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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Enchanté par les débuts dans la vie du petit Riad, je me suis jeté avec délectation et impatience dans ce second tome qui nous narre un an de l'existence de la famille Sattouf. Et le plaisir fut le même , la surprise en moins.

Riad est retourné en Syrie et va débuter à l'école , ce lieu où l'on apprend le coran et l'hymne national. Dans la cour, c'est la haine d'Israël qui retient toutes les attentions.Coincé entre deux civilisations, il ne demande qu'à apprendre et à se faire des amis.
Son père essaie de se faire une place dans la société locale tout en tentant de s'occuper de sa famille. Quand à sa mère, elle se désespère dans un pays où il manque de tout et où elle n'a rien à faire.

Deuxième tome aussi achevé que le premier. Tout est bien , les couleurs, les petites notes qui nous plongent dans la tête de Riad, la vision d'un enfant d'un monde cruel , l'évolution du père , la détresse de la mère, le contraste avec le retour en France pour les vacances.
Il y a de l'humanité, de l'amour entre les parents qui font de leur mieux avec leurs cultures pour vivre ensemble.
Je retiendrai particulièrement l'image des femmes qui est renvoyée.
Réduites à rien dans le village , finissant les restes du repas des hommes qu'elles servent à longueur de journée, et tuées pour enfanter hors mariage , on les retrouve "occidentalisées" dès qu'elles sont bien mariées, parlant anglais et mangeant à la tables des hommes.

Que du bonheur de lecture, du rire, des larmes , des interrogations , une stigmatisation du régime syrien et ces dessins si évocateurs, sublimés par les couleurs.
Et le peuple syrien qui tente de survivre comme il le peut dans des maisons fissurées , prenant l'eau où tout semble compliqué !
Vivement le tome 3.
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Alors que j'avais lu le premier tome en 2015, j'ai effectué une petite pause pour attendre la parution complète de cette collection que j'ai acquise dernièrement. En effet, j'aime bien terminer ce que je commence. J'ai relu bien évidemment le premier tome, histoire de me remettre dans le bain. J'avais une petite appréhension sur le second tome. Est-ce qu'il serait aussi bien que le premier ?

Ce second tome autobiographique marque les années d'enfance 1984 et 1985 pour l'auteur Riad Sattouf. Ce sont les conditions de sa vie d'écolier dans son village rural en Syrie qui sont évoqués. Cela couvre une période plus restreinte de sa vie après un premier tome partant de 1978 à 1984.

On peut être assez sérieusement choqué par la place de la religion ainsi que de l'Etat dans le système scolaire ce qui favorise un peu plus la pression sur les futurs citoyens syriens de la dictature de Bachar Al-Assad qui a succédé à son père Hafez lui-même dictateur. On sait qu'il s'est maintenu au pouvoir grâce à un autre dictateur venu de Russie en ensanglantant son pays à feu et à sang et en utilisant également des armes chimiques sur les populations locales soi-disant rebelles.

Bref, on va découvrir les méthodes pédagogiques très musclées de la part des professeurs syriens. On voit que cela sert l'objectif de conserver l'ignorance du peuple afin de maintenir la dictature au pouvoir. Il est vrai qu'apprendre le Coran avant de maîtriser la lecture est l'objectif prioritaire de cet Etat.

J'ai bien évidemment été choqué par cette maîtresse qui frappe avec un certain sadisme de petits élèves en s'en prenant surtout aux plus démunis d'entre-eux. J'ai été également choqué de voir qu'il y a partout des portraits du dictateur alors que le peuple crève de faim et que les magasins sont désespérément vides. J'ai également été choqué par la haine du juif qu'on inculque aux élèves dès le plus jeune âge. Avec un tel système, on peut comprendre que 40 ans plus tard, c'est la guerre et la misère la plus totale dans ce pays.

Par ailleurs, j'ai trouvé à de nombreuses reprises l'attitude du père de notre petit héros totalement exaspérant. Il promet monts et merveilles à son incrédule et passive épouse qui l'a suivi dans ses délires au détriment du bien-être de sa famille. Certes, il y a des individus qui sont pendus dans les rues de la ville mais c'est comme cela d'après lui, il faut regarder ailleurs. Oui, le déni est bien pratique. Il critique allègrement les français en pensant réellement que c'est mieux la vie en Syrie. Mais pour rien au monde, j'échangerai sa place malgré toutes les imperfections d'une démocratie occidentale.

