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EAN : 9782266265591
832 pages
Pocket (18/05/2017)
4.46/5   74 notes
Résumé :
En 1914, le destin des femmes est scellé par les hommes. Mais la guerre éclate. Aux champs comme à la mine, dans les transports et les administrations, les maris, fils et pères sont réquisitionnés. Alors les femmes s'organisent. Perline, Clémence, Lucille et les autres relèvent leurs manches. Pendant que les tragédies se déclinent à l'infini – mort, peur, attente, deuils –, elles doivent réinventer leur vie, pour elles comme pour le pays tout entier.
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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En ce mois d'août 1914, les hommes valides ont été appelés pour cette guerre qui vient d'être déclenchée et tous sont convaincus que ce sera vite réglé. Jean-Martin laisse la ferme aux soins de sa femme et de son fils cadet Celse et part avec Antonin le fils aîné. Perline, leur fille institutrice, est quant à elle très vite contactée par Mr Fougerolles, patron des Filatures et Tissages Fougerolles, à Saint-Etienne pour tenir la comptabilité et assurer tout le courrier de l'entreprise. Au cours des premiers mois les mauvaises nouvelles s'accumulent sur le front avec le conflit qui s'enlise et la mort des premiers soldats, Jean-Martin et Antonin en tête. Pour seconder Clémence avec les travaux des champs, Mathias et Lucille, frère et soeur orphelins, sont envoyés chez Clémence, qui, aidée de Perline commence un petit commerce de restauration, d'autres femmes du village rejoignent ManuFrance pour y fabriquer armes et munitions, chacune apportant sa pierre pour faire fonctionner le pays.

Perline, Clémence, Lucille et les autres rassemble deux romans "Le printemps des femmes" et "Le vent souffle où il veut" qui évoquent la chronique familiale de la famille Bonnefont dans un village proche de Saint-Etienne entre 1914 et 1923, qui relatent l'autonomie des femmes qui vont remplacer les hommes pendant le conflit, dans tous les domaines économiques et subvenir aux besoins de la famille. C'est avec le destin de Perline que l'on suit cette émancipation, une héroïne intelligente et indépendante qui va s'affirmer dans la gestion d'une entreprise mais qui avec la fin du conflit, va cruellement expérimenter le retour des hommes aux commandes, voir s'effondrer tout ce que les femmes ont construit, leur participation au redressement du pays étant oublié, pour de nouveau se voir cantonner dans leur foyer.
Au delà des destins des personnages féminins, c'est un changement d'époque que Jeanne-Marie Sauvage-Avit décrit puisque l'on suit le destin des orphelins dans les campagnes, le retour des gueules cassées, les faiseuses d'ange à l'époque où être fille mère était la pire des hontes, l'industrie qui s'oriente vers de nouveaux produits, la politique humiliante vis à vis de l'Allemagne, la loi sur le droit de vote des femmes, sans cesse repoussée et qui échoue constamment .
Je me suis attachée aux personnages et même si quelquefois ils peuvent paraître un peu lisse, l'écriture très fluide de Jeanne-Marie Sauvage-Avit m'a permis de découvrir les dessous politiques de certaines lois - droit de vote des femmes, journée de huit heures déclenchant les grèves des métallos et tous les évènements historiques sont très bien intégrés dans l'épopée romanesque de Perline.
Perline, Clémence, Lucille et les autres est un bel hommage à toutes ces femmes qui se sont battues à leur manière, et qui ont dû lutter pour préserver leurs acquis.
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Un intéressant roman qui nous parle des prémices de l'émancipation de la femme juste après la première guerre mondiale. En fait, il y a juste que la crise mondiale qui, sévit et fragilise toute l'Europe, a appris aux femmes qu'elles avaient d 'autres fibres en elles que celles de bonnes ménagères, qu'elles pouvaient assurer autant de rôle de responsabilité comme les hommes, et peut-être même mieux qu'eux Elles s'organisent avec force et ténacité dans tous les domaines qui constituent la gestion de la cité, puisque les hommes sont allés à la guerre. Mais, au retour de ceux-ci, ils veulent reprendre leur rôle et renvoyer les femmes à la cuisine. Trop tard, le voile s'est déjà déchiré, les écailles d'aveuglement sont baissés, elles ont goûté à la lumière, à la connaissance, au pouvoir...l'obscurité, elles ne veulent plus avoir à affaire avec elles..
Un roman bien écrit dont l'aspect historique est magnifiquement exploité, on y prend forcément plaisir et le portrait des femmes dressé dans Perline, Clémence, Lucille et les autres est plus que fascinent!!! A lire absolument!
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Que dire de ce roman à part qu'il est tout simplement parfait. Reçu dans le cadre d'une commande box livresque chez le Ptit Colli, j'avais été intriguée à la réception et impatiente de le lire. J'ai mis quelques temps à me lancer, attendant le bon moment pour entamer cette lecture passionnante et historique.

