England's dreaming : les Sex Pistols et le mouvement punk

Un excellent moyen de me replonger dans cet univers bouillonnant, riche et foisonnant que je découvrais pendant l'été 1977 en débarquant à Londres avec mon accent français pas piqué des vers et mes cheveux (très) longs. Je repartais trois semaines plus tard presque tondu et bardé d'épingles à nourrice avec une poignée de disque d'anthologie sous le bras et un paquet d'images en tête. Comme les rockeurs ou les mods en leur temps, les punks choquaient la "bonne société" en usant parfois d'un humour décapant. Imaginez, les premiers walkman avait fait leur apparition, trois zozo, arpentant les rue de Londres, deux remorquant un chariot sur lequel il y avait un groupe électrogène et une chaine d'une puissance inouïe, tandis que le premier (un colosse) marchait devant en balançant la tête en cadence avec la musique que vomissaient les hauts parleurs ficelés de chaque côté de sa tête. Saisissant et à mourir de rire.
J'ai été déçu quand la vague à traversé la manche en oubliant l'humour sur le quai et j'ai abandonné ma panoplie.

Jon Savage connaît son sujet. En 1975, il crée le fanzine punk, London's Outrage avant de collaborer régulièrement à Sounds et au Melody Maker. L'ouvrage est ambitieux. Il retrace l'histoire chronologique du mouvement et le situe dans son contexte social tout en prenant la peine d'établir des liens avec les courants artistiques qui l'ont modelé : dadaïsme et situationnisme. L'auteur a aussi inséré des notes de son journal personnel de l'époque et raconte, par exemple, ce qu'il a ressenti la première fois qu'il a vu les Clash. Il s'agit du meilleur ouvrage que j'ai lu sur le sujet et de loin.
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