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Persépolis tome 4 sur 4
EAN : 9782844141378
104 pages
L'Association (11/08/2003)
4.5/5   305 notes
Résumé :
De retour d’Autriche, Marjane retrouve l’Iran, son pays. La guerre avec l’Irak est terminée mais l’ambiance des rues de Teheran n’évoque pas pour autant la joie de vivre. Marjane découvre un Iran toujours aux prises avec le fanatisme religieux où les libertés individuelles sont bafouées en permanence. Ceci n’empêche pas cette jeunne femme moderne vouloir vivre intensément chaque instant de sa vie.
Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Ca y'est la série Persépolis s'achève, et pour cela, Marjane retourne en Iran auprès de sa famille comme on irait vers un Paradis Perdu. Sauf que, … l'idéalisation qu'elle s'était faite de la vie en Iran s'estompe assez vite.

Ce tome 4, c'est le tome du désenchantement. Ou plutôt d'une série de désenchantement. Tout d'abord parce que le retour en Iran ne fait pas disparaître les échecs et la honte que Marjane associe à son passé en Autriche. Puis avec son mariage avec Réza. Les derniers rêves de midinettes s'envolent avec cette alliance ratée, qui ne fait qu'ajouter un nouvel échec à son "conte de fées" rêvé.
"Docilement", Marji remet le voile, se plie à la séparation hommes-femmes à l'université, se rappelle qu'en tant que femme -même voilée- elle est toujours un objet potentiel d'excitation pour barbus libidineux. Heureusement, il y a les fêtes clandestines. Mais là aussi, un soir, ça tourne au drame, et cette soupape de sécurité disparaît.
Pire encore ! Alors qu'elle ne s'y attendait pas, ses amies lui renvoie une image de femme qui s'est occidentalisée, alors qu'en Europe, elle était une Iranienne "coincée". Décidément, pas facile de rentrer dans une case lorsqu'on veut définir son existence et sa personne par des "étiquettes".

Avec ce tome, Marjane devient une adulte, qui se fait ses opinions en allant au-delà de ses visions "fantasmées" du réel.
Une fois la lecture de ces 4 tomes achevée, on peut considérer que Persépolis est bien plus qu'un récit d'enfance et une bande dessinée humoristique qui met en scène l'histoire de l'Iran de façon très pédagogique. En fait ce n'est ni plus ni moins qu'un "roman" d'apprentissage moderne avec une thématique très actuelle qui occupe beaucoup le 21ème siècle : la double culture et la difficulté de s'identifier comme un individu "simple" appartenant à une seule partie, à une seule culture, alors que les technologies modernes ont faciliter les mouvements des individus (en avant ou non) et remettent en question cette identité lisse et unique.
Une lecture intéressante et enrichissante, avec plusieurs bons moments et un personnage extra : la grand-mère ! S'il y avait un argument à donner pour lire Persépolis, c'est pour ce personnage, avec sa sagesse et son franc parler décapent !
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« Tant pis pour mes libertés individuelles et sociales, j'avais tellement besoin de rentrer chez moi », déclarait Marji à la fin du troisième tome de Persepolis, alors qu'elle décidait de quitter l'Autriche où elle était en exil depuis quatre ans. Ainsi, à l'âge de 18 ans, elle faisait également l'expérience du retour au pays natal. C'est ce qu'elle raconte dans ce quatrième et dernier tome de sa bande dessinée autobiographique.

