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sur 3213 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Après avoir critiqué le garçon de café dans L'être et le néant, Jean-Paul Sartre se prend au jeu de la mauvaise foi en écrivant Les mots. Pas question pour bibi de se donner un pauvre rôle de serveur de brasserie : Jean-Paul Sartre se prend pour un écrivain prédestiné et Les mots, sous la forme d'une autobiographie à peine enjolivée, tente de nous convaincre de la fatalité de son destin.


Le livre se divise en deux parties : « Lire » et « Ecrire ». Si besoin était, Jean-Paul Sartre nous rappelle qu'avant d'être intellectuel, il était comme tout le monde, et qu'il n'a pas appris à écrire avant d'apprendre à lire. Il s'amuse donc à revenir sur ses jeunes années en dressant le portrait-type –plein de mauvaise foi- du petit Sartre, enfant unique adoré, proie de la tendre convoitise d'une famille morcelée qui se déchire l'amour du petit dernier comme une famille de corbeaux autour d'un dernier quignon de pain. Petit Sartre qui veut plaire aux adultes, qui joue le rôle qu'on lui impose, et qui finit par perdre son identité en se fondant avec la volonté de ses aïeux. Mais si l'identité est perdue, que nous raconte le petit Sartre devenu grand ? Des histoires. Mais des histoires tenues pour véridiques : un copier-coller rapidement mâché et digéré des théories psychanalytiques qui abusent de termes manipulés à mauvais escient. L'inconscient devient la justification maîtresse des aspirations littéraires –il évite surtout le devoir de cohérence. Ainsi peut-on gentiment farandoler : « Je souscris volontiers au verdict d'un éminent psychanalyste : je n'ai pas de Sur-moi » -parler de soi sans fin, et parler un peu des autres, mais toujours avec ce même profond mépris qui saillait déjà dans des publications antérieures :


« L'heureux homme ! il devait, pensais-je, s'éveiller chaque matin dans la jubilation, recenser, de quelque Point Sublime, ses pics, ses crêtes et ses vallons, puis s'étirer voluptueusement en disant : « C'est bien moi : je suis M. Simmonnot tout entier. » »


Malheureusement, Jean-Paul Sartre ne nous donnera jamais l'explication de son mépris de l'humanité –ce qui n'aurait pourtant pas été de mauvaise foi. En se prenant pour l'exception, élu surhomme au-dessus de toute la plèbe, l'auteur se montre détestable et ennuyeux. Tout tourne autour de lui et la perspective des évènements décrits ne dépasse jamais le bout de son nez. Peut-on trouver de l'intérêt à lire un journal qui relève plus de l'onanisme biographique que de la véritable recherche existentielle ? Oui, si l'on apprécie soi-même la contemplation individuelle, et si l'on souhaite trouver un partenaire de jeu qui soit à la hauteur.


Au milieu de ce marasme d'autosatisfaction contrôlée, Les mots prend parfois un peu de recul, se détachant de l'individu Sartre pour parler plus généralement de l'inscription culturelle. Elle s'impose ici en termes de culture littéraire et familiale. Tout lecteur et écrivain de jeune âge pourra contempler des clichés de jeunesse mélancoliques et lire quelques considérations amusantes –même si l'humour n'est pas le maître mot de ce roman. Malgré tout, le temps semble parfois long. Jean-Paul Sartre hésite entre plusieurs rôles. Quel est celui qu'il préfère ? Enfant prodige, enfant manipulé, enfant abusé ? Ecrivain tyrannique, écrivain délirant, écrivain passionné ? En attendant de choisir, il s'essaie à tous les rôles, n'en choisit aucun, nous lasse de ses hésitations et enchaîne les poses : « J'ai passé beaucoup de temps à fignoler cet épisode et cent autres que j'épargne au lecteur ». Merci.


Enfin, Jean-Paul Sartre avoue : « Je n'écrirais pas pour le plaisir d'écrire mais pour tailler ce corps de gloire dans les mots ». Comment accueillir une telle déclaration lorsque tout le livre a lassé ? Un peu de pitié se mêle à la fatigue. Cette explication même ne convient pas. Allez Sartre, crache le morceau, avoue ce qui te tourmente ! « La glace m'avait appris ce que je savais depuis toujours : j'étais horriblement naturel. Je ne m'en suis jamais remis ». On espère que depuis, Sartre a réussi à accepter…


