Amlethus

Parmi eux, il y avait un frère de lait d'Amlethus, qui n'avait pas oublié les liens de leur enfance. Ce dernier qui préférait le souvenir de leur existence passée à ce qu'il vivait présentement, s'attacha à prévenir son frère bien-aimé plutôt qu'à lui tendre un piège au milieu des comparses de l'escorte. Car pour lui il ne faisait pas de doute qu'Amlethus serait en un péril extrême s'il manifestait quelque signe de bon sens, même infime, ou s'il s'adonnait ouvertement aux plaisirs de l'amour. De son côté, Amlethus y voyait clair aussi. Ayant reçu l'ordre de monter à cheval, il s'installa délibérément dans une position telle qu'il tournait le dos à la tête de l'animal et regardait vers la queue où il se mit à attacher le mors dans le but de tempérer ainsi l'élan du coursier. Par ce tour calculé il déjoua le plan de son oncle et évita ses pièges. Le spectacle fut assez ridicule quand le cheval s'avança guindé par un cavalier qui lui avait libéré la mâchoire pour le diriger par la queue.