« Tant pis pour [ses] libertés individuelles et sociales ». Oui, Marji les sacrifie pour revoir les siens. Car le régime islamique d'Iran est très répressif, surtout envers les femmes. Les tenues, le maquillage, le voile, tout doit être « décent » et conforme à la « morale ». Dans ce dernier opus, Marjane Satrapi fait donc référence aux difficultés liées à la réadaptation mais aussi à la détresse qu'elle a pu ressentir face à tous ses proches qui ont vécu la guerre tandis qu'elle était à Vienne, loin de la peur des bombes et de la vision des martyrs. Elle se raconte aussi, Iranienne en Autriche mais vue comme une Occidentale à son retour dans son propre pays, ce qui contribue à renforcer d'autant plus l'incompréhension, d'un côté comme de l'autre. Et comme dans les deux premiers tomes, Marjane Satrapi raconte l'histoire de son pays à travers sa propre histoire et elle le fait avec beaucoup de lucidité et d'humour. Elle manie même l'autodérision à merveille ! Elle nous fait part de ses erreurs, de ses déconvenues et de ses réussites envers et contre tout, tout en évoquant la vie quotidienne des Iraniens après la guerre Iran-Irak. Son témoignage est édifiant, certaines anecdotes sont terribles, d'autres truculentes comme le jour où elle a été arrêtée et a passé une journée entière au Comité (le commissariat des gardiens de la Révolution) parce qu'elle portait des chaussettes rouges. Ces anecdotes peuvent nous sembler folles mais elles sont le fruit de mesures absurdes et dictatoriales qui ne font sourciller que ceux qui n'en ont pas fait l'expérience. Mais tous les Iraniens n'acceptent pas passivement cette situation et nombreux sont les épisodes de rébellion que Marjane Satrapi rapporte également.

A la lecture de cette bande dessinée, j'ai sourcillé plus d'une fois, bien sûr, parce que je n'ai jamais été arrêtée pour port de chaussettes rouges et parce que les obsessions religieuses du régime islamique m'ont semblé grotesques et révoltantes. Mais j'ai trouvé ce quatrième tome excellent (comme les trois précédents), parfois drôle, souvent touchant, toujours digne d'intérêt. Certaines images sont très fortes et en disent long, surtout celles où il n'y a pas un mot. Elles parlent d'elles-mêmes. Quant aux dialogues, ils sont très riches. le témoignage de Marjane Satrapi est captivant.
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Ce quatrième tome est celui que j'ai préféré et de loin. Je l'ai trouvé plus complexe que les autres, d'autant plus qu'on retrouve un peu de tous les tomes dans celui-ci, pas tant par son histoire mais surtout par Marjane : avec ses différentes "vies", elle a énormément changé et elle est un peu en décalage avec tout le monde... On sent qu'elle est bien chez elle, mais, comme ses parents, l'on sent que ce n'est pas sa place.

A la fin du troisième tome, j'étais très curieuse de découvrir comme Marjane après 4 ans en Europe arriverait à se réadapter à la vie stricte de l'Iran. C'est surtout le décalage avec ses copines d'enfance qui m'a choquée ou plutôt leur manque d'ouverture malgré le fait qu'elles essaient de nous faire penser totalement le contraire. Bien sur, c'est normal et tout et tout... Mais, en les voyant maquillée à se raconter des histoires de garçons, je les pensais finalement très "occidentalisées". Enfin, jusqu'au moment où la réalité m'a rattrapée ;)

J'ai beaucoup aimé découvrir Marjane à mon âge : on est vraiment très différente l'une de l'autre et pourtant je comprends totalement les choix qu'elle fait tout en sachant très bien qu'à sa place, je ne les aurais surement pas fait. C'est assez étrange comme impression ! Mais bon, j'imagine que ça, c'est parce que Marjane Satrapi a très bien fait son boulot d'auteur et a su vraiment insuffler une personnalité et une crédibilité à ses personnages.
Et puis les parents et la grand-mère de Marjane sont vraiment adorables.

