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EAN : 9782490746019
273 pages
Geste (02/01/2020)
3.25/5   6 notes
Résumé :
Les révélations qui font trembler l’Église…

« Je viens d’avoir onze ans cet avril 1960 et j’apprends que je vais partir au séminaire de Chavagnes-en-Paillers rejoindre des dizaines d’autres enfants. Comme eux, on m’a découvert la vocation sacerdotale… »
Jean-Pierre Sautreau n’est encore qu’un enfant lorsqu’il entre au séminaire vendéen pour devenir prêtre, répondant ainsi à un prétendu appel. Loin d’être un véritable choix, cette décision lui e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Tout d'abord , je tiens à adresser un grand merci à Babelio et " Nouvelles sources " pour l'envoi de ce livre dans le cadre d'une masse critique privilégiée.
Difficile analyse pour ce qui est un document, un témoignage dont je voudrais vous livrer un extrait situé en fin d'ouvrage. " Te voilà partie , ma petite maman, sans le viatique de mes larmes d'adulte. Je t'ai laissée seule à mon tour, abandonnée sur les rives de ton Dieu qui m'ont arraché à ton soleil , qui nous ont poussés l'un contre l'autre. J'en veux à ces sbires qui m'ont fait un coeur de pain dur, une âme rassie. J'en veux à cette Église qui t'a mangée en premier avant de me dévorer à mon tour, qui t'a abusée au point de rendre méconnaissable ton garçon, de ne pas sentir que tu allais faire son malheur, de ne pas avoir vu qu'il n'était en rien particulier , qu'il n'était que le petit Jeanjean chétif et plus ou moins souffreteux que tu avais jusque là couvé."
Tout est là . le début des années soixante. Une famille de paysans vendéens courageux ,, aimants, intègres , souhaitant pour leurs enfants un avenir radieux qui pourrait aussi rejaillir sur eux dans un avenir....céleste. L'Eglise , la promesse d'une belle ascension sociale. Une place enviée à l'église, quatrième ou cinquième rang , bien au delà de celui occupé dans la société et le regard admiratif des gens bien pensants , ceux qui s'attardent sur le parvis de l'église à la fin de la messe. Tout ça pour le prix du sacrifice d'un enfant. Pour un choix , le Séminaire, un bagne atroce où une chape de plomb l'étouffe , le rend muet , le mutile dans les moindres recoins de son intimité, l'enfonce dans le mensonge : " je vais bien , ne vous inquiétez pas .", l'oblige à distiller ses propos avec prudence, censure oblige.C'est avec cet enfer que l'auteur régle ses comptes, avec ces hommes hypocrites , flatteurs à en vomir .De ces années, aucun nom ne ressort , c'est tout dire ....Chacun d'entre nous devrait ainsi " se vider la tête " pour assurer sa propre survie et ne pas rester dans cet horrible non- dit , si souvent caractéristique des familles " sans histoires ".
C'est un livre âpre , dur , écrit avec des mots ciselés au scalpel. Incontestablement une belle, très belle écriture, un monsieur cultivé qui sait utiliser sa plume pour traduire une extraordinaire violence contenue., une aspiration au repos de l'âme, un espoir avec la coupure définitive d'un cordon ombilical mal cicatrisé.
Une famille de taiseux . La Vendée, terre de religion , de labeur , de paysans ...Nous sommes en 1960 et l'enfant - roi n'a pas encore pris le pouvoir .On se tait , on obéit, on plie.... on cède face aux jérémiades d'une institution en mal de vocations , face aux pitoyables promesses .....On s'y enlise, ou on s'enfuit mais à quel prix.Ce témoignage, pour aussi dur qu'il soit , est une belle peinture sociale d'une époque révolue...
Alors , amies et amis babeliotes , " c'était mieux avant ? "
Aujourd'hui , vacances pour tous , et des mamies et papys " sur les rotules " . Pour les parents , ouf , un peu de repos ,le boulot , hein , par rapport aux humeurs de ces chères petites têtes blondes , c'est cool .Mais , au bout , la satisfaction d'avoir offert et reçu une enfance merveilleuse.Et l'enfant , c'est une richesse sans nom pour une vie épanouie.
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"Une croix sur l'enfance", titre polysémique, terrible quel qu'en soit le sens: fin d'une enfance heureuse? ou enfance étouffée par la croix, symbole de la religion catholique?
Vendée, avril 1960. Jean-Pierre - Jeanjean pour les siens - un gamin ordinaire, un peu souffreteux, petit dernier d'une famille modeste et pratiquante - apprend, à l'issue d'une récollection, qu'il a été "appelé" à devenir prêtre. Dépassé, ne pouvant se confier ni à ses aînés (un frère revenu cabossé de la guerre d'Algérie, une soeur qui s'est hâtée de fuir la cellule familiale), ni à ses parents ( un père "taiseux" retranché dans son jardin, une mère cassée sur son travail de couturière), il devient, à la rentrée scolaire, le matricule 550 au Séminaire de Chavagnes- en-Paillers.