Il faut savoir qu'en 2016, les deux premiers tomes se sont vendus à plus d'un million d'exemplaires (700 000 rien qu'en France) et ont été traduits dans dix-sept langues avec une réception critique excellente dans le monde. L'auteur est devenu une véritable valeur sûre.

En 2023, la série complète n'a toujours pas été traduit en arabe de par la volonté de son auteur. Il n'en demeure pas moins que c'est un livre très populaire chez les syriens expatriés car Riad décrit la situation avec réalisme et sans embellissement ce qui attire les faveurs du public.

Un mot sur le trait qui reste toujours très juste et très vivant ce qui facilite la lecture en la rendant assez agréable. Il y a toujours cette bichromie dont la couleur change en fonction des différentes étapes géographiques. En effet, les chapitres changent de couleur au gré de la narration. Ils sont teintés tantôt de bleu, tantôt de rose, tantôt de jaune, avec quelques touches de vert et de rouge.

Cet « Arabe du futur » est passionnant et captivant depuis le début. Cet album a d'ailleurs eu le grand prix à Angoulême en 2015. Pour une fois, c'est une belle récompense amplement mérité. On en redemande. La classe au-dessus !
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Le petit Riad est de retour pour un tome 2 qui se déroule pour la plus grande partie en Syrie. On retrouve le même style que dans le tome 1. Riad est toujours aussi observateur et il note les contradictions et les déviances humaines avec beaucoup de justesse et cette fois, j'ai trouvé, avec une pointe d'humour un peu plus acerbe. Il dénonce aussi bien la France que la Syrie, rien n'échappe à son innocence d'enfant, même si l'on sent poindre le cynisme désabusé du futur adulte.

Quelques scènes sont très amusantes, notamment lorsque l'on voit le père de Riad se démener pour essayer d'exister dans un milieu social syrien favorisé auquel il rêve d'appartenir.
À noter également la performance de cette charmante institutrice qui prouve que l'égalité se situe parfois où on ne l'attend pas. Ayant effectué tout mon primaire dans une école de bonnes soeurs qui n'avaient de bonnes que l'appellation, je peux certifier ici que les différences, d'un point de vue religieux s'entend, étaient minimes, pas de Bible sur la table mais un Notre Père pour débuter la journée, des chants religieux émaillant les cours, et des coups de règles bienveillants et éducatifs à l'envi.
En revanche, d'autres épisodes sont beaucoup plus durs et dérangeants comme le destin impitoyable de sa cousine Leila duquel découlent les arrangements avec la réalité que font les adultes pour accepter l'inacceptable.
Dans le premier tome j'avais noté le manque de présence de la maman de Riad. Dans ce deuxième opus elle apparaît un peu plus solide que ce que l'on aurait pu penser, cependant sa relation de couple semble toujours aussi déséquilibrée.

J'ai au final préféré ce tome 2 au précédent, il m'a paru plus fouillé, plus abouti que le premier, il ne me reste plus qu'à passer au tome 3, ce qui, à mon rythme devrait arriver vers fin 2018, voire 2019...
Et bien sûr je conseille deux fois plus cette lecture ;-)
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J'ai apprécié de me replonger dans l'enfance de Riad. L'année de ses 6 ans en Syrie. C'est une année importante pour le petit Riad qui commence l'école.

J'aime beaucoup l'humour de l'auteur qui pique là ou ça fait mal mais il le fait toujours avec douceur.
La pseudo éducation qui cherche a instruire les enfants a coups de règle sur les doigts, et qui juge plus important de connaitre l'hymne national que de savoir écrire et lire ou réfléchir par soit meme . Sans oublier le culte religieux mais aussi politique.

L'auteur traite aussi de la place de la femme dans la société Syrienne et de bien d'autres sujets.

