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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Je remercie avant tout Babelio et les éditions Noir sur Blanc de m'avoir envoyé ce livre.
C'est un petit livre, moins de 200 pages, qui raconte les vieux jours d'Harold. Harold est une personnage âgée qui vit, semble-t-il, seul dans sa vieille maison.
Il se remémore sa vie d'adulte quand il a voulu être un écrivain et que finalement, grâce à un héritage bienvenu, il est devenu mécène et collectionneur de tableaux, ami pendant quelques années d'un peintre ayant obtenu une certaine côte. Il se souvient de son chien, son seul véritable compagnon fidèle qui lui manque.
Harold exprime ses pensées sur sa vie actuelle bien terne car il est affaibli physiquement et continuellement dérangé par Moll et son fils qui s'occupent de lui et en même font tout leur possible pour le pousser à vendre sa collection de tableaux et sa maison.
Harold s'ennuie, repense à son passé, il pense qu'il est passé à côté de sa vie, attend que la journée se passe devant sa collection de tableaux en epiant ses voisins qu'il ne connaît plus. Il constate que le quartier a bien changé et que sa maison et lui constituent les derniers vestiges d'une autre époque.
C'est un livre bien écrit avec un côté philosophique sur le temps qui passe et le constat de sa propre vie à l'orée de la fin, de cette attente quand il n'y a plus rien à attendre de la vie.
Le rythme du roman est lent comme la vie qui s'écoule d'un sablier et dont il ne reste que les derniers grains de sable, un rythme un peu trop lent à mon goût.
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La Feuille Volante n° 1154
Moi, Harold Nivenson – Sam Sauvage – Notabilia.
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Marc Amfreville

Même si la lecture de ce roman ne nous révèle pas l'âge d'Harnold, on comprend très vite qu'il est vieux. D'ailleurs, comme tous les vieux, il ressasse ses souvenirs et jette sur le monde un regard désabusé. Il est face à sa fenêtre et il nous décrit ce qu'il voit, l'agitation du dehors, ses voisins qu'il espionne plus qu'il ne les regarde et qui vivent leur vie au quotidien et il se laisse aller à des réflexions acerbes et aigries sur sa vie personnelle autant que sur l'art et sur les artistes dont il note de beaucoup sont devenus fous ou se sont suicidés. Il nous livre ses impressions depuis sa fenêtre, autant dire qu'il est en dehors du monde et le regarde à travers le filtre des vitres. On comprend très vite que c'est un artiste raté qui nous confie ses réflexions sur l'art mineur et les artistes minuscules dont il avoue faire partie mais aussi qu'il a joué, à un moment de sa vie, la comédie du connaisseur inspiré et du collectionneur qu'il n'a jamais été. Il vit dans un quartier maintenant peuplé de « bobos » mais qui auparavant a été populaire et industrieux, il habite une maison délabrée qui a jadis été belle mais qu'il a laissée à l'abandon, un peu comme sa propre vie. Il semble avoir vécu sans travailler grâce à une fortune personnelle. Auparavant, il était à la fois un écrivain mineur et une sorte de mécène qui y abritait des peintres plus ou moins parasites. On découvre son amitié avec le peintre Peter Meininger qui exerçait sur lui une véritable fascination mais dont il était véritablement jaloux, au point de partager avec lui la même femme. Il en profite pour égratigner au passage les experts qui viennent chez lui examiner et évaluer les toiles de cet artiste. A cette période pourtant, il croyait encore en lui, en ce destin brillant qu'il attendait pour lui-même mais qui n'a pas été au rendez-vous, soit qu'on ne lui ait pas donné sa chance, qu'il n'ait pas su la saisir ou tout simplement qu'il n'ait pas eu de talent. Maintenant, il s'est mis dans la tête d'écrire un « Manifeste », sans savoir lui-même de quoi il sera question. Il revoit sa triste vie et se laisse aller à des remarques déplaisantes sur ses parents qui n'ont pas su lui donner une jeunesse heureuse, sur ses frères et soeurs qui le torturaient, sur ses contemporains et sur lui-même qui petit à petit est devenu misanthrope et même dégoûté de sa propre personne, se méfiant de tout et de tous. Il avoue volontiers qu'il est d'une grande de indifférence aux autres, à en devenir méchant, même s'il dépend de Moll, une sorte de gouvernante qui s'occupe de lui et qui figure sur les tableaux de Meininger, parce que son fils ne veut pas se charger de lui. On a même du mal à s'imaginer qu'il a pu avoir une famille mais pourtant c'est vrai et il la méprise, comme tout ce qui l'entoure. du temps où il était encore vivant, seul son chien semblait avoir de l'intérêt à ses yeux. Il sent venir la mort, mais apparemment elle ne lui fait pas peur. Il la voit comme une délivrance face à l'échec de sa vie. Je ne suis pas vraiment spécialiste de l'art mais certaines de ses remarques sont pertinentes. Quant à ses commentaires sur sa vie ratée, je les trouve plutôt sains simplement parce que je suis toujours agacé par ceux qui, suffisants, passent leur temps à se regarder le nombril et à se tresser des lauriers.
Par ce roman pris au hasard sur les rayonnages d'une bibliothèque, j'ai été assez surpris à cause de l'atmosphère déprimée et glauque qu'il distille.Les remarques du narrateur ne correspondent peut-être pas tout à fait à celles que je pourrais faire moi-même mais certaines d'entre elles ma paraissent quand même justes et pertinentes. Elles sont certes désabusées mais correspondent à ce qu'un homme en fin de vie peut penser d'un parcours personnel entaché par l'échec et par la solitude qui en résulte. Sur le plan du style, le texte se lit bien mais il assez décousu parce que divisé en paragraphes où le passé se mêle au présent et où ses remarques sont comme jetées sur le papier, comme des « pensées » ou des pièces d'un puzzle qui laissent parfois la place à des longueurs inutiles.
© Hervé GAUTIER – Juillet 2017. [http://hervegautier.e-monsite.com]
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J'avais un a priori positif en ouvrant ce roman mais je dois dire que j'ai été déçue. Sam Savage m'avait plutôt séduite avec « Firmin », le rat des villes, mais « Moi, Harold Nivenson » ne joue pas dans la même cour.
J'admets que l'auteur américain à des sujets intéressants et que les pages souples de la collection Notabilia sont très agréables à lire. Mais quelle tristesse. Amis neurasthéniques s'abstenir !
Car ce roman est bien triste et je suis vraiment convaincue que la vieillesse n'est pas qu'un grand désespoir.

