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Critique de Enroute


Les langues évoluent dans le temps et entre elles et ne suivent aucun principe, aucune règle établie. Il n'a pas de sens de figer des familles de langues, de définir fixes des racines, de limiter les aires d'influence autrement que d'un point de vue synchronique. La linguistique a pour objet l'étude de la langue pour elle-même et de dégager ses particularités en comparaison de ce qui se faisait auparavant et de ce qui se fait par ailleurs.

Si les langues sont aussi souples, c'est qu'elles ont la parole pour support et que l'on parle la langue que l'on parlait avant nous. La tradition transmet les sons que l'écrit ne parvient qu'avec retard et imperfection à fixer. La parole elle-même ne choisit les mots qu'en rapport avec le concept que forme l'individu qui parle. Ce qui est unitaire, c'est le couple concept-signifiant et qui se nomme le signe. C'est parce qu'une population donnée partage la connaissance que ce couple est permanent que ses membres peuvent se comprendre. Mais cela n'empêche pas les évolutions, les distorsions, les emprunts, les inventions, etc.

Le rôle de la linguistique est alors d'étudier le fonctionnement de la langue d'un point de vue synchronique (à un moment donné) et diachronique (sur une échelle de temps), ce qu'elle ne peut faire que par comparaison d'avec les autres langues. Retrouver la langue originelle est illusoire : on n'a jamais parlé que la langue que parlait nos parents. Identifier les racines originelles n'a pas de sens : elles changent, se transforment s'infuencent les unes les autres. Caractériser l'esprit d'une population, le mode de vie d'une population préhistorique d'après son langage est sans espoir : tout indique que ce type de relation est inexistant...

Mais alors à quoi sert la linguistique ? et bien, puisque le langage est un fait social, elle pourrait servir une science qui aurait pour objet d'étudier la vie des signes au sein de la vie sociale. On l'appelerait sémiologie.
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