Lien : http://colimasson.over-blog...
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Pour porter un modeste avis sur le livre " Les Mots" de J. Paul Sartre , j ' estime
que la ne sera pas facile ni aisée du tout .
La pensée de cet auteur est complèxe et difficile à décrypter . A la fois philosophe , écrivain et dramayurge . Considéré comme le plus grand philosophe du XXeme siécle et le fondateur de l ' école Extensialiste .Ces écrits
sont nombreux et variés . Il est prolifique . Il nous déroute avec sa pensée subtile , et des fois, mordante et sarcastique . Etant écrivain et dramaturge ,il utilise l ' écriture (prose ) et le théatre pour mieux expliciter sa pensée Comme
exemples , je veux citer ; a / en philosophie : l'être et le Néant
b / Ecrivain , il a écrit : La Nausée , le Mur ..........
c /En tant que dramaturge ,on y trouve :Les Mouches ,,Les Mains Sales , Les Séquestrés d ' Altona ,......
Alors me dîtes -vous quel bout tenir cet intéllectuel brillant
Je me pose la questionLes Mots est un livre qui est par de nombreux connaisseurs et peut-être c ' est
vrai à une certaine limite mais on peut penser que le titre du livre renvoie à la passion de J.Paul Sartre pour la littérature .Et ce sont ces mots qui l ' ont fait
devenir ce qu ' il est devenu !Les Mots renvoient aussi , je pense , à l ' erreur du jeune Sartre (Poulou )prenant
les mots pour les choses . Et celà dans la mesure où les mots valent par les choses dont ils sont les signes et ainsi se substituent à la vraie vie et donnent à
celui ( l ' écrivain ) qui fait mêtier de les employer l ' illusion de fabriquer un autre monde . de cette façon , on a une vision erronée du monde en prenant l ' imaginaire pour le réel .Le fictif pour le vrai . le livre en lui-meme est divisé en deux parties :
A / Lire :premiére partie B / Ecrire : deuxieme partie
Ces deux parties décrivent ,à peu prés , l ' enfance de l ' auteur .
La premiére partie , "lire ", raconte l ' apprentissage de la lecture guidé par son grand-pére .
La seconde partie , "Ecrire ", raconte les débuts littéraire de l ' auteur .
En conclusion " Les Mots " nous donnent à voir le début de la vie de J.Paul Sartre .
.....
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Après une relecture quarante-cinq ans après, les mots de Sartre m'ont plutôt ennuyé. Ce qui m'amusait dans la formation de l'écrivain me paraît vain à présent, compliqué dans la façon d'exprimer ses goûts littéraires, ses choix de carrière. On a peine à croire que « le grand homme » avait déjà conscience de son destin. On lui envie d'être né au bon endroit, dans un univers de gens lettrés (son grand-père professeur d'allemand) entouré de livres. On comprend vite que ses goûts penchaient entre les lectures sérieuses de la bibliothèque de l'aïeul et les magazines à quatre sous que lui achetait sa mère qui encourage sa vocation en plus.
Et de toute façon qu'aurait-il pu faire d'autre que de lire et d'écrire au début du siècle dernier?
On trouve malgré tout des passages assez drôles , Sartre se moque de lui-même à distance tout en se prenant au sérieux quand même, on ne sait sur quel pied danser. Non, décidément, j'ai beau chercher, voilà une relecture qui m'a ennuyé et que j'étais pressé de finir et ne vois plus grand-chose à dire en la matière. Ce livre m'a paru un manque flagrant de modestie et un peu agaçant pour ceux qui n'ont pas eu les mêmes chances que lui. Décevant après les années.
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Dans cette autobiographie, Jean-Paul Sartre décrit sa vie comme enfant chez sa mère et ses grands-parents autour le temps de la Première Guerre mondiale. le livre contient deux parties : « Lire » et « Écrire ». Dans la première partie, il décrit sa vie familiale et comme il a fait sa découverte de l'existence des livres. Ils sont d'abord des jouets respectés, plus tard ils deviennent des sources de savoir. La deuxième partie est consacrée à ses expériences avec l'écriture et à ses premières tentatives de rédiger des histoires.
Je trouve la lecture de la première partie très agréable. le texte est bien accessible. J'ai aimé les descriptions de sa vie familiale et de ses aventures avec les livres de son grand-père, avant et après qu'il peut les lire.
La deuxième partie du livre est une autre chose. Après 20, 30 pages, j'ai perdu mon enthousiasme de la terminer. Je ne comprends pas exactement pourquoi, mais l'histoire devient beaucoup moins intéressante ou captivante. Peut-être parce qu'on peut s'identifier plus facile aux expériences d'un petit enfant avec la lecture qu'avec l'écriture ? J'ai essayé quelquefois de recommencer la lecture de cette deuxième partie, mais finalement j'ai abandonné la lutte. Donc pour moi un bon livre jusqu'à la page 140 (environ).
Lien : http://nebulas-nl.blogspot.n..
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L'écrivain évoque son enfance et la découverte des mots et de la lecture, au sein d'une famille atypique. On peut imaginer que cette éducation laissant libre cours à son imagination puisse être à la source de l'originalité de son parcours .

