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Ce troisième épisode de la jeunesse franco-syrienne du petit Riad est encore meilleur que les précédents.
On retrouve les mêmes thématiques : mariage mixte et choc des cultures, difficultés conjugales, petits et gros problèmes du quotidien d'un enfant, vie au Moyen-Orient dans les années 80 (pauvreté, pénurie, corruption...), religions. L'auteur évoque également la situation en Arabie Saoudite.

Riad Sattouf démontre encore son talent pour rendre compte des observations et sentiments d'un enfant, sans mièvrerie, avec la candeur et la brutalité de cet âge. C'est instructif, parfois émouvant et souvent drôle. Toujours très juste, en tout cas. ♥
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1985, le petit Riad a maintenant 7 ans. La famille est toujours installée à Ter Maaleh, en Syrie. Tandis que son père, Abdel-Razak, donne des cours à Damas, sa mère, Clémentine, reste à la maison, à s'occuper de son petit frère, Yahya. Elle se désole parfois d'habiter dans ce village reculé, loin de la ville, d'autant que les conditions de vie sont parfois pénibles. Riad, lui, continue sa scolarité, en troisième année à l'école du village. Élève très doué, il ne ramène que des bonnes notes à son papa. Noël approchant, sa maman veut célébrer cette fête chrétienne. C'est l'occasion pour Riad d'expliquer ce qu'est Noël à ses cousins et qu'il leur suffira d'écrire une lettre au Père Noël pour recevoir des cadeaux. Sous l'influence de sa propre mère, Abdel-Razak décide de circoncire son fils qui appréhende aussitôt mais qui se réjouit de montrer à ses cousins qu'il n'est pas juif...

Avec ce troisième volet, l'on continue de suivre la jeunesse du petit Riad en Syrie. Les ingrédients ne changent pas d'un tome à l'autre : c'est bourré d'anecdotes croustillantes, drôles ou émouvantes. L'on ressent un peu plus l'écart qui se creuse entre les parents de Riad, elle n'aspirant qu'à une seule chose : rentrer en France et offrir une vie plus décente à ses enfants. Elle s'affirme enfin, elle qui était effacée dans les tomes précédents. Mais, le père de Riad, lui, a semble-t-il, d'autres projets. L'on retrouve avec plaisir les aventures de Riad et sa famille. Ce dernier, de par son âge et sa candeur, pose un regard bien différent sur la Syrie. L'auteur croque avec humour, intelligence et tendresse ce petit bonhomme ainsi que le monde musulman. Des souvenirs touchants et amusants servis par un trait naïf mais efficace.
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Dans le troisième tome qui couvre la période 1985-1987, l'auteur Riad Sattouf met plutôt l'accent sur les différences culturelles qui existent entre l'Orient et l'Occident. Les différences sont ancrées en chaque individu dès le plus jeune âge par l'éducation et l'environnement familial et il est très difficile de s'en débarrasser.

L'auteur vit en effet dans une famille partagée entre deux religions, deux cultures et deux pays aux sociétés si différentes qui ont beaucoup de mal à dialoguer. Cela pose une vraie question sur la double identité.

Il sera également question d'événement religieux comme Noël ou le Ramadan. Et puis, il y aura la circoncision rituelle qui se pratique depuis l'Antiquité pour des motifs culturels et religieux. Il faut savoir que dans le judaïsme la circoncision est l'un des 613 commandements de la Torah.

La mère de Riad, qui était assez effacée au début, devient de plus en plus présente au fil des tomes. Elle se rebelle contre son mari et manifeste le désir de retourner vivre en France avec les enfants.

Il est vrai que la figure du père est de plus en plus énervante. L'épisode le plus marquant est sans doute celui de cette bouteille de vin rouge provenant de France qui est bouchonnée et qu'il continue à boire en raison de son prix en déniant encore une fois la réalité. C'est tout à son image.