Là, de la 6ème à la 4ème, privation de liberté, tortures subtiles, sexualité brimée et mutilée, et surtout solitude, seront son quotidien. Une chape de silence s'abat sur sa vie: les lettres aux parents sont censurées, les vacances se déroulent sous la surveillance lointaine du directeur de conscience, et sous celle, directe, du curé du village. S'ajouteront lors d'un changement de confesseur, des attouchements dont il apprendra plus tard qu'il n'était pas seul à les subir.
Mis à la porte pour non-adhésion aux règles, il reste muré dans sa solitude, vit sa liberté retrouvée comme une chute, ne sait pas s'adapter à la vie ordinaire, et ne parvient à nouer de dialogue ni avec ses nouveaux condisciples, ni avec ses parents. Sa plus grande souffrance sera la rupture du lien avec sa mère, jusqu'à la mort de celle-ci.
Ce livre comporte trois niveaux de lecture. C'est une trajectoire individuelle. C'est aussi un témoignage sur la Vendée paysanne des années 50-60, où un fils prêtre est à la fois une élection divine et une promotion sociale. Enfin, est posée la question plus large du recrutement sacerdotal dans ces années.
On songe à "Allons z'enfants" et au petit Simon d'Yves Gibeau, broyé lui aussi par la férule des écoles militaires. Mais la différence réside dans la violence de la rébellion du jeune garçon et dans la sobriété du témoignage.
Ici, même si on comprend que cette "croix sur l'enfance" ait marqué l'auteur au fer rouge, on regrette la pluie de métaphores un peu faciles et hyperboliques ("Javert en soutane", "dresseurs" pour les prêtres, "grand chaudron", "abattoir à ciel ouvert" pour le Séminaire, "Réunion tupperware précédant notre agrippement" "schizophrénie comportementale" , pour les méthodes) qui affaiblit finalement l'ensemble. La généralisation permanente finit par ôter de la crédibilité au récit: aucun rayon d'amitié, aucune figure positive, à une exception près. On aurait pu être bouleversé: on sort de là un peu lassé, un peu coupable, aussi de ne pas éprouver plus de compassion pour cet enfant qui n'a pas pu, n'a pas su se rebeller.
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Lorsque j'ai ouvert ce témoignage, je m'attendais à être bousculée. L'écriture de l'auteur est une profonde incision et son talent est indéniable. Ici, le sujet reste tabou, silencieux, fermer dans un cercle vicieux. On étouffe en découvrant cet enfermement, la violence psychologique et celle corporelle dite à demi-mot. Discipline et châtiments sont les maîtres-mots. Durant six longues années insoutenables, l'auteur vivra cet enfer silencieux avant d'être mis dehors. La froideur de ce témoignage est lourde, assourdissante. On décèle la souffrance endurée dans les chapitres qui sont tranchants comme une lame de rasoir.Cependant, je me suis retrouvée devant un texte ou l' on découvre une profonde rancoeur envers les parents qui sont eux aussi finalement victimes de leurs convictions ainsi qu' une analyse partielle du système. Après m'être documentée sur les faits, ma lecture est en demi-teinte, car les circonstances ne laissaient pas réellement le choix aux parents qui subissaient eux aussi une pression psychologique en rapport au bien qu'ils feraient en faisant don de leur enfant pour la croyance.
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Cette histoire met en avant tout les abus de l'Église contre des enfants appelés à être prêtre. Au sein du séminaire c'est une discipline de fer qui va faire éclater l'enfance de ses prêtres en devenir. Ces enfants auraient préférés rester auprès de leurs parents et de leurs amis. Une enfance volé par l'église.
C'est un témoignage intéressant même si aujourd'hui ce n'est plus un secret, il existe de nombreux abus sur les enfants. Ces abus sont mis en lumière au plus grand publique. Les témoignages tels que celui-ci y ont grandement aidé.
Concernant le style narratif, c'est une écriture très exigeante, il faut avaler quelques pages pour réussir à s'y faire et ainsi à rentrer pleinement dans ce témoignage.
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L'auteur, à la fin de son cycle d'école primaire, est envoyé au Séminaire car ses parents tout comme le milieu catholique de sa région estiment qu'il a la vocation pour être prêtre………….il n'a alors que onze ans.
Il passera 6 années dans ce séminaire à subir les brimades et les vices de ces hommes de l'Eglise !
Cette enfance volée et violée JEAN PIERRE SAUTREAU la retranscrit parfaitement bien.
Cependant j'ai eu des difficultés à adhérer à la plume de l'auteur et je ne suis pas parvenue à rester concentrer notamment sur la deuxième partie de ce témoignage.
En effet, l'auteur exprime beaucoup la rancoeur qu'il éprouve envers ses parents qui l'ont envoyé là bas. Mais à aucun moment il n'évoque son envie de livrer ce qu'il a subi.

Cela reste néanmoins un témoignage important qui permettra de dévoiler les abus de l'Eglise et les traumatismes causés.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Ma petite maman ils ont tué notre amour l'année de mes onze ans. Je suis passée alors du soleil à l'ombre, de l'innocence au désenchantement, de la joie à l'amertume, de l'insouciance à la mélancolie, du rêve au mensonge, progressivement de l'amour à la haine.
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