J'aime beaucoup ces vérités qui sont certes stéréotypées mais tellement vraies. Mais ce qui m'interpelle le plus c'est que l'on retrouve certaines de ces situations ici et 20 ans après ..
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Cette fois-ci, Riad Sattouf nous emmène en Syrie. Il est contraint d'aller à l'école et le moins qu'on puisse dire, c'est que ça se passe mal.
Abdel Razak, le papa, apparaît plus ambigu : il voudrait faire rentrer sa communauté dans la modernité mais peine à se dégager de la tradition.
Ce tome est plus dur que le premier : enfants (et animaux) maltraités, violence envers les femmes, haine acquise dès le plus jeune âge entre les Arabes et les Juifs.

Lien : https://dequoilire.com/larab..
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Je n'ai pas attendu plus d'une semaine après le tome 1 pour me lancer dans la lecture du Tome 2.
L'ambiance est moins angoissante ; comme quoi, on s'habitue à tout.
Après les vacances passées en Bretagne, Riad, a son grand désarroi, retourne en Syrie.
La grande nouveauté c'est l'école : chant à la gloire d'Hafez Al-Assad, la maîtresse à l'air gentille mais elle cogne, cogne et recogne et la cour de récré est le lieu de tous les dangers.
Bref, l'horizon ne s'éclaircit pas.
Crime d'honneur, corruption, pénurie de biens etc. parsèment ce deuxième tome.
Le père continue à s'enfoncer dans son monde. Comment la mère, qui reste lucide, arrive à supporter tout cela ?
Allez, la lueur de ce tome va tourner autour de Tintin mais je n'en dis pas plus.
Bon, reste à confirmer dans le troisième tome, mais quelque chose me dit que Riad n'a pas gardé un souvenir impérissable de son enfance en Syrie...
Ce tome est encore une réussite et je viens de réserver le troisième tome dans ma bibliothèque préférée.
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Ca faisait un moment que j'avais lu le premier tome mais on y revient assez facilement, en fait. On retrouve le petit Riad qui rentre à l'école syrienne. Les bancs sont surchargés, la maitresse cruelle et la religion est présente aussi bien dans les cours de recréation que dans les leçons. Riad Sattouf a toujours beaucoup d'humour pour parler de son enfance, même s'il se fait toujours battre par des enfants à cause de l'antisémitisme ambiant. Il y a malheureusement les évènements tristement présents comme la mise à mort d'une femme violée. On sent que le père commence à avoir quelques paroles assez radicales... Pour finir sur une bonne note, j'ai beaucoup rigolé lors l'épisode de ski de Riad. Bien hâte de lire la suite !
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Bon, rien à dire : "L'Arabe du futur" est un chef d'oeuvre... Le tome 2 confirme le génie du tome 1. Le petit Riad - 6 ans en 1984-1985 - nous balade entre Ter Maaleh (près de Homs), la Bretagne du Cap Frehel, les Galeries Lafayette (Paris) et son premier Euromarché (Langueux, près St-Brieuc) ; tout devient fascinant sous la plume du conteur de génie... La mer qui monte et la pêche aux lançons avec la grand-mère remariée. L'instit' sadique "à la schlague", mais en hidjab et talons-aiguilles... Et toujours ces pages en monochrome somptueux : ce rose syrien, qui parfois se teinte de rouge cauchemardesque - durant le "crime d'honneur" commis sur Leïla enceinte par ce con de parent alzheimérisant ("Hhhh c'est bien, ah oui c'est bien") et son fils dégénéré : argh, ces deux salauds qui seront sortis de prison trois mois plus tard ! Et l'amitié -- la belle amitié entre gosses - qui vous préserve de tout ! Avec ses plus solides alliés : ses cousins d'en face Waël et Mohamed ("les mecs les plus sympas du monde"), comme avec ses voisins de pupître Saleem et Omar (qui tousse beaucoup, sourit toujours - même sous la torture de la Maîtresse -- et soudain disparaîtra), Riad "tient le coup"... Et les têtes de cons de son âge (Anas et Moktar) n'auront plus jamais le dernier mot... Tant de petits détails "universels" de l'enfance, à la fois vrais et touchants... C'est beau comme un André DHÔTEL (Tiens, "La maison du bout du monde", roman magique de 1970, que je suis en train de finir...). Et Abd-el-Razak, le paternel du blondinet Riad, devient - en ce tome 2 - de plus en plus sympa aux lecteurs et "s'épaissit" sacrément en tant que personnage... Clémentine la maman s'affirme sans cesse et s'ennuie souvent... Yahyia, le p'tit frère, lui aussi grandit (en mangeant les oeufs de cafards de l'appart', probablement...). On apprend même à écrire en arabe et à prononcer presque les 28 lettres de l'alphabet ! ... ça nous change de l'arabophobie ordinaire et ringningnin du crétinisme lepéniste [Au fait, j'emm... les lepénistes. - n.d.a.]. Oeuvre magique... Car elle fourmille ainsi, sans cesse, de "petits détails vrais" simenoniens, tous originaux et beaux qui émaillent cette oeuvre graphique vraiment superbe !!! Historique. Durable. Sans doute immortelle. On y est sans cesse ému, on rit, on pleure, on vit ! C'est franchement tout aussi beau que le toujours méconnu et génialissime "Pedigree" (autobiographique et poignant) de Georges SIMENON... Un chef d'oeuvre, on vous dit !!! On attend bien sûr (tranquillement) les tomes 3 et 4... et la traduction prévue en langue arabe (classique ou dialectale), qui s'ajoutera aux déjà 14 traductions existantes pour "L'Arabe du futur", Grand Oeuvre des Lumières du XXIème siècle... "D'ores et déjà un classique", s'avançait un critique : plus que probable, au même titre que "Le Rouge et le Noir" ou "Tintin au Tibet", et sans hiérarchie aucune... Le paternel de Riad et sa môman si sympa pourront être fiers de leur fils, vraiment !!!