Visiblement, plus le temps avance, plus les promesses ne sont pas tenues. Certes, il y aura bien l'achat d'appareils électro-ménagers mais cela ne fait pas le poids face aux conditions de vues entre une eau brunâtre et de multiples coupures l'électricité sans compter sur les étagères des magasins qui restent désespérément vides. Les incursions en vacances en France sont autant de bonheur pour tout le reste de la famille.

L'épisode le plus choquant est sans conteste celui de la belle-fille qui est enceinte avant le mariage. Il est normal dans ces contrées de la tuer pour laver l'honneur de la famille. le pire est encore l'impunité des assassins. Là encore, la réaction du père laisse franchement à désirer.

J'ai bien aimé l'analyse de la religion que fait l'auteur car je la partage bien volontiers. Tout cela est quand même d'une grande hypocrisie et ce sont surtout les femmes qui en payent le prix. Je suis tellement choqué qu'elles préparent le repas pour ces messieurs qu'elles doivent regarder manger en silence avant de recevoir les restes en remerciant dieu de ce jour de grâce. C'est sans commentaire !

J'ai éprouvé beaucoup de peine à voir toute cette classe de petits écoliers qui n'ont rien dans le ventre et qui ne peuvent pas boire afin de respecter le ramadan. On voit également que le professeur est avachi sur sa chaise en train de dormir. C'est l'épuisement total pour tout le monde. Mais bon, cela purifie le corps.

J'ai été également dégoutté par cette corruption manifeste jusque dans les notes d'examen pour réussir son diplôme à l'université de Damas, la soi-disante meilleure du monde. Comment peut-on en arriver à de telles extrémités ? C'est hautement immoral. Dès qu'il y a un petit peu de pouvoir, cette corruption s'exerce. On doit éviter le châtiment corporel d'un élève qui a quitté la classe parce qu'un professeur a plus de deux heures de retard, on le paye allègrement. L'arabe du futur me fait très peur...

A noter que le dessin est toujours aussi expressif et drôle. La sobriété reste de mise avec peu de décors afin que l'attention soit portée par les personnages. La qualité du papier est aussi à prendre en compte avec un papier épais et un joli grain.

C'est souvent triste et pourtant l'humour est toujours présent. La bande dessinée est un excellent moyen de raconter les cultures. Avec l'humour de Riad Sattouf, le lecteur passe des moments très agréables pour comprendre un monde qui n'est pas le sien, mais qui aujourd'hui, interroge tout le monde.

J'apprécie le fait que l'auteur n'est absolument pas dans la posture moralisatrice. C'est juste le constat qui prédomine sans porter de jugement. L'auteur maîtrise complètement le sens de son récit entre le respect et la tolérance.

Amusant, instructif, divertissant, un vrai plaisir de la première à la dernière page. A lire absolument ! Une très belle réussite !
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Le petit Riad est enfin de retour ! Bon d'accord, Shattouf nous fait progresser que de trois petites années, mais comme c'est toujours aussi bien foutu, on est plutôt content que le petit arabe du futur ne grandit pas trop vite. Shattouf reprend les thèmes de cette odyssée familiale, la difficulté d'être le fils de parents de deux cultures différentes, les questionnements du petit Riad sur les croyances enfantines ou de religion, les tensions entre le parents dans leurs choix de vie (la Syrie ou la France). Riad Sattouf avec « L'arabe du futur » tome 3, nous conte tout cela avec justesse et tendresse. Un retour en enfance drôlement agréable à lire.
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Riad est né d'une mère Française et d'un père Syrien. A près avoir bourlingué entre la France, la Libye et la Syrie, la famille s'est installée dans le village natal du père, près de Homs, et va bientôt compter un troisième enfant.

Mais l'intégration n'est pas facile : le père a du mal à retrouver ses racines et revient vers un islam un peu puriste ; la mère peine à s'adapter et rêve de rentrer en France, ce qu'elle fera avec ses fils pour donner naissance au troisième garçon. Riad s'intègre mieux, se révèle bon élève et bon dessinateur.

Une toujours aussi belle autobiographie en forme de BD. le graphisme est simple, mais très expressif. Les textes sont percutants, ne cachant rien ou presque des vérités les plus dérangeantes.

