AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782844141590
84 pages
L'Association (12/10/2004)
3.88/5   752 notes
Résumé :
Avec cette nouvelle Ciboulette, Marjane Satrapi comblera les lecteurs de Persepolis tout en en surprenant plus d'un.

En effet, si l'Iran et la famille de l'auteur sont de nouveau les principaux sujets de Poulet aux prunes, l'auteur explore ici de nouvelles voies de narration qui en font probablement son meilleur livre. Ou comment entrer dans le for intérieur de Nasser Ali Khan, qui a décidé de se laisser mourir car sa femme lui a cassé son Tar, son in... >Voir plus
Que lire après Poulet aux prunesVoir plus
L'Ascension du haut mal, tome 1 par David B.

L'Ascension du haut mal

David B.

4.25★ (1133)

6 tomes

Le petit Christian, Tome 1 par Blutch

Le petit Christian

Blutch

3.77★ (197)

2 tomes

Klezmer, Tome 1 : Conquête de l'Est par Sfar

Klezmer

Joann Sfar

3.73★ (459)

5 tomes

Critiques, Analyses et Avis (86) Voir plus Ajouter une critique
3,88

sur 752 notes
5
20 avis
4
42 avis
3
13 avis
2
5 avis
1
0 avis
Téhéran, 1958. Dans la rue, Nasser-Ali Kahn interpelle une femme qu'il croit avoir reconnue en la personne d'Irâne. Mais cette dernière, même si elle s'appelle bien ainsi, ne semble pas le reconnaître du tout. Il se rend ensuite dans la boutique de son ami Mirza afin de lui acheter un nouveau tar. En effet, sa femme, sous le coup de la colère, a brisé le sien en deux. Suivant le conseil de son ami, il en achète un mais attend une semaine avant de l'essayer. Malheureusement, la tonalité n'est pas assez bonne pour lui. Et il en sera de même pour les trois suivants. Et de même, encore, pour celui qu'il aura acquis à Mashad, au bout d'un long voyage. Aucun ne lui procure à ce jour le plaisir de jouer. Alors Nasser-Ali décide de mourir. Il s'allonge sur son lit et attend. Huit jours plus tard, on enterre son corps...

Tout comme dans Persepolis, Marjane Satrapi nous livre un petit bout de son enfance en relatant l'histoire de son oncle, Nasser Ali Khan, à qui, par malheur, on a brisé son tar. Naturellement, il part à la recherche d'un autre instrument capable de lui procurer autant de plaisir que celui qu'il possédait. Malheureusement, il n'en trouvera aucun. L'on passe ainsi 8 jours en sa compagnie, revisitant quelques scènes de son passé, comprenant au fur et à mesure son histoire, son mariage et ce que représentait pour lui ce tar. L'auteur nous livre un récit original et terriblement touchant. Ironique, parfois drôle, à la fois tendre et mélancolique voire triste, ce Poulet aux prunes se déguste avec plaisir.
A noter que cet album a été adapté au cinéma par Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud avec Mathieu Amalric dans le rôle de Nasser-Ali.
Commenter  J’apprécie          650
Au cours d'une énième dispute conjugale, madame a brisé ce à quoi monsieur tenait le plus au monde. Pas son amour pour elle car il ne l'aime pas et ne l'a jamais aimée, non, ce qu'elle a cassé, c'est son tar.

Un instrument de musique qui est sa raison de vivre et qu'il ne parvient pas à remplacer malgré ses tentatives, ce qui lui ôte l'envie de vivre. Inconsolable, même avec son mets préféré, le poulet aux prunes, le musicien décide de mourir, mais avant il voit sa vie défiler pendant ses huit jours ultimes.

Sur fond de révolution iranienne, Marjane Satrapi raconte un triste épisode familial où il est sujet d'amour contrarié, d'échec de mariage, de passion de la musique saccagée et de mort. Un récit sombre égayé par l'humour, l'ironie et le regard distancié de l'auteure du déjà remarquable Persépolis.
Commenter  J’apprécie          540
Je ne vois que de bonnes critiques sur cette BD et comme j'avais beaucoup aimé Broderies de Marjane Satrapi, j'ai donc été tenté.
Je comprends les éloges mais j'en ressors déçue.

C'est une BD pleine de tristesse, cet homme qui décide de se laisser mourir car sa femme lui a cassé son Tar, pleine de mélancolie, car il se remémore son amour de jeunesse mais en même temps l'auteure y ajoute toujours une pointe d'humour. Ce qui m'a déplu ce sont les personnages, je n'en ai trouvé aucun attachant et c'est la petite touche qui je crois m'a manqué.

En tout cas j'ai comme toujours adoré les dessins et le style bien particulier de l'auteure. Ouvrir un de ses ouvrages c'est toujours la garantie d'un voyage, de la découverte d'une autre culture.

