Est-il paradoxal de reprocher aux Chinois leur lascivité et leur goût du jeu alors qu’ils consacrent l’essentiel de leur temps à travailler ? Si l’on en croit l’ouvrage collectif de l’association chinoise Wen Fa (1979 : 42), ces premiers immigrants se privent et mènent une vie très dure. En réalité, travail et pratique du jeu ne s’excluent pas : les jeux clandestins sont pour leurs organisateurs une activité rémunératrice à part entière, non un simple loisir. Quant aux fumeries d’opium si décriées et dont on va reparler en détail, elles permettent sans doute d’oublier un moment la nostalgie des siens, de son pays, l’absence de femme et la frugalité de la vie quotidienne.