Toujours un bon moment de lecture.

A suivre avec le Tome 4 !
Lien : http://michelgiraud.fr/2019/..
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J'ai retrouvé avec plaisir le petit Riad dans ce tome qui couvre les années 1985 à 1987.

Il a sept ans, change de classe et on le voit grandir, réfléchir autrement.

Ce T3 analyse davantage la situation de la mère, femme au foyer qui sombre un peu dans la dépression et essaie de construire un puzzle sur lequel figure une vue de Saint-Malo ? à vérifier

La vie inconfortable en Syrie, notamment dans le village, lui pèse de plus en plus, lorsque survient une troisième grossesse et l'envie de quitter le pays s'affirme de plus en plus.

Le père est toujours empêtré dans ses contradictions, alternant son travail à l'université et ses arbres fruitiers qu'il arrose la nuit. Il se revendique laïc mais fait le Ramadan, il espère toujours que la situation s'améliore d'elle-même mais ne fait rien pour changer.

J'aime bien cette analyse à hauteur d'enfant, il décrit ce qu'il voit sans porter de jugement mais sans concession quand même. La façon dont il explique Noël que sa mère tient à fêter dignement, ce qui donne des scènes plutôt croustillantes : par exemple la manière dont Riad explique à ses cousins qu'il faut mettre un arbre, le décorer et écrire une lettre au père Noël pour commander les jouets et la déconvenue des cousins le lendemain…

Riad Sattouf nous livre au passage des réflexions de son père sur l'Arabie Saoudite et son régime, ses relations avec l'argent, ses pratiques en matière de religion, de droits de l'homme et surtout de la femme ainsi que sur l'histoire de la Syrie (Empire Ottoman, Sykes-Picot…)

On sent que l'image du père se fissure un peu dans ce tome, car trop de contradictions dans les explications dithyrambiques et le petit Riad se rend bien compte que ses parents s'éloignent l'un de l'autre.

