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L'Arabe du futur : Une jeunesse ... tome 1 sur 6
EAN : 9782370730145
160 pages
Allary Editions (07/05/2014)
4.26/5   5371 notes
Résumé :
Un roman graphique où Riad Sattouf raconte sa jeunesse dans la Libye de Kadhafi et la Syrie d’Hafez al-Assad.

Né en 1978 d’un père syrien et d’une mère bretonne, Riad Sattouf grandit d’abord à Tripoli, en Libye, où son père vient d’être nommé professeur. Issu d’un milieu pauvre, féru de politique et obsédé par le panarabisme, Abdel-Razak Sattouf élève son fils Riad dans le culte des grands dictateurs arabes, symboles de modernité et de puissance viril... >Voir plus
Que lire après L'Arabe du futur, tome 1 : Une jeunesse au Moyen-Orient (1978-1984)Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (454) Voir plus Ajouter une critique
4,26

sur 5371 notes
Le petit Riad, alors âgé de 2 ans en 1980, suscitait l'admiration des passants de par sa longue et épaisse chevelure blonde mais, surtout, celle de ses parents, Clémentine, d'origine bretonne, et Abdel-Razak, syrien. Ils se sont rencontrés sur les bancs de l'école, à La Sorbonne. Dans l'espoir de faire un jour de la politique (et pourquoi pas un coup d'état!), il avait choisi histoire. Devenu docteur en 1978, un peu déçu par la mention "Honorable" et comme pour se venger de la France, il a fait des demandes un peu partout dans le monde pour enseigner. Et voilà comment toute la petite famille a fait ses bagages et s'est envolée pour Tripoli, dans un pays gouverné par Kadhafi. Une maison vétuste qui se fissure, l'eau qui goutte du plafond, des chantiers à l'abandon, des rues désertes, voilà les premières images que retient le petit Riad. Il reste toute la journée avec sa maman qui a la tâche de garder la maison, fait la connaissance avec ses petits voisins de palier, un Yéménite et une Indienne, va faire la queue sur les épaules de son papa pour aller chercher la nourriture dans une coopérative et écoute les leçons de vie de ce dernier qui impose sa loi selon une certaine tradition...

Dans ce premier tome, Riad Sattouf nous raconte les premières années de sa vie. de la France où il est né, à la Lybie de Kadhafi où son père enseigna ou à la Syrie d'Hazed Al-Assad où un autre poste d'enseignant l'attend, entrecoupé d'un séjour en terre bretonne, l'on suit les périples de ce petit bonhomme à la chevelure dorée et de sa famille. de son regard d'enfant posé sur le monde, il relate avec force et densité les gens qui l'entourent, entre la grand-mère qui lèche les yeux des enfants, les gamins des rues sans coeur, les tantes qui sentent la sueur ou la voisine de la grand-mère bretonne qui vit comme au Moyen-Age. A la fois historique, didactique et très personnel, ce récit foisonne de petits détails, passionne tout autant qu'il étonne. L'auteur met en lumière les failles de ces régimes. Et pourtant, le ton est souvent drôle, anecdotique mais terriblement parlant et intelligent.

L'arabe du futur... prometteur...
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L'Arabe du futur est une bd de l'excellent Riad Sattouf qui retrace sa jeunesse depuis sa naissance jusqu'à ses 6 ans, ballotté entre la Lybie, la France et la Syrie. Né d'un père syrien et d'une mère française, en 1978, l'auteur a l'avantage de pouvoir nous offrir un point de vue double, à la fois arabe et français. Bon, il faut reconnaître que le genre autobiographique n'est pas forcément le plus adapté au neuvième art, mais après tout pourquoi pas et il faut bien avouer que Riad Sattouf s'en tire plutôt bien.

Commençons directement par ce qui fâche, à savoir l'aspect graphique du bouquin. Non pas le dessin en soit, toujours très expressif et efficace, avec une remarquable économie de moyens, mais la composition des planches, très monotone, on peut éventuellement friser l'ennui par moment. Quant à la monochromie, même topo, même si elle participe d'une certaine ambiance et permet de se repérer facilement avec un code couleur simple : Syrie = rouge, France = bleu, Libye = jaune.

Par contre l'évocation de sa vie est l'occasion pour l'auteur de mettre en avant sa sensibilité et sa personnalité, et cet arabe du futur, appelé de ses vœux par son père, offre de multiples dimensions.