Petit topo sur l'histoire : le récit débute en Juin 1914 , aux prémices de la Première Guerre mondiale, dans un petit village situé à Saint-Etienne. Clémence est mère de trois enfants : Perline, Celse et Antonin. Son mari, Jean-Martin, travaille dur aux champs et comme beaucoup d'hommes à cette époque , considère que la place de la femme se situe à la maison. Il n'a d'ailleurs jamais vu d'un très bon oeil que sa soeur Marthe entre dans les ordres, y voyant un gâchis et comme une sorte d'affront aux us et coutumes. Pour les hommes, inutile que la femme soit instruite ou indépendante, son unique rôle est de prendre soin du foyer et de mettre la main à la pâte. Cependant lorsque la guerre éclate, la majorité des hommes est réquisitionné et qui mieux que les femmes pour faire tourner la maisonnée et reprendre les travaux entamés par les mari (ou les frères) ? C'est ainsi que Clémence et les autres femmes du villages retroussent leur manches et montrent de quoi elles sont capables. Perline, perspicace et instruite, devient secrétaire au sein d'une grande usine de textile et va se découvrir des talents insoupçonnés. Elle va également développer un combat pour que les femmes puissent atteindre la liberté et sortir la tête de l'eau des idées préconçues instaurées depuis des lustres. On découvre leur émancipation, leur rôle dans les usines de fabrication d'armements, le travail acharné qu'elles ont fourni pour remplacer ceux partis au front. le front justement parlons-en. On découvre la peur, la cruauté, le destin tragique de tout ces hommes à qui ont impose la mort, à qui on impose l'injustice au nom de quoi ? de monarques qui restent sur "le balcon" à regarder des millions d'êtres humains se faire assassiner et revenir amputés, défigurés, en laissant des familles endeuillées. Il y a aussi Mathias et Lucille, deux orphelins qui découvrent le sens du mot famille grâce à la guerre, qui découvre l'amour et la liberté. Des situations paradoxales, une histoire qui nous montre l'avant, le pendant et l'après-guerre avec justesse et fluidité, une histoire qui nous montre ce que la guerre à apporter de bon comme de mauvais.

La plume de l'auteur est très fluide. Bien que composé de plus de 800 pages, le roman se lit d'une traite. Professeur d'histoire à l'origine, on ressent les talents de narration de Jeanne-Marie Sauvage-Avit, son implication dans l'écriture et son souci de rapporter au plus juste des faits réels à une histoire romancée font toute la force de ce livre. Ces personnages sont d'une volonté, d'un courage, d'une sincérité telle, qu'on s'y attache très rapidement. Ce qui est intéressant également c'est que l'on perçoit nettement l'évolution de la société, les combats engagés que se soient par les femmes ou les ouvriers qui ont commencé après-guerre à vouloir faire valoir leurs droits au repos, leurs droits aux journées de 8h, leurs droits tout simplement au respect. J'ai appris de nombreuses choses grâce à "Perline, Clémence, Lucille et les autres". On prend l'ampleur de cette époque au travers des évolutions sociales, de l'émancipation des femmes, de la mode qui s'impose, le regard porté sur les gueules-cassés, l'enfermement des rescapés de la guerre et j'en passe.

En conclusion, c'est un roman riche de par son histoire, de par ses personnages et de par sa réalité historique. Je le conseille vivement pour ceux et celles qui recherchent à s'instruire tout en passant un agréable moment. Un réel coup de coeur !

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En 1914, quand la guerre éclate, les femmes prennent la place des hommes dans tous les aspects de la société: dans les usines, aux, champs, dans la vie de famille… Mais quand l'armistice est signé quatre ans plus tard, ces messieurs ont bien l'intention de reprendre leur place initiale, sans faire grand cas de l'évolution et des sacrifices qu'on du endurer les femmes. Pour Perline, Clémence, Lucille et les autres, difficile de revenir à la vie d'avant. Pour elles, un nouveau combat commence, celui de la liberté et de l'émancipation.

Gros gros coup de coup pour ce pavé, passionnant de bout en bout. Je m'attendais à quelques choses de léger et de gentillet et ça n'a pas (totalement) été le cas. Certains passages sont certes mignons et un peu cul-cul la praline. Mais pour l'essentiel, il est surtout question de féminisme et de droit des femmes. Ce roman mélange habilement histoire et Histoire et j'ai appris pas mal de choses sur les conflits sociaux qui ont émaillé l'après-guerre (cette période n'ayant pas ma préférence dans L Histoire, il n'est pas très difficile de compléter mes lacunes). L'auteure offre une galerie de personnages tous plus attachants les uns que les autres avec pour chacun des problématiques bien particulières. Mention spéciale à Perline dont j'ai adoré le franc-parler. Ce roman se dévore et après la fin sur laquelle nous laisse l'auteure, j'ai hâte de savoir ce qu'elle réserve à ses personnages.
Ce livre est un bonheur à lire et sa suite m'attend déjà bien sagement chez mon libraire.
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Perline, Clémence, Lucille et les autres... vont me manquer.