L'auteur arrive bien à faire passer son message, la société qu'il décrit m'irrite, et je me demande comment Clémentine, la mère peut supporter la situation donc son début de « révolte » arrive à point nommé. Je n'avais pas envie de continuer mais la fin m'a fait changer d'avis.
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Dans ce tome 3, nous sommes en 1985, Riad a sept ans et la famille est toujours installée dans le petit village syrien de Ter Maaleh près de Homs. L'enfant s'est habitué à l'école syrienne où il est un excellent élève. Sa maman, en revanche, en a « ras le bol » de « ce trou » où elle s'ennuie et souhaiterait revenir en France ou, au moins, habiter à Damas. Son mari lui fait miroiter un avenir meilleur, grâce à une « relation haut placée ». Il défend toujours bec et ongles la supériorité des Arabes, même s'il n'est pas religieux, ce qui lui vaut des conflits familiaux, notamment avec sa mère. ● Cet album est une fois de plus une occasion d'apprendre beaucoup de choses sur la Syrie du milieu des années quatre-vingt, notamment sur la corruption endémique qui sévit dans tous les secteurs de la société, y compris à l'Université où le père de Riad enseigne. ● On voit apparaître plusieurs Chrétiens syriens, comme le maître d'école, et on assiste à un baptême, comme on assiste aussi à des circoncisions du côté musulman. ● Comme dans les autres tomes, les anecdotes drôles ou touchantes sont nombreuses. La maman commence enfin à s'affirmer et à exiger des choses de son mari. ● L'hypocrisie, surtout religieuse, est une des cibles de l'auteur. A l'occasion d'une anecdote, il revient aussi sur l'origine des frontières au Moyen-Orient, et dénonce les conditions de travail des domestiques en Arabie saoudite, des « esclaves ». ● Et, ce qui fait le sel de cette série autobiographique, la narration se fait toujours à travers le regard du petit Riad ; on découvre les événements en même temps que lui et selon son point de vue, ce qui donne lieu à des décalages pleins d'humour. le ton reste toujours léger, même quand des choses épouvantables sont dénoncées ou bien quand les enfants se laissent impressionner par le film Conan le barbare, imprudemment acheté sous forme de vidéocassette Bétamax par le père de Riad. ● le parallèle entre l'épisode syrien, qui occupe la quasi-totalité de l'album, et le petit épisode français est très habile : il permet de percevoir la chance des écoliers français, mais aussi la violence paysanne, avec la Fanchon, qui semble ne rien avoir à envier à ses homologues syriens. ● Bref, c'est encore une réussite !
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Troisième tome et toujours autant de plaisir, toutes les séries ne gardent pas une telle constante dans la qualité.
Ryad continue sa vie en Syrie tiraillé entre les réalités locales et la culture française de sa mère.
Le religieux prend plus d'importance et le père pour ne pas déplaire à sa famille s'impose le ramadan. La circoncision des enfants est aussi au goût du jour.
Les thèmes sont toujours là: Choc des cultures, corruption, religion mais aussi tolérance, adaptation , débrouillardise.
C'est toujours aussi fin , plein de tact, d'humour, vu par les yeux d'un enfant qui découvre le monde.
Un pur régal.
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J'ai franchement bien accroché avec cette série extrêmement soulagée que l'on ait pu me prêter le quatrième tome que je ne possédais pas dans ma bibliothèque car cela aurait été vraiment dommage et frustrant de devoir s'arrêter là. Riad, en plus de s'être très bien intégré dans son école (qu'il redoutait de fréquenter au départ en raison de sa différence, s'intéresse désormais de plus en plus à le religion qui lui est non seulement enseignée à l'école mais une fois encore, nouveau choc des cultures, non plus raciales cette fois-ci mais religieuses : contrairement à ses cousins, Riad, lui, n'est pas circoncis et contrairement à ses camarades de classe, lui, ne fait pas le ramadan. Comment faire alors pour démontrer que malgré que sa mère soit une femme blanche et européenne qui plus est, lui n'est pas ce dont tous les autres garçons l'accusent d'être à savoir un Juif ? Il n'y aurait bien entendu rien de mal à cela mais allez expliquer cela à un enfant de sept ans qui a tout fait pour se faire accepter tel qu'il était malgré son impressionnante tignasse blonde et soyeuse ?
Aussi, pour Riad, il ne reste plus qu'une solution : faire comme les autres ! Si son père s'en trouve ravi, sa mère, elle, a de plus en plus le mal du pays d'autant plus qu'étant enceinte pour la troisième fois, elle refuse de devoir accoucher en Syrie. C'est donc tout naturellement qu'elle ira se réfugier chez sa mère en Bretagne pour accoucher de leur troisième enfant ! Malgré les efforts fournis par le père de Riad, rien à faire : pour Clémentine, c'est trop long et elle en a plus qu'assez de devoir dire à sa mère et son beau-père ainsi qu'à son père et à sa nouvelle compagne : ça y est, nous allons revenir en France ! Ces derniers n'y croient plus car cela fait des années qu'elle leur répète la même chose et elle-même commence à arriver à bout de forces. Il va falloir que les choses changent et d'une manière radical cette fois-ci mais comment ?

Un troisième tome fidèle aux précédents à savoir toujours avec ces dessins caricaturistes avec peu de couleurs mais très parlants et cette histoire vraie (dès lors, on ne parle plus de scénario étant donné qu'il s'agit d'une autobiographie) très poignante ! Un ouvrage que je ne peux donc que vous encourager, une nouvelle fois, à découvrir et à faire découvrir !
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L'Arabe du Futur 1, puis le 2, maintenant le 3, et toujours pas de lassitude.
Riad Sattouf a, décidément, beaucoup de talent. Et c'est un véritable trait de génie que d'aborder un sujet aussi sérieux - voire, casse-gueule - par le regard et la voix d'un enfant.
L'enfant qu'il était lui-même et qu'il a su retrouver pour nous narrer avec une candeur très habile et un humour touchant, l'absurdité d'un monde aussi cruel que vénal et l'immense bêtise de nombre d'adultes.
Chapeau bas, Riad !
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