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Critique de Ziliz


Ziliz
20 février 2017
« J'étais à deux doigts de la dépression. J'ai choisi l'analyse. »
Je dirais bien qu'en France, cette option reste un luxe de citadin intello friqué, les gens du peuple se contentant de soigner leurs déprimes à coup de médocs remboursés par la Sécu. Mais je ne vais pas commencer par du négatif frontal, même si j'ai eu du mal à aller au bout de cette lecture interminable, et que je rechignais à m'y remettre (huit jours pour 260 p.)...
Non, ce n'est pas de la résistance, de la gêne face au miroir de mes propres névroses, je trouve l'exercice analytique plutôt sympa, j'ai aimé lire Freud, Dolto, et d'autres psys pas trop compliqués, cette façon de tout décortiquer m'amuse, mais encore faut-il que l'auteur d'un tel témoignage aille un peu au-delà de son cas particulier pour qu'on s'y intéresse vraiment.
Qu'on s'y intéresse, à défaut de compatir, parce que JMS est né avec une cuiller d'argent dans la bouche, dans une famille bancale, certes, mais aimante ; il n'a jamais eu de mal à trouver du boulot, et même si ce n'était pas dans la branche souhaitée, ces postes de cadre dans l'édition ont de quoi faire baver d'envie les lecteurs que nous sommes.

Jean-Marc Savoye est resté plus de cinquante ans empêtré (et peut-être y est-il encore) dans des histoires de filiation, de prénom, de place dans la famille, de manque (ou d'excès ?) de désir maternel (en psychanalyse, les opposés n'existent pas, ou quelque chose comme ça), d'absence du père.
Il lui a fallu (phallus ?) pas moins de trois cures psychanalytiques, dont les deux dernières avec des célébrités - et ça aussi, ça se paie, par le fric et les fréquentations mondaines - et une EMDR pour y voir plus clair, pour s'alléger, pour arrêter de piétiner.

Comme beaucoup de lecteurs, j'ai été attirée par le nom de Philippe Grimbert en couverture. Il fut le troisième analyste de JM Savoye et à ce titre, il commente de loin en loin ce témoignage. L'a-t-il fait par amitié ? Pour faire avancer la "science" ? Heum... Est-ce un petit coup de pouce commercial ? J'ai trouvé l'exercice à quatre mains sans grand intérêt.

Je déconseille à ceux qui ne supportent pas la masturbation intellectuelle des auteurs passés par la psychanalyse et centrés sur leur personne, tout fiers de décrypter que dans leur nom, il faut entendre "sa voie, "sa voix", et "vois ça" (vois ça comme j'ai souffert). Et le Mont-Blanc que monsieur escalade, de même qu'il s'est élevé grâce à l'analyse, eh bien il est en Haute-Savoie (ôte ou haute sa voie/voix) alors que dans sa famille, ils sont plutôt branchés "Pyrénées" (pire aîné, pire est né...) - dingue, non ?
A vous de voir...

• Merci à Babelio et aux éditions Albin Michel.
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