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Citations sur Les chemins de la liberté, tome 2 : Le sursis (32)

J'ai compris alors qu'on ne pouvait s'atteindre que par le jugement d'un autre, par la haine d'un autre. Par l'amour d'un autre aussi, peut-être.
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Il regardait les femmes voilées et, quand elle lui rendaient son regard, il goûtait sa beauté dans leurs yeux.
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Il se mit à rire : elle fronçait le nez avec application et ouvrait largement sa petite bouche pour en vomir les mots. Il l'écoutait à peine : il la voyait. Un regard. Un regard immense, un ciel vide : elle se débattait dans ce regard, comme un insecte dans la lumière d'un phare.
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Il y avait plus de dix ans qu'elle ne l'avait pas vu, mais on garde toujours quelque part au fond de soi une tristesse honteuse et inassouvie qui attend modestement un enterrement, une première communion, un mariage, pour obtenir enfin les larmes qu'elle n'a jamais osé réclamer.
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- Quand je couche avec quelqu'un, je veux savoir pourquoi. C'est pour ses yeux ou pour une phrase qu'il a dite ou parce qu'il est beau.
- Je suis beau, dit Marc à voix basse.
Irène se mit à rire et il rougit. (...)

Elle le regarda soudain et se mit à penser. Quand elle pensait, elle s'ennuyait beaucoup moins.
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Il ouvrit les mains et lâcha prise ; cela se passait très loin au fond de lui, dans une région où les mots n'ont plus de sens. Il lâcha prise, il ne resta plus qu'un regard. Un regard tout neuf, sans passion, une simple transparence. "J'ai perdu mon âme", pensa-t-il avec joie. Une femme traversa cette transparence. Elle se hâtait, ses talons clapotaient sur le trottoir. Elle glissa dans le regard immobile, soucieuse, mortelle, temporelle, dévorée de mille projets menus, elle passa la main sur son front, tout en marchant, pour rejeter une mèche en arrière. J'étais comme elle ; une ruche de projets. Sa vie est ma vie ; sous ce regard, sous le ciel indifférent, toutes les vies s'équivalaient. L'ombre la prit, ses talons claquaient dans la rue Bonaparte ; toutes les vies humaines se fondirent dans l'ombre, le clapotement s'éteignit. (...)

Je peux retomber dans ma vie : rien ne peut m'ôter ce moment éternel. Rien : il y aurait eu, pour toujours, cet éclair sec, enflammant des pierres sous le ciel noir ; l'absolu, pour toujours ; l'absolu, sans cause, sans raison, sans but, sans autre passé, sans autre avenir que la permanence, gratuit, fortuit, magnifique. "Je suis libre", se dit-il soudain. Et sa joie se mua sur le champ en une écrasante angoisse.
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Un seul mot et tout change.
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Jules Renard avait dit à son fils: "N'étudie qu'une seule femme mais étudie-la bien et tu connaîtras la femme."
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C'est la petite mort dominicale, la petite mort en famille.(...)
"Ah ! pensa-t-il avec désespoir, pourquoi faut-il que je ne sois plus un enfant ?" Mathieu vint se rasseoir en face de Jacques. Jacques parlait, Mathieu le regardait et tout était si ennuyeux, le bureau dans la pénombre, la petite musique de l'autre côté des pins, les coquilles de beurre dans le ravier, les bols vides sur le plateau : une éternité sans importance. Il eut envie de parler à son tour. Pour rien, pour ne rien dire, pour briser ce silence éternel que la voix de son frère ne parvenait pas à percer.
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... il emmenait en Suisse une grosse joue fleurie et marquée de cinq phalanges;
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