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4,17

sur 570 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Chez sa grand-mère, après le déjeuner, Marjane, comme toutes les femmes se retrouvent à débarrasser la table tandis que les hommes vont faire la sieste. Sa grand-mère demande alors à la jeune femme de préparer le samovar. La vaisselle terminée, le samovar préparé, les trois générations des Satrapi se réunissent, commence alors "la séance de ventilation du coeur" autrement dit l'heure des confidences. Chacune se livre sur ses (més)aventures sexuelles et conjugales. Virginité, mariage arrangé, amant, larme vaginale...

Dans cet album, Marjane Satrapi nous en apprend un peu plus sur la condition des femmes iraniennes au coeur d'une société patriarcale. Autour de cette table entièrement féminine, l'on s'épanche sur son mariage, son amant, sa virginité. L'on raconte les mésaventures des voisines ou des cousines, l'on rêve de se voir au bras d'un Européen, l'on se réjouit des mentalités qui changent peu à peu (même chez les hommes), l'on parlemente sur la beauté du prépuce... L'auteur livre, avec justesse et sincérité, un témoignage instructif sur les femmes iraniennes d'aujourd'hui et les relations hommes/femmes. le ton est enjoué, drôle, certes direct, voire cru, mais jamais vulgaire. Cette famille Satrapi est touchante dans ces confidences, émouvante parfois. Un album qui permet de mieux comprendre les conditions des femmes en Iran.

Merci pour le prêt, Cécile !
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« Broderies » ressemble à un carnet intime plein de dessins et de dialogues saisis par le crayon de Marjane Satrapi pour nous restituer les échanges savoureux entre les femmes de sa famille au temps de son adolescence en Iran.
Le repas est terminé, Marjane prépare le thé à la demande de sa mamie, une femme au caractère bien trempé dont on avait déjà fait la connaissance dans Persépolis. Les hommes font la sieste, « Il est l'heure de « se ventiler le coeur » les femmes passent au salon, on pleure, on rit, on se fait des confidences.
Marjane Satrapi restitue à merveille les échanges de ces femmes appartenant à un milieu aisé et cultivé, entre modernisme et tradition. Les histoires d'amour, les mariages arrangés, et la sexualité sont abordés librement avec des mots crus et un brin de médisance. L'humour à vif qui caractérise cet album bouscule les clichés que nous pouvons en occident sur les femmes voilées. Chacune raconte son histoire. Femmes dominées ou trompées, l'émotion est toujours présente et chaque récit est ponctué des remarques sarcastiques de la grand-mère de Marjane, mariée trois fois.

C'est elle qui aura le dernier mot :

« C'est comme ça la vie. Dès fois tu es sur le cheval et des fois c'est le cheval qui est sur ton dos ».

Et si vous souhaitez connaître la signification du titre « Broderies », il ne vous reste plus qu'à lire ce précieux témoignage plein de vitalité.






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« Certains garçons prennent une belle fille, et la cachent loin du reste du monde. Je veux être celle qui marche au soleil*. »

Broderies est un festival de bonne humeur et d'émotions entre iraniennes, à l'heure du thé, pendant que les hommes font la sieste. Ça roupille sec, forcément ça mange trop.
Un moment pour les dames, uniquement entre elles, où tous les mots sont permis. Révélations, bavardages et ragots dans l'humour et l'écoute.

« Parler derrière le dos des autres est le ventilateur du coeur... »

Une confidence est une preuve de confiance, parfois d'amour. Une confidence c'est un peu comme un parfum évanoui de l'enfance. Un oiseau qui s'envole vers le large. Abandon, relâchement, laisser-aller… Respire.

« Allez, raconte ! Ne fais pas ta chochotte ma fille ! Vas-y ! On t'écoute !! Allez ! J'adore les histoires … ! »

Grands-mères, tantes, cousines, mères, amantes, épouses, jeunes filles... Elles sont femmes avant tout et heureuses de se retrouver en famille ou avec des amies. Toutes de femmes vêtues.

Réjouissant !

