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4,26

sur 5372 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
L'arabe du futur c'est ce que répète le père de Riad quand il est enfant , l'arabe du futur c'est lui qui doit aller à l'école , pour être un digne représentant de son père
L'auteur raconte son enfance , né d'un père Syrien et d'une mère française d'origine bretonne , avec la particularité qu'il va passer sa petite enfance d'abord en Lybie , puis dans la Syrie d’Hafez al Assad .
L'enfant est blond comme les blés et attire tout le monde , il est un dieu pour ses parents jusqu'à l'arrivée de son petit frère , il devient alors presque invisible , déjà ce passage m'a touché par sa justesse , on ne se rend pas toujours compte de l'effet que ça peut faire sur un enfant
Les souvenirs de la Lybie de Kadhafi sont sans concession , l'auteur nous montre un pays où les portraits de Kadhafi sont partout , où l'approvisionnent dans les magasins nous étonne , on n'y trouve quasiment rien , parfois des bananes à profusion
Les logements n'ont pas de clés , il arrive parfois qu'une autre famille s'y installe
Après un bref retour en France , c'est le départ en Syrie , dans le village natal du père , près de Homs , là ce ne sont plus les portraits de Kadhafi qui ornent les murs mais ceux de Hafez al Assad , le père de Bachar al Assad .
C'est un des grands intérêts de cette BD autobiographique , c'est qu'elle se passe dans deux pays arabes où il aura la guerre quelques années plus tard
Ici on est à la fin des années 70
On voit des changements qui se produisent chez le père , il rêve de construire une grande maison , d'avoir une mercerdes , il veut montrer qu'il a réussi , mais le retour au pays n'est pas si idyllique que ça , sa famille ne s'attendait pas du tout à son retour , surtout avec une femme française
Le père instruit , intelligent a du mal à trouver sa place , il veut tout à coup que son fils aille à l'école , alors que celui ci ne parle pas arabe , n'est pas accepté de ses cousins à cause de ses cheveux blonds , on l'appele le Juif .
J'ai vraiment aimé cette BD , on sent un sens d'observation hors du commun , un don précoce pour le dessin aussi
J'ai été émue par l'évocation de la maman , qui va travailler à la radio à son arrivée en Lybie , mais qui attrapera le fou rire lors d'une émission , ne pouvant se résoudre à lire le texte , qui essayera de sauver un chiot , tombè aux mains d'enfant , qui vont le martyriser et le tuer de façon violente
Elle essaye de garder le cap entre les deux cultures comme elle le peut .
Une BD à lire , un témoignage très intéressant sur cette enfance tiraillée entre deux mondes si différents , mais une enfance heureuse .

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Comment retranscrire en quelques mots le bonheur de lecture que j'ai ressenti ?
L'Arabe du Futur , c'est Riad Sattouf. Dans ce premier tome , il a entre 2 et 6 ans . Son père , Syrien, est venu faire ses études en France et est tombé amoureux d'une bretonne. Sa thèse obtenu, il quitte la France avec sa famille, peu content de la mention honorable !
La Lybie accueille la famille les bras ouverts... Pendant ce temps , lRiad se plaît à dessiner Pompidou !

Cette B.D. aussi drôle que poignante offre à travers la vie du jeune Riad et de sa famille une vision à l'instant des pays 'arabes ' que sont la Lybie et la Syrie. Culte de la personnalité des dirigeants , certes . Mais au delà des anecdotes truculentes dont est truffée la BD (les Syriens ne finissent pas leur maison car on ne paie des impôts que sur les maisons achevées, les maisons libyennes n'ont pas de serrure et si personne n'est dedans physiquement , une famille peut s'y installer quitte à "dégager" les précédents propriétaires), il y a un vrai regard politique dans cette oeuvre.
Le père de Riad est le vecteur du malaise. Épris de liberté, il passe son temps à haïr Israël, à qualifier les sunnites de seuls véritables musulmans, engendrant l'admiration de Sadam Hussein en passe de botter les fesses des chiites iraniens.
Le père qui pense que la dictature dans les pays arabes est obligatoire si on veut exploiter tout le potentiel de cette population , bigote et feignante.
Un livre sans filtre mais intelligent , drôle, où l'humour adoucit les propos et la dureté de la situation, où les yeux d'un enfant qui découvre la vie atténuent les chocs culturels des différentes civilisations.