NOTE : en plus, chaque tome ne vous coûtera que le prix d'achat des daubes habituelles --branchouilles et vulgosses - à la "Vernon Subutex" ! Genre de truc 100 % banal encensé par LAKRITIKÜNANIM' (Vous savez ? Celle qui pue l'endogamie et la connivence...). Jamais lu des phrases-purée et une "pensée" aussi vulgaires et nulles que celles de la Madame Despentes (Ah, ces insistants "LA Romancière du XXIème siècle est née !" en caractères king-size... ) en ouvrant au hasard les pages de ce bouquin bien plombant au rayon "Daubes pour Gros Bourrins" du SuperU de Mirepoix... Par contre, est-ce un hasard ? Ils avaient même pôs "LES" Riad Sattouf ! Ah, les chacals !!!
Lien : http://www.regardsfeeriques...
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VOIR PALMYRE ET GRANDIR.

Dans ce second volet de sa série autobiographique, L'Arabe du futur, Riad Sattouf nous invite à découvrir le quotidien d'un garçon de six et sept ans dans un petit village de Syrie au milieu des années 80.

L'enfant blond, enfant d'une jeune bretonne et d'un universitaire débutant d'origine syrienne, découvre la vie dans ce pays au quotidien si méconnu de la plupart des occidentaux - malgré les événements tragiques et les flots de réfugiés de ces dernières années -, et tellement différente.

Nous sommes sous le règne sans partage d'Hafez El-Hassad (père du désormais célèbre Bachar). La corruption règne, les petits trafics aussi, et il est peu recommandé de critiquer le bienfaiteur de l'état. La société syrienne, quant à elle, est encore terriblement clanique, la famille (bien plus étendue que chez nous) est le vrai centre du pouvoir dans les villages, un islam d'un formalisme sévère s'y pratique mais qui supporte sans difficultés apparentes la présence de chrétiens, installés dans les principaux centres urbains. À dire vrai, c'est l'omnipotence d'un Etat tout-puissant qui semble ici vouloir modeler le plus les consciences, en particulier à l'école, et les méthodes d'enseignement de la maîtresse - une femme au visage pourtant doux, avenant, au physique rondouillard, rassurant, et capable d'avoir le plus souriant des visages tout en assénant des coups de règles féroces au moindre récalcitrant à son autorité - ferait hérisser les poils des plus sévères de nos pédagogues ! C'est aussi un monde ultra-masculin dans lequel navigue le jeune Riad. du moins, tel en est l'apparence, car au sein des foyers, il arrive heureusement que certaines femmes fassent régner une autre loi. Et puis, il n'en est bien sur pas de même au sein de la famille nucléaire de Riad et de ses parents. Là, ce n'est pas exactement la parité, mais le père de Riad se comporte avec sa maman, un peu réac mais un peu obligé à évoluer comme un tel homme de nos contrées serait amené à le faire malgré tout.

