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EAN : 9782221010211
342 pages
Robert Laffont (01/10/1977)
4.67/5   6 notes
Résumé :

"Comment fait-on pour passer à une espèce nouvelle, quel est le procédé de fabrication?

De quelle nature est cette transformation physiologique et donc de quelle nature est la Matière elle-même sur laquelle et dans laquelle nous semblons nous mouvoir comme à jamais dans une ronde imprescriptible répertoriée par tous les physiciens patentés.


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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Tout le travail, le vrai travail de Mère et Sri Aurobindo, cela a été d'ouvrir la conscience des cellules, d'ouvrir cette forteresse-là. La démolition du vieux code génétique : la veille façon de voir, la veille façon de comprendre, la vieille façon de sentir- la vieille façon de mourir.
Une petite vibration nouvelle qui s'enroule et s'enroule dans les cellules.
Il faut accrocher cette petite vibration-là, comme d'autres ont accroché la vibration du Mental au début de cette fichue histoire.
Et ce n'est pas compliqué, il n'y a pas loin à aller, pas de super-cerveaux à bâtir, pas de super-méditation accroupies : un Mantra.
Un mot de passe, mais que ce soit le cri de notre être, le souffle de notre souffle dans toute cette décomposition générale, quelque chose qui fait qu'on traverse. La dernière bouée. Et on s'accroche.
Et on répète, répète, le Mantra jusqu'à ce qu'il traverse la croûte, la banalité, l'idiotie quotidienne, les millions et millions d'inutilités qu'on vit pour autre chose qui ne vient jamais. On répète obstinément, jusqu'à ce que les cellules s'emparent de cette vibration d'appel - alors elles répètent jour et nuit, sans arrêt, automatiquement, idiotement… et merveilleusement. C'est là que la merveille commence. C'est là que le miracle commence. Le Miracle cellulaire, physiologique.
Parce que Sri Aurobindo et Mère ont ouvert le chemin. Ce n'est pas comme s'il fallait traverser des couches impénétrables : le chemin est ouvert. Et alors tout est possible.
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Un changement d’air, ou de milieu, qui modifiera toutes les structures. Tous les débuts évolutifs, nous le supposons, n’ont l’air de rien. Un tout petit lichen doré qui s’accroche à un caillou nu ; quelques hommes, un peu fous, qui vivent bizarrement ici et là. Mais ces siècles, avons-nous les moyens de les attendre ? Il y avait Charlemagne et Louis le Débonnaire, et dans ce temps- là, mon dieu, on pouvait attendre des siècles, et puis soudain la vie a pris une étrange
accélération qui ne tient même pas à nos machines – une accélération intérieure, comme si on était précipité dans un entonnoir, qui nous happe en avant ; qui convulse, triture, construit, démolit en trois secondes, coupe toutes les herbes sous les pieds, scientifiques ou morales ou légales, et on marche comme dans rien, à inventer sans cesse du rien en démolition. Et tout cela va vers quelque chose qui n’est pas pour dans des siècles, c’est évident. Nous ne nous ruons pas : nous sommes rués vers quelque chose. Il faudrait être tout à fait aveugle pour ne pas comprendre que le supramental, ou la sur-vie, ou appelons ça comme l’on veut, est à la porte – pas même à la porte : dans le sang, dans les veines, dans les cellules. Avec tout un tas de petites bizarreries qui se mettent à devenir de plus en plus bizarres et à foisonner de tous les côtés dès qu’on commence à regarder d’un peu près, dans le bon sens. Ça grouille de petits miracles, de petites rencontres, de petits hasards comme si la croûte de carbone commençait à laisser fuser par tous les pores d’étranges signaux. On dirait même un gigantesque entrecroisement de signaux. C’est comme les petites bêtes dans la forêt : on reste silencieux un moment, et puis ça se met à bouger partout. Seule- ment, on ne connaît pas cette façon de silence, qui n’est même pas le silence des méditants, non : un certain silence dans la Matière, dans le corps, dans les yeux (...)

La forêt de Mère est pleine de mystères.