-une réflexion sur la mémoire, en tant qu'elle est subjective, et donc, par extension sur la construction de soi, in fine, en tant qu'elle est, d'une certaine façon, faussée. Mais c'est notre lot à tous et il faut reconnaître qu'il faut du courage pour affronter ainsi son passé. On est frappé du regard sans concession, ambivalent, mais néanmoins plein de tendresse que Riad Sattouf porte sur son père, ainsi que par la présence toute relative de sa mère, qui semble un peu spectatrice des événements, même si elle sait se positionner fortement par moments.

-une dimension historique : légère mais bien réelle, elle nous permet de (re)découvrir ce que furent les régimes de Kadhafi et de Assad père (ce qui, au passage, surtout pour ce dernier, peut éclairer l'actualité) et le contexte dans lequel ils sont nés.

-une dimension culturel, à travers la confrontation entre une culture européenne et une culture arabo-musulmane, les tiraillements que provoquent les va et viens entre les deux, ainsi que les modes de vie, les structures familiales, notamment en ce qui concerne la société syrienne. A la limite, on est parfois pas loin d'une visée ethnographique.

En résumé, l'exercice de style est intéressant, même si l'enjeu est évidemment bien plus fort que cela pour Riad Sattouf et sa sensibilité tout comme son authenticité nous emportent, malgré un aspect graphique des plus austère.

note : 3,5/5
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L'arabe du futur c'est ce que répète le père de Riad quand il est enfant , l'arabe du futur c'est lui qui doit aller à l'école , pour être un digne représentant de son père
L'auteur raconte son enfance , né d'un père Syrien et d'une mère française d'origine bretonne , avec la particularité qu'il va passer sa petite enfance d'abord en Lybie , puis dans la Syrie d’Hafez al Assad .
L'enfant est blond comme les blés et attire tout le monde , il est un dieu pour ses parents jusqu'à l'arrivée de son petit frère , il devient alors presque invisible , déjà ce passage m'a touché par sa justesse , on ne se rend pas toujours compte de l'effet que ça peut faire sur un enfant
Les souvenirs de la Lybie de Kadhafi sont sans concession , l'auteur nous montre un pays où les portraits de Kadhafi sont partout , où l'approvisionnent dans les magasins nous étonne , on n'y trouve quasiment rien , parfois des bananes à profusion
Les logements n'ont pas de clés , il arrive parfois qu'une autre famille s'y installe
Après un bref retour en France , c'est le départ en Syrie , dans le village natal du père , près de Homs , là ce ne sont plus les portraits de Kadhafi qui ornent les murs mais ceux de Hafez al Assad , le père de Bachar al Assad .
C'est un des grands intérêts de cette BD autobiographique , c'est qu'elle se passe dans deux pays arabes où il aura la guerre quelques années plus tard
Ici on est à la fin des années 70
On voit des changements qui se produisent chez le père , il rêve de construire une grande maison , d'avoir une mercerdes , il veut montrer qu'il a réussi , mais le retour au pays n'est pas si idyllique que ça , sa famille ne s'attendait pas du tout à son retour , surtout avec une femme française
Le père instruit , intelligent a du mal à trouver sa place , il veut tout à coup que son fils aille à l'école , alors que celui ci ne parle pas arabe , n'est pas accepté de ses cousins à cause de ses cheveux blonds , on l'appele le Juif .
J'ai vraiment aimé cette BD , on sent un sens d'observation hors du commun , un don précoce pour le dessin aussi
J'ai été émue par l'évocation de la maman , qui va travailler à la radio à son arrivée en Lybie , mais qui attrapera le fou rire lors d'une émission , ne pouvant se résoudre à lire le texte , qui essayera de sauver un chiot , tombè aux mains d'enfant , qui vont le martyriser et le tuer de façon violente
Elle essaye de garder le cap entre les deux cultures comme elle le peut .
Une BD à lire , un témoignage très intéressant sur cette enfance tiraillée entre deux mondes si différents , mais une enfance heureuse .