Enfin , pas de plaisir en BD si les dessins ne plaisent pas. Ici, des dessins sobres et des textes de taille idéale , ne surchargeant pas l'ensemble.
On notera les petites apartés qui nous plongent dans la tête du petit Riad , nous confrontent aux odeurs. Et puis , les couleurs associées à chaque pays, la France bleue, la Libye jaune et la Syrie rose.
Du génie à tous les niveaux.
Un livre nécessaire.
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Riad, un petit blondinet bouclé de 2 ans
pas plus haut que trois pommes,
né d'un père Syrien et d'une mère bretonne
quitte la France avec ses parents pour s'installer en Lybie.
Son papa a trouvé un poste à l'université de Tripoli.
Le petit ethnologue en herbe
livre ses première impressions
Ici, tout change de l'hexagone
les odeurs sont plus subtiles,
et les traits plus figés.
Pas de propriété privé
Mais c'est pour autant l'anarchie...
tout le monde fait la queue leu leu... pour s'approvisionner.
Et ses nouveaux copains sont intrigués par la couleur de ses cheveux.
De retour quelques temps en France, le dépaysement total de la Bretagne
avant un nouveau départ pour la Syrie.
Des bulles et des silences qui en disent long...
L'arabe du futur...un vrai regard.
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Un véritable coup de coeur pour cette BD, qui est une véritable perle.

Les graphismes sont un peu enfantins mais c'est ce qui fait tout le charme de cette BD au sujet fort.

Je ne suis certainement pas très objective avec ce livre. Car j'ai retrouvé beaucoup de similitude avec mon histoire. Européenne, mariée avec un homme d'origine maghrébine et 3 enfants issus de cette union. Vivant dans un quartier difficile a majorité maghrébine et ou la mixité est toujours mal vue. En tant qu'adulte on peut passer outre, mais c'est toujours difficile de voir son enfant souffrir parce que meme si il parle arabe, il reste trop blanc de peau.. etc. Enfin je ne vais pas m'étendre sur ma vie privée.
Néanmoins, si certains passages peuvent sembler être des clichés ils n'en sont pas moins véritables.

Enormement de thèmes sont traités par l'auteur, qu'il en est difficile d'e faire le tour.. le plus simple est tout simplement de lire cette BD

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Riad est un petit garçon de père syrien et de mère bretonne qui se sont rencontrés lors de leurs études à la Sorbonne.
Le père obtient un doctorat en histoire contemporaine.
C'est le petit Riad qui nous raconte son enfance et nous découvrons un père admirateur de dictateurs orientaux comme Khadafi et Hafez al Assad.
La famille s'envole d'abord pour la Lybie où le père obtient un travail de professeur. Ils reviennent un peu en France puis repartent en Syrie.
A travers les yeux du gamin, nous découvrons la pauvreté de ces pays, la haine des Occidentaux, sa difficulté de s'adapter vu sa différence physique et culturelle.
Riad pousse plus loin que les réflexions d'un gamin de 4 ans pour nous expliquer les différences entre musulmans.
J'ai beaucoup apprécié les changements de couleurs suivant les ambiances, les pays, les humeurs mais aussi les petites flèches avec les réflexions du petit sur les odeurs notamment.
Comment la mère tient-elle le coup en vivant aux côtés d'un mari aussi "borné", perdu entre deux cultures. Elle est docile mais docile...sauf dans une scène où elle voit qu'on torture un chien.
J'ai tardé à lire le tome 1 mais je ne tarderai pas à lire le deuxième. C'est un régal.
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Un roman graphique autobiographique, une enfance multiculturelle.