Je suis vraiment ravie par cette conclusion de Persepolis. La fin n'était pas vraiment difficile à deviner, mais c'est de loin la meilleure, d'autant plus que j'ai trouvé l'émotion très palpable dans la dernière page. Et ce, malgré les dessins que je n'ai pas encore réussi à apprécier (c'est vraiment trop "graphique" pour moi !) ;)
Persepolis est vraiment une série à découvrir.
Lien : http://lunazione.over-blog.c..
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Après avoir passé quatre ans à Vienne, Marjane revient au pays et est de suite frappée par l'atmosphère répressive qui règne à Téhéran. Les ordres donnés par les représentants de la loi sont ponctués par des « frère » et « soeur » à tout va. Nous sommes en 1987. La jeune fille retrouve sa chambre, ses amis. Tout a changé, elle est déstabilisée, a perdu ses repères et sombre dans la dépression jusqu'au jour où elle décide de remonter la pente. Elle devient professeur d'aérobic et rencontre celui qui deviendra son époux. En 1989, elle se lance dans des études d'art graphique difficiles à suivre. La liberté d'expression est réprimée et les islamistes au pouvoir surveillent de près les jeunes gens jusque chez eux et les empêchent de « vivre », de s'amuser, de faire la fête. En 1991, Marjane se marie avec Reza afin de vivre sa liaison dans la légalité. Cette même année, l'Irak attaque le Koweit.Trois années de mariage se concluent par un divorce et Marjane quitte l'Iran pour s'installer en France.
Un avenir prometteur lui tend les bras, l'opportunité de s'exprimer en toute liberté dans l'art graphique. L'Europe lui offre ce que l'Iran l'empêche de vivre, l'épanouissement.J
'ai adoré ces recueils de bande dessinée retraçant une partie de l'histoire de L'Iran. La souffrance des habitants de ce pays en guerre ainsi que la condition des femmes laissent songeur.Très instructif.
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Avec ce quatrième tome, Marjane Satrapi conclut son autobiographie par son entrée dans l'âge adulte. Cet épisode conte comment elle a dû revenir en Iran, se plier à toutes les contraintes indignes qui sont imposées aux femmes, se marier même pour s'apercevoir que ni sa vie dans son pays ni même son mariage (conclu pourtant de plein gré) ne correspondaient à sa personnalité profonde. On aimerait une suite: la suivre dans sa deuxième aventure européenne. Celle-ci est sans doute plus banale pour mériter un cinquième tome et il lui faut sans doute garder une part d'intimité…
Cette autobiographie n'est pas sans me rappeler celle de Riad Sattouf: même intelligence et pourtant même difficulté à trouver sa place lorsqu'on a un pied dans deux cultures radicalement différentes; même médium pour nous en faire part; même moyen narratif; même économie dans le dessin…. Deux chefs-d'oeuvre de roman graphique que je ne regrette pas d'avoir lu et que je recommande sans réserve.
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Le régime avait compris qu’une personne qui sortait de chez elle en se demandant :

Est-ce que mon pantalon est assez long ?
Est-ce que mon foulard est à sa place ?
Est-ce que mon maquillage se voit ?
Est-ce qu’ils vont me fouetter ?

Ne se demandait plus :

Où est ma liberté de pensée ?
Où est ma liberté de parole ?
Ma vie est-elle vivable ?
Que se passe-t-il dans les prisons politiques ?

