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Critique de OverTheMoonWithBooks


J'ai vraiment beaucoup aimé cet album de Marjane Satrapi. Moins connu que Persépolis, il est pourtant (à mon avis) bien meilleur.

Cette bande dessinée est bien plus intimiste et personnelle que Persépolis. C'est une histoire de femmes. Toute l'action se déroule dans le salon de la grand-mère de Marjane, personnage remarquable dans Persépolis. Ici, son image de femme moderne et avant-gardiste est renforcée car on apprend que le grand-père Satrapi était en fait son 3ème mari !!! Fait admirable quand on sait qu'en Iran, à son époque, le fait d'être une femme divorcée était très mal vu.

Cet épisode se déroule, du moins on le suppose, dans une journée. Mais de quoi parle les femmes ? Des derniers ragots croustillants sur les femmes du quartier ou de la famille, des hommes, du mariage, de l'amour et de sexe. L'auteur dresse ainsi plusieurs portraits de femmes iraniennes. Et cela va de celle qui a été mariée de force à 13ans avec un homme de 61ans, à celle qui s'est mariée avec l'homme qu'elle aimait mais pour qui le mirage de l'amour s'est vite dissipé à celle qui s'est mariée à un Iranien vivant en Europe avec l'espoir de partir vers une vie meilleur - mais du fantasme à la réalité … le saut est parfois bien douloureux.
Ce qui est formidable, c'est que ces femmes parlent sans tabou de sexe et des hommes. Et si elles peuvent tenir des propos assez crus :
1) c'est toujours drôle ,
2) ce n'est jamais vulgaire (certes, en grande partie, grâce à la façon humoristique dont sont tournées les choses. Mais quant même, c'est fort !!)

Broderies est à la fois un souvenir, un hommage et un éloge à ces femmes qui ont accepté les règles de la société iranienne "post Shah", mais qui ont toujours refusé de se comporter comme des victimes du fait de ne pas appartenir au sexe fort. La preuve aussi que le fait d'avoir des moments juste entre femmes après le repas - pendant que les hommes font la sieste- n'est pas forcément synonyme d'exclusion mais de force.

S'il ne fallait lire qu'une bande dessinée de Marjane Satrapi, je pense que ce serait celle-ci.
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