J'avais déjà beaucoup aimé Persépolis au cinéma de la même autrice.
Marjane Satrapi est détachée de toute emprise patriarcale dans son écriture.
Souvent cash, parfois crue, elle est surtout pleine de vie et sincère.

« Tu sais mon enfant, la fierté des hommes est placée dans leurs bourses. Quand on se retrouve avec un testicule en sang, il est préférable de se taire. »

Ses dessins noirs sur fond crème, font ressortir le brun et l'épaisseur de la chevelure féminine.
Des textes avec ou sans bulles pour parler d'amour, de sexe, de mariage, de coutumes, de chagrin, de souvenirs… de quoi pouvoir jaser sur les hommes !

« J'ai fait quatre gosses ! Je n'ai tout de même jamais vu d'organe masculin. Il rentrait dans la chambre, il éteignait la lumière … et ensuite, hop ! Hop ! Hop !
Et voilà j'étais enceinte ! En plus, j'ai eu droit à quatre filles. Donc je n'ai jamais vu de zizis ! »

J'ai appris pas mal d'anecdotes croustillantes autour de la table où le thé est servi. Beaucoup d'histoires sombres et dramatiques m'ont également rapprochée du salon chaleureux en faisant davantage connaissance avec la famille Satrapi. Tout en féminité.

Émouvant !


Alors, à vous de jouer...
D'après vous, que signifient les deux mots ci-dessous ?
Je vous aide avec quatre propositions. Allez !

Samovar :
1. Ustensile pour faire bouillir l'eau du thé
2. Vêtement traditionnel iranien
3. Un plat végétarien iranien
4. Une danse persane

Broderie :
1. Mosaïque de petites pierres harmonieusement rangées
2. Confidence entre femmes
3. Opération visant à reconstruire un hymen
4. Vêtement litur­gique brodé d'or et de pierreries

Z'avez trouvé ?
Trop fière de vous !

« Confidence pour confidence, c'est moi que j'aime à travers vous » Jean Schultheis, 1981


*Extrait de la chanson « Girls Just Wanna Have Fun », Cindy Lauper, 1983


Lu en Novembre 2020
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Bon, et bien pour la dentelle c'est ciselé comme tel ! C'est percutant, mordant, cela ne tergiverse pas !...la condition féminine est un grand débat où trois générations de femmes de Marjane autour d'un samovar, parle de sexualité et d'amour sans s'encombrer de voile ni de fioritures !
Waouh ! Cela fait beaucoup de bien , cette bande dessinée défrise un peu ce discours d'arrière cour dans le gynécée iranien..les us et les coutumes toujours en broderie... en questionnement avec humour sur le mariage, les hommes, la tradition contre l'évolution des mentalités. C'est sans fard, un régal ! bonne lecture !
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Après le repas, les hommes vont faire la sieste, les femmes la vaisselle et ensuite elles se réunissent autour du samovar pour déguster le thé et s'adonner à leur plaisir favori : la discussion.Comme nous dit la mamie de Marjane la narratrice"Parler derrière le dos des autres est la ventilation du coeur"
Mais de quoi parlent ces femmes iraniennes réunies autour d'une tasse de thé dan un Iran où elles ont du mal à vivre et bien d'elles, des autres, de leurs amours, de celles de leurs copines ....
Roman graphique où l'on reconnait bien sûr la patte de Marjane Satrapi, les dessins en noir et blanc, les textes riches en informations sur la vie quotidienne de ces femmes de la bourgeoisie le plus souvent cultivées qui connaissent l'Europe y ont vécu , se sont mariées plusieurs fois.... C'est drôle, touchant, parfois un peu grivois mais je n'en ai pas vu beaucoup avec un tambour à broder dans les mains.Qu'est- ce que j'ai ri ! moi qui ne suis pas une adepte du roman graphique je me suis régalée avec Broderies si vous en avez l'occasion n'hésitez surtout pas à découvrir ce petit bijou
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En Iran, après le déjeuner, les hommes font la sieste, et les femmes, la vaisselle. Et puis, elles prennent le thé et c'est le moment des confidences et des médisances qui font rire, qui font pleurer, mais surtout qui soulagent le coeur.
Dans ce court roman graphique Marjane Satrapi met à nouveau en images les femmes de sa famille, sa mère, sa grand-mère et elle-même ainsi que d'autres, amies, voisines dans ce beau trait de pinceau noir qui les met si bien en valeur.
Broderies est aussi une peinture de la femme dans l'Iran du XXe siècle, avec ses contradictions, ses rêves, et les libertés qu'elle ose de plus en plus.
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Quelques instants partagés avec les femmes de la famille Satrapi : ça taille, ça ricane, ça brode, ça raconte.
Avec beaucoup d'humour et de dérision, Marjanne Satrapi nous dévoile "les secrets" des femmes de son entourage, de tous âges, certains drôles, d'autres plus tristes, mais toujours avec tendresse au final.
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Les femmes se retrouvent et parlent de mariages, d'amour et de sexe sans tabous...ou si peu.
Marjane Satrapi nous raconte les histoires de ses proches, des histoires (trop) intimes et qui nous laissent un léger sentiment de malaise...on se sent un peu comme un voyeur qui écoute des histoires dont on a l'impression qu'on avait pas forcément le droit/l'envie de les connaitre.