Normal ! Quand on a peur, on perd la notion d’analyse et de réflexion. Notre effroi nous paralyse. D’ailleurs, la peur a toujours été le moteur de répression de toutes les dictatures. Montrer ses cheveux ou se maquiller devinrent logiquement des actes de rébellion.
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- Madame, pourquoi vous couriez ?
- Je suis très en retard ! Je courrais pour avoir mon bus.
- Oui... Mais... Quand vous courez, votre derrière fait des mouvements... Comment dire... Impudiques !
- EH BIEN VOUS N'AVEZ QU'A PAS REGARDER MON CUL !
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Je ne lui dis pas tout ce que j'aurais pu : qu'elle était frustrée car elle était encore vierge à vingt-sept ans ! Qu'elle m'interdisait ce qui lui était interdit ! Que se marier avec quelqu'un qu'on ne connaît pas, pour son argent était de la prostitution. Que malgré ses mèches et son rouge à lèvres, elle agissait comme l'Etat.
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On apprécie beaucoup mieux la neige quand on la regarde de la fenêtre d'une chambre bien chauffée.
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Il n’y avait pas que le voile auquel je devais me réhabituer, il y avait aussi tout le décorum : la présentation de martyrs par des fresques murales de vingt mètres de haut ornées de slogans les honorant, comme « Le martyr est le cœur de l’histoire » ou « J’espérais être un martyr moi-même » ou encore « Le martyr est vivant à jamais ».
Surtout après quatre ans passés en Autriche où on voyait plutôt sur les murs « Meilleures saucisses à vingt schillings », le chemin vers la réadaptation me paraissait très long.
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Videos de Marjane Satrapi (30) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Marjane Satrapi
Chaque mois, un grand nom de la littérature française contemporaine est invité par la BnF, le Centre national du livre et France Culture à parler de sa pratique de l'écriture. L'auteur Jean-Claude Mourlevat est à l'honneur de cette nouvelle séance.
Cette vidéo ne sera accessible que durant la durée de la conférence.
Né en 1964, Emmanuel Guibert fréquente les Arts Déco de Paris. En 1994, il fait deux rencontres importantes ; celle d'Alan Ingram Cope, un ancien soldat de la Seconde Guerre mondiale, retraité sur l'île de Ré, et celle de David B, qui l'introduit dans un cercle de jeunes auteurs cherchant à renouveler les pratiques de la bande dessinée. Il rejoint un atelier collectif que fréquentent Joann Sfar, Christophe Blain, Emile Bravo, Marjane Satrapi et bien d'autres, où il travaille pendant cinq ans. Sa collaboration avec la maison d'édition l'Association marque une évolution vers un style épuré au service des récits vécus de son ami Alan Cope. Dans cette série biographique, toujours en cours, on trouve La guerre d'Alan (3 volumes), L'enfance d'Alan et Martha & Alan. Il poursuit dans cette veine avec le Photographe (chez Dupuis), d'après des entretiens avec Didier Lefèvre, reporter-photographe en Afghanistan dans les années 1980. Cette trilogie, traduite en 20 langues, vaut à ses auteurs (Guibert-Lefèvre-Lemercier) des récompenses dans le monde entier. Puis il crée plusieurs séries ou albums uniques, notamment Sardine de l'espace (14 volumes) et Les Olives noires (3 volumes). Avec Marc Boutavant, autre camarade rencontré à l'atelier, il lance la série Ariol, chez Bayard, qui totalise à ce jour 20 volumes traduits en de nombreuses langues. Il crée également des chansons en partenariat avec le guitariste Dominique Cravic. Son intérêt pour la musique de jazz lui fait élaborer, avec le graphiste et producteur Philippe Ghielmetti, toutes les pochettes du label Vision Fugitive. En 2007, il est lauréat de la Villa Kujoyama. de cette récompense naîtra l'album Japonais en 2008, recueils de peintures, dessins et nouvelles. Avec un collectif d'amis auteurs, il visite des grottes préhistoriques ornées en France. de cette expérience naissent le volume collectif Rupestres chez Futuropolis et la réalisation de fresques pariétales dans une grotte du Parc Régional des Causses du Quercy. En 2017, il est lauréat du prix René Goscinny pour l'ensemble de son oeuvre de scénariste au festival d'Angoulême. Il mène depuis quinze ans une activité discontinue mais fidèle de visiteur hospitalier et a rejoint Christine Géricot à l'association Sur un lit de couleurs, qu'il vice-préside. Cette association installe et supervise des ateliers d'arts plastiques animés par des enseignants dans les hôpitaux en France. Emmanuel Guibert a reçu le Grand Prix de la ville d'Angoulême lors du Festival international de la bande dessinée en 2020.
Animés par des producteurs et productrices de France Culture, les entretiens du cycle « En lisant, en écrivant » sont réalisés en public à la BnF, puis diffusés dans la grille d'été de France Culture et disponibles en podcast. Genèse des oeuvres, sources d'inspiration, aléas de la vie quotidienne d'un auteur ou d'une autrice, édition et réception des textes – autant de sujets que ces rencontres permettent d'aborder, au plus près de la création littéraire.
Rencontre animée par Arnaud Laporte, producteur chez France Culture
En savoir plus sur les Master classes : https://www.bnf.fr/fr/agenda/masterclasses-en-lisant-en-ecrivant
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