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Riad Sattouf, né d'une mère bretonne et d'un père syrien, raconte son enfance peu banale en France puis en Lybie et en Syrie dans les années 80. Cette BD pleine d'humour, aux dessins épurés en noir et blanc avec des courbes arrondies et un décor assez discret est de la même veine que Persepolis de Marjane Satrapie. Pour accentuer l'atmosphère propre à chaque période, Riad Sattouf apporte un peu de bleu et une touche de rouge pour les périodes passées en France, de l'orange avec une touche de vert pour celles passées en Lybie et enfin du rose et une touche de rouge pour la Syrie.
La saveur de la lecture tient à la qualité du récit qui ne faiblit jamais et au regard décalé du garçonnet à la chevelure blonde sur la vie dans des pays, des cultures et des systèmes politiques très différents, même s'il n'a pas la même espièglerie que la petite Marjane.
Riad Sattouf livre les faits sans concessions, il n'y a aucune trace de tendresse et on ne s'attache pas particulièrement à la famille de Riad Sattouf, certaines attitudes sont parfois difficiles à comprendre mais il serait trop hâtif de les juger avec sa propre histoire et sa propre culture.
On prend malgré tout un plaisir jubilatoire à regarder le monde à travers les yeux du petit Riad et on voudrait déjà lire la suite dans le prochain tome.
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Comment retranscrire en quelques mots le bonheur de lecture que j'ai ressenti ?
L'Arabe du Futur , c'est Riad Sattouf. Dans ce premier tome , il a entre 2 et 6 ans . Son père , Syrien, est venu faire ses études en France et est tombé amoureux d'une bretonne. Sa thèse obtenu, il quitte la France avec sa famille, peu content de la mention honorable !
La Lybie accueille la famille les bras ouverts... Pendant ce temps , lRiad se plaît à dessiner Pompidou !

Cette B.D. aussi drôle que poignante offre à travers la vie du jeune Riad et de sa famille une vision à l'instant des pays 'arabes ' que sont la Lybie et la Syrie. Culte de la personnalité des dirigeants , certes . Mais au delà des anecdotes truculentes dont est truffée la BD (les Syriens ne finissent pas leur maison car on ne paie des impôts que sur les maisons achevées, les maisons libyennes n'ont pas de serrure et si personne n'est dedans physiquement , une famille peut s'y installer quitte à "dégager" les précédents propriétaires), il y a un vrai regard politique dans cette oeuvre.
Le père de Riad est le vecteur du malaise. Épris de liberté, il passe son temps à haïr Israël, à qualifier les sunnites de seuls véritables musulmans, engendrant l'admiration de Sadam Hussein en passe de botter les fesses des chiites iraniens.
Le père qui pense que la dictature dans les pays arabes est obligatoire si on veut exploiter tout le potentiel de cette population , bigote et feignante.
Un livre sans filtre mais intelligent , drôle, où l'humour adoucit les propos et la dureté de la situation, où les yeux d'un enfant qui découvre la vie atténuent les chocs culturels des différentes civilisations.