Je pense lire très vite Persépolis qui est dans ma PAL depuis un petit moment déjà. Et si l'envie vous en prend sachez que Poulet aux prunes a été adapté qu cinéma.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
Commenter  J’apprécie          423
À Téhéran, en 1958, le grand musicien Nasser Ali Khan est effondré. Lors d'une énième dispute conjugale, son épouse a brisé son précieux tar, l'instrument qui lui procure ses plus grandes joies. Il cherche désespérément un nouvel instrument, mais la magie musicale n'opère pas. « Puisque plus aucun tar ne pouvait lui procurer le plaisir de jouer, Nasser Ali Khan décida de mourir. Il s'allongea dans son lit. Huit jours plus tard, le 22 novembre 1958, on l'enterrait aux côtés de sa mère dans le cimetière Zahiroldoleh de Chérimane. »

Pendant huit jours, on assiste au désespoir harmonique et intime de Nasser Ali. Son taedium vitae est inexorable et s'étend à toute chose. Et il accuse son épouse du malaise profond qu'il éprouve. « J'ai perdu le goût, la saveur, le plaisir ! Tout ça par ta faute ! » du fond de son lit, Nasser Ali pense au passé et aux êtres disparus et il convoque les fantômes du futur. Plein d'amertume, il jette un regard triste sur son existence, ses rêves brisés ou perdus. Son mariage n'a pas été heureux et sa conclusion, après la destruction du tar, est réellement tragique. Mais c'est de cet hymen maussade qu'il a tiré son talent. « Dis-toi que tu vis une véritable histoire d'amour. Mais bien sûr. As-tu déjà vu quelqu'un écrire un poème sur la femme qu'il a épousée et qui l'engueule quatre fois par jour ? » Reste à savoir qui est l'objet de cette merveilleuse histoire d'amour.

Nasser Ali est un artiste tourmenté qui voit tout par un prisme esthétique très puissant. Mais à force de rechercher la beauté en chacun et en toute chose, il se coupe du monde et des réalités. Sa foi est trop monolithique et la remise en question lui est difficile. « Seule la sagesse, comme la lumière de la chandelle, peut nous apporter une vision globale de l'existence. La clé de la sagesse est le doute. Si vous doutiez un peu, vous seriez assurément moins prétentieux. » Son suicide est puissamment égoïste, comme le sont tous les actes de ce type. Sa rencontre avec Azraël, l'ange de la mort, lui rend une certaine humilité.

Quel plaisir de croiser Marjane Satrapi, reconnaissable à son grain de beauté, sous les traits qui furent les siens dans Persepolis. À demi-mot, on comprend que ce récit aux airs de légende iranienne est une partie de l'histoire familiale de l'auteure. Dans cet album, la musique est très diffuse, à peine audible. Mais elle est bien là. Et les senteurs appétissantes d'un poulet aux prunes font espérer que la mort n'est pas la fin. Détail annexe, je suis très sensible aux textures des livres. La douceur élégante de la couverture et la noble épaisseur des pages ont grandement participé à mon plaisir. Comme dans Persepolis, Marjane Satrapi décline son dessin en noir et blanc. Les souvenirs s'écrivent sur fond noir et les notes de musique, même brisées, composent une mélodie émouvante.

L'instrument sacrifié n'est pas un tar, mais un violon. Pourquoi ce remplacement ? le tar est emblématique de la culture iranienne, alors que le violon a une connotation plus slave, au moins pour moi. S'agit-il de rendre plus universelle la relation intime du musicien à son outil en proposant un instrument plus répandu ? C'est dommage, car la musique est universelle, quel que soit son support. Il en va de même de tout art : dès lors qu'il émeut, le médium importe peu.

Ce film est très joli et poétique, mais il est trop coloré à mon goût. Surtout, il est très loin de l'univers graphique de la bande dessinée. Reproduire la prouesse de Persepolis n'était pas nécessairement souhaitable, mais l'adaptation cinématographique est ici trop infidèle pour moi.
Certaines scènes ont un côté presque grand-guignolesque, ce qui trahit quelque peu la profondeur tragique du roman graphique. Si, pour une fois, Djamel Debbouze ne fait pas que du Djamel Debbouze, sa prestation de marchand de souk est incongrue, presque bouffonne. Mathieu Amalric est un excellent acteur, mais il me semble qu'il n'était pas taillé pour endosser le rôle de Nasser Ali : il lui manque la noblesse désespérée du personnage de papier, il est trop fébrile et surtout trop français pour le rôle. Ses airs de Rimbaud au pays des Mille et une nuits ne sont pas vraiment appropriés.