Un enfant aux cheveux blonds et bouclés, fils d'un Syrien et d'une Française. À la fin de ses études, son père opte pour un contrat en Libye, puis en Syrie. Avec ses yeux d'enfant, le petit Riad observe les incongruités du comportement humain dans ces sociétés des années 80. Si par exemple, il observe que les maisons ont toutes l'air en construction, inachevées. Il apprend que « En Syrie, quand ta maison est terminée, tu dois payer des impôts dessus… Comme personne ne veut payer, personne ne termine sa maison! »

Il ne s'agit pas de revendications ou d'analyses politiques, juste le vécu d'un enfant attachant et naïf qui regarde le monde sans vraiment le comprendre.

Si je n'ai pas été éblouie par la richesse des dessins, je les trouve cependant tout à fait parlants et efficaces. L'auteur nous emmène vraiment avec lui dans son enfance.

Je n'en dirai pas plus, cette oeuvre primée qui a déjà bien des beaux commentaires sur Babelio…
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J'ai eu du mal à entrer dans cette histoire. le début, trop candide à mon goût, me gênait. Puis petit à petit, l'histoire de ce petit garçon né d'une double culture (mère française et père syrien) m'a interpellée. Oui, petit à petit cette fausse candeur a fait place à l'observation précise et sociale d'un monde arabe vu par les yeux d'un enfant.
D'abord envoyé à Tripoli où son père a été nommé professeur, le petit Riad découvre le « protecteur » de la Libye, celui qui est capable de donner au pays un élan de modernité et de dynamisme. Mais confronté à la réalité, le récit du petit garçon ne montre que pénurie et difficultés de vie avec des codes sociaux bien différents de ceux qu'il a connus en France.
Après un bref retour en France, son père est cette fois-ci nommé professeur en Syrie où il rejoint la famille Sattouf installée à Homs. Là le petit garçon, blond de cheveux, malmené par ses cousins, découvre la violence sous-jacente et le racisme. La socialisation avec les autres enfants est loin d'être évidente et le jeune Riad a bien du mal à se construire.

Son père, que l'on découvre intellectuel d'extrême droite, tient des discours sur la peine de mort et rêve de faire un coup d'état. Pour lui l'Arabe du futur est un homme instruit, puissant et capable de dominer le monde.
La mère, quant à elle, toute à ses enfants (elle vient d'avoir un deuxième petit garçon) semble assez éloignée des contingences matérielles et coutumières de son pays d'adoption. Seul compte pour l'instant le bien être de ses petits. Mais là aussi ce ne pourrait qu'être une apparence...

J'ai terminé ce premier opus avec la grande envie d'en savoir davantage sur Riad Sattouf et sa famille. On sent poindre un drame, ou alors c'est moi qui me fais mon petit cinéma, mais je n'ai pas senti dans cet album graphique la soi-disante légèreté ou candeur dont on veut bien affubler ce récit, même si parfois les faits sont relatés avec beaucoup d'humour. Pour moi, il y a autre chose qui est encore murmuré ici, mais ce quelque chose est grave et tient dans les mots du Père...

En ce qui concerne le dessin, il est en noir et blanc d'une grande sobriété et un code couleurs permet de situer les lieux : bleu pour la France, jaune pour la Libye et rose pour la Syrie.

Bref, un bel exercice pour cet auteur, tiraillé entre ses deux cultures, qui nous livre un pan de son enfance. Une enfance heureuse bercée par l'amour des siens.

Lien : http://mespetitesboites.ner
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Sans le challenge multi-défis, je serais peut-être passé à côté de L'arabe du futur ; très certainement même car je lis peu de BD et franchement cela aurait été dommage.
Ce sont les premiers souvenirs d'enfance de Riad Sattouf qui part avec son père et sa mère en Libye puis en Syrie après un passage en Bretagne.
Nous sommes fin des années 70. C'est sinistre, angoissant et révoltant.
Les descriptions de la vie dans ces dictatures sont ubuesques.
Je vous assure que les dessins nous font presque vivre l'inquiétude du petit garçon perdu dans ces cultures qu'il ne comprend pas et une famille qu'il connaît à peine.
Et le père qui perd peu à peu le sens des réalités.
Et puis, il y a une lueur ; les cousins de Riad vont lui apprendre les insultes les plus graves, les plus moches, celles qu'il ne faut pas dire ; et c'est désopilant.
La dernière page ne peut que vous faire courir chercher le tome 2.
J'ai adoré.
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Après en avoir entendu parler (en bien) à maintes reprises, je me suis enfin décidée à lire L'Arabe du futur de Riad Sattouf.