L'analyse de sa biographie réelle met en évidence les libertés prises par l'auteur sur la chronologie, et le caractère travaillé de la mise en scène. Il n'en reste pas moins que ce texte constitue un témoignage passionnant de sa vie et de son époque, servi par une écriture superbe
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« Les mots » raconte le processus de maturation qui fait éclore un talent artistique, en mettant en évidence les conditions favorables et les éléments déclencheurs à son épanouissement.

J'ai pour ma part été peu sensible à l'exercice.

Enfance trop gâtée, aisance matérielle et codes des bourgeois, narcissisme de cet enfant roi perroquet savant trop vite monté en graine, n'ont pas crée un fort sentiment de proximité et d'empathie avec le personnage, contrairement aux errements et à l'infini tristesse qui transparaissaient dans « La nausée ».

Pourtant j'ai moi même eu un grand père qui a beaucoup compté pour moi et une enfance proche des livres.

Dommage donc mais même les plus grands ne peuvent pas toucher à tous les coups !
Lien : https://lediscoursdharnois.b..
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Entre essai et autobiographie, publié en 1964 alors que J.P Sartre est un écrivain, philosophe et penseur mondialement connu. Il joue une influence considérable dans la vie intellectuelle de l'époque et refuse même le prix Nobel. Les mots constituent une oeuvre à part, plus détachée, moins didactique. J.P Sartre revient sur son enfance solitaire entre sa mère (si effacée qu'elle semble plus une grande soeur qu'une mère) et ses grands-parents paternels. Orphelin de père très jeune, il est fils unique et privé du contact avec ses semblables car il est éduqué par des précepteurs comme les enfants de la bourgeoisie du début du XXème siècle. Il se décrit comme un enfant solitaire, arrogant, convaincu de sa supériorité, cherchant à plaire aux adultes en les singeant et sans grande personnalité.Adulé par son grand-père qui ne l'encouragera pourtant jamais à écrire, J.P Sartre raconte ses années de formation où le contact des mots remplace celui des êtres. Il alterne entre détachement, lucidité, humour, récit sans complaisance et fausse modestie. Les passages dans lesquels il décrit les scènes familiales, ses tentatives d'approcher les enfants de son âge, son univers imaginaire sont plus sincères et plus intéressants à mon goût. La deuxième partie "écrire", plus théorique m'a semblé moins brillante que la première.
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Les mots sont très particuliers. Ils sont une autobiographie de l'enfance de Jean-Paul Sartre. Ambiance quelque peu étouffante au milieu de sa mère soumise (qui est plus pour lui une soeur) et ses grands-parents "Karlemamie". Curieuse enfance aussi, Jean-Paul Sartre ne fréquente pas d'enfants de son âge, ne va pas à l'école. Il est très critique envers lui même, la comédie à laquelle il se livre pour plaire aux adultes. Puis viennent la lecture et l'écriture et là je dois l'avouer, il n'est pas toujours facile de suivre le cours, un peu torturé, de sa pensée... j'ai fini le livre mais je dois l'admettre sans grand plaisir.
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Quand on voit du génie, il faut l'accepter et s'y plier, certes, mais un poil d'humilité n'a jamais pu faire de mal. J'adore Sartre et son esprit, mais une chose est sure, c'est qu'il n'a pas su garder son âme d'enfant comme l'ont fait Pagnol ou Gary... C'est une très belle autobiographie à n'en point douter, et clairement, tous les auteurs ont quelque part quelque chose à envier à ce maître, mais une autobiographie sur l'enfance ne pourrait-elle pas être un tantinet moins ampoulée ?
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Je ne suis pas branchée autobigraphie, mais celle de Sartre je dois avouer a piqué ma curiosité.

Déjà cette impression qu'il se regarde lui-même raconter l'histoire est flagrante. Il se critique et pas toujours avec tendresse.

Et on découvre avec stupeur que oui il est brillant mais il ne s'aime pas pour autant.

Vraiment pas mal
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