Anlyse de la sexualité (masculine, mais, en miroir, féminine aussi), illustration des thèses sartriennes de l'absolue liberté de l'individu, mise en exergue de la supériorité de l'existentialisme sur la psychanalyse, appel à la tolérance et dénonciation des méfaits du jugement au sein de la société humaine, tentative de réinsertion de l'homosexualité dans l'univers social, et, en passant, analyse littéraire : l'essai de Sartre sur Genet est tout cela à la fois.
On ne sait pas si tout est sincère et encore moins si tout est juste, mais le fait est que tout se tient. Si bien qu'on ne s'attache pas trop à dégager la vérité mais beaucoup plus le sens : et Sartre en donne beaucoup dans cet essai. Et s'il a le sens, encore !, de la formule c'est sans doute qu'il parvient facilement à donner du sens à son sujet qui n'est que l'universel. On peut le soupçonner de subversion et d'utilisation d'une oeuvre pour y greffer ses opinions, il n'empêche qu'il le fait avec sens et qu'on ne peut l'accuser de supercherie : on se comprend soi-même, on comprend les autres, on le comprend, on comprend le monde et l'existence en le lisant. C'est comme un roman, qui, peut-être contiendrait une part de vérité : comme tout roman donc. Peu importe où elle se trouve cette part de vérité potentielle, l'être humain, par sa liberté, pouvant se définir lui-même et le monde, la vérité est toujours du côté du sens : on découvre, on se découvre, on le découvre en le lisant et l'on se dit que cela vaudrait le coup de lire Genet...
Toutes les exaltations perverses et sublimes de Jean Genet sont d'une saisissante maîtrise, ses héros ont le rêve et de l'imagination, même les scènes les plus banales , les incidents les plus anodins sont miraculeusement transfigurés par une écriture splendide. Ils prennent des dimensions considérables et merveilleuses.
En 1948, Jean Cocteau et Jean-Paul Sartre sont intervenus pour lui éviter la relégation, aussi Genet demande à Sartre de préfacer l'édition de ses poèmes et de ses romans. En 1952: La préface de Saint Genet comédien et martyr, devient une étude de 573 pages. Genet envisage de ne plus écrire et pourtant il se découvre de nouveaux réprouvés, des nouveaux frères: les algériens et les noirs. Il met à nu les mécanismes du mal, les assassins, les prostituées et les impuissants.
Sarte à trouvé les mot justes, comme une danse sublime avec ceux de Jean Genet
Dans Huis Clos, l'enfer c'est...