Saint Etienne 1914, la guerre est déclarée, les hommes partent au front, les femmes sont seules pour faire bouillir la marmite. Elles plantent, cueillent, fauchent, retournent la terre, soignent le bétail, tiennent les commerces et les bistrots, fabriquent les obus, tiennent les comptabilités des usines,...
Pendant 4 ans, ce sont les femmes qui porteront la France à bout de bras pendant que leurs maris, leurs fils, leurs frères tombent un à un dans l'enfer du Nord. Malgré ces années noires, un vent de liberté, d'indépendance souffle dans les campagnes.
La fin de la guerre sonnera le glas de cette vie dure, mais dont elles sont maîtres. Mais les femmes sont devenues fortes, elles ne pourront plus se cantonner dans leurs cuisines...

Jeanne-Marie Sauvage-Avit nous décrit ici une tranche de l'histoire, connue certes, mais du point de vue de ces femmes sans qui la France aurait sombré pendant les années noires. Avec Perline, Clémence, Lucille et les autres... nous suivons jusqu'à la fin des années 20 le destin de ces stéphanoises fortes, qui ont décidé de prendre leur vie en main, de s'émanciper du joug masculin, de vivre libre, tout simplement.

Cette brique de plus de 800 pages oscille constamment entre roman de terroir et roman féministe. C'est un bel hommage à ces femmes qui ont démarré la machine de l'émancipation féminine en France; ces femmes grâce auxquelles nous ne serions peut-être ce que nous sommes aujourd'hui.
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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
Clémence désigna le journal de la main.
- Que lis-tu de si passionnant
- C’est le journal d’hier. Il y a eu un attentat à Sarajevo. Des terroristes serbes ont jeté une bombe sur l’archiduc François-Ferdinand.
- Il est mort ?
- Oui.
- Et sa femme ?
- Sa femme aussi.
- Les malheureux ! Qui étaient-ils ?
- François-Ferdinand était l’héritier de l’empereur d’Autriche. En fait, la bombe n’a pas atteint l’archiduc. C’est le terroriste qui l’a tué avec une arme à feu.
Antonin qui venait d’entendre la fin de la phrase se rapprocha de sa mère, suivi de Celse.
- Qui est-ce qui a été tué ?
Perline résuma ce qu’elle avait lu.
- C’est loin tout ça ! remarqua Clémence. Je ne sais même pas où est la Bosnie.
- Ce n’est pas si loin que ça, maman.
- Cet attentat ne va pas plaire à l’Allemagne, constata Antonin gravement. J’ai bien peur que ça tourne mal.
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Même si elle n'en connaissait aucune, en particulier, Perline avait souvent entendu parler de ces ouvrières du textile, créatures maigrichonnes aux bras musclés, qu'on disait querelleuses et insoumises mais qui acceptaient sans broncher le salaire de misère, la moitié de celui d'un homme, en échange d'un travail éprouvant, douze heures debout devant une machine aux impulsions saccadées, l'été dans une chaleur étouffante, l'hiver dans les courants d'air d'un atelier puant l'huile de pétrole et la suie.
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- Et dans le silence qui se fait, j'entends l'âme de la pierre. Tu ne comprends pas, Antonin, l'âme de la pierre. C'est la pierre qui te parle.
- Et qu'est-ce qu'elle te dit la pierre ?
- Elle me dit l'orgueil des hommes qui se croient importants parce qu'ils vivent quelque soixante ans. Elle me dit que nous ne sommes que de passage pour une courte durée, alors qu'elle était déjà là il y a des milliers d'années et qu'elle sera là dans des milliers d'années. Elle me dit qu'elle est une grande dame, alors que nous ne sommes que des barbares.
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Au temps de la guerre, pendant la pause, les munitionnettes parlaient, se donnaient des conseils, des bons et des mauvais, pour échapper à la maternité ou "faire passer". A cette époque, Blanche n'y prêtait guère attention mais elle écoutait quand même. Elle avait retenu quelques recettes. Et comme Théo ne faisait aucun effort de ce côté-là, c'était à elle de se débrouiller comme elle pouvait, avec le peu qu'elle savait.
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Perline serra la main de l'infirmier, le remercia pour son aide puis demanda sans transition :
- Moravie ? Pourquoi Moravie ?
- Mort à vie. C'est simple... Ce type est mort pour le restant de ses jours.
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Videos de Jeanne-Marie Sauvage-Avit (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jeanne-Marie Sauvage-Avit
À l'occasion des 5 ans des éditions Charleston, Karine Bailly de Robien, directrice générale adjointe, vous explique la création cette maison d'édition en 2013 ?
Elle revient également sur la création du Prix du Livre Romantique : vous avez jusqu'au 16 septembre pour participer à l'édition 2019 : http://editionscharleston.fr/prix-livre-romantique/
Karine Bailly de Robien évoque aussi les belles pépites francophones repérées par l'appel à manuscrits et hors le cadre du Prix : Clarisse Sabard, Alia Cardyn, Jeanne-Marie Sauvage-Avit, Béatrice Courtot, Marie Vareille, Sophie Henrionnet ou encore la Team RomCom.
Et vous, quel est votre roman préféré des éditions Charleston ?
Retrouvez-nous sur Facebook : https://www.facebook.com/Editions.charleston/
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