Journal d'une maman d'élève malhonnête et énervée

Les devoirs, c'est une séance de torture quotidienne digne du plus long film de guerre de tous les temps ! Pourparlers, sommations, chantages, menaces verbales, physiques, pressions diverses, privations en tout genre, puis ça peut partir d'un coup, paf ! Le geste qu'on regrette. Ça pleure, ça crie, c'est malheureux ! En fin de course elle finit toujours par s'y mettre à sa leçon, mais c'est trop tard, on se déteste maintenant.

Allez, il faut encore aboyer! C'est dégueulasse, l'école transforme d'honnêtes femmes en doberman!

Les instits ont disparu, ou peut-être que, fondus dans la masse et sous l'effet du ti-punch, ils sont enfin devenus des êtres humains comme les autres.
C'est le seul moment où l'école nous appartient à tous, on se sent chez nous et c'est parfait comme ça !

Une maman se plaint d'être célibataire, d'autres l'envient : « Oh, tu sais, la vie à deux, c'est pas rose tous les jours ! »

L'école c'est hyper important, qu'il faut s'instruire, travailler… pour plus tard faire ce qui nous intéresse…

Dans notre cher pays, elle est partout. Gratuite, fidèle, stable, infinie, riche… La culture est amour ! Notre culture est notre trésor, j'exige que mon enfant le sache, qu'il en fasse à son tour son trésor, son garde-fou, un filet de sécurité, un refuge, une seconde mère. Plus concrètement, un bon bouquin, un beau film, la peinture, la sculpture, des mots, des images jusqu'à satiété, eh bien ça apaise quand tout fout le camp !

Lui mise toute sa pédagogie parentale sur les encouragements, la valorisation des acquis, apprendre sans vraiment comprendre qu'on apprend, gage d'après lui d'une future confiance en soi. Croire qu'on est plein pour se remplir encore.

Savoir transmettre avec simplicité, générosité, joie, n'est pas chose facile. C'est un sacerdoce, un don, de l'inné, une magie. On l'a ou on ne l'a pas.

L'Éducation nationale n'a pas de parole, elle ne reconnaît pas la valeur de la parole donnée à un enfant ! L'amitié ? Connaît pas, ça n'existe pas. Avec ça, on voudrait que les enfants aiment l'école !

La natation. Les enfants, tous habitués très jeunes à barboter, n'ont plus peur de l'eau. Ils attendent cette activité comme une récréation. Le seul problème, c'est qu'elle est dispensée au pas de course. Les enfants l'ignorent, ne gâchons pas leur joie.