Harold Nivenson est un vieil homme qui vit aux États-Unis, dans une maison quasiment en ruine, comme lui. Son chien est mort et il ne va pas bien. Il lui reste une collection de tableaux accrochés sur un mur mais cela lui rappelle un passé plutôt déprimant. Car Harold Nivenson a eu une vie de bobo. Peintre et écrivain à son heure, il se considère comme un artiste mineur et garde les marques d'une grande déception, celle d'avoir été abusé par Meininger, un peintre admiré qui deviendra célèbre. En fait c'était un parasite comme le groupe qui l'accompagnait, communauté spirituelle apparente mais véritable nid de vipères qui a vécu à ses crochets.
Harold Nivenson est devenu vieux, passif et sans amis.
Aujourd'hui, sa vie se limite à observer ses voisins et encore, si cela lui donnait satisfaction, mais même pas. Entre folie et déprime il est plus affecté par la perte de son chien que par sa famille. Car il a une femme, un fils, une belle-fille et deux petits-fils. On se demande ce qui a bien pu se passer pour qu'il les méprise. Il en a besoin au quotidien mais ne semble jamais leur parler. D'ailleurs, il n'y a pas de dialogues.
C'est comme s'ils avaient une vie en parallèle. Il finit donc sa vie misérablement avec de la haine plein le coeur. C'est moche d'autant plus qu'il ponctue son récit par la description de ses cauchemars. Et puis, son cynisme lui fait dire que « Breton était un brasseur de vent notoire » et cela ne m'a pas fait rire.

Je trouve que Sam Savage a manqué d'humour. Je n'ai eu aucune empathie pour Harold Nivenson qui, à l'heure des bilans, donne une image de la vieillesse trop négative. Ah si, j'ai bien aimé ses fiches bristol ou calepins sur lesquels il griffonne et qu'il retrouve éparpillés dans la maison. Cela fait sans doute échos à sa période de création littéraire lointaine.
Et puis la fin ne m'a pas convaincue. le mot « amour » dit à l'oreille sonne faux et faire un roman sur la décrépitude d'un être pour dire à la fin qu'il est vivant me semble tiré par les cheveux. Car c'est vrai, la vieillesse est une chance, il y en a qui ne la connaitront jamais.

Ce roman m'a été offert par les éditions Noir sur blanc dans le cadre d'une opération masse critique et je les remercie de tout coeur car l'objet-livre de cet éditeur est vraiment un des plus appréciable que je connaisse.

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Tout d'abord, je tiens beaucoup à remercier Babelio et les éditions Noir sur Blanc de m'avoir envoyé ce livre. Edition que je connaissais déjà grâce au magnifique "L'ombre de nos nuits" de Gaelle Josse.
Les premières pages ont été pour ma part très difficile a parcourir ; impossible de rentrer dans l'histoire d'Harold Nivenson qui est très sombre avec beaucoup de négatif dès les premières phrases.
Puis, au fur et à mesure, on s'attache a ce vieux monsieur, qui vit seul dans sa grande maison (voir musée vu le nombre de tableau qu'il a accumulé durant toute sa vie) depuis la mort de son compagnon, ami a quatre pattes.
L'écriture est belle, l'histoire est lente comme la vie d'Harold, un regard philosophique sur la vie, la mort, sur le temps qui passe et l'art bien entendu.
Harold nous fait revivre des moments de sa vie grâce a des flashback (héritage de ses parents, son gout pour les collections de tableau, son gout pour l'histoire de l'art..).
Pour conclure, c'est un bon moment malgré un début difficile. Une découverte grâce à Masse Critique.
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Mon avis sur ce roman est très partagé. D'un côté j'adore la forme et les réflexions du narrateur sur la société, souvent pessimistes et parfois très justes. D'un autre côté, ses souvenirs, son existence, la description de sa vie actuelle m'ont profondément ennuyée.

Le roman est constitué de bribes de narration et de réflexion, qui s'enchaînent dans un ordre imprévisible et surprenant, mais sans pour autant perdre le lecteur. J'ai beaucoup aimé être baladée au gré des notes de Harold. Malgré le ton pessimiste, c'était plutôt rafraichissant !
A un tiers de ce court roman, je me disais que si l'on continuait sur cette lancée, ce serait une belle découverte.

Que nenni. Les méditations pleines de justesse et/ou d'aigreur sur la société et l'art cèdent trop souvent la place à une remontée de souvenirs relativement barbants et à la description de son existence actuelle, tout aussi lassante à lire.

J'ai glané au fil de ma lecture quelques citations marquantes, signe que ce roman n'est pas dénué d'intérêt. Mais l'impression qu'il m'en restera ne sera pas des meilleurs. Dommage !
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