Enfin , pas de plaisir en BD si les dessins ne plaisent pas. Ici, des dessins sobres et des textes de taille idéale , ne surchargeant pas l'ensemble.
On notera les petites apartés qui nous plongent dans la tête du petit Riad , nous confrontent aux odeurs. Et puis , les couleurs associées à chaque pays, la France bleue, la Libye jaune et la Syrie rose.
Du génie à tous les niveaux.
Un livre nécessaire.
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critiques presse (10)
FocusLeVif
08 février 2021
Dans L'Arabe du futur, énorme succès éditorial, Riad Sattouf raconte son enfance entre Syrie, Libye et France, mais aussi, et surtout, le repli identitaire de son père, aux conséquences dramatiques. Un récit tragi-comique et intime devenu référence, en particulier pour tous les métis du monde.
Lire la critique sur le site : FocusLeVif
BulledEncre
11 février 2015
Sattouf déploie son sens de l’observation et de la mise en scène bien minutée, avec toujours cette exigence commune à ses BD de confronter les personnages et leur contexte à leurs paradoxes. Et s’il use ainsi d’une boîte à outils désormais connue de ses lecteurs, il en module l’emploi, afin de saisir de nouvelles résonances dépassant encore plus largement le « simple » humour corrosif.
Lire la critique sur le site : BulledEncre
Liberation
04 février 2015
Comme toujours avec Riad Sattouf, c’est extrêmement bien raconté, actuel, et souvent drôle. A travers la figure de son père, professeur, il se demande, en creux, qu’est-ce qui a échoué pour que la construction optimiste de «l’arabe du futur» se termine, 35 ans plus tard, en guerres sanglantes.
Lire la critique sur le site : Liberation
Actualitte
17 juillet 2014
Au final, on constate une fois de plus que Sattouf est un vrai conteur : on tourne la dernière page le plus lentement possible, parce qu'on n'a pas envie de quitter les rives de la Méditerranée, les dernières décennies du millénaire passé et ces personnages attachants, que la vie ne récompense pas vraiment. On a envie qu'il leur arrive quelque chose de bien.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Chro
01 juillet 2014
L'arabe du futur est sans doute le meilleur livre de Riad Sattouf. On y retrouve ce qui le distingue comme l'un des grands auteurs actuels : une capacité d'observation hors du commun au service d'une satire hilarante de la bêtise humaine.
Lire la critique sur le site : Chro
Lexpress
30 juin 2014
Riad Sattouf aborde ce premier tome de souvenirs (1978-1984) avec un regard incisif et son sens du détail propice au sourire, passant de la tendre chronique à la peinture du tableau politique abordé de biais.
Lire la critique sur le site : Lexpress
BoDoi
03 juin 2014
Soutenu par un trait souple et ultra-expressif, et un sobre code couleur par pays, L’Arabe du futur est tour à tour hilarant (quand il décrit les détails du quotidien dans un pays mené par un dictateur dingue) et effrayant (quand il montre la pression politique ou l’éducation religieuse et antisémite). Mais toujours juste.
Lire la critique sur le site : BoDoi
LesEchos
21 mai 2014
Ecrit par un autre, ce premier tome d'une série qui comptera trois volumes aurait pu paraître raciste. Sous sa plume, il est simplement cruel. Cruel pour ce père qui aime bien sûr son fils, mais qui n'a aucune distance critique. Cruel pour les dictateurs, mais aussi pour les peuples prisonniers de leurs habitudes, Riad n'a pas le dessin tendre. Mais qui aime bien châtie bien.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Bibliobs
20 mai 2014
L'auteur de "Pascal Brutal" embarque pour un voyage dans sa jeunesse, près de Homs. Une BD autobiographique, en écho à la guerre qui dévaste la Syrie.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Culturebox
14 mai 2014
Riad Sattouf délaisse un temps le cinéma pour revenir à la BD. Il publie "L’Arabe du futur", premier volet d’une série autobiographique où il raconte avec humour l’histoire de son père et de son enfance passée entre la France et le Moyen-Orient.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Citations et extraits (112) Voir plus Ajouter une citation
Ma mère avait quelques cassettes audio dont une de Georges Brassens.
- C'est lui, c'est Georges Brassens...C'est un vrai dieu en France.
- Rhaaa...faut pas dire des choses comme ça...que c'est un dieu...Dieu ça peut pas être un homme... Dieu, c'est Dieu
...
Je ne comprenais pas ce mot. Mais depuis ce jour,quand j'entends "Dieu", je vois la tête de Georges Brassens.
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Je m'appelle Riad. En 1980, j'avais 2 ans et j'étais un homme parfait.
Longs cheveux blond platine, épais et soyeux
Éclats d'or
Maniéré et délicat
Yeux profonds et boulversants
Bouche de téteur
Tout frais pondu
A cette époque, le monde était un brouillard peuplé de géants admiratifs ...
Tout ce qui sortait de ma bouche provoquait l'étonnement et la joie...
Les femmes voulaient toutes m'avoir dans leurs bras...
Je n'étais conscient que quelques heures par jour, mais c'était suffisant : je savais bien comment faire dans la vie.
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-Non, mais c'est vrai, faut pas dire "négro", surtout en France. Vu que bientôt y aura plus que ça là-bas...Bien fait pour les français racistes !
-Pourtant, c'est ma copine antillaise que t'as dragué avant moi...
-C'était une manœuvre politicienne !
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[ à propos d'Hafez Al-Assad]

C'est un malin ! Bon, il est alaouite il est pas vraiment musulman, mais il n'empêche...Il vient de la pauvreté... A son époque, les alaouites vivaient comme des animaux sauvages dans les montagnes. Il y avait des familles, elles étaient si pauvres, qu'elles vendaient leurs enfants comme esclaves aux sunnites. Et les sunnites, bien ils les faisaient travailler comme des animaux. [...] Mais Hafez Al-Assad, il a pu aller à l'école [...]. A force de travail, de volonté, il a pu faire un coup d'Etat et devenir président. Il a saisi sa chance. Il a donné tous les postes importants aux alaouites et maintenant, c'est nous leurs esclaves !
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En Syrie, quand ta maison est terminée, tu dois payer des impôts dessus...Comme personne ne veut payer, personne ne termine sa maison !
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Vidéo de Riad Sattouf
Riad Sattouf : "Malgré mon ego surdimensionné, jamais je n’aurais pensé être Grand Prix d’Angoulême"
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