruction, et il faudrait interdire les boissons alcoolisées".
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