Seulement il faut regarder avec les yeux du corps.
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Le cadavre, c’est le résidu-témoin de l’Inconscience. C’est le signe même du voile. Et on se demande si, tant que la mort ne sera pas vaincue là, changée là, dans son nid même de Mensonge, il sera possible d’avoir une vie complète et réelle, véridique, sur la terre, entièrement dévoilée – parce que restera là l’origine même du voile. Ce qui nous semble la dernière illusion, l’ultime simulacre, contient peut-être la clef justement de l’ultime dévoilement et de la parfaite plénitude. Il faut réellement changer la mort de la Matière, il ne suffit pas de sauter par-dessus dans une autre espèce. Le voile qui sépare les deux mondes, c’est dans le corps qu’il doit être détruit.
 Et un matin, nous avons vu Mère arriver avec quatre vers de Savitri, du « dialogue de l’Amour et de la Mort » :
Les grandes étoiles brûlent de mon feu incessant
La vie et la mort lui servent de combustible

La vie seule était mon essai d’amour aveugle :
La terre vit ma lutte, le ciel ma victoire
Et Mère avait je ne sais quelle lumière dans les yeux comme si elle avait reçu le message, touché le message : Savitri dit : la vie et la mort sont le combustible. Puis : dans mon aveuglement, LA VIE SEULE était mon essai d’amour. Ce n’est pas « la vie était seulement... », c’est « la vie seule » : parce que mon essai d’amour était aveugle, je le bornais à la vie – mais j’ai remporté la victoire dans la mort [c’est-à- dire le « ciel « ]. C’est très intéressant.
La terre vit ma lutte, le ciel ma victoire
« Pourtant, disions-nous à Mère, la Terre devrait voir la victoire ? Ce devrait être sur la terre, la victoire ? » – Oui, mais Savitri ne pouvait pas remporter la victoire sur la terre parce qu’il lui manquait le « ciel » – elle ne pouvait pas remporter la victoire dans la vie parce qu’il lui manquait la mort et qu’il lui fallait conquérir la mort pour conquérir la vie. C’est cela, l’idée. À moins que l’on ne conquière la Mort, la victoire ne peut pas être remportée. Il faut vaincre la Mort, qu’il n’y ait plus de mort. C’est très clair.
Puis elle ajoutait : D’après ce que Sri Aurobindo dit là, c’est le principe d’Amour qui se transforme en flamme, et finalement en lumière. Ce n’est pas le principe de Lumière qui se transforme en flamme en se ma- térialisant : c’est la flamme qui se transforme en lumière. Les grandes étoiles donnent de la lumière parce qu’elles brûlent ; elles brûlent parce qu’elles sont l’effet de l’Amour... C’est mon expérience des « pulsations ». La dernière chose par-delà la lumière, par-delà la conscience, par-delà... la dernière chose que l’on touche, c’est l’Amour. [C’est-à-dire le feu supramental, cette « invasion dorée ».] D’après l’expéri- ence, c’est la dernière chose à se manifester dans sa pureté maintenant, et c’est elle qui a le pouvoir de trans- former. C’est ce que Sri Aurobindo semblerait dire là : la victoire de l’Amour parait être la victoire finale. Il a dit que Savitri était « une légende et un symbole ». C’est lui qui en a fait un symbole. C’est l’histoire de la rencontre de Savitri, principe d’Amour, avec la Mort ; et c’est sur la Mort qu’elle a remporté la victoire, ce n’est pas dans la vie. Elle ne pouvait pas remporter la victoire dans la vie si elle n’avait pas remporté la vic- toire sur la mort. C’est très intéressant.
On ne saute pas par-dessus la mort.
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Elle était si vaste et si parfaitement immobile dans la grande bataille qui se jouait. On entrait en elle comme dans une immensité de neige douce, et pourtant si formidable- ment brûlante dans son immobilité. On allait loin, loin, et pour toujours, et pourtant c’était là. On était chez soi comme dans le plus profond sanctuaire intime, et pourtant c’était le monde qui battait. On baignait dans l’Amour, et c’était une impitoyable guerre... dans le silence parfait, comme en dehors de toutes les guerres, comme si elles étaient gagnées de- puis toujours. Et ses petites gouttes de mots, ses petits souffles d’à travers les éternités, portaient le feu, disaient l’enfer ou la Merveille, la contradiction et la question toujours, d’un même ton si totalement égal, comme on observe la rivière qui coule : ici, ça tourne à droite, là ça tourne à gauche. C’était la vérité transparente, sans teinte, sans frisson : pure. Sans personne. Et pourtant c’était elle.
Et plus tendrement elle quand elle riait.
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