On rit encore beaucoup dans ce second opus de ce qui s'annonçait d'abord une trilogie mais qui semble désormais devoir se dérouler sur cinq tomes. On rit, mais l'horreur n'est jamais bien éloignée, ainsi lorsque le petit Riad entend, involontairement, ses parents évoquer l'histoire atroce de la jeune Leïla, assassinée par son propre père et son propre frère parce qu'elle était enceinte de trois mois... hors mariage ! Et de croiser le père meurtrier sur le chemin, seulement après trois mois de prison, le crime ayant été atténué en "crime d'honneur" et bénéficiant de ce fait d'une grande mansuétude. Et le père de Riad de conclure :«Je n'ai rien pu faire... Je ne suis qu'un homme parmi les hommes de la famille...».

Certaines autres scènes sont, bien entendu, plus légères, et incroyablement drôles de loufoquerie ou d'absurdité - du moins, selon notre point de vue occidental - mais on ne respire jamais tout à fait à son aise, en dehors du très rapide épisode des vacances chez la grand-mère en Bretagne. Ces instants sont, par ailleurs, colorisés intégralement dans un fondu bleu, certes un peu froid mais ô combien rassérénant et apaisant. Tous le reste de l'album étant d'une dominante d'un rose pâlichon et tirant légèrement sur le gris. Seules exceptions : le vert voyant du beau cartable de Riad ainsi qu'un très bref passage évoquant le Coran. Un peu de rouge tranchant ici et là : celui des quelques moments de pure violence de cet ouvrage.

Il faut ainsi reconnaître que Riad Sattouf sait insuffler, insinuer des ambiances, instiller du tendre et du souriant, même en plein milieu du gris quotidien, sans grandes démonstrations, sans exploits particuliers, l'air de rien. Et son autre moi, son moi enfant nous en dit paradoxalement énormément sur lui-même, sur ce pays en tout point si différent du notre, sur des habitudes de vies aux antipodes de nos propres habitudes. D'une grande violence presque normalisée. On ne rêve pas franchement d'y être - sans évoquer, bien évidemment, l'horreur qui s'y vit ces dernières années -, mais on demeure fasciné de bout en bout. Puis, il faut aussi l'admettre, on s'y attache terriblement à ce petit blondinet à bouclettes perdu au pays des cheveux très bruns ! On s'inquiète aussi pour sa maman dont on voit le moral baisser, l'ennui s'imposer au fil des cases, le déracinement la tuer à petit feu. On se désespère de voir ce père, pas si mauvais bougre ni si mauvais mari que cela, être toutefois totalement imprégné et manipulé par ses idéaux pan-arabes anti-occidentaux tout autant que par le clan familial. On se demande bien comment va pouvoir grandir un petit bonhomme perdu au beau milieu de toutes ces contradictions. Alors, on rit tout de même, on réfléchi, un peu, et on attend la suite, avec grande impatience !
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Après nous avoir conté la rencontre de ses parents, une étudiante bretonne et un jeune Syrien timide doctorant à la Sorbonne, sa naissance et ses premiers pas en Lybie, Riad Sattouf revient. Dans l'Arabe du futur 2 il a grandi, mais pour le petit garçon blond la vie et les adultes semblent toujours terrifiants et incompréhensibles. IL est vrai que, pour un enfant de cinq ans, faire le grand écart entre Homs (la Syrie d'Hafez Al-Assad) et le Cap Fréhel (la France de Mitterrand) est plutôt douloureux.

Encore un album épatant, depuis quinze ans qu'il publie des bandes-dessinées (il a commencé très jeune comme tous les surdoués) ce jeune homme nous surprend. Pourtant, depuis ses débuts, Riad Sattouf ne nous parle que de lui comme tous les grands auteurs. Il nous parle d'un homme effrayé par ce que la vie lui réclame, effrayé par le comportement des autres autour de lui, un homme qui se demande sans cesse si l'humanité est bienveillante en sachant bien sûr que la réponse est non, évidemment.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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