J'étais un peu effrayée par cette couverture monochrome, monochromie que l'on retrouve également dans les cases intérieures. Je n'aurais pas dû car on s'y fait très vite. Pas besoin de couleurs pour émouvoir. Le trait de crayon de Riad Sattouf se suffit à lui-même, il est très expressif tout en restant sobre.
J'ai apprécié le changement de couleur de fond en fonction du pays où Riad se trouve : bleu pour la France, jaune pour la Libye et rose pour la Syrie.

Riad Sattouf décrit très justement, mais avec beaucoup de pudeur, l'intimité de sa vie familiale lorsqu'il avait cinq ans. A travers son regard d'enfant, le lecteur apprend beaucoup sur les lois et les coutumes des libyens et syriens. La visée n'est sans doute pas seulement autobiographique mais très certainement ethnographique. Il est très intéressant de voir évoluer la relation entre les parents de Riad Sattouf, le "choc" de cultures très différentes s'installant peu à peu.

Pas de cliché ni de jugement de valeur ici. Il ne faut y voir qu'un récit authentique et pudique sur la vie quotidienne d'un petit garçon sensible, récit d'ailleurs non dénué d'humour et d'autodérision. Ce roman graphique mérite amplement le prix Fauve d'Or d'Angoulême qu'il s'est vu attribué en 2015.

Challenge BD 2017.
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Né en 1978 d'une mère bretonne et d'un père syrien, Riad Sattouf a passé son enfance entre la France, la Libye et la Syrie.
Cet album est une autobiographie de ses premières années entre deux univers, entre deux cultures difficiles à concilier.

Comme dans 'Les cahiers d'Esther', Sattouf restitue parfaitement la perception d'un enfant, d'ailleurs la maturation du petit garçon est palpable au fil du récit.
J'ai trouvé beaucoup de points communs entre ces deux séries : l'humour, bien sûr, ainsi que l'acuité du regard du jeune narrateur - à la fois naïf et lucide, souvent politiquement incorrect.
Là encore, l'univers des enfants est sans pitié, les gamins s'insultent, se battent, sont cruels envers les animaux (terrible passage avec le petit chien), miment les adultes de leur entourage (antisémitisme).
Comme Esther, Riad semble trouver sa mère insignifiante mais voue une admiration sans borne à son papa : « A cette époque, je ne comprenais pas grand chose. Mais j'étais sûr d'un truc : mon père était fantastique. »
Le lecteur, quant à lui, perçoit de plus en plus ce père comme un type borné, macho, superstitieux, pas très subtil dans les propos qu'il tient devant son fils. On le sent écartelé entre deux cultures (élevé en Syrie, il a suivi des études d'Histoire en France), mal à l'aise. La mère et les enfants en font les frais, subissant les volontés fantasques du bonhomme...
« Tu as réussi à convaincre ta mère, mais n'oublie pas : tu n'es pas français, tu es syrien ! Et en Syrie, les garçons doivent prendre le parti de leur père ! »

Au-delà de l'aspect autobiographique, on en apprend de (pas) belles sur la Syrie des 80's et ses censures (presse, courrier), ses pénuries alimentaires (comparables à celles de l'URSS à la même période), ainsi que sur Mouammar Kadhafi (dirigeant libyen) et Afez el-Hassad (président syrien), deux dictateurs comme tant d'autres - mégalomanie (portraits omniprésents, statues démesurées), exigences insensées d'enfants capricieux.

Excellente BD, à la fois grave et drôle, sur l'enfance, le mariage mixte, l'identité culturelle, les dictatures...
Il me tarde de découvrir le deuxième tome. Le petit Riad semble tellement mal barré à la fin du premier que je vais aller feuilleter les premières pages de la suite en librairie, histoire de me rassurer (j'espère)...
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