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Marjane Satrapi s'est fait connaître du grand public en 2007 avec son dessin animé, Persepolis, adapté de sa bd qui a fait un raz-de-marée médiatique. Alors c'est avec délice, que je relis cette bd très féminine qui casse les codes de la bd classique.

Les casses avec des bulles, c'est dépassé. La maison d'édition l'Association veut proposer des artistes en leur laissant toute la liberté de créer et de s'exprimer sans limite et sans apriori. Alors des auteurs comme Marjane Satrapi profite de cette totale autonomie pour proposer des oeuvres surprenantes et envoutantes comme Broderies. L'inspiration se trouve au coeur de son histoire personnelle, de sa famille et de son pays d'origine, l'Iran.

C'est ainsi que l'on retrouve Marjane chez sa grand-mère entourée de femmes de la famille et d'amies les voiles laissés à l'entrée. Une bonne réunion pour ventiler le coeur autour d'un bon thé. Ainsi avec légèreté et humour, les femmes parlent avec liberté de l'amour, du mariage choisi et imposé par la famille, de l'amitié, de sexe, de place dans la société.... Les langues se délient et les sujets sensibles apparaissent comme le fait d'être vierge pour le mariage, le fait de devoir se recoudre pour l'honneur des hommes, la difficulté de se remarier après un divorce ou un deuil bref de l'ensemble de ses lois dictées par des hommes et leur égo.

Avec une légèreté de ton et de structure, Marjane Satrapi nous livre un témoignage touchant et drôle de femmes authentiques, brimés et fortes à la fois. Les sourires apparaissent souvent et cette lecture se fait avec délice. Une bd réalisée par une femme, sur des femmes qui ravira les lectrices femmes j'en suis persuadée. Toutefois, il ne faut pas limiter le lectorat car c'est bien aussi de montrer aux hommes l'autre côté de l'oppression, de l'absurdité de l'idée de la supériorité de l'homme sur la femme que le prétexte soit religieux ou non. Les personnages sont attachants surtout la grand-mère de Marjane qui veut ce qu'elle veut tout comme sa mère. Des femmes de caractères qui veulent de l'égalité et de la liberté pour tous et surtout toutes.

Une bande dessinée qui me donne très envie de poursuivre ma découverte de Marjane Satrapi. Son style léger, tout en noir et blanc, avec une plume acerbe et douce à la fois. Comment résister à la liberté de penser, de rire, de dessiner? Je ne peux pas, alors vive les femmes, vive l'égalité et vive la bd.
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Un rassemblement des femmes après un repas de famille. Un bon endroit pour partager quelques confidences ou quelques souvenirs. Mais il est aussi bien tentant d'y propager quelques ragots …. Voiles et foulards n'empêchent pas la liberté des femmes de s'exprimer.
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