Globalement, le film est réussi, mais il faut le voir en oubliant le roman graphique : la comparaison ne se fait qu'au désavantage du premier.
Commenter  J’apprécie          240
En Iran, Nasser Ali Khan a perdu le goût de vivre depuis que sa femme lui a cassé son tar, instrument si cher à ses yeux. Pour lui, la musique est sa vie, son lien avec l'histoire d'amour de son existence. Les notes chantent son désespoir. Alors, le 15 novembre 1958, il décide de se laisser mourir et s'allonge dans son lit. A partir de ce moment là, de nombreux souvenirs refont surface.
Marjane Satrapi nous conte une fois encore l'histoire de sa famille de manière très poétique avec des illustrations en noir et blanc, toute en sobriété, avec ce trait qui lui est propre, et que j'apprécie énormément. Je suis tombée sous le charme de cet auteur en lisant "Persepolis", j'avais adoré son dessin et l'histoire familiale mais aussi politique de l'Iran. Dans "Poulet aux prunes", elle aborde la thématique de l'amour : un mariage impossible qui hantera le personnage principal tout au long de sa vie. le découpage du récit est original : à partir du jour de sa mort, le lecteur remonte le temps et revit les derniers jours de Nasser Ali.
Un roman graphique encore superbement réussi. Maintenant, j'ai hâte de voir le rendu de l'adaptation cinématographique.
Commenter  J’apprécie          321

Citations et extraits (40) Voir plus Ajouter une citation
« Seule la sagesse, comme la lumière de la chandelle, peut nous apporter une vision globale de l’existence. La clé de la sagesse est le doute. Si vous doutiez un peu, vous seriez assurément moins prétentieux. »
Commenter  J’apprécie          720
Pour le commun des mortels, être musicien ou être clown, c'est du pareil au même.
Ne t'en fais pas mon petit. Dis-toi que tu vis une véritable histoire d'amour.
Mais bien sûr. As-tu déjà vu quelqu'un écrire un poème sur la femme qu'il a épousée et qui l'engueule quatre fois par jour ?
Crois-tu que si Roméo et Juliette avaient fait six gosses ensemble, on aurait écrit un livre sur eux ?
Tu souffres ! C'est pour ça que tu joues si bien maintenant !
Commenter  J’apprécie          140
Nous donnons un sens à la vie d'après notre point de vue.
Seule la sagesse, comme la lumière de la chandelle peut nous apporter une vision globale de l'existence.
La clef de la sagesse est le doute !
Si vous doutez un peu, vous seriez assurément moins prétentieux !
Commenter  J’apprécie          190
- Et Dieu ?
- Mon cher ami, la vie passe avec ou sans Dieu.
- Vous connaissez Khayyam ?
- Évidemment !
- Les astres à ma présence ici-bas n'ont rien gagné, leur gloire à ma déchéance ne sera pas augmentée, et, témoin mes deux oreilles, nul n'a jamais pu me dire pourquoi l'on m'a fait venir et l'on me fait m'en aller.
Commenter  J’apprécie          110
La nuit tombait et Nasser Ali Khan avait très faim. Normal, cela faisait deux journées entières qu’il n’avait rien avalé. Il passa en revue tout ce qu’il aimait manger. Il se fixa enfin sur son plat favori : le poulet aux prunes. Une spécialité de sa mère, préparée avec du poulet, des prunes, des oignons confits, des tomates, du curcuma et du safran, servi avec du riz.
Commenter  J’apprécie          60

Videos de Marjane Satrapi (34) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Marjane Satrapi
https://www.laprocure.com/product/1395404/femme-vie-liberte
Femme, vie, liberté Marjane Satrapi, Farid Vahid, Jean-Pierre Perrin, Abbas Milani et al. Éditions l'Iconoclaste
« À l'heure où nous célébrons le premier anniversaire de la Révolution des femmes en Iran, il y a un an, en septembre dernier, voici que la maison de l'Iconoclaste publie sa première bande dessinée qui s'appelle Femme, vie, liberté. C'est une bande dessinée qui est un immense coup de coeur et on peut dire que pour L'Iconoclaste, dont c'est la première bande dessinée, c'est vraiment un coup de maître. [...] C'est une bande dessinée qui a été réalisée sous la direction de Marjane Satrapi, cette auteure iranienne... » Caroline Tison, libraire à La Procure de Paris
+ Lire la suite
autres livres classés : iranVoir plus
Les plus populaires : Bande dessinée Voir plus


Lecteurs (1480) Voir plus



Quiz Voir plus

Quiz autour du livre "Persepolis"

Dans quelle ville se déroule l'histoire ?

Ispahan
Téhéran
Karaj

10 questions
225 lecteurs ont répondu
Thème : Persepolis, tome 1 de Marjane SatrapiCréer un